Encore célibataire

Pour ceux qui se questionnent avec raison sur les causes de mon célibat, moi qui suis un si bon parti, je voudrais vous parler de ma dernière relation et vous présentant quelques extraits de mes bons mots à l’égard de mo ex.

« Soulève ta tête quand on s’embrasse. Tu vois bien que tu es plus petite que moi et que j’écrase ton nez au lieu de tes lèvres. »

« La prochaine fois que tu me parles de ta mère, je te parle de mon amante. »

« Au bar, j’ai décidé de suivre ton exemple. Quand tu inviteras ta grande amie Valérie à t’accompagner aux toilettes, j’inviterai ta grande amie Valérie à m’accompagner aux toilettes. »

« Je ne t’aide pas à laver la vaisselle parce que, de toute façon, tu vas me la balancer par la tête. »

« Quand tu es venue habiter chez moi, je t’ai fait de l’espace dans mes commodes. Maintenant, je dois aller habiter chez toi pour pouvoir ranger mon linge dans tes commodes. »

« Le repas était excellent. C’était quoi donc ? Du poisson ? Pouah ! »

« Oui, j’ai jeté les trois quarts de tes vêtements parce que je t’aime mieux lorsque tu retires les trois quarts de tes vêtements. »

« Le repas était excellent. Non, j’ai pas touché à la viande ni aux légumes ni aux… aux quoi c’est ça ? »

« Bien sûr que non ! Je te jure que je n’ai pas reluqué cette fille de l’autre côté de la rue qui porte une petite robe fleurie de la longueur pour lui voir la swisshh, qui est montée sur des aiguilles de quinze centimètres, qui s’est teint en blond, qui s’est fait poser des D qu’elle porte sans soutiens, qui porte par contre un C string, qui a les yeux pers, qui a un sourire ravageur et qui a une copine qui elle aussi… »

« Je te donne le choix. Je passe la tondeuse sur notre pelouse ou sur ma pelouse. »

« Pourquoi payer une fortune en manucure alors que, de toute façon, tu vas les briser en m’égratignant le dos ? »

« Pourquoi payer une fortune en manucure ? Les étoiles de mer n’ont pas d’ongles. »

« Bien sûr, je vais t’accompagner au centre commercial. On trouve toujours plein de filles désemparées à la boutique Apple. »

« Bien sûr, je vais t’accompagner au centre commercial. Les salles d’essayage chez Victoria Secrets sont refaites à neuf. Comment je le sais ? Euh ! »

« Baisse ta tête quand on s’embrasse. Tu vois bien que j’écrase ton menton au lieu de tes lèvres. »

« Essayer quelque chose de nouveau au lit ? Bien sûr. Ta meilleure amie Valérie ? »

« Si je t’aime ? « Il n’y a pas de service au numéro que vous avez composé. »

« Si j’aime mieux tes seins que ton cul ? Je préfère ta fesse droite et ton sein gauche. »

« Si je te trouve sexy dans cette robe ? Ton amie Valérie voudrait pas l’essayer ? »

« Oui, encore un voyage de pêche ! C’est la saison des truites arc-en-ciel et à talons hauts. »

« J’ai oublié ton anniversaire ? C’est chiant, ça revient à chaque année ! »

« Oui, encore un voyage de golf ! Les foursomes m’excitent. »

« J’ai oublié la date anniversaire de notre rencontre ? Mais je me rappelle très bien que je t’ai rencontrée. »

« Oui, encore un voyage à Cuba ! Là-bas, même les clientes te servent des sex-on-the-beach. »

« Pas encore un voyage culturel ! Le dernier ne date que de dix ans ! »

« Wow! quels jolis dessous ! Tu portes la tenue parfaite pour me servir une bière, comme au club de… »

« Wow! quels jolis dessous ! Et dire qu’ils vont être détruits dans l’opération qui va suivre. »

« Je t’aime, mais pas trop. Mon médecin m’a mis en garde contre les méfaits de trop aimer la tarte au citron. »

« Si tu étais diabétique, je ne dirais pas non à une tarte au sucre, par contre. »

« Non, je ne quitterai pas mon travail de policier. Et non, je ne te quitterai pas. Parce que lorsqu’on prends un spa ensemble, on fait la meilleure soupe poulet et nouille qui soit. »

« Si je connais le poulet noirci ? Euh ! Que… veux… tu… insinuer ? »

« Chérie, regarde ce nuage, on dirait nous deux quand on s’amuse au lit. Tu ne vois rien ? Ah ! »

« Mes disques vinyles ne sont pas des vieilleries bonnes à jeter. Ils conservent les meilleurs moments de ma jeunesse alors que j’étais encore capable de te trouver des qualités. »

« Ta mère nous rend visite ? Dis-lui bonjour de ma part. »

« Ta mère nous rend visite ? C’est parfait. Elle va enfin te montrer comment bien passer l’aspirateur. »

« Ta mère nous rend visite ? Tu sais, pourtant, que je n’aime pas manger mou. »

« Toi non plus, tu n’aimes pas manger mou ? Et tu ne parles pas de tes aliments ? »

« Oui, j’ai jeté ton beau mélangeur tout neuf. Tu ne m’as pas dit que ta mère devait manger mou ? »

« Lorsque tu m’as proposé un trip à trois, je n’avais pas envisagé te partager avec un godemiché. »

« Lorsque tu m’as proposé un trip à trois, je n’avais pas envisagé te partager avec le concierge. »

« Ta mère nous rend visite ? Non, je refuse ton invitation de trip à trois. »

« Lorsque tu m’as proposé un trip à trois, je n’avais pas envisagé toi avec tes deux copines, et pour moi un laisser-passer pour le spectacle d’André Rieu. »

«  Non, je ne regarde pas trop la télé, vois, je n’ai même pas encore terminé mon carton de bières. »

« Non, je ne t’ai jamais écrit des petits poèmes d’amour. J’accumule mes rimes. Jusqu’au jour où « j’aurai composé un quatrain. »

« Wow! tu es très en beauté ce soir, Valérie est venue te voir ? »

« Wow! tu es très en beauté ce soir, le concierge viens se faire payer le loyer ? »

« Wow! tu es très en beauté ce soir, dommage que je sois obligé d’aller voir mon ami Claude à l’hôpital. »

« Allô! Ah, c’est toi, Éric. Non ça va bien. Elle m’a cru. »

« Allô! Ah, c’est toi chérie ! Éric te fait dire bonjour. Qui ? Claude ? Euh, oui oui, bien sûr, Claude aussi. »

« Tu me quittes ! Tu veux rire ! Et tu vas faire quoi sans moi ? »

« Tu me quittes ! Tu es sérieuse ? Je vais enfin récupérer mes commodes ? »

« Tu me quittes ! Tu veux rire ! Alors que je te faisais pleinement confiance ! »

« Tu me quittes ! Tu veux rire ! Je n’ai jamais été un aussi bon gars qu’avec toi. »

« Tu me quittes ! Tu vas certainement retourner chez ta mère ! » »

« Tu me quittes et tu t’en vas habiter chez ton amie Valérie ! Tu m’invites quand ?

« Tu me quittes ! Tu veux gager ! Dans une semaine tu seras de retour, la tête basse. Et j’écraserai encore ton nez en t’embrassant. »

« Ma petite amie me quitte et elle ne m’a même pas donné une seule raison valable pour expliquer son geste. Les femmes sont vraiment indéchiffrables ! »

Ma petite amie, c’est l’Univers

En physique des particules, en astrophysique et en cosmologie, lorsqu’on ne comprend pas quelque chose, on lui affuble l’épithète noir ou sombre (dark, en anglais, ils sont plus économes de mots). Énergie sombre, matière noire, trou noir, manquerait-on d’imagination ? C’est très utile, on n’a rien à prouver pourvu qu’on qualifie toutes nos incompréhensions de l’un de ces deux termes, ou même des deux. Ça semble leur donner une existence, une réalité et ça nous permet de ne pas chercher plus loin. Entendre ici, de mettre en doute nos théories actuelles.

Bon, d’accord, je charrie un peu. Si on se trouvait en présence d’un trou noir, on verrait fort probablement une forme réellement noire mate. C’est son horizon des événements (enfin un terme en physique où les mots noir et sombre sont absents).

Actuellement en physique et en cosmologie, à l’instar du langage utilisé, nous vivons des moments sombres. Selon nos lois et connaissances observationnelles actuelles, plus de 95 % du contenu de l’Univers nous sont totalement inconnus. Aucune particule élémentaire faisant partie du bestiaire actuel ne peut expliquer comment il se fait que les étoiles des galaxies ne s’écartent pas les unes des autres, les galaxies tournant trop vite sur elles-mêmes pour préserver la cohésion de l’ensemble selon la loi de la gravitation d’Einstein (relativité générale).

Ensuite, on observe que l’Univers a entamé une phase d’expansion accélérée, ce qui aurait pour effet de le refroidir de plus en plus vite. Mais cet effet oblige la présence d’une énergie compensant la force gravitationnelle qui, elle, cause nécessairement une décélération de la vitesse des objets célestes. Mais rien de connu n’expliquerait cette fameuse énergie répulsive. Ouais, il y a bien l’énergie du vide, mais lorsque nos calculs engendrent une différence de l’ordre de 10 à l’exposant 120 (un nombre composé de 121 chiffres) par rapport aux observations, on peut dire qu’on ne comprend rien de rien à cette énergie répulsive sombre.

Si l’on fait le bilan, matières et énergies connues composent à peine 5 % de l’Univers observé. La matière noire ferait 27 % de son contenu total et l’énergie sombre, un joli 68 %. Ainsi, 95 % de notre Univers nous sont totalement incompréhensibles. Étrangement, 95%, c’est la valeur correspondant exactement au taux de mon incompréhension des pensées de ma petite amie. Tout est dans tout. C’est sûrement le côté fractal de l’Univers. Ça ne m’aide pas à mieux la comprendre, mais à tout le moins à mieux l’accepter puisqu’elle est l’image miniature de notre Univers tout entier.

Wow, dernière grande nouvelle, ma théorie concernant les similitudes fractales entre l’Univers et ma petite amie s’est confirmée. Depuis qu’elle a lu ce texte, son attitude s’est grandement refroidie, elle me démontre une sombre et puissante énergie répulsive et elle est d’une humeur noire massacrante. Alors, lorsqu’elle m’a posé la question à savoir si j’aime l’Univers tel qu’il est, soyez certain que je lui ai répondu OUI sans hésiter. Je sais maintenant pourquoi certains mystères de l’Univers resteront pour toujours et à jamais dans la zone d’ombre. Un gars pas fou, ça surveille ses intérêts personnels !