Vénus Atlantide

Vénus est la planète la plus semblable à la Terre. À peu de choses près, elles partagent les mêmes dimensions, la même masse et la même gravité. Alors, pourquoi s’acharner à toujours aller sur Mars, une planète beaucoup plus petite avec une atmosphère quasi inexistante et bien plus éloignée ?

Je peux lister quelques bonnes raisons, dont la température de surface avoisinant la température de fusion du plomb, une pression atmosphérique cent fois plus élevée que celle sur Terre et une atmosphère saturée d’acide sulfurique et de CO2. Durée de vie d’un humain à sa surface : nulle, même en scaphandre, même à l’abri dans un vaisseau.

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Toutefois, cette jumelle de la Terre n’a pas toujours connu cet enfer. Née aux mêmes instants et dans les mêmes conditions que notre planète, elle a déjà abrité des océans dans sa prime jeunesse. La vie a probablement éclos et a atteint un certain degré d’évolution. Mais quel degré d’évolution ?

Dépendant de plusieurs facteurs favorables ou non, la vie aurait pu atteindre un certain niveau de complexité. Beaucoup de scientifiques pensent que la vie intelligente exige beaucoup de temps avant d’émerger. Vénus n’aurait probablement pas connu une période saine suffisamment longue pour engendrer des êtres ayant notre niveau de complexité.

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Le problème est que nous ne connaissons pas l’histoire d’autres peuples, à part le nôtre, pour tirer cette conclusion qu’on peut très certainement qualifier de hâtive. L’humain a une fâcheuse tendance à tout ramener à lui. Il aime croire que s’il a connu une certaine histoire, tous les autres peuples dans l’univers devraient avoir vécu une histoire à peu près semblable. S’il a fallu plus de 4,5 milliards d’années avant que notre planète accouche de l’humain, de facto il considère impossible d’obtenir le même résultat en 1 milliard d’années.

Si nous observons une roulette de casino une seule fois alors que la bille s’arrête sur le 10, ça ne nous apprend rien sur les autres résultats, antérieurs ou postérieurs. Il est toutefois absurde de penser qu’à tous les coups, elle s’arrêtera sur le 10.

La vie sur Terre a évolué à travers vingt phases d’extinctions de différents degrés d’importance parmi lesquelles cinq se sont avérées quasiment totales. Toujours recommencer presque du début ne s’avère pas très productif. Imaginons un instant que Vénus n’a pas connu autant d’extinctions massives à répétition, à quelle vitesse la vie aurait pu progresser à sa surface ?

La possibilité que notre sœur ait connu assez tôt dans son histoire une forme de vie intelligente n’est pas nulle. Il est même possible que cette intelligence ait agi comme nous le faisons actuellement, qu’elle ait voyagé à travers l’espace pour venir se poser sur d’autres planètes du système solaire, y compris sur sa jumelle, la Terre. Si des Vénusiens ont visité la Terre en des temps immémoriaux, qu’ont-ils fait ? Qu’ont-ils vu ? Qu’ont-ils laissé sur place et qu’ont-ils rapporté ? Au moment où ils auraient réussi cet exploit, la vie sur Terre devait encore se trouver à des stades peu avancés, mais elle existait très certainement. Pas de panspermie à envisager. Les effets dévastateurs de la tectonique des plaques ainsi que l’érosion continue ont très certainement effacé toutes traces de leur présence. Peu d’espoir de trouver des vestiges. Ils seraient repartis en abandonnant tout projet de colonisation si les conditions de vie ici ne concordaient pas à leurs besoins physiologiques différents de ce que nous pensons toujours être les seules conditions favorables. 

Vénus

Il est également possible que plus tard les Vénusiens aient ensuite causé l’emballement thermique de leur planète, tout comme nous le faisons actuellement avec notre Terre. Il est même possible que des Vénusiens aient trouvé refuge dans les entrailles de leur planète en attendant des conditions extérieures meilleures. Certains s’y trouvent peut-être même encore !

Quoi qu’il en soit, je ne repousse pas cette possibilité du revers de la main même si les chances sont des plus minces. Les surprises surviennent lorsqu’on a négligé certaines hypothèses parce qu’elles s’avéraient trop exotiques ou trop improbables pour être retenues.

L’Univers se fout de nos raisons et de nos désirs. Il n’a pas vécu dans le passé en fonction de nous faire plaisir le jour où on étudierait certains aspects de son histoire. L’Univers n’a jamais eu le mandat de s’arranger pour qu’un jour nos hypothèses trouvent de l’exactitude.

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Alors, j’aime bien imaginer que Vénus, notre planète sœur, la guide du berger, ait un jour abrité la vie. Peut-être qu’à cette époque reculée y trouvait-on des beautés incomparables, des coquillages, des fabricants de rasoirs ou des apothicaires concoctant des potions aphrodisiaques ? Vénus serait ensuite morte étouffée, engloutie sous une épaisse couche de nuages, cuite sous pression à 450 °C. Une Atlantide céleste. Vénus Atlantide.

5 commentaires sur “Vénus Atlantide

  1. Coucou ça faisait longtemps. En tout cas Vénus étant la déesse de l’amour charnel c’est sur que sans elle ici sur Terre pour nous autres humains de la vie il y en aurait moins…sans sexe c’est difficile hein XD. Bon fini de rire je me demandais juste…il y a pas des scientifiques qui avait un projet justement si j’ai bon souvenir censé être réalisé en 2020 d’aller voir si il restait pas de la vie microbienne dans les nuages et vents vénusiens en les analysant? Sinon j’imagine que les yeux se tournent vers Mars le dieu militaire car la planète rouge correspond plus à l’imaginaire usuellement vendu de « conquête » spatiale en partie.
    Pour ce qui est d’une vie partageant notre volonté spatiale technophile à des époques reculées on peut tout imaginer pas mal de sectes et mouvements ésotériques divers et variés et même des gens plus dans la pop culture du Petit Dinosaure à Chrono Trigger on imaginé vu que le cerveau des dinos était petit mais celui des ordis aussi et ça les empêchent pas d’être brillants qu’ils auraient pu sans qu’on en ait de traces maintenant avoir était bien plus intelligents qu’on le croit et avoir développé une civilisation avancée qui serait partie dans les étoiles au lieu de s’éteindre…il y en a même qui raconte que les anciennes légendes sur les dragons viendraient du souvenir des derniers d’entre eux revenant de tant à autres voir l’évolution de la forme de vie la plus proche d’eux sur leur ancienne planète mère…si j’interroge mon moi rationnel face à ses hypothèses il se dit quelque chose de l’ordre de « pfiou c’est sérieusement n’importe quoi eux je sais pas ce qu’ils prennent comme drogue mais j’en veux euh non en fait c’est un coup à finir dans une secte » mais j’admets que si c’est mon imaginaire qui parle il se dit « putain c’est génial j’adore ce délire c’est trop trippant si seulement c’était vrai des dinos dragons aliens avec des vaisseaux spatiaux de ouf je veux voir ça…remarque ça risque de ressembler à la Cardassia de Star Trek Deep Space 9 qui a énormément de style mais politiquement euh…c’est pas les plus démocrates m’enfin pourquoi c’est toujours les reptiliens les méchants…c’est à cause de la Bible? ». Bref fin du geekage XD.
    Dernier point : si j’en crois Delavigne en effet Vénus a conquis plusieurs planètes et même l’univers du moins le sien poétique selon cette source « https://fr.wikisource.org/wiki/Hymne_%C3%A0_V%C3%A9nus_(Delavigne) » vu qu’il y est dit à son propos que :
    « Tout l’univers reconnaît ton empire ! ».
    Bon allez je termine ce commentaire déjà trop long avec option littérature je mets le poème en entier histoire de faire encore plus un pavé XD :

    « Vénus, ô volupté des mortels et des dieux !
    Ame de tout ce qui respire,
    Tu gouvernes la terre, et les mers, et les cieux ;
    Tout l’univers reconnaît ton empire !
    Des êtres différens les germes précieux,
    Qui dorment dispersés sous la terre ou dans l’onde,
    Rassemblés à ta voix féconde,
    Courent former les corps que tu veux enfanter.
    Les mondes lumineux roulent d’un cours paisible,
    L’un vers l’autre attirés, unis sans se heurter,
    Par ton influence invisible !

    Tu parais, ton aspect embellit l’univers :
    Je vois fuir devant toi les vents et les tempètes ;
    L’azur éclate sur nos têtes ;
    Un jour pur et divin se répand dans les airs.

    L’onde avec volupté caresse le rivage ;
    Les oiseaux, palpitans sous leur toit de feuillage,
    Célèbrent leurs plaisirs par de tendres concerts.
    Des gouffres de Thétis tous les monstres informes
    Font bouillonner les flots amers
    Des élans amoureux de leurs masses énormes.
    Les papillons légers se cherchent sous les fleurs,
    Et par un doux hymen confondent leurs couleurs.
    L’aigle suit dans les cieux sa compagne superbe :
    Les serpens en sifflant s’entrelacent sous l’herbe :
    Le tigre, dévoré d’une indomptable ardeur,
    Terrible, l’œil sanglant et la gueule écumante,

    Contemple, en rugissant d’amour et de fureur,
    La sauvage beauté de son horrible amante.

    Tout ressent de Vénus la puissante chaleur ;
    Tout produit : les vallons, les fleuves, les montagnes :
    La rose se parfume et le chêne verdit ;
    Au fond de l’Océan la perle s’arrondit,
    Et les palmiers en fleurs fécondent leurs compagnes.
    Cependant les sylvains, brûlés des mêmes feux,
    Pressent la nymphe palpitante
    Qui tremble dans leurs bras nerveux
    Et de désir et d’épouvante ! …

    La déesse sourit aux mortels enchantés :
    Elle entend s’élever du milieu des cités,
    De l’épaisseur des bois, du sein des mers profondes,
    Un murmure confus de cent bruits amoureux,
    Et ce concert voluptueux
    Est l’hommage éternel des êtres et des mondes. »

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    1. Bonjour, Sylpheline, Très heureux de te retrouver en si grande forme ! Tout un hommage à Vénus ! Merci pour ce très beau poème !
      Tu as raison concernant l’étude de l’atmosphère de Vénus. À une certaine altitude, les nuages seraient à une température et à une pression plus en harmonie avec le maintien de la vie microbienne. Mais les scientifiques n’aiment pas « vivre dans les nuages ». Ils privilégient le solide et c’est pourquoi Vénus a été si négligée. Cependant, les risques de vivre sur Mars commencent à faire tourner des têtes vers d’autre possibilités et Vénus revient hanter les esprits.

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      1. Ah bah c’est plus le poète du XIXème siècle qui l’a écrit que moi qu’il faut en remercier en fait XD. Bah c’est dommage il paraitrait que dans nos nuages aussi à nous terrestres il y aurait ceci dit toute une vie microbienne jusqu’à il y a peu insoupçonnée et négligée si j’ai bon souvenir à cause de ce que peut être chez nous aussi les scientifiques ont oublier qu’il y avait un ciel à regarder à force d’avoir excessivement les pieds sur terre peut être je ne sais. Bah d’ailleurs tant qu’on est à faire dans le voisinage si c’est vraiment vivre dans l’espace qu’on veut pourquoi donc qu’on retourne pas sur la Lune? Voir qu’on s’installe dans les points de Lagrange pour les colonies spatiales comme dans Gundam (mode geek activé)?

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      2. Le plus gros problème reste les radiations qui nous tuent en peu de temps dès qu’on quitte le champ magnétique terrestre. L’autre problème est l’absence de gravité. Faire tourner une immense roue reste possible, mais on va devoir la fabriquer dans l’espace. On n’est pas sorti du bois… euh, du plancher des vaches.

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