Une boite d’un nouveau genre pour un Boxing Day plus inspirant

Hier, c’était la fête de la boite ou de la taloche, selon le sens donné au mot « boxing ». Il invite les gens à ne pas oublier qu’ils sont d’abord et avant tout des consommateurs. Ici les magasins ouvrent leurs portes à 13 h. Afin de profiter des meilleures offres, certains individus font la file durant plusieurs heures, allant même jusqu’à apporter chaise pliante, doudou et thermos rempli d’on ne sait quel liquide ayant la fabuleuse propriété de rendre idiot.

Il fait actuellement -12 °C et -22 °C si on tient compte du facteur éolien. Ce n’est pas très froid pour cette période de l’année. Demain, le mercure frisera le -35 °C et le facteur éolien va donner l’impression que notre peau est soumise à un -45 °C. Mais ce -12 °C ne semble pas encore suffisamment froid pour briser la volonté ou l’entêtement ou la stupidité de ceux faisant le pied de grue devant les portes d’un magasin de bébelles.

En tant qu’humain, j’ai honte du comportement de mes semblables. Je ne saurai quoi dire aux extraterrestres lorsqu’ils me questionneront sur le sujet. Mettre ses orteils et ses lobes d’oreilles en gage dans le but de dépenser de l’argent pour un objet qu’on revendra peut-être immédiatement sur internet est, selon moi, le comble de ce que la société de consommation nous apporte. Évidemment, si on essayait de se procurer ces articles pour ensuite les donner aux moins bien nantis, ce serait un geste courageux et vertueux. Évidemment, aucun de ces consommateurs n’est empreint de cette bienveillante intention.

Nous avons accueilli durant ces derniers mois plus que notre part de réfugiés. Des gens qui, souvent, ont utilisé leurs derniers sous pour payer un taxi les amenant à l’un ou l’autre de nos postes frontaliers, pour fuir les purges du gouvernement étasunien qui veut retourner dans leur pays les gens accueillis durant ces dernières années.

Ce serait un beau geste de la part des propriétaires de magasins s’ils préparaient pour le Boxing Day un tas de boites remplies d’articles à l’attention des réfugiés nouvellement arrivés. Ce faisant, le Jour de la Boite prendrait un tout autre sens, un sens alliant charité et hospitalité, amour et entraide.

Les citoyens pourraient eux aussi contribuer en déposant leurs surplus de cadeaux dans ces commerces. Les boites se multiplieraient et enfin, le Boxing Day deviendrait aussi bien le jour des boites que celui de la taloche. Des taloches dispensées à la pauvreté, à la surconsommation et à l’égoïsme.

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Où se trouve le père Noël le 26 décembre ?

Vous êtes-vous déjà demandé ce que fait le père Noël le 26 décembre ? Vous croyez qu’il est de retour dans le Grand Nord canadien ? Qu’il prend des vacances bien méritées sur une ile des Caraïbes ou en Polynésie ? Détrompez-vous. Un ami bien renseigné me l’a révélé. À l’heure qu’il est, il croupit en prison et les charges qui pèsent contre lui, mis à part son embonpoint et le solde de sa carte de crédit, sont accablantes. Voyons un peu l’acte d’accusation et les contraventions récoltées durant son périple de Noël.

Tentatives multiples d’invasion de foyers. Ramonage de cheminée sans permis valide. Cruauté envers ses rennes obligés de parcourir des distances phénoménales sans repos suffisant. Vol de biscuits et de verres de lait. Vitesse et charge excessives. Conduite dangereuse. Dépassement interdit par la droite. Phares avant inexistants. Avoir conduit avec une lumière rouge devant l’attelage alors qu’elle aurait dû se trouver derrière. Omission d’avoir posé ses pneus à neige avant le 15 décembre. Bâche inexistante sur un chargement causant la perte de cadeaux sur la voie publique. Attelage non conforme. Permis de pilote d’aéronef échu. Non-respect des corridors aériens. Clignotants défectueux. Omission de s’arrêter à de multiples feux rouges et arrêts obligatoires. Déguisement prohibé. Heure de couvre-feu non respecté. Avoir accroché des fils électriques causant des pannes. S’être soulagé sur la voie publique. Distribution de cadeaux à des enfants dans le but de se rendre sympathique (et quoi ensuite ?). Refus de s’arrêter aux frontières. Omission de déclarer des cadeaux de plus de cent dollars. Intention de traverser les frontières en possession de multiples bouteilles de vins et spiritueux au-delà de la limite permise. Occupation illégale du Pôle Nord. Normes du travail bafouées (nombreux lutins prêts à témoigner). Infidélité conjugale (nombreuses femmes frustrées prêtes à témoigner). Incitation à déserter les lieux de travail durant plusieurs jours. Désobéissance civile. Et on peut abréger avec un et cætera.

Alors, ne cherchez plus le père Noël le 26 décembre. Il croupit actuellement en prison dans l’attente d’un juge qui lui fixera une caution, mais les autorités craignent qu’il s’enfuie et demanderont un emprisonnement préventif. Encore chanceux s’il est libéré à temps pour profiter du Boxing Day, il aime bien économiser pour ses cadeaux de Noël de l’an prochain.

Avant de le plaindre, réfléchissez. Voulez-vous vraiment associer votre nom à celui d’une telle crapule qui a fait pleurer vos enfants parce qu’ils n’ont pas reçu le dernier iPad Pro ? Soyez stratégique et laissez-le croupir quelques mois en prison. Il y pensera par deux fois avant de décevoir une fois de plus votre insatisfaite et pleurnichante marmaille.