Mentir peut être considéré à plusieurs niveaux. Pour simplifier cet article, je me contenterai d’aborder les mensonges émis par des organismes gouvernementaux, incluant la police, les militaires et les politiciens.
Disons qu’il se produit un ou plusieurs événements incompréhensibles. Les citoyens s’inquiètent, s’interrogent, et leurs craintes finissent sur le bureau d’un quelconque fonctionnaire, d’un policier, d’un colonel, par l’entremise d’un citoyen, d’une personne élue, d’un groupe de pression ou par des représentants des médias.
Cet individu interpellé se fout éperdument des plaintes et des récriminations des citoyens. Sans même s’intéresser au sujet, ou encore il connait la vérité, mais ne veut la révéler, il balaye le dossier sous le tapis en inventant une histoire stupide censée avoir un certain sens. Mais au fond, son profond mépris des gens le pousse à rester médiocre et à consentir très peu d’efforts pour forger un mensonge possible.
Son histoire est reprise par d’autres individus sommés de répondre, par des élus, par le corps policier, bref par tout le monde.
Les médias ou les réseaux sociaux relèvent les incohérences de cette explication bancale. Ça crée un tollé, mais l’explication a été donnée et il faut s’en tenir comme à la prunelle de ses yeux, Plus les gens discutent du sujet, plus l’explication prouve sa stupidité. Jusqu’au point où celle-ci ne peut plus tenir.
Des experts entrent alors en scène et concoctent un mensonge encore plus gros puisqu’ils doivent eux aussi couvrir la vérité sur les événements décriés ainsi que sauver la face des menteurs. Mais mentir a ses limites. Leur nouvelle explication parvient parfois à répondre aux plus évidentes aberrations, mais du coup, ils rendent les autres incohérences encore plus contestables.
Et après on tergiverse sur la possibilité ou non qu’on nous mente. On devrait plutôt tergiverser sur la possibilité qu’on nous dise parfois la vérité.
Est-ce si difficile à comprendre que dans nos sociétés, mentir est la norme absolue et que la vérité est plus rare à trouver que les filles qui pissent bien assises sur la lunette d’une toilette publique sans sortir tout un attirail digne d’un labo de microbiologie de niveau pathogène P4 ?
Certains diront que LeCorbot, en plus d’être noir, est cynique. Mais ce n’est pas du cynisme lorsqu’il n’y a pas tant d’exagération que ça (oubliez ma remarque sur les filles… quoique…).
Aidez-moi à trouver un seul exemple où une entité gouvernementale a immédiatement prouvé sa transparence dans un dossier controversé ou sensible et que celle-ci n’a pas été précédée d’au moins un mensonge éhonté ou d’un mutisme indécent.
Et même si vous me donniez plusieurs exemples, vous seriez encore bien loin du compte qui prouverait que j’exagère, donc que je fais du cynisme.
Mais si je parviens à vous prouver que je ne suis pas cynique, vous devrez alors croire que vous ne méritez pas de vous faire dire la vérité. Ça, c’est plus difficile à accepter puisque cela signifie que vous consentez sciemment à être traité en petit citoyen bonasse.
Entre vous auto-insulter et donner un coup de pied dans un Corbot, le choix est évident, n’est-ce pas ?