Comment nous avons perdu le combat pour le climat

Les climatosceptiques ont convaincu une bonne partie de la population et surtout les politiciens de ne rien entreprendre en matière de protection de l’environnement en usant de démagogie et d’arguments fallacieux. 

Leur technique repose sur l’expérience acquise avec le tabac qui a permis aux entreprises cigarettières de retarder la reconnaissance de la nuisance des fumées pour la santé durant plusieurs décennies. Premièrement, tout nier en bloc. Ensuite, pleurnicher en plaidant l’économie, les emplois, les libertés individuelles. Ensuite, acheter l’intégrité de certains chercheurs en finançant leurs travaux. Et enfin, dénigrer les études les plus sérieuses en criant à l’impossibilité des prédictions inquiétantes en vociférant des insultes comme « alarmistes, farfelues, abjectes, contreproductives » et j’en passe des meilleures.

Dans l’autre plateau de la balance censé faire contrepoids à cette guérilla démagogique, le GIEC édulcorait son discours, le fleurissait de minauderies, d’ellipses, allégeait les prédictions en choisissant systématiquement parmi la panoplie d’études, celles qui paraissaient les moins graves et ainsi les moins probables à survenir.

Dans une confrontation à l’issue fatale pour l’humain comme celle mettant en jeu le climat de la planète, la justesse et la précision des arguments ne comptent pour rien du tout. Les climatosceptiques n’ont eu aucun remords à mentir effrontément en criant au scandale et à la fraude scientifique alors que c’était eux qui baignaient hardiment dans cette fange nauséabonde. S’il est honorable d’opposer une fleur à un bazooka, la candeur n’a jamais gagné aucune guerre.

Parlez-en aux Ukrainiens. Lorsque vous ne choisissez pas de faire la guerre, lorsqu’elle vous est imposée, soit vous vous écrasez, soit vous vous battez. Et si vous choisissez le combat, soyez certains qu’aucune demi-mesure ni aucune fleur ne vous sauvera. Seul le plus motivé des défenseurs aura une quelconque chance de gagner la bataille.

Craignant par-dessus tout d’être considéré comme étant alarmiste, de peur de ne pas être pris au sérieux, le GIEC nous a fait perdre la guerre que nous lui avions demandé de gagner pour le bien et la survie de l’humanité. Maintenant, cet organisme pantelant ne sert plus qu’à observer les conséquences de nos lâches inactions motivées par l’enfouissement des véritables signaux d’urgence. Aujourd’hui, ils constatent et comparent les résultats à leurs prédictions effectuées au fil des ans. Et devinez quoi ? La réalité les dépasse largement, évidemment, puisqu’elles avaient été systématiquement mitigées.

Un menteur éhonté dira systématiquement que ce sont les autres qui mentent. Alors, si nous traitons les climatosceptiques de menteurs, nous ne nous distinguons plus d’eux. C’est pourquoi dans un conflit, le poids de la vérité est totalement nul. Il faut simplement combattre de toutes nos forces en fourrant dans la machine de guerre toute notre énergie et malheureusement ne pas se soucier des « qu’en dira-t-on ».

Le GIEC a choisi une autre tactique éminemment perdante en brandissant la sincérité et en plus, grandement édentée. Leurs responsables n’ont certainement pas fait West Point, Saint-Cyr ou Saint-Jean, car ils auraient tôt fait d’apprendre que la première victime d’une guerre est et sera toujours la vérité.

C’est pourquoi, en temps de conflit, utiliser la vérité comme arme ultime revient à aligner un mourant tenant une lanterne en étant vêtu de blanc. Il n’a aucune chance de ne pas se transformer en cadavre qui ne servira strictement à rien d’autre qu’à montrer à son opposant son éblouissante incompétence au combat.

Si Garrett n’avait pas fumé

La cigarette tue bien des gens et de façons très déplaisantes. Cancers du poumon, de la gorge, de la vessie, emphysème, maladies cardio-vasculaires, la cigarette raccourcit la durée de vie de ses adeptes de quatorze ans. De plus, les dernières années de vie d’un fumeur se passent souvent à l’hôpital ou au lit à la maison. Sa qualité de vie se détériore de façon notable après quelques années à s’adonner à cette pratique. On prévoit que ce petit rouleau blanc tuera un milliard d’individus au cours de ce siècle.

Les pays affichant les plus gros fumeurs ou le plus grand nombre de fumeurs ne sont pas ceux ayant le plus grand PIB, loin de là. Le tabagisme dépend beaucoup des efforts gouvernementaux mis de l’avant pour contrer ce fléau. Surtaxes, interdiction de la publicité et des commandites, disponibilité restreinte, interdiction dans des lieux publics et clos, campagnes de sensibilisation, information sur ses méfaits, etc. Les résultats concrets de toute cette batterie de moyens déployée pour contrer le tabagisme se font malheureusement sentir bien des années après leur mise en application. Toutefois, le tabac doit être absolument combattu par tous les moyens possibles.

Les fumeurs se plaignent souvent avec raison d’être victimes d’ostracisme. C’est peu cher pour s’arroger le droit de s’empoisonner, ainsi que tous ceux gravitant dans leur entourage. Leur vice nous coûtera la peau des fesses en soins de santé, coûts qui auraient pu être totalement évités. Il est également vrai qu’on s’en prend plus aux fumeurs qu’aux gros mangeurs, aux mangeurs de malbouffe ou aux adeptes de sports extrêmes qui, eux aussi, finiront par nous coûter des soins médicaux. Mais manger est une action essentielle à la vie et s’adonner à un ou à plusieurs sports est généralement un bon moyen de rester en santé, tandis que fumer est totalement inutile, parfaitement nuisible et entièrement évitable.

J’ai déjà eu une petite amie qui fumait, elle était avocate. Je lui ai dit que si son employeur l’obligeait à travailler dans le même environnement que celui qu’elle s’inflige en fumant, elle n’hésiterait pas une seule seconde pour lui coller le plus retentissant procès qui soit. Mon raisonnement l’a fait grandement réfléchir, sans toutefois mettre un terme à son tabagisme. Oui, la dépendance à la cigarette est épouvantable. J’ai fumé à l’adolescence, je le sais que trop bien. Je n’ai jamais oublié comment cette drogue nous asservit. Elle déploie un cortège de vachardises pour qu’on la reprenne en bouche.

La meilleure façon de cesser de fumer est évidemment de ne pas commencer. En tant que parents, nous avons un devoir d’éduquer notre marmaille. Convaincre nos enfants de ne jamais fumer s’avère un cadeau inestimable à leur faire. Heureusement, de nos jours, les informations sur le tabagisme et ses conséquences pullulent, tant sur le web qu’en pharmacie ou au cabinet du médecin. Mais le plus important est et restera toujours, bien entendu, de donner soi-même l’exemple.