« Les pensées profondes sont toujours à un cheveu des pensées creuses. »
Je devrais peut-être faire plus attention avant d’écrire la prochaine. J’aurais dû prendre congé. Ma grand-mère avait raison.
— Arrête de dire des niaiseries devant la télé, tout le monde t’entend.
— Je fais mieux, je les écris. Et ce n’est pas une télé, c’est un ordi, mamie.
— Il réussit à voir leur différence de sexe ! Dépravé ! Jette ça tout de suite !
— Mamie, ça coûte une fortune.
— Justement, les pires vices coûtent la peau des fesses, comme on dit. Notre âme. Entre autres choses.
— Mamie, prends tes pilules et va te coucher. Tu ne connais rien à la technologie.
— Tu sauras mon p’tit gars que dans mon temps…
— Dans ton temps, les seuls boutons qui existaient étaient ceux que vous aviez dans la face… ou… ailleurs et vous les grattiez.
— Quarante-deux.
— Wow ! Mamie a lu le « Guide du voyageur galactique » ! Et tu l’as aimé ?
— C’était le nombre de boutons sur ma robe de mariée. Bien sûr, je l’ai aimée. Par contre, ton grand-père, lui, je l’ai aimé un peu moins. Il faisait comme toi, il parlait tout seul.
— Je ne parle pas seul, j’ai des amis partout sur la planète.
— Ton grand-père faisait exactement comme toi. Il restait toujours en dedans et il parlait à un tas d’amis, surtout quand il buvait. Et il buvait tout le temps. Alors lui aussi, il se faisait une flopée d’amis tout en restant écrasé dans son fauteuil.
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Tout cela pour dire que le dimanche, ce n’est pas une journée pour écrire des articles de blogue.