Vous, climatosceptiques, vos magouilles ont atteint leur but. Vous avez muselé toutes les générations de politiciens depuis cinquante ans, sinon plus.
Je vous concède la victoire. Personne n’a encore levé le petit doigt, personne ne s’apprête à le faire et personne ne s’en donnera la peine. Alors, ayez maintenant au moins la décence de vous fermer le clapet et commencez à admirer les résultats de vos efforts et à assumer les conséquences de vos actes et de votre réussite.
Vu la tournure du climat, tout combat entre les deux factions est devenu inutile. Je vous propose donc plus qu’une trêve, je suggère un armistice à instaurer entre nos deux clans. Je voudrais maintenant passer le reste du temps qui m’est imparti à discuter d’autre chose. Je ne veux plus vous entendre, ni vous lire, ni même savoir que vous existez. Écrasez-vous dans un coin, trinquez à votre victoire avec vos semblables en vivant naïvement vos derniers moments dans le monde actuel au seuil du basculement que vous niez encore si énergiquement alors que ses ancrages ont tous cédé.
Je souris parce que les puissants de ce monde qui vous ont utilisé comme de bons vassaux pour véhiculer leurs mensonges finiront comme nous, comme vous, comme tout le reste de la population. Ils auront beau se payer tous les moyens de fuir la chaleur, ils vivront dans des aquariums sans possibilité de s’en échapper au risque de frire.
Leur univers chimérique qu’ils ont si chèrement défendu ne leur fera aucune faveur. Enterrés pour le reste de leurs jours, ils regarderont des albums souvenirs en se demandant pourquoi personne n’a rien fait, oubliant pour le bien de leur santé mentale restante qu’ils ont été les instigateurs, les architectes et les promoteurs du gâchis.
Vous croyez que je plaisante ? Vous croyez que j’exagère comme tout bon adepte du dérèglement climatique ? Vous auriez le cul profondément incrusté dans l’élément du poêle que vous continueriez de nier l’évidence de la chaleur qui s’en dégage. Vous auriez beaucoup trop mal si vous constatiez la réalité que vous avez si hargneusement niée.
Je suggère donc à tous ceux qui ont partagé mes opinions de signer l’armistice. Chers amis, n’oubliez pas qu’avoir raison n’a jamais été l’enjeu de cette guerre. La raison étant absente chez nos ennemis, nous avons cherché à les convaincre avec des arguments rationnels. Ce fut une grave erreur stratégique. Une erreur dont une armée ne se relève pas. Nous avons tout misé sur une fausse hypothèse, celle de l’existence d’un minimum de bon sens chez les membres de la partie adverse.
Rentrons chez nous et embrassons nos proches, nos êtres chers. Partageons de beaux moments avec eux, loin des invectives, pansons nos plaies que de tels débats stériles ont créées dans nos esprits visionnaires passionnés.
Lorsque les évidences deviendront indéniables pour les serviles du clan des climatosceptiques, je ne voudrais pas que les gens les lynchent en guise de défoulement pour avoir continué de nier avec toutes les preuves inverses sous le nez. Seul un vrai armistice les protégera des abus potentiels de ceux qui ne leur pardonneront pas.
On pourrait me rétorquer qu’ils mériteraient bien de passer au hachoir, mais ma morale me dicte de rester humain avec tous les humains, même avec ceux qui se comportent en esclaves amadoués au service d’une certaine caste dirigeante cherchant par tous les moyens à fixer leur bateau comme s’il se trouvait en cale sèche alors qu’il navigue sur des océans imprévisibles.
Les climatosceptiques comprendront trop tard que l’argent et le pouvoir des gens puissants ne prouvent aucunement qu’ils possédaient une intelligence supérieure. Les apôtres vivront l’amère déception de s’être acoquinés à des géants aux pieds d’argile qui vouaient un culte sans bornes à l’argent et que celui-ci, comme la pire des drogues, leur avait brouillé l’esprit et le jugement depuis des lustres.
Cherchant à obtenir une part inexistante d’un illusoire gâteau, ils se verront jeter par leurs maitres dans les oubliettes de leurs châteaux en ruines en guise de remerciement pour leur dévouement aveugle. Pour ma part, ce rejet dédaigneux des gens à qui ils ont léché les bottes sera suffisant pour me sentir vengé de leur traitrise. Je n’irai pas les tirer de ces donjons nauséabonds, mais je garderai quand même pour eux une petite pensée.
Cette pensée pour mes anciens ennemis, l’armistice, comme le temps, n’y changera rien. Elle survivra intacte et non édulcorée. Ils n’auront été qu’une « bande d’imbéciles ». Puissent ces mots devenir mes dernières paroles et j’autorise leur gravure sur ma tombe au cas où il resterait quelques humains pour les lire et pour se rappeler leur incommensurable bêtise.