Ce que je pense du dernier Star Wars

La première hier soir s’est déroulée dans une salle passablement bondée et une salve d’applaudissements a accueilli le début de la projection.

Produit par le petit génie J.J. Abrams, je m’attendais à une exécution sans fautes. Mes attentes étaient peut-être trop élevées. Ce film ne m’a pas convaincu que ce huitième épisode valait vraiment la peine d’être porté à l’écran.

C’est vrai, je suis passablement critique en ce qui concerne les scénarios. Déformation professionnelle ? Je dirais plutôt que je n’aime pas me faire charrier.

L’histoire manque sincèrement de nouveautés, mais ma critique ne s’arrête pas là. Voici quelques exemples des stupidités répertoriées.

Une huitaine de bombardiers de la Résistance arrivent face à un cuirassé ennemi. Plutôt que de déclencher leurs bombes, ils attendent patiemment de se faire détruire les uns après les autres. Non, mais, s’ils n’avaient pas l’intention d’attaquer, ils avaient juste à rester à la maison. Et cette scène se passe au tout début du film. Ça commençait plutôt mal.

En fait, tout le long du film, la Résistance se fait canarder souvent bien inutilement. Si j’avais été général de cette armée de corniauds, je me serais suicidé, ce que ne manque pas de faire la générale, mais seulement après avoir regardé, inutile, ses troupes se faire décimer presque jusqu’au dernier. Et soudain, éclair de génie, elle décide de lancer son vaisseau sur le destroyer ennemi. Aucun coup de canon, rien. Et paf, elle se réveille tout d’un coup en se disant qu’elle pourrait peut-être faire quelque chose pour les siens en jouant au kamikaze.

Bon, l’objectif était justement de décimer la Résistance quasiment jusqu’au dernier combattant, mais c’est fait avec tellement d’invraisemblances et de stupidité qu’on ne croit pas un seul instant qu’ils valaient la peine de survivre.

Et la scène finale qui s’annonçait épique avec le duel de Luke et de son neveu Ben s’est plutôt déroulée comme un pétard mouillé. Dix mille canons déversent tout leur contenu sur Luke qui s’en tire sans une égratignure et Ben qui ne comprend pas que ce n’est qu’une projection.

Et que dire des parents de l’héroïne Rey qui, après tant de secrets les entourant, finissent par lui être révélés. Des ferrailleurs qui l’ont vendue pour boire. Mais pourquoi Rey est en possession des pouvoirs de la Force ? Rien de rien. Niet. On ne le saura pas.

Les trois trilogies ne sont finalement que trois répétitions d’une même série dont les deux dernières trilogies auraient dû rester dans les cartons.

Et je révise mon appréciation de J.J. Abrams à la baisse. Très à la baisse.

Les Petits-Gris — 1 — Origines

Je réfléchis beaucoup à l’éventualité que des extraterrestres puissent venir nous visiter. D’après moi, il est inconcevable que nous soyons seuls dans notre Galaxie. Nous sommes à un cheveu de découvrir des exoplanètes abritant des êtres intelligents. Alors, pour une civilisation intelligente beaucoup plus vieille que la nôtre, ce doit être devenu un jeu d’enfant d’en trouver et ainsi, de nous trouver. Si par hasard, ils visitent notre coin de la Galaxie, on les a peut-être déjà aperçus. À ce sujet, une apparence revient constamment dans les récits de ceux prétendant en avoir déjà rencontré, ce sont les Petits-Gris, des êtres de la grandeur d’un enfant de six ou sept ans, de couleur grise, aux longs membres fins, une grosse tête chauve avec de gros yeux obliques noirs, une petite bouche, une absence apparente de nez, des pavillons d’oreille inexistants et enfin, quatre longs doigts par main.

Les sceptiques, quant à eux, disent que la population s’imagine les extraterrestres tels qu’ils ont été décrits dans des films populaires, et plus particulièrement dans la fameuse «Rencontre du troisième type». Ils ne feraient que reprendre à leur compte ce même concept encore et encore. Mais la présentation que Spielberg en a faite dans son long métrage existait bien avant ce film.

En 1901, H.G. Wells aurait été le premier écrivain à décrire des sélènes — des habitants de la Lune — de petits êtres gris, avec un large front, de gros yeux protubérants et sans nez. La question, évidemment, est à savoir si cet auteur de science-fiction a tout inventé, s’est servi de descriptions préexistantes puisque les extraterrestres sont censés venir nous visiter depuis des millénaires, ou aurait lui-même été témoin de leur apparence lors d’une rencontre du troisième type.

Il fut question de petites entités maigrichonnes lors de l’écrasement d’un véhicule aérien à Roswell en 1947. Toutefois, cette histoire fut profondément enterrée par les autorités militaires états-uniennes et ne redevint populaire que durant les années 1970. Entre-temps, en 1965, les journaux décrivent la mésaventure d’un couple ayant apparemment été enlevé par des extraterrestres. Lors d’une séance d’hypnose régressive, Betty et Barney Hill décrivent leurs ravisseurs à l’image des Petits-Gris. Entre les histoires de Roswell et des Hill, les films d’extraterrestres sont très populaires durant les années 1950. Toutefois, le maccartisme régnant à cette époque préfère les entités envahissantes et agressives plutôt que de chétives créatures désarmées et plutôt inoffensives. Dans l’inconscient collectif, les extraterrestres représentent les vilains communistes envahissant l’Occident.

Au moment de réaliser l’énorme succès cinématographique «Rencontre du troisième type», Spielberg retient les services d’un consultant scientifique spécialiste de la question, un certain J. Allen Hynek. Celui-ci a travaillé pour l’US Air Force afin d’étudier les phénomènes aériens non identifiés qui devenaient de plus en plus fréquents et dérangeants pour ceux qui étaient censés contrôler l’espace aérien des USA. Au début, ultra sceptique sur le sujet, il devient beaucoup plus nuancé après avoir entendu une multitude de témoignages de gens fiables, des pilotes d’aéronefs civils ou militaires, des policiers, des scientifiques, des contrôleurs radar et toute une brochette de personnes lambda, sans antécédents excentriques ou psychiatriques. Ce que Hynek ignorait, c’est qu’il avait été embauché par l’armée pour démolir à l’aide d’arguments scientifiques les témoignages de ceux venus raconter leur expérience entourant certains phénomènes aériens non identifiés, pas pour y croire, et encore moins pour en apporter des preuves concrètes.

Les doutes qu’entretenait ce cartésien étaient qu’il ne voyait pas quel intérêt les Petits-Gris peuvent avoir à traverser des distances incommensurables pour venir nous effrayer. Le second argument concerne la possibilité technologique qu’ils puissent réaliser ces voyages cosmiques au long cours. Pour un scientifique de renom, ses deux indices militant contre leur existence réelle ressemblent plutôt à des échappatoires. Les humains parcourent la terre entière, les profondeurs océanes, les jungles les plus inhospitalières, les déserts les plus arides pour en apprendre davantage sur des espèces animales rares ou inconnues et, conséquemment, effrayer parfois leurs sujets d’étude, alors que Hynek émet des doutes sur les motivations des Petits-Gris à venir ici nous effrayer sans parler de la pertinence de nous étudier. Cette apparente dérobade prouve plutôt qu’il croyait l’inverse. Son deuxième argument nage dans les mêmes eaux. On ne peut connaitre ni comprendre la technologie utilisée par les extraterrestres pour voyager dans l’espace si on ne la connait ni la comprend. Plus simplement formulé, il disait donc penser que l’incompris n’existe pas. Avec ce type de propos inscrits dans ses thèses universitaires, il aurait été recalé, ça ne pouvait pas lui échapper. C’était sans aucun doute sa façon de nous dire qu’il croyait aux extraterrestres tout en sauvegardant sa réputation puisque toute sa vie, il a milité pour une étude scientifique des ovnis et des extraterrestres, sans a priori. L’échelle utilisée pour classer les rencontres possibles avec eux — premier, deuxième, troisième type — est justement de son cru. Étrange pour quelqu’un qui dit ne pas vraiment croire en leur présence.

Ce sont donc plusieurs témoins qui seraient à l’origine de la description des Petits-Gris et qui auraient inspiré Spielberg par l’entremise de Hynek. Évidemment, ce succès de 1977 eût tôt fait de disséminer leur apparence sur l’ensemble de la planète. Aujourd’hui, il n’est plus possible de différencier le mythe de la réalité sans apporter de solides évidences, ce qui, malheureusement, semble terriblement manquer à tous les témoins. D’ailleurs, les trucages de photos et de vidéos sont tellement fréquents et faciles à produire maintenant que la solidité des preuves s’en voit irrémédiablement compromise.

Un élément troublant concerne la raison pour laquelle ce type d’extraterrestre en particulier est devenu si populaire contrairement aux autres descriptions restées plus marginales. Le cinéma a inventé des centaines de formes et d’apparences diverses. Pourtant, les Petits-Gris semblent demeurer la plus crédible de toutes. Ce constat servira de point de départ du deuxième article leur étant consacré et qui traitera plus particulièrement de leur nature et leur apparence.

– Photo extraite du film «Paul»

Essai sur les voyages temporels, visiter le passé

Je passe en revue les suggestions que m’envoie Netflix et qui sont censées correspondre à mon profil. Beaucoup de science-fiction, je ne peux nier mes goûts. Parmi les titres, je suis surpris du nombre de séries et de films utilisant le thème du voyage dans le temps et plus spécifiquement vers le passé.

— Ouais, tout le monde sait que pour changer le futur il suffit de manipuler le présent, on n’a pas besoin de voyage temporel pour ça.

— Mathis, tais-toi et laisse parler l’auteur!

— Mais je suis l’auteur!

— C’est bien trop vrai, on n’est pas sorti de l’auberge! Bon, je poursuis. Je disais donc? Ah oui, les voyages temporels.

Sommes-nous si nostalgiques du passé pour sentir autant le besoin d’y retourner? Somme-nous si déçus du présent qu’on voudrait tout recommencer en faisant ce que les anglophones appellent du «second guessing» traduisible par «une deuxième chance…

—… de tout rater.»

— Mathis, si tu ne te la fermes pas, je te prive d’écriture!

— Bon, bon, ça va, n’en fais pas tout un plat! Je voulais juste t’aider.

Cette dernière interruption est l’expression évidente de son esprit tordu, n’y faites pas attention. Moi aussi, je tente régulièrement de l’ignorer. Alors, je disais. Oui. Voici donc une liste non exhaustive des films et séries télé utilisant comme ingrédient principal les voyages temporaux tirés des titres sur Netflix ou sur AppleTV.

Continuum, Frequency, Looper, Timeless, Les voyageurs du temps, Star Trek premier contact, Star Trek vers les ténèbres, Men in Black 3, Outlander, ARQ, Retour vers le Futur, Terminator, Twelve Monkeys, Code source, The Man from the Future, La machine à explorer le temps, Interstellar, et la liste s’allonge à chaque année.

Je suis surpris, car les voyages vers le passé présentent un défaut majeur impossible à corriger. Ils violent le principe de causalité. Oui, vous connaissez, c’est la clause grand-père. Vous retournez dans le passé tuer votre grand-père avant qu’il n’engendre votre père. Vous ne pouvez donc pas naitre et ne pourriez donc pas revenir tuer votre grand-père. Ce paradoxe est insoluble, car il y a violation du principe de causalité qui stipule que la cause précède toujours l’effet alors que dans mon exemple, il y a interversion de la cause et de l’effet lorsque le petit-fils revient dans le passé tuer son propre aïeul.

Einstein a établi la limite à partir de laquelle, on a violation du principe de causalité. C’est la vitesse de la lumière dans le vide, représentée dans les équations par un c minuscule, oui comme dans E = mc2. Tout objet qui voyagerait plus vite que cette vitesse limite violerait le principe de causalité et créerait des paradoxes du genre de celui que je décris plus avant. Un autre effet paradoxal aussi alarmant est la duplication du personnage qui retourne dans le passé. Un jeune homme rencontre une copie plus vieille de lui-même lui rendant une visite de courtoisie. Spock rencontrant Spock. Une alternative a été présentée dans certains films où le personnage plus âgé habite son propre corps plus jeune afin de contrecarrer la duplication.

Pourtant, Hollywood et ses semblables ne sentent aucun malaise à jouer du paradoxe à la pelletée. Malheureusement, étant du genre particulièrement sensible aux idioties dans les scénarios, les bafouages répétitifs de la causalité me rendent cynique.

— Ce ne sont que des films, ce ne sont pas de vraies histoires survenues à ta tante ou qui pourraient lui arriver! Bon sang que tu es pointilleux!

— Je sais, Mathis, ce n’est que du divertissement. Je ne suis quand même pas fêlé au point de vouloir y croire sérieusement, mais je ne me divertis pas du tout quand je me gratte jusqu’au bon sang.

Alors, la vitesse limite c, est-elle vraiment infranchissable, afin de préserver le principe de causalité et d’éviter ainsi de générer des paradoxes insolubles? Beaucoup de scientifiques le pensent.

L’autre solution possible serait que lorsque nous voyagerions plus vite que la lumière, nous serions incapables de revenir sur nos propres pas. Nous changerions d’Univers. Ainsi notre propre passé resterait inatteignable. Il pourrait exister une panoplie d’Univers parallèles qui se chevauchent sans interagir, sauf lorsque la vitesse est supérieure à celle de la lumière dans le vide. Le dépassement de cette vitesse limite nous ferait alors sauter d’un à l’autre. Cet effet préviendrait les paradoxes. La Nature nous ferait payer ce prix pour éviter de la prendre en flagrant délit d’aberration.

Tentons toutefois d’analyser la possibilité que nous puissions réaliser ces voyages régressifs dans un hypothétique avenir. Tentons une preuve par l’absurde. Affirmons donc que dans notre futur, il est devenu possible de visiter le passé qui s’adonne à correspondre, pour nous, au temps actuel. On imagine très bien un individu de notre futur maitrisant cette technologie revenir à notre époque pour miser sur les numéros gagnants de la loterie. L’humain étant ce qu’il est, il ne se contenterait pas de gagner une seule fois, mais il gagnerait certainement plusieurs fois. Les chances sont très fortes qu’on repère une anomalie statistique grave. Qui plus est, une technologie fonctionnelle se limite rarement à être utilisée par un seul individu. Il y aurait donc une foule de voyageurs temporels qui viendraient régulièrement faire le plein d’argent, tuer le futur amant de leur femme, sauver leur amoureux d’une mort certaine et faire toutes sortes de trucs dingues incompréhensibles pour nous, mais parfaitement logiques pour ces voyageurs. Les gestes aberrants pulluleraient. À ma connaissance, ce scénario dantesque n’a pas encore été entrevu. C’est donc que dans notre futur les gens n’utilisent pas les régressions temporelles. Et si notre futur en est exempt, cette technologie n’existera tout simplement pas. Ni dans un futur immédiat ni dans un futur lointain. Supposer que des voyages temporaux dans le passé existeront engendre un effet imprévu relativement peu connu. Nous pouvons dès maintenant affirmer avec un bon niveau de certitude, à partir d’observations du présent, si cet avenir sera réel ou non. Et tout porte à croire que nous pouvons dormir sur nos deux oreilles. Notre descendance ne viendra pas nous zigouiller simplement pour le plaisir de générer un paradoxe temporel.

Certains scientifiques sont prêts à prétendre qu’ils pourraient exister. Par contre, ils croient que ces voyageurs seraient incapables d’interagir avec le passé. Ils seraient comme des fantômes, incapables de déplacer un objet, encore moins de tuer leur aïeul. Par contre, ils pourraient prouver que Trump s’est servi des Russes pour gagner ses élections. Ce serait un formidable outil d’investigation.

Un autre argument militant contre les voyages temporels est la loi de conservation de l’énergie. On sait qu’on ne peut pas en créer ni en détruire, seulement en transformer. Un voyage dans le passé violerait également la loi de conservation de l’énergie. En remontant le temps, de l’énergie se crée en amont (dans le passé) et disparait en aval (dans le futur). Un voyage temporel déplace de l’énergie. Donc, à un moment précis, une certaine quantité d’énergie disparaitrait pour apparaitre dans un autre espace-temps. L’énergie n’est donc plus égale en tout temps. La question reste à savoir si l’univers pourrait maintenir le bon compte par un procédé quelconque. À ce que je sache, les atomes ne sont pas identifiés. En matérialisant dans le passé une certaine quantité d’énergie supplémentaire, l’univers pourrait détruire une masse équivalente d’atomes. Mais lesquels? Le choix se ferait de quelle façon?

On peut, bien entendu, bafouer toutes les règles de physique lorsqu’il est question d’un film ou d’une série télévisée. Mais dans la vraie vie, l’Univers possède certainement des lois incontournables. La conservation de l’énergie et le principe de causalité en sont peut-être deux qui résisteront toujours à notre désir et à notre volonté de les tordre à notre avantage.

Alors, profitez bien des films et des séries télé sur ce sujet s’ils ne vous causent aucun désagrément, car on n’est pas prêt d’en expérimenter ses effets de sitôt. Je vous déconseille toutefois de regarder le premier Superman qui, pour voyager dans le passé afin de sauver sa copine, a eu la fabuleuse idée de faire tourner la Terre en sens contraire ! Quand je parlais d’idioties, celle-là remporte la palme. 

Dans le prochain article, je m’attaque à un autre monstre sacré du cinéma: les extraterrestres. Mais pas n’importe lesquels. Ne le ratez pas et surtout, prévoyez une lecture d’une dizaine de minutes.

Blade Runner 2049

Octobre verra l’arrivée de la suite tant attendue du film culte Blade Runner. Il faut être méchamment culotté pour reprendre les rênes des mains de Ridley Scott qui, cependant, agit à titre de producteur pour cette cuvée 2049. Le nouveau réalisateur pour l’occasion est le québécois Denis Villeneuve.

Ici, nous connaissons bien son talent pour l’avoir suivi dans diverses réalisations aux sujets très sensibles, comme la tuerie à la « Polytechnique » de Montréal, il y a eu ensuite « Incendies », « Prisoners », puis « Sicario » et dernièrement, le superbe « Arrival ». Denis Villeneuve a certainement plu à Monsieur Scott pour qu’il lui cède le siège du conducteur pour cette mégaproduction. À mon avis, ils partagent ce même doigté dans l’adaptation d’une œuvre, ce même souci du détail et surtout, cette sensibilité extrême leur permettant tous deux de véhiculer des émotions soutenues par les images et au-delà de celles-ci.

Toutefois, ce nouveau défi constitue un piège dont plusieurs réalisateurs avant lui ont déjà fait les frais pour avoir osé s’attaquer à un monstre sacré. Et dans ce métier-là, bien des gens sont prêts à dire que « le premier volet était bien meilleur », même s’ils ne le pensent pas vraiment. C’est l’apanage des films cultes. Denis Villeneuve est également respecté des producteurs pour sa capacité à réaliser des films rentables. Petits ou gros budgets, ils engrangent plus d’argent qu’ils n’ont eu à en débourser.

Il faut également souligner trois autres points très importants qui le concernent et qui font de lui un réalisateur plus compétent que la moyenne. Tout d’abord, jamais il ne met en doute l’intelligence des cinéphiles. Ensuite, il s’implique à fond dans le montage de ses films. Et enfin, ce n’est pas la moindre de ses qualités, il sait diriger les acteurs avec respect, sensibilité, tout en étant capable de bien les orienter sur ce qu’il veut obtenir d’eux. Espérons que Harrison Ford, Ryan Gossling et les autres grosses pointures du film auront été de cet avis.

Plusieurs films de Villeneuve ont reçu des nominations, mais les grands honneurs lui ont souvent échappé. C’est souvent le destin des réalisateurs d’exception jusqu’à ce que des gens comme Ridley Scott leur fassent confiance. Car, comme dans tous les milieux, bien des gens préfèrent aligner leurs avis sur celles des grosses pointures plutôt que de se faire leur propre opinion.

Cependant, les acteurs reconnaissent son talent et souvent ils accourent pour être dirigés par quelqu’un de sa trempe. Blade Runner sera peut-être pour Denis Villeneuve ce qu’il a été pour Ridley Scott. Je lui souhaite. Il est capable de devenir lui aussi une icône grâce à son talent de réalisateur hors du commun.