Avantages et inconvénients du classement

Depuis quelques jours, je m’attaque avec un certain déplaisir au classement de mes articles de blogue. Pour écrire de nouveaux articles originaux, j’ai besoin de me référer rapidement aux textes précédemment publiés afin d’éviter d’ennuyeuses redondances. J’associe alors à chacun son hyperlien pour ne pas devoir le rechercher parmi la panoplie.

J’ai donc créé une dizaine de catégories et une bonne trentaine de sous-catégories afin de mieux m’y retrouver. Toutefois, le travail de classement nécessite beaucoup de temps et de zénitude puisque mes titres ne me dévoilent pas souvent la nature exacte du contenu. Je dois donc relire la plupart des articles afin de bien les cerner, ma mémoire n’étant pas conçue pour retenir l’information comprise entre le titre et la chute de chacun.

Autre problème, la grande majorité des articles peuvent très bien correspondre à plusieurs catégories ou sous-catégories. Alors comment découper l’intrication ? Je pourrais multiplier les entrées autant de fois qu’elles correspondent à l’une ou l’autre des matières, mais je préfère m’en tenir à un système de classement simple.

Je dois donc choisir la variété dominante, celle qui soutient toutes les autres, en bref la catégorie-excuse. Durant la relecture de beaucoup d’articles, une technique d’écriture utilisée m’a sauté au visage. J’en étais conscient, mais peut-être pas totalement. J’aborde et j’explique un sujet pour ensuite l’associer à autre chose, parfois à un autre sujet, souvent à un comportement humain relatif.

Et ce lien imprévu devient souvent plus important que l’excuse originelle. Expliquer un concept complexe par un autre concept plus accessible ou plus populaire consiste en une technique pédagogique bien connue. Le cerveau humain aime les comparaisons de ressemblance ou d’opposition. La bipolarité restera toujours attractive, car simple à appréhender et à retenir.

Effectuer du classement par catégorie-excuse s’est rapidement avéré insatisfaisant. J’ai donc opté pour une hybridité. Parfois le classement s’effectue en utilisant le sujet évident de l’article et parfois je ne peux faire autrement que de sélectionner le sujet apparemment secondaire du texte. La difficulté s’accroit lorsque ces sujets secondaires pullulent au sein d’un même article. Aucun classement n’est optimal, car cela revient à coller une unique étiquette au sommet de chaque article bien souvent conçu d’un empilement de couches disparates.

Pour nous simplifier l’existence, nous catégorisons nos relations, nos connaissances et les acteurs publics. Nous les séparons et les plaçons dans des cases distinctes sans égards à leur complexité. Nous les agglutinons autour de l’un des deux pôles d’influence. Nous réduisons leur nature à une simple expression.

Et malgré les énormes défauts occasionnés par cette injuste technique de simplification, nous nous en tenons à elle pour des raisons énergétiques. Personne ne possède un bassin d’énergie incommensurable. Et justement, l’étiquetage minimaliste des gens permet d’économiser un tas d’efforts, de temps et d’énergies.

L’injustice est une action émergente impossible à refréner. Elle est générée naturellement à partir des simplifications et ellipses conscientes ou inconscientes de nos analyses. On peut cependant atténuer les pires effets de ces injustices en taisant les libellés de nos étiquettes et surtout les noms de leurs récipiendaires.

Vous reconnaitrez ici l’inverse de cette décence dans le comportement indigne des trolls. Croyant en leur intelligence supérieure parce qu’ils ont enfoncé une étiquette quelconque dans le front d’une personnalité, ils s’empressent de partager leur élémentaire conclusion en vociférant des crachats d’imbécillités. Pourtant, les seules preuves qu’ils apportent sont celles de leur simplicité d’esprit, de leur ignorance crasse en matière de complexité de la nature humaine et, bien entendu, de leur manque total de savoir-vivre.

Ça y est ! Voilà encore un article inclassable puisqu’il contient deux parties très différentes, retenues entre elles par un subtil lien particulier de cause à effet. Mais maintenant que vous y êtes habitué, je souffrirai seul d’avoir mélangé deux catégories puisqu’évidemment je me pose la question fatidique : « Dans quelle foutue colonne vais-je maintenant classer cet article ? »

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