La NASA a rendu la nouvelle officielle. Mars est devenue une fois encore le cercueil d’un non-humain. Vous vous dites qu’ils ont peut-être vu un autre écrasement d’ovni à sa surface ? Hum ! Pas certain. Lisez la suite.
En 2004 atterrissaient sur la planète rouge deux robots mobiles de 185 kg aux noms prometteurs de Spirit et Opportunity. Leur mission de trois mois visait principalement à déterminer l’histoire de l’eau sur Mars. Trouver des traces de la présence ancienne de cet élément à l’état liquide permettrait de comprendre l’évolution de la planète, dont la façon et le moment où cet élément essentiel à l’apparition et au maintien de la vie aurait disparu.
Un programme de 90 jours qui s’est vu maintes fois rallongé, car les robots continuaient de bien fonctionner, et ce malgré la dégradation de leur source d’alimentation, leurs panneaux solaires. Le vent martien charrie de fines particules de roche qui se collent et s’insinuent partout, réduisant d’autant la capacité des cellules voltaïques à transformer les photons solaires en énergie électrique.
Prévu pour parcourir une distance de 600 mètres, Spirit est tombé au combat en 2010 après avoir avalé 7,7 kilomètres durant six années de dur labeur. Jusqu’à tout récemment, Opportunity fonctionnait encore très bien et avait parcouru plus de 45 kilomètres. Mais ce qui devait arriver voilà quatorze ans est finalement survenu. Le petit robot n’a pu trouver suffisamment d’énergie pour remettre en route ses ordinateurs et ses équipements de travail.
Durant l’hiver martien, les robots privés du soleil sont obligés de se placer en mode « sommeil » jusqu’à ce que leurs panneaux solaires viennent recharger les accumulateurs. Mais cette procédure n’est pas sans risques. Le froid abime les composantes et chaque réveil s’avère complexe et plus qu’incertain. C’est pourquoi les revers n’étaient pas censés traverser leur premier hiver malgré une conception qui n’avait pas négligé cette éventualité.
Opportunity en a traversé quatorze avant de succomber à son quinzième hiver. C’est un exploit peu commun qui démontre notre capacité de bien faire les choses lorsqu’on s’en donne sincèrement la peine. Concevoir et mettre au point des appareils de qualité en de courts laps de temps et surtout avec des budgets modestes, la NASA en a fait une vocation et avec ces deux baladeurs martiens, elle a pleinement rempli sa mission.
Après plusieurs mois d’échecs à réanimer le robot, les opérateurs ont baissé les bras et finalement déclaré Opportunity définitivement inopérant. Il reste évidemment toutes les données recueillies qui continueront d’alimenter les scientifiques durant des décennies, mais la mission MER (Mars Exploration Rover) se termine sur un sentiment pleinement mérité d’avoir dépassé tous les espoirs en ayant fait progresser nos connaissances en planétologie de manière exceptionnelle.
Bravo à toute l’équipe de MER ! À l’instar de vos deux scouts, vous méritez amplement de vous reposer enfin.
Et si cette mort n’était qu’un très long et profond sommeil ? Se pourrait-il qu’un jour, Opportunity redonne signe de vie ?
Si cela devait survenir dans peu de temps, nous serions certainement surpris, étonnés, mais pas ahuris. Tandis que si le réveil s’effectuait alors que l’humanité ne possède plus la trace de cette mission passée, penserions-nous qu’un engin extraterrestre tente de communiquer avec nous ?
Je souhaite qu’une telle chose survienne, ne serait-ce que pour nous déstabiliser, car l’humain n’est jamais meilleur que lorsqu’il est confronté à l’étrange.
Eh bien quand on voit ce que la NASA peut faire avec un budget restreint, que dire si on leur donnait un budget soutenant des causes moins prometteuses, au hasard celui de l’armée ?
Bel hommage à ces petits gars en tout cas.
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J’ai écrit cet article en prévision d’un autre qui parlera du contrôle de qualité. À suivre…
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Ah si cela parle du pourquoi une voiture, avec 2 ans de garantie, tombe en panne à 2 ans et 1 jour, cela va plus que m’intéresser ! J’ai hâte.
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Ta remarque me fait penser au fait que le premier individu connu à programmer l’obsolescence de ses produits fut Henry Ford !
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La boucle est bouclée ! J’aurai pu parler de Apple, Samsung, [insérer la marque de votre choix], mais je ne voulais pas trop labelliser la chose.
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Toujours aussi intéressant et instructif. Un petit aperçu sur les premiers résultats et/ou hypothèses à partir des données recueillies serait le bienvenu si ces derniers existent et s’il y a eu des publications bien sûr. Merci Mathis
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Rapidement, la conclusion la plus significative, Mars a abrité de l’eau en surface pendant une certaine période durant sa prime jeunesse : mers, fleuves, rivières, lacs. La dispatition de cette eau serait liée à la dispatition de l’atmosphère de Mars.
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J’espérais que les scientifiques seraient allés plus loin que ce que l’on connaissait déjà. Merci beaucoup de ce retour Mathis. Passez une bonne journée
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Les scientifiques présumaient que Mars avait été une planète trempe, mais il existe un monde entre le penser et le prouver. Maintenant que c’est fait, il devient plus intéressant de rechercher des preuves de vie archaïque. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, les robots amenés sur Mars ne sont pas équipés pour prouver que de la vie a déjà existé ou même qu’elle existe encore. Mis à part le fait que s’ils avaient vu une plante avec leurs caméras, la preuve aurait été apportée sans avoir recouru à des analyses biochimiques. Un autre problème est la panspermie. On sait que des météorites provenant de Mars finissent par atterrir à notre surface, mais l’inverse est également vrai. Des cailloux arrachés à la Terre par des météorites venus s’écraser sur notre sol ont voyagé jusqu’à Mars. Si nous découvrions des preuves d’ancienne vie bactérienne, il n’est pas certain qu’elle ne provenait pas de la vie microbienne terrestre. Nous n’aurions pas encore prouvé que de la vie serait apparue sur Mars comme ce fut le cas sur la Terre.
Mars nous en a appris beaucoup car, contrairement aux roches lunaires rapportées des missions Apollo qui sont des cailloux d’origine terrestre, Mars s’est construite indépendamment de la Terre, elle possède donc sa propre géologie, sa propre géomorphologie, son passé à elle. Analyser des strates de roches, des cailloux ronds comme des billes, des roches choquées ou des roches d’origine volcaniques, basaltes, etc., ça nous dresse un portrait de notre système solaire que la Terre ne peut plus nous fournir à cause de son érosion trop importante qui a effacé toutes les preuves de notre passé lointain. En analysant Mars, on découvre des pans du passé de la Terre qui nous étaient encore peu connus.
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Merci beaucoup Mathis pour ces nombreuses informations et les mises en lien que vous faites. C’est une perspective passionnante que celle d’explorer Mars pour mieux cerner le passé lointain de la Terre, et on ne peut que comprendre les scientifiques qui y travaillent avec peu de moyens et c’est regrettable. Merci encore Mathis d’avoir pris le temps de cet exposé fouillé et très instructif.
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Je t’en prie.
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Opportunity a rempli sa mission de manière fantastique. Comme cela a un coût sérieux, en hommes et en matériel, de tenter une communication, je comprends que la NASA n’en fasse pas sa priorité. Je doute que l’équipe des opérations soit au chômage. Quand on en tient des bons on les laisse aux manettes (au figuré).
Merci, Mathis.
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Ce n’est pas toujours le cas. Lorsque le programme Apollo s’est abruptement terminé, ils ont mis la hache dans tout. Personnel, plans, données, expertise, tout.
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Si des sondes n’ont pu résisté, l’homme ne pourrait survivre sur cette planète
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Très vrai !
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