« On le fait et on se tait »

Tous ces flashs aperçus un peu partout depuis un certain temps autour de la planète sont-ils dus à des météorites ou à des débris spatiaux qui retombent sur Terre ? À mon avis, à un peu des deux sortes. Les débris spatiaux sont légion et en recevoir de plus en plus souvent sur le crâne est normal puisqu’on multiplie les vols spatiaux.

météore

De l’autre côté, jusqu’à ce jour, on a répertorié plusieurs géocroiseurs, la liste officielle n’en contient cependant que 1 889. Autant dire qu’elle est vide. C’est évident qu’il en existe un multiple important de ce nombre. Les météores qui zèbrent le ciel inopinément ne font pas partie de cette liste, sinon ils auraient été répertoriés et on aurait été alertés.

Ce qu’on oublie souvent lorsqu’on parle de débris spatiaux ou de météores c’est la fabuleuse énergie que transportent ces objets, même lorsque leur masse est modeste. Leur énergie cinétique est proportionnelle au carré de leur vitesse et lorsqu’ils pénètrent dans l’atmosphère, celle-ci peut valoir une vingtaine de kilomètres par seconde ! Même une fois en décélération par notre atmosphère, les cailloux ou les composantes de fusées peuvent facilement ravager les vitres de tout un quartier s’ils explosent avant de toucher le sol.

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Par contre, je suis intrigué par quelque chose qui risquerait bien de devenir le thème d’une nouvelle conspiration.

Comme on peut le constater sur l’image en tête de cet article, le nombre de débris spatiaux est absolument faramineux, surtout en orbite basse près de la boule bleue. Le grand cercle blanc correspond aux débris sur les orbites géosynchrones, mais près de la Terre, c’est le bouchon de circulation !

Je suis à peu près certain que les compagnies gérant le lancement de nouvelles fusées se grattent la tête pour savoir sur quelle trajectoire et à quelle heure organiser le vol des prochaines fusées pour passer à travers cette mer de débris.

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Que leur reste-t-il à faire pour se donner plus de latitudes ? Nettoyer l’espace pour réduire le nombre de débris et éviter le plus possible d’en générer de nouveaux.

Mais cette opération signifie de nous faire tomber sur la tête ce qui a été lancé dans l’espace. Les risques qu’un débris cause des dommages sont faibles, mais non négligeables. Toutefois, il serait vraiment surprenant qu’une agence spatiale avoue faire exprès pour ramener des débris sur Terre sans connaitre avec précision la trajectoire d’entrée dans l’atmosphère et les risques de dégâts.

Elles s’appliquent donc à taire leur petit jeu pour ne pas causer des vagues dans la population alors que les risques sont minimes, même s’ils sont loin d’être nuls. Gestion de l’image oblige. C’est la politique du « on le fait et on se tait ».

8 commentaires sur “« On le fait et on se tait »

  1. Quand les morceaux retombent ils brulent dans l’atmosphère, parce qu’ils arrivent très vite. Seuls les très très gros morceaux (comme feu la station MIR) arrivent jusqu’à la surface, et pour ceux là, on calcule la trajectoire pour qu’ils tombent dans l’océan.
    Quant à la saturation d’objets, pensez qu’on est dans un espace en 3 dimensions, que même s’il y a quelques milliers d’objets, il faut comparer, par exemple, aux millions de voitures sur un espace linéaire comme nos autoroutes.
    Tout ça pour dire qu’il n’y a pas de problème de place, certes un risque de collision, mais assez surveillé et géré.

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    1. Il y a plus de débris qui atteignent la surface terrestre que ceux annoncés et dont la chute est bien gérée. Et c’est parce que le risque qu’un objet inattendu faisant des victimes est très faible qu’ils ne voient pas l’utilité de nous avertir. Dans l’espace, par contre, les satellites opérationnels n’ont aucune protection contre des débris trop petits pour être répertoriés. Mais à 30000 km/h, un écrou est suffisant pour détruire un satellite ou percer la coque de la station spatiale. Du nettoyage est devenu essentiel et le meilleur moyen de le faire est la désatellisation.

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      1. C’est vrai que le moindre débris fait des dégâts.
        C’est vrai aussi que je ne sais pas combien il en traine là-haut, mais sur la bonne dizaine de satellites d’observation de la Terre que je connais pour travailler avec des gens qui en exploitent les données, pas un n’a eu de problème de collision en plus de 10 ans.

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      2. Depuis le début de l’ère spatiale, nous aurions lancé plus de 5000 satellites ayant requis des 2e, des 3e étages de fusées composés de moteurs, de réservoirs et de la quincaillerie appropriée, des coiffes détachables, des boulons explosifs etc. La Chine a même fait volontairement explosé un de ses satellites dans une tentative malheureusement réussie dans tester son plan de guerre des étoiles. Les autres agences spatiales étaient commotionnées. Une très grande quantité de satellites ont été dédiés à l’espionnage et ont servi très peu longtemps, surtout du côté russe. Les lancements se sont donc succédés à un rythme d’enfer.
        Les marges de manœuvre deviennent de plus en plus minces. C’est pourquoi les agences spatiales sont aujourd’hui désireuses de créer le moins de débris possibles et il n’existe qu’une seule solution pour s’en débarrasser. Plusieurs pièces censées brûler dans l’atmosphère ont atteint la surface de la Terre, surtout des réservoirs faits de matériaux très épais et souvent de forme sphérique, une forme très résistante aux pressions tant internes qu’externes.
        Le calendrier des prochains lancements de fusées fait état de 28 tirs d’ici le 1er juin de cette année. C’est presque 1 par 2 jours et il s’en planifie toujours de nouveaux. Durant ce temps les débris s’accumulent.

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