Maigrir durablement – 9 – L’objectif du poids final

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Il est essentiel de vous fixer un objectif précis dès le premier jour. Il peut être ambitieux ou modeste puisque tout kilo perdu pour toujours est une victoire en soi.

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Cependant, il faut bien comprendre que le désir de perdre beaucoup de poids prendra aussi beaucoup de temps et mettra votre patience à rude épreuve.

Certains préféreront fixer un objectif ultime et agir immédiatement en conséquence. D’autres qui aimeraient perdre beaucoup de poids réussiront mieux en se fixant un objectif moins ambitieux. L’atteindre plus facilement et ensuite s’en fixer un deuxième permet parfois de se rendre jusqu’à une cible perçue initialement comme inaccessible.

Je préconise de bien connaitre l’objectif ultime et de fixer le moins d’objectifs intermédiaires possible. En revanche, prenez garde de ne pas rêver en couleur. Restez réaliste dans la valeur de votre poids idéal. Ne le comparez pas à celui de vos jeunes et belles années. L’important consiste à vous débarrasser de l’embonpoint disgracieux, surtout s’il est morbide, pas de retrouver son corps d’adolescence. Votre santé doit primer et un poids trop faible par rapport à vos besoins actuels s’avérera tout aussi négatif pour votre bien-être.

Si vous avez déjà souvent échoué à maigrir durablement, vous pourriez vous fixer un objectif intermédiaire puisque la récompense viendra plus rapidement, vous aidant à conserver le moral. Par exemple, si le surplus de poids à perdre est de 30 kg, un objectif intermédiaire à 15 kg peut aider certaines personnes à mieux réussir puisque le découragement est la principale source des échecs. Comprenez qu’un 15 kg durablement perdu représente déjà une grande victoire. Ensuite, rien n’empêche de récidiver et d’en perdre quinze de plus, puisque ma méthode devrait éviter de reprendre les kilos perdus. J’ai déjà parlé de l’importance de la patience, cette qualité va de pair avec l’indulgence à votre égard.

Si vous avez fixé le nombre de kilos à perdre et ainsi le poids à atteindre, vous êtes prêt à lire l’article suivant. Afin de vous aider dans votre démarche, ma méthode comprend un outil non seulement utile mais essentiel. Vous maigrirez, oui, grâce au céleri, mais également et peut-être plus grâce aux mathématiques. Ne ruez pas dans les brancards, vous verrez, ma technique s’avérera facile et sans douleur, même pour ceux qui ont développé une forte allergie aux nombres.

L’article suivant abordera le principe de la pente.

Les pixels du bien et du mal

Personnellement, je préfère éviter de cataloguer les manifestations de notre Univers en usant de la bipolarité bien-mal. Toutefois, ce bel objectif se bute à une panoplie de générations de penseurs qui ont constamment cherché à classer les événements et les gens en deux catégories distinctes. Je m’accroche alors plus souvent que je l’espérais. Je m’enfarge, pour utiliser un verbe québécois. Les relents de ma culture judéo-chrétienne, championne dans ce classement sans équivoque en deux clans où celui du mal, c’est toujours l’autre clan, viennent régulièrement jouer avec mes intentions conscientes d’éviter ce piège. Transcender ma culture s’avère difficile, mais nécessaire, car je sais d’où émane cette bipolarité, comment elle se manifeste et combien elle peut lourdement nous induire en erreur.

Instinctivement, nous comprenons que notre jugement est biaisé pour tout un tas de raisons. «Qui suis-je pour déclarer qu’une chose est bonne ou mauvaise, belle ou laide?» Nous nous posons souvent cette question sans toutefois y répondre, car celles-ci seraient: «Je ne suis rien ni personne» et « j’ignore totalement les vraies raisons pourquoi je pense ainsi».

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Au mieux, nous restreignons notre évaluation sommaire à ce qui nous entoure, à nous-mêmes, à nos proches, à notre environnement immédiat. En tant qu’entité individuelle, nous possédons ce droit de juger à notre échelle de ce qui nous parait bien ou mal. Choisir entre différentes possibilités devient plus aisé si on les qualifie, la plus simple façon d’y parvenir consistant à les séparer en deux groupes, le bon et le mauvais.

Cette incapacité à inventer des nuances remonte aux tout premiers hominidés pour qui le nombre 2 représentait la limite de leurs compétences mathématiques. Les origines de la notion du bien et du mal datent de ce temps où tracer une ligne séparant en deux un ensemble d’éléments et de les étiqueter par ambivalence a constitué leur seule manière de comprendre la prochaine action à poser.

Encore aujourd’hui, notre tendance naturelle à simplifier notre jugement à l’extrême, comme nos lointains ancêtres, reste bien présente. Cependant, tout a évolué. Notre monde, même à notre niveau bien personnel, ne peut plus se permettre d’une technique d’évaluation archaïque basée sur l’ambivalence, c’est-à-dire entre deux contraires.

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Ces notions bipolaires si chères aux penseurs de tout temps n’ont de sens que si on ne regarde qu’un seul pixel d’une grande œuvre. Ce petit éclat de lumière peut être analysé en utilisant les termes blanc ou noir, rouge ou vert, bleu ou jaune. Mais déjà, on note l’absence de teintes intermédiaires et une œuvre complète composée uniquement de pixels noirs et blancs détruit toute la richesse perceptible avec des éléments présentant un éventail de teintes.

Ainsi, la bichromie du bien et du mal, du beau et du laid, provient d’une insensibilité (programmée) aux teintes intermédiaires. On ne voit que deux possibilités alors qu’il en existe une quantité phénoménale.

L’évaluation ambivalente consiste également et surtout à ne jamais observer une image dans son ensemble, seulement un pixel à la fois. Admettons que vous me récitiez les valeurs noire ou blanche de chaque pixel d’une image, pourrai-je me faire une idée juste de ce qu’elles peuvent représenter sans les regarder toutes ensemble dans un certain ordonnancement précis?

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Le monde dans lequel nous vivons actuellement ne ressemble plus aucunement aux univers quasi statiques de nos lointains ancêtres. L’image, si difficile à se représenter qu’il fallait en observer un seul pixel à la fois, s’est mise à s’accumuler en une vaste série possédant chacune des différences avec sa précédente. Notre vie n’est plus pixel bichromatique, n’est plus pixel polychromatique, n’est même plus une image fixe montrant ou non des teintes et des couleurs. Notre monde moderne, à l’instar de son cinéma, est constitué d’une panoplie d’images à haute définition défilant de façon ininterrompue en polychromie.

Recourir encore aux évaluations ambivalentes opposant le bien et le mal, le beau et le laid consiste à faire abstraction du contexte, de l’histoire, des richesses, de la complexité, de l’image complète, de la dynamique des images s’étant instaurée entre elles.

Le bien, le mal. En utilisant ces termes, nous perpétuons une notion aussi vieille que la plus petite et la plus ancienne forme de vie sur Terre, celle d’une mathématique limitée à un bit d’information. Combien de bits le disque dur de votre ordi contient-il? Les nuances de vos jugements devraient en posséder au moins autant.