La logique sous-tendant les univers parallèles

Dans la culture populaire, la mode est au multivers. Que ce soit dans l’univers de Marvel, dans la télésérie « Fringe » ou dans le nouveau film « Tout, partout, tout à a fois », ils exploitent tous le principe des univers multiples ou autrement dit, des univers parallèles. Mais qu’on se le dise, l’idée fondamentale derrière ces œuvres de fiction n’est pas née dans la tête d’un réalisateur imaginatif quelconque, mais bien dans celle de scientifiques patentés.

Dans cet article, je vais expliquer l’origine de la très sérieuse idée de l’existence possible d’univers multiples et la raison pour laquelle elle est ni farfelue ni sans fondement.

Pour commencer, il faut se rappeler notre passé. De tout temps, les phénomènes naturels inexplicables obtenaient une explication à caractère divin. Ensuite, au fur et à mesure que la science leur apportait des explications rationnelles, la place omniprésente des dieux s’est étiolée, voire effacée. Donc aujourd’hui, les scientifiques sont plus que frileux à l’idée d’inoculer le principe d’une entité suprême dans une théorie cosmologique quelconque puisqu’elle aurait toutes les chances d’être mise à mal avec l’avancement des connaissances dans le futur.

Le mot d’ordre informel des scientifiques est donc celui-ci : « Ne jamais faire intervenir une entité suprême, un dieu quelconque, dans l’explication d’une hypothèse physique ». Ce credo vaut tout autant pour tenter de comprendre le big bang que pour expliquer les incroyables paramètres si particuliers de notre univers.

De fait, tous les paramètres cruciaux et extrêmement sensibles composant notre Univers semblent avoir été si finement ciselés que la probabilité de voir apparaitre un tel univers est ridiculement proche d’être nulle… à moins de faire intervenir un être suprême, un créateur. Et nous y revoilà ! Seuls le nom du dieu et l’époque changent !

Alors, comment rester fidèles à notre credo stipulant de ne pas invoquer un dieu quelconque pour expliquer les faits ? Quelle autre explication reste-t-il ? Une seule. Si un seul univers aussi exceptionnel que le nôtre semble difficile à concevoir sans l’apport d’un créateur bienveillant. Donc une multitude d’univers aux propriétés distinctes rend celles du nôtre plus plausibles, voire obligatoires, dans le cas d’une infinité d’univers.

Voici donc la logique imparable derrière la notion du multivers. Il ne vous reste plus qu’à adhérer à l’une ou l’autre des deux possibilités. Soit vous croyez en un dieu créateur de notre univers qui a ajusté les constantes fondamentales pour éventuellement y faire apparaitre la vie intelligente, soit vous préférez l’option du multivers dans lequel notre univers est apparu par hasard avec ses fabuleuses propriétés tandis que presque tous les autres sont totalement stériles.

Il reste toutefois une dernière question en suspens si vous adhérez à la théorie des univers parallèles. Leur nombre est-il fini ou infini ? Si vous optez pour l’infinité, alors sachez qu’il existe une multitude d’univers très similaires au nôtre, où notre sosie exerce le même métier que nous et pense exactement comme nous. C’est obligatoire et très dérangeant.

Pour ma part, je ne crois à aucun infini matériel, justement à cause de ces aberrations. Je ne crois même pas à l’infini mathématique pur à cause de l’étonnante preuve d’Euler qui a mathématiquement prouvé que la somme de tous les nombres entiers positifs de 1 jusqu’à l’infini vaut -1/12 !

Hé oui, vous avez bien lu. Alors que toute personne saine d’esprit dirait que la réponse de cette somme infinie vaut l’infini, voilà qu’un mathématicien de génie a autrefois démontré qu’elle vaut aussi un simple nombre fractionnaire négatif.

Alors si en mathématique on peut substituer l’infini avec -1/12, on peut bien remplacer une infinité d’univers parallèles par un seul. Et pourquoi pas le nôtre ?