Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas confronté à un mot ou à une expression typiquement québécoise.
Pour cette septième particularité de la langue de chez nous (en vérité, ça en fait 8 à cause de la 1,5), voici le mot d’aujourd’hui : « tapocher ».
Étymologiquement, il provient du mot « taper » et probablement de « taloche » puisque le verbe « talocher » existe (donner une taloche), mais son sens diffère du verbe « talocher ».
Je vous avise que les sens donnés au mot dans cet article proviennent de moi en tant qu’utilisateur. Je ne suis pas linguiste et je ne prétends pas que mes définitions sont valables.
Premier sens : taper maladroitement sur quelque chose ou quelqu’un.
Les enfants tapochent sur des tambours bien avant d’en jouer. Ils tapochent aussi leur petite sœur. Donc, on tapoche sur quelque chose, mais on tapoche quelqu’un. « Arrête de tapocher ta sœur ! »
Tapocher sur un instrument de percussion s’exécute sans rythme et sans retenue, créant des sons bruyants et désagréables.
Une taloche existe, mais pas une tapoche, pas vraiment, enfin trop peu pour le considérer. Le nom commun est quasi absent, seul le verbe est régulièrement employé.
Si « talocher » est surtout utilisé dans le sens de donner une ou des claques, tapocher peut se faire avec la main ou le poing ou même le pied.
En l’analysant dans un sens plus large, tapocher peut également exprimer « donner une rossée », « rosser quelqu’un » surtout lorsqu’il est utilisé comme un euphémisme dans une phrase menaçante. « Si t’arrêtes pas, m’a te tapocher ! ». Ou encore entre deux adversaires qui s’affrontent dans un ring « regarde le favori tapocher l’aspirant », « il lui donne toute une raclée ».
Cette même phrase est également considérée au sens figuré. Tapocher devient ainsi une façon d’exprimer la venue prochaine d’une volée de mots crus ou insultants ou des représailles.