Ça faisait longtemps que je n’avais pas poursuivi ma série de mots commençant par une lettre précise. Voici des liens vers les mots commençant par les lettres D, Y et C.
Je répète mes règles, je propose mes propres définitions, mes propres sens, pas nécessairement ceux des dictionnaires. Évidemment, ils se rapprochent ou sont semblables, mais j’apporte à l’occasion des nuances d’usager francophone d’Amérique, des inflexions personnelles parfois subtiles que j’utilise dans mes écrits.
Le mot d’aujourd’hui : placide.
Je l’ai choisi parce que je trouve que sa prononciation laisse déjà sous-entendre son sens. Malgré ses dernières lettres, rien n’est rapide dans le mot placide. Il reste en place. Pourtant, son étymologie ne le relie pas à ce mot, mais à deux autres racines latines encore plus évocatrices : « plaire » et « paix ».
Lorsque « placide » s’adresse à une personne, celle-ci prend des airs flegmatiques, imperturbables sans qu’elle soit bonasse ou attentiste. On pense à un individu patient, compréhensif, un professeur, un éducateur. Même si le dictionnaire parle de candeur, je vois plutôt de la tolérance.
Un paysage placide baigne dans le calme, la sérénité, il est majestueux et nous montre ses plus beaux attraits. C’est une oasis, un refuge pour se refaire des forces, retrouver sa santé et son moral.
Placide est lié au mot paix et celle-ci ne s’obtient jamais sans compromis. Ainsi, être placide exige de la compromission, de l’accommodation. C’est la raison pour laquelle je l’éloigne de tout sens comportant de la naïveté.
Bien sûr, pour tous les va-t-en-guerre, la paix passant par les compromis est un concept inadmissible. Pour eux, ce comportement doit être associé à de la candeur, de l’ingénuité, de la fraicheur et de la simplicité (d’esprit). Voilà pour moi dans quel contexte certains utilisent le mot placide comme étant une faiblesse.
Évidemment, ma position s’avère tout autre. Je considère la placidité comme une force utilisée à bon escient, elle s’apparente à de l’indulgence. Elle exige de comprendre les autres sans nécessairement les approuver ni les encourager. Sa puissance est puisée dans l’expérience et dans une compréhension multifacettes des humains.
La placidité est réservée aux sages et puisque j’avance en âge, cet objectif m’interpelle de plus en plus. Ma fougue se transformera-t-elle un jour en placidité ? Deviendrai-je un sage placide ?
Et vous ?