Un fléau quasiment jamais évoqué est celui de la lessive excessive. On porte un vêtement une fois, on le lave même s’il est toujours propre et inodore. Prêter une attention particulière à ne pas laver les vêtements qui n’en nécessitent pas réduit considérablement notre trace environnementale.
La facilité avec laquelle nos machines traitent cette tâche ménagère nous a amenés à l’excès. Si nous devions retourner à la planche, à la savonnette, à la corde à linge et aux épingles, il est certain que nous laverions uniquement les vêtements vraiment sales ou nauséabonds.
La surconsommation de lessive et de nettoyage à sec existe parce qu’on peut se le permettre, du moins le croit-on. Toutefois, la réalité s’avère bien moins jolie. En camouflant les conséquences de nos actes sur l’environnement, nous refilons simplement cette dette à des dizaines de générations futures.
Si nous devions payer maintenant le vrai prix de nos excès de lessive, nous changerions immédiatement nos habitudes et reviendrions à un mode de fonctionnement plus rationnel.
Si l’humain parvient à survivre à ses massacres envers l’environnement, il regardera son passé avec effroi et horreur. Notre lignée évaluera les mécanismes soutenant nos sociétés modernes. Ils les trouveront abusifs, destructeurs, dévastateurs et ravageurs. Quant à nous, ils nous qualifieront à juste titre d’odieux vandales. Notre descendance aura honte de ses origines, car elle ne comprendra pas pourquoi, tout en le sachant pertinemment, nous avons continué de tout ravager sans même sourciller. Faire autant de lessives inutiles sera pour eux le signe que nous étions de parfaits imbéciles.
Alors la prochaine fois que vous voudrez lancer un vêtement toujours propre dans le panier destiné à la lessive, posez-vous la question de la pertinence d’un tel geste. Et si vous ne le raccrochez pas dans la penderie, votre descendance aura parfaitement compris ce que vous êtes en réalité.