L’hystérésis !

Dans l’article précédent, j’utilisais le terme « hystérésis » pour parler du retard que certains systèmes engendrent entre les actions appliquées sur eux et les effets qu’ils dégagent par la suite. Une courbe vous montrait à quoi pouvait ressembler ce comportement. Je vous la remets.

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Ce mot d’origine grecque semble posséder la même racine que le mot hystérie et si vous le croyez, vous n’avez pas du tout tort. Ces deux mots ont bien une racine commune. Mais ne ratez pas la suite de cet article, car elle risque de vous surprendre.

À première vue, il n’est pas du tout évident de voir quel lien peut bien entretenir un mot désignant un retard entre la cause et l’effet avec un autre mot résumant un état de la conscience compris entre l’hyper réactivité et l’illogisme.

Je tiens à souligner ici à vous, mesdames, que la suite vous concerne directement. Je tiens également à vous dire que je n’ai pas écrit l’Histoire, je la raconte simplement sans la juger, elle ou ses acteurs.

Les racines grecques « hustora » à l’origine d’hystérie et hystérique, ainsi que « hustorein » à l’origine d’hystérésis signifient respectivement « utérus » et « être en retard, retardé ».

On saisit facilement le lien entre utérus et retard lorsque celui-là occasionne celui-ci lors d’une insémination réussie.

Il existe donc un lien fort entre l’utérus et les mots hystérie et hystérique ! Eh oui. Tout à fait.

Nous les hommes, étant dépourvus de la matrice, l’hystérie se rapportait autrefois uniquement à des sujets féminins pris d’une affliction les amenant à devenir hystériques. Ce trouble du comportement lié à leur utérus était traité par certains médecins, tous masculins à l’époque, qui croyaient sincèrement pouvoir le régler avec certains traitements appropriés.

Leur façon de faire passer l’hystérie était de donner aux femmes des massages sur et dans les parties génitales féminines. Le terme précis utilisé aujourd’hui pour décrire ce traitement est la masturbation et il n’est plus vraiment prescrit, comme vous pouvez vous en douter.

Et voilà la petite histoire de l’hystérie essentiellement féminine. Étrangement, le nombre d’hystériques à cette époque a grimpé en flèche, une vraie épidémie. Les traitements apaisaient effectivement les humeurs des dames, mais les sursauts devenaient toujours plus criants les mois subséquents. Allez donc y comprendre quelque chose !

Image : astriddick.com