L’intensité et la diversité du spectre des couleurs automnales se feront regretter lorsque bientôt, tout deviendra gris et blanc.
Par cette superbe journée où les feuilles s’entredéchirent pour savoir laquelle affichera la plus belle robe, les téléréalités n’ont rien inventé en ce sens, le vent frisquet les fait se détacher de leurs arbres qui les ont vues naitre.
Je me souviens que cette saison a longtemps été ma favorite. Alors planchiste, je surveillais fébrilement le vent afin de choisir judicieusement ma planche, mon mat, ma voilure, mon aileron et mes ajustements. Plus qu’avec n’importe quelle autre embarcation, ces choix définissaient mon niveau de plaisir ou de frustration. Trop voilé, c’était la débandade sinon la conduite précautionneuse ennuyante. Pas suffisamment, la planche refusait obstinément de planer, s’enfonçait dans le liquide glacé jusqu’à la hauteur des genoux avant de réussir à émerger lors du prochain coup de vent.
Mis à part la relation nautique entre l’automne et la planche à voile, on peut constater la ressemblance des couleurs. Les gréements et les planches se sont colorés de couleurs vives et intenses, voire saturées, à l’instar des couleurs des feuilles d’érable. Ces couleurs prennent encore plus d’intensité lorsque la luminosité moins aveuglante des journées qui raccourcissent noircit les eaux sur lesquelles ces embarcations sportives évoluent, planent, filent, zigzaguent et sautent les vagues, laissant durant un court instant la fabuleuse impression aux planchistes aguerris de voler.
L’eau très froide n’a jamais été un frein à mon plaisir de plancher, malgré les désagréables mais inévitables trempettes. Pourtant, j’avoue ne pas aimer l’eau. J’ai appris à l’accepter et je me suis toujours vêtu en conséquence afin d’éviter l’hypothermie.
Pour vivre pleinement au Québec, la qualité et le choix des vêtements constituent la pierre angulaire de toute activité extérieure. Et puisque nous évoluons à travers quatre vraies saisons, nos tiroirs et armoires débordent d’une panoplie de vêtements, de sous-vêtements, de survêtements, de souliers, bottes et bottines, de gants, de foulards, de mitaines et de tuques de tout acabit et de toutes les couleurs. Des couleurs empruntées à nos feuilles d’automne.
Bientôt, toutes les surfaces multicolores automnales céderont leur place à la morosité monochromatique hivernale. Seules quelques taches multicolores éparses grouilleront parmi cette blancheur infinie. Un relent, une réminiscence, un rappel de la beauté des couleurs de l’automne.
L’automne au Québec, c’est le festival des couleurs, c’est magique. Dans la région où je me trouve, c’est la splendeur de la lumière basse sur le Lavaux, avec les vignes colorées, un régale.
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Moi ma préférée c’est l’hiver parce que c’est mon anniversaire mais j(aime l’automne aussi beaucoup, elles sont jolies les feuilles sur l’image.
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Une récolte matinale autour de chez moi.
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