La véracité des personnages

Composer un roman peuplé de plusieurs personnages oblige l’auteur à imaginer des caractères différents et à les rendre plausibles. Il n’est pas possible de tout tirer de ses propres expériences ou des gens qu’on a déjà connus, enfin pas en ce qui me concerne. Il faut alors inventer des vies.

Lorsque je forge un univers, chaque créature n’appartient qu’à elle. C’est ni moi, ni une ex-copine, ni un ami ou ennemi actuel ou passé. Pour que l’histoire soit réaliste, l’exercice m’oblige à ressentir comme eux, avec leur façon de voir leur passé et leur histoire, avec leur caractère unique, leur beauté intérieure, mais aussi avec leurs défauts et leurs vices.

La méthode la plus facile pour générer aisément un personnage quelconque est de plaquer une sorte d’étiquette dans son dos. L’auteur lui donne seulement une portion de vie. Après avoir composé une foule de personnages fictifs, je perçois immédiatement cette ellipse de la part de certains auteurs. Ça évite de s’attarder à rendre l’individu un peu plus complexe, un peu plus réaliste, un peu plus humain. Du même souffle, ça permet évidemment à l’auteur de garder une distance émotive avec ceux qu’il n’aime pas, qu’il déteste ou qu’il refuse de regarder en pleine face.

Plonger au cœur de l’atrocité, du malheur, de la douleur, des afflictions, de la méchanceté, de la perversité n’est pas chose facile. Créer des demi-vies simplifie bien des choses et permet surtout de s’assurer de conserver cette fameuse dualité du bien et du mal si chère aux gens. La laideur humaine nous horripile naturellement. Il est facile de jouer sur ce sentiment. On presse le bouton et les poils du lecteur se dressent instantanément. En polarisant son histoire, l’auteur engendre un flux dans un sens unique. 

Cette façon d’écrire un roman dénote l’incapacité de l’auteur à s’immerger totalement dans la nature de ses créations. En ne présentant qu’une seule facette ou les seules facettes en lien direct avec l’objectif primaire du livre, l’écrivain réductionniste s’évite les tourments de l’immersion prolongée dans les noirs arcanes de la nature humaine et attire une interprétation unanime du lectorat sur la beauté ou la laideur de ses sujets. Présenter un carton tout noir ou tout blanc ne porte pas aux nuances, mais aucun individu réel n’est totalement uniforme.

L’autre manière d’aborder le réductionnisme des caractères en version légèrement améliorée est la rédemption. Pensez aux films Star Wars et au père de Luke Skywalker comme porte-étendard de ce style. Il est totalement méchant, sauf à la toute fin, une invraisemblance à s’en décrocher les côtes. Bien sûr, dans cette saga exclusivement axée sur le bien et le mal, il est difficile de ne pas réduire les personnages puisqu’il faut les installer dans un camp ou dans l’autre en ne laissant quasiment rien entre les deux.

Une autre technique couramment utilisée dans les polars est le monstre tapi au fond d’une personne apparemment ordinaire. Là encore, la dualité reste à l’honneur. Puisque le jack in the box surgit soudainement à la fin, l’auteur et son lectorat ont peu l’occasion de marcher en compagnie du loup pendant qu’il reste déguisé en mouton. 

Inventer un personnage crédible oblige l’auteur à lui créer un passé complet et complexe. Il ne doit pas naitre au moment où son nom est écrit pour la première fois. Dès les premières lignes traitant de cette personne, le lecteur doit avoir l’impression qu’il est de chair, d’os et de sentiments. Si l’auteur parvient rapidement à crédibiliser l’existence du personnage, le lecteur comblera les zones d’ombres ou de silence avec son imagination. L’auteur insufflera une vie complète dans la tête du lecteur sans devoir toute la raconter dans ses moindres détails.

N’ignorez pas la complexité des vies de vos créatures. Elle multiplie les interprétations possibles et c’est exactement, selon mon point de vue, une des grandes qualités d’un bon roman, la véracité de ses personnages.

Existe-t-il plusieurs vérités ?

La réponse est simple, c’est non. Il ne peut pas exister plusieurs vérités sur un même sujet. Il existe plusieurs points de vue autour de certains faits, mais la vérité est un film aux caméras infinies qui n’ont rien raté depuis toujours. Le problème est qu’il n’existe aucun moyen d’accéder à ce film pour le visionner.

On doit donc se contenter de points de vue différents et bien souvent divergents. Personne ne remettra en cause sa propre objectivité et sa sincérité devant les autres. Et pourtant, tous le monde embellit, élude, charcute la vérité pour que son point de vue soit retenu afin que la situation lui devienne favorable.

On a tous des faits à cacher, des pensées à taire, des paroles à faire oublier, des actes à enterrer et surtout des objectifs à atteindre. Comment peut-on accuser qui que ce soit de ne pas s’intéresser à la vérité alors qu’on évite soi-même de tout dévoiler sur la partie de la vérité que l’on connait ?

En ce qui concerne les journalistes et certains politiciens, la seule accusation pouvant tenir la route est celle voulant que ceux-là ne s’intéressent pas au point de vue de ceux-ci. Mais si une réputation avérée de mythomane précède les présidents et autres grosses pointures politiques, comment peut-on espérer demander aux journalistes de croire  au point de vue qu’ils cherchent à transformer en vérité forcée ? Et lorsque plus aucun journaliste n’embarque dans leurs manipulations, les politiciens utilisent Twitter ou d’autres tribunes directes pour mentir aux citoyens. 

Aujourd’hui, la vérité n’a plus aucun sens, mais en a-t-elle déjà eue puisque la seule et pure vérité restera indéfiniment inaccessible ? Les journalistes le savent. Ils recomposent donc une histoire complète à partir de bribes d’informations glanées un peu partout et lardées de ouï-dire provenant de sources d’informations de moins en moins fiables, et ce malgré de multiples recoupements puisque les quantités de sources différentes s’épuisent.

Le véritable problème de l’époque web 3.0, plus personne ne s’intéresse à se rapprocher le plus possible de la vérité. La popularité des télé-réalités est représentative de ce mouvement. Quoi de plus faux que les télé-réalités ! Si au moins ce nom transportait de l’ironie, mais non. Il signifie exactement le sens actuel qu’on donne au mot « réalité » : une fiction, une farce, une apparence, un divertissement. La réalité pseudo-véridique est devenue risible, caricaturale, un show aux décors en carton, un désir de d’emberlificoter, y compris soi-même afin que la vie soit autre que celle qui nous habite.

Les égoportraits sont représentatifs de cet état d’esprit. Les gens s’inventent une histoire bidon et ils se prennent en photos, mais surtout et voilà où la situation s’aggrave, ils les diffusent. Dans un passé pas si lointain, ces mêmes personnages auraient été internés pour avoir publié ce genre de contenu totalement irréel, signe d’une maladie mentale. Aujourd’hui, on envie ceux et celles qui excellent dans l’exercice de cette activité pathologique où le mensonge est roi et qui édicte la façon de se comporter en société pour pouvoir être vu, être connu et suivi, quitte à tout inventer, à tout déformer et surtout à taire la petite partie de vérité détenue.

Non, la vérité restera toujours inaccessible et à défaut d’avoir les moyens de s’en rapprocher, les gens préfèrent se créer une bulle d’existence aussi fausse qu’une lubie, aussi pathétique qu’une mythomanie, aussi stupide que l’époque dans laquelle on vit.

Photo : Thomas Kast

La mobilisation citoyenne est-elle antidémocratique ?

Descendre dans les rues, taper sur des casseroles, déchirer en public sa camisole, manifester collectivement son ras-le-bol, ces gestes citoyens extraélectoraux sont-ils antidémocratiques?

On pourrait le croire, car dans un pays aux mœurs démocratiques, les élections font apparemment foi de tout. Chaque citoyen est égal devant l’urne et la majorité gagne le droit de procéder à des changements par le truchement des représentants ayant déclaré leurs intentions. Toutefois, ce beau principe théorique est vite mis à mal par toutes sortes d’astuces permettant de gagner sans l’avoir mérité.

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Les discoureurs ne révèlent plus grand-chose de leurs véritables intentions, préférant dénigrer leurs adversaires plutôt que de parler de leurs projets. Ils tendent des pièges, ils mentent, ils trichent en soudoyant des personnes influentes, ils reçoivent de l’argent par des entreprises et organismes afin d’acheter une machine électorale puissante. En retour, ils voteront des lois en leur faveur, ou ne voteront aucune loi afin que ces organismes puissent continuer d’abuser de tout. Et c’est sans oublier l’ultime tricherie, le paquetage des urnes, leur substitution ou leur destruction selon les possibilités du moment.

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La démocratie fonctionne lorsque personne ne triche et tout le monde se rend aux urnes, deux utopies qui ne sont pas prêtes de disparaitre. C’est pourquoi, même dans des pays dits démocratiques, les élections ne sont pas la solution ultime pour un peuple bafoué par les magouilles de tous genres. Même dans des circonstances difficiles, une bonne machine électorale parvient à faire réélire ses candidats en renversant le vote de très peu d’individus. En s’attardant prioritairement à modifier les intentions de vote d’environ 5 pour cent de la population, pas beaucoup plus, un parti politique parviendra à gagner des élections perdues d’avance.

Il reste donc la mobilisation citoyenne comme outil démocratique. Mais encore de cette façon, tricher reste l’outil utilisé par les lâches qui sont nombreux et notoires. Répression, infiltration d’agents de renseignement et de déstabilisation, corruption, menaces, tous les moyens sont utilisés pour éteindre les brasiers de la résistance et du changement au profit d’un pouvoir omniprésent et corrompu.

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J’ai donc répondu à au moins un volet de la question en titre de cet article. La mobilisation citoyenne n’est pas antidémocratique même si elle n’est pas régie par des règles électorales. De toute façon, les tricheurs se foutent éperdument des règles électorales et seuls les naïfs les respecteront et, évidemment, perdront.

Les gagnants ne sont pas toujours des tricheurs invétérés, surtout lorsqu’ils gagnent parce que leurs adversaires ont poussé la note trop haut et se sont étouffés eux-mêmes avec leur salive mêlée de fiel. Certains ont gagné parce que leur avantage était tout simplement d’être inconnus. Certains gagnent par chance, d’autres en portant un patronyme populaire et d’autres en restant eux-mêmes et sincères. Ça arrive aussi, parfois.

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Si la mobilisation citoyenne n’est pas nécessairement antidémocratique, elle n’est pas exempte de toute critique non plus, car elle reste un outil permettant de gagner sans voter, donc sans compter le nombre de gens en faveur d’un tel sujet par rapport au total. On est donc en présence d’un outil potentiellement puissant pour faire plier des gouvernements élus. Oui, il existe aussi un côté sombre à cette méthode d’influencer le cours des événements, comme pour tout le reste.

Rien n’est jamais tout blanc ou tout noir (Les pixels du bien et du mal) et rien ne s’avère plus facile que de basculer d’un côté sain à un autre plus sombre en se cachant la vérité, juste un peu à la fois, jusqu’à ce que le rideau devienne entièrement opaque. L’expression «le pouvoir corrompt» résume assez bien ce principe que j’intitule personnellement «La question du cornichon».

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Si vous me demandez de déterminer à partir de quel point un concombre est devenu un cornichon, la réponse semble impossible à savoir, pourtant, elle est d’une simplicité enfantine. Un concombre devient un cornichon à partir du moment où il est plongé dans le vinaigre. Une cellule à la fois, la transformation débute à l’instant zéro et se poursuivra aussi longtemps que subsistera du vinaigre.

Le pouvoir politique, c’est le vinaigre. Je vous laisse deviner qui sont les cornichons.

Cataclysme du Dryas récent, une autre preuve

Dans de récents articles, je donnais des précisions sur l’épisode météoritique survenu voilà 12900 ans qui a laissé un formidable astroblème de 31 km de diamètre au Groenland et qui a causé tout un tas de dérèglements climatiques apportant la décimation totale et radicale de la mégafaune en Amérique. Je reliais également les inondations causées par l’apport subit d’une quantité titanesque d’eau douce dans les océans au mythe de Noé et aux autres histoires semblables à travers le monde.

Enfin, des preuves solides étayent ce que bien des gens savaient déjà, tout en fermant définitivement le clapet aux fervents détracteurs qui continuent de parler de légendes sans fondements pour éviter de perdre la face.

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Mais voilà que d’autres scientifiques en remettent. Comme c’est souvent le cas en science, une découverte en déclenche une autre, ou à tout le moins elle permet d’attirer l’attention sur d’autres études venant appuyer la même hypothèse. Et c’est exactement ce qui survient avec l’histoire que j’ai racontée dans mes récents articles sur «la comète de Noé».

Cette fois-ci, la découverte se situe dans l’hémisphère Sud, là où peu de terres peuvent accumuler des traces de cataclysmes. Cependant, il existe un site géologique au Chili qui est une des références mondiales pour étudier l’époque du Dryas récent, ce moment peu éloigné dans le temps constituant la fin et la sortie du dernier épisode glaciaire, une période s’étirant sur 1300 ans commençant justement lors de la chute de la météorite groenlandaise 12900 ans dans le passé.

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En Patagonie chilienne près de la ville d’Osorno située juste à l’ouest de la chaine volcanique, un site du nom de Pilauco a accumulé des preuves troublantes d’un cataclysme contemporain à celui du Groenland! Les couches sédimentaires datées du Dryas récent retracent un épisode d’incendies majeurs de la biomasse, de changements climatiques drastiques et d’extinctions massives.

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Ces résultats ont été publiés dans un article paru dans la revue Scientific Reports du 19 mars 2019. Il est signé par 16 scientifiques qui font état, eux aussi, de changements climatiques catastrophiques. L’article a toutefois été proposé en 2018 et il a fallu un an à la revue pour accepter de le publier et s’exécuter. Les découvertes, quant à elles, datent de plusieurs années et l’on peut croire leurs auteurs d’avoir manqué d’ardeur pour affronter la meute de vieilles barbes prêtes à les traiter d’hérétiques.

Les mêmes évidences sédimentaires que dans l’hémisphère Nord sont répertoriées, mais ce qui est surprenant est l’absence d’un cratère d’impact à proximité. On sait qu’une comète ou un astéroïde est fortement susceptible de se fragmenter lors de la traversée de l’atmosphère terrestre, causant des impacts multiples simultanés. La probabilité qu’il y ait eu plus d’un fragment à toucher terre reste élevée. On est donc en droit de s’attendre à de nouvelles découvertes.

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Dans ce cas précis, il semblerait toutefois que les conséquences de la seule chute de la météorite groenlandaise furent mondiales et pas seulement en ce qui concerne les inondations, mais également au niveau des incendies, des extinctions animales, tout comme la disparition subite d’artéfacts d’origine humaine.

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Des sphérules microscopiques déposées sur le site prouvent que des roches ont fondu lors d’un violent impact, ces sphérules sont caractéristiques de conséquences de la chute d’une météorite. Jusqu’ici, tout se tient, mais les sédiments de Pilauco possèdent une étrange particularité, ils sont anormalement riches en chrome, une anomalie absente des sites comparables d’Amérique du Nord. Par contre, les terres chiliennes environnantes regorgent de chrome, mais pour qu’il se retrouve dans les sédiments, il aurait fallu un impact météoritique régional que personne n’a encore découvert.

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Les graines et les pollens recensés dans les couches sédimentaires avant et après la rupture montrent clairement qu’un changement climatique drastique est survenu. Les températures ont réagi exactement en sens inverse de celle de l’hémisphère Nord, elles sont devenues beaucoup plus chaudes et sèches alors qu’au même moment, elles se refroidissaient et devenaient plus humides en Europe, en Asie et en Amérique du Nord à cause de l’apport massif d’eau douce froide provenant de la fonte partielle mais subite de la calotte glaciaire nordique.

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Bien qu’il reste encore plusieurs mystères à éclaircir autour de cet épisode charnière dans la vie de l’humain sur Terre, quelques pans importants de notre histoire se révèlent enfin et ils pointent tous dans une même direction. La Terre a connu des civilisations qui ont subitement disparu voilà près de 13000 ans à la suite d’un cataclysme mondial qui a causé des ravages sans précédent, dont des inondations, des incendies, des extinctions et des changements climatiques radicaux.

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Ce petit pas dans cette direction fait naitre d’autres espoirs de découvertes significatives chez ceux qui ont toujours cru que des civilisations avancées auraient peuplé la Terre autour de cette époque, les Atlantes en tête de liste. Pour ma part, les constructions mégalithiques incompréhensibles partout dans le monde sont des preuves bien suffisantes, mais leur datation pose et posera probablement toujours un certain problème.

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Quoi qu’il en soit, sans faire un mauvais jeu de mots, la glace est maintenant rompue. Nous ne reviendrons plus en arrière sur cette question. Il reste maintenant à savoir jusqu’où nous parviendrons à remonter le fil du temps et de notre histoire que plusieurs ont désespérément tenté de nous cacher.

Je prédis que les langues vont maintenant se délier, mettant en lumière des études tenues depuis toujours sous silence par peur de déplaire et de perdre les crédits de recherche. La vérité finit toujours par se faire connaitre, mais parfois nous l’attendons beaucoup trop longtemps.

Croire n’importe quoi

Certains individus comparent Stonehenge au LHC le Large Hadron Collider du CERN. Le cercle de pierres des plaines agricoles anglaises serait un concentrateur d’énergies au même titre que son supposé successeur des temps modernes. Mis à part la forme circulaire des deux structures, rien ne les compare. Tant qu’à faire, construisez un cercle de dominos sur le plancher de votre salon et vous aurez un LHC miniature.

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Le LHC n’est rien de moins que la machine la plus complexe jamais construite par l’humain. Son niveau technologique est si avancé qu’il a repoussé toutes nos compétences aux confins et au-delà de leurs limites dans tous ses domaines imaginables. Pour notre civilisation, il y avait avant le LHC et après le LHC.

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Je serais étonné, c’est un euphémisme, que des cercles de pierres nues aient la capacité de concurrencer le travail que peut offrir une machine comme le LHC. L’écart entre les deux se compare à celui séparant un virus de l’humain.

On peut exprimer toutes les hypothèses qui nous passent par la tête si on le désire, mais sans le début du commencement de l’entame du soupçon d’une preuve, il est préférable de les reléguer aux oubliettes. Il ne suffit pas d’imaginer un truc pour qu’il devienne une vérité, ce que semblent oublier certains férus de théories basées sur des analogies simplistes.

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Bien entendu, ces gens ne connaissent rien du LHC et en fin de compte, ils ne connaissent rien de Stonehenge non plus pour oser les comparer. Ils ne connaissent rien à l’astronomie, à la physique des particules, aux rites anciens, à la physique quantique, à l’histoire, etc., en bref, ces gens ignorent tous de quoi ils parlent. La majorité d’entre eux ne sont que de grandes gueules ignares des notions les plus élémentaires dans tous les domaines qu’ils osent aborder publiquement.

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C’est facile à prouver. Il suffit d’écouter attentivement ce qu’ils ont à nous dire. En quelques minutes, ils auront réussi à tout confondre. Ils sont incapables de simplement nommer les objets et les concepts avec un degré de précision acceptable. Planète, étoile, équinoxe, solstice, pentagone, hexagone, atome, particule, masse, poids, force, énergie, etc., la liste de leurs erreurs et de leurs confusions s’allonge à l’infini. Alors, imaginez lorsqu’ils tentent d’expliquer des interactions simples ou complexes entre les éléments de leur vocabulaire erroné. Ça donne des perles pour lesquelles on finit rapidement par se lasser tellement elles reviennent fréquemment.

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Dans toutes les sphères d’expertise, il est toujours préférable d’en connaitre suffisamment avant de vouloir faire la leçon. Ah, il existera toujours un auditoire pour écouter ces prédicateurs, les gens encore moins bien informés qui croient avoir affaire à des spécialistes, tout simplement parce qu’ils ont revêtu une vieille soutane.

Le plus triste, confrontés à admettre leurs erreurs, ces pseudo spécialistes ne se précipitent pas à la bibliothèque pour en apprendre davantage afin éviter de répéter leurs bourdes. Non, ils persistent et signent, preuve de leur petitesse, de leur inutilité, de leur toxicité.

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J’ai pris l’exemple extrême de la comparaison entre le LHC et Stonehenge pour imager mes propos, parce qu’elle existe. Toutefois, bien d’autres sujets font l’objet d’une abominable et confuse relecture pavée d’aberrantes déclarations basées sur des arguments inexistants ou totalement incultes.

Le problème n’est pas d’imaginer des théories, même les plus étonnantes, cela constitue d’ailleurs le premier pas de toute bonne démarche scientifique. Le vrai problème survient juste après cette phase de libre pensée. Il faut ensuite imaginer comment il serait possible de prouver ou de réfuter ce qu’on avance. Voilà généralement où la sauce tourne, où le grand vide sidéral remplit la tête de ces gens et où leur démarche logique se termine.

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Nous sommes tous des victimes potentielles de ces faux spécialistes, à moins de nous informer à partir de plusieurs sources variées. Nous ne pouvons pas tout connaitre, mais nous pouvons apprendre à débusquer les informations crédibles et à reconnaitre celles qui ne sont que de la poudre aux yeux.

Je me suis inventé une expression que j’utilise depuis plusieurs décennies. « Quand c’est trop beau pour être vrai… ben c’est trop beau pour être vrai ». Autrement dit, quand ça semble trop extraordinaire, c’est juste faux.

Mauvaise foi

L’humain reste un humain et la mauvaise foi en fait malheureusement partie, quel que soit le parti qu’il adopte. Le sens imagé de l’expression « mauvaise foi » correspond au contenu des déclarations qui deviennent mensongères, sciemment fausses ou à l’inverse, des vérités passées sous silence.

La recherche scientifique n’échappe pas aux travers humains, donc à la mauvaise foi, car elle est menée par des humains. Devant des évidences qui nuisent à la théorie adoptée, celle qui semble la plus logique et bien pensante, certains scientifiques préfèrent éluder les autres possibilités et ils vont même jusqu’à détruire quelques évidences pour ne rien déplacer. Dans une moindre mesure, ils en minimisent l’importance ou simplement les ignorent.

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Devant de tels comportements irrespectueux de la science elle-même, des détracteurs voient le jour. Ces champions de la vérité, ces empêcheurs de tourner en rond traquent les anomalies scientifiques et proposent des théories alternatives. Quelquefois boiteuses, celles-ci ont au moins le mérite de proposer des pistes de solutions pour tenter d’expliquer ce que les chercheurs guindés relèguent dans un placard dont ils jettent la clé.

Lorsque les déviants s’avèrent être eux-mêmes des professionnels en la matière, ils sont systématiquement ostracisés afin de causer le plus de tort possible aux idées qu’ils véhiculent. Lorsque les attaques proviennent d’individus ne partageant pas le même bagage scientifique, ils sont simplement ridiculisés ou totalement ignorés.

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Malheureusement, l’armure des preux chevaliers ne reste pas impeccable au fil du temps. Si certains scientifiques n’hésitent pas à banaliser les preuves dérangeantes, leurs détracteurs s’accrochent bien trop souvent à leurs théories même lorsque de nouvelles évidences finissent par les battre en brèches.

Se livrant chacun à sa manière à un dialogue de sourds, ils s’invectivent à qui mieux mieux en ayant à la fois tort et raison de le faire. Malheureusement, l’humain reste toujours un humain, il déteste avouer s’être trompé et, par-dessus tout, il déteste voir son œuvre maitresse réduite en poussières, peu importe s’il fait partie des académiciens bornés ou des sonneurs de fausses alertes.

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Et le commun des mortels comme vous et moi les regarde s’entredéchirer sans pouvoir décider lequel a tort et lequel a raison, les deux mentent, les deux deviennent ridicules, les deux jouent de mauvaise foi. Toute faiblesse argumentaire de l’ennemi est exploitée, c’est de bonne guerre. Mais plutôt que d’avouer leurs erreurs, ils continuent de s’accrocher à leurs théories bancales en esquivant l’attaque par l’attaque. Les deux parties refusent de collaborer, préférant l’affrontement. Et comme toujours, ils empêchent le seul triomphe qui compte vraiment, celui de la vérité. Ça me fait penser à la théorie mathématique des jeux, mais l’importance de ce sujet vaut bien un article complet. Ce sera pour une prochaine fois.

Pour conclure ce texte, la morale à en tirer : ne jamais faire assurément confiance en l’humain, vous serez assurément déçus.

La vérité

La vérité est un concept abstrait utilisé uniquement par les idiots.

– Mathis LeCorbot

Je sais que vous risquez d’être offusqués ou avoir toute autre réaction émotive pouvant vous causer des démangeaisons en lisant ma citation, mais elle est certainement en partie vraie.

On peut débattre du terme «uniquement» si vous le désirez, mais cette petite phrase résume bien un pan de ma pensée.

Pour en donner un aperçu un peu plus précis, voici quelques pistes de réflexion.

Rectitude politique, langue de bois, damage control, plan de communication, diffusion du message, préservation de l’image, gestion de risques, discours adaptés aux auditoires, bouc émissaire, déclarations creuses, mutisme flegmatique, contrôle des médias sociaux, désinformation, détournement de sens, etc.

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La vérité passe au dernier rang des priorités des gens en contrôle d’un pan de l’information émise à notre intention, l’importance étant mise uniquement sur ce que nous retiendrons sans aucun égard aux faits.

Vous pouvez me classer dans la catégorie de gens définie dans ma citation, car je me refuse toujours de baisser les bras devant l’importance et la nécessité de dire la vérité. Le prix payé dans le passé, et toujours à débourser, n’a pas encore réussi à me décourager. C’est bien ce qu’on peut nommer de l’idiotie. Non?

Abus de mensonges

L’outil de démocratisation par l’information que fut l’internet s’ébrèche. Comme toujours, la faute revient aux abuseurs du système, mais également aux autorités en place qui y voient, à juste titre, une menace. Les fausses nouvelles pullulent de tous côtés.

Quand elles émanent des gouvernements, la cause est apparemment justifiée par la sacrosainte sécurité nationale. Toutefois, ces actions répressives empêchent les mensonges d’être connus et les gouvernements corrompus de tomber.

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Quand elles proviennent de la population, elles minent la confiance qu’a celle-ci dans les outils indépendants d’informations libres. Les abuseurs idiots embarquent dans le jeu des gouvernements qu’ils croient combattre, chaque fausse nouvelle se retournant contre eux, contre leur apparente cause et en fin de compte contre la population en général.

Dans le terme «liberté d’expression», le mot liberté sous-entend des obligations de la part de celui qui veut s’en prévaloir, car aucune n’est libre de toute exigence préalable.

Dans cette liberté d’expression, la vérité, ou ce qui s’en rapproche le plus, devrait impérativement figurer en tête de liste des obligations. Abuser de ce droit en prétendant simplement utiliser des mêmes outils que ses adversaires ne constitue pas une raison valable et encore moins une défense acceptable.

Devenir identique à ce qu’on dénonce revient à corrompre son idéal et la population ne devrait jamais croire ces leaders autodénaturés. Cela engendre des gouvernements semblables en tout point aux précédents. On passe d’un mal de prémolaire à celui d’une molaire, les nouveaux dirigeants s’avérant seulement jaloux du pouvoir que détenaient les anciens.

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Les gens restent conscients de ce carrousel tournant sur lui-même, causant ce désabusement généralisé envers la question politique. Bonnet blanc, blanc bonnet. Toutefois, totalement se désintéresser à la chose politique à cause de cette apparente inutilité de notre vote à changer quoi que ce soit ne représente pas la bonne stratégie à adopter.

Les systèmes politiques actuels engendrent leurs propres défauts, dont la corruption, le mensonge et la culture du secret. Certains dirigeants en abuseront plus que d’autres. On ne peut choisir qu’entre des niveaux plus ou moins grands de ces excès, car il en existera toujours. Aucun gouvernement n’en sera exempt. Cependant, le changement conserve certains avantages.

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Dans le système démocratique où la population peut renverser un gouvernement en place, cela permet de remettre le compteur à zéro pour un certain temps. Cette action n’est pas totalement inutile, mais elle ne devrait pas constituer une illusion de changement radical. Elle équilibre en quelque sorte le système en donnant alternativement le pouvoir à des factions différentes qui amèneront leurs propres supporters.

Mais une lutte reste prioritaire, peu importe les gouvernements en fonction, c’est la répression du mensonge. Un puissant dirigeant actuel l’a tellement banalisé que sa population considère cette tactique comme étant légitime. Ces déclarations mensongères à l’emporte-pièce s’avèrent non seulement scandaleuses et immorales, elles représentent la déchéance sociale totale de ce peuple autrefois adulé. Ces gens, par l’entremise de ce dirigeant, ont atteint le dernier stade du déclin, de la dégradation et de la décadence.

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Parfois, les luttes ne restent pas des actions inutiles. S’allier contre des menteurs invétérés et des abuseurs hégémoniques permettent de mettre un terme à leurs prétentions infondées.

J’en appelle à la population de ce pays. Ne croyez jamais qu’un menteur vous apportera le bien et le bon, car tout menteur le sera tout autant envers vous et vos aspirations légitimes. Certains individus pensent mieux tirer avantage du chaos que les autres, c’est simplement mal le connaitre. Ces leaders l’apprendront à leur dépens, mais pire encore, vous-mêmes en serez les premières et les plus importantes victimes.

La stratégie consistant à traiter ses ennemis en amis et ses amis en ennemis engendrera de nouvelles alliances et celles-ci excluront ce pays apparemment tout-puissant. Et quand il ne lui restera que ses ennemis auxquels s’allier, ceux-ci lui réserveront les derniers clous dans son cercueil.

Voilà le prix des mensonges, des bris d’alliances et de promesses, des insultes envers ses amis et des piètres illusions lancées à la face de tous.

Le miroir aux vérités

L’appréciation qu’ont les autres de nous importe grandement. L’estime personnelle s’en voit renforcée. Ce mécanisme opère depuis que nous sommes bébé, c’est ainsi que nous apprenons les comportements à adopter et ceux qu’il vaudrait mieux oublier.

Les regards que porte notre entourage sur nous demeurent essentiels même à l’adolescence où nous rejetons l’estime et l’appréciation parentale pour préférer celles de nos amis et de nos idoles de jeunesse. Nous nous intéressons toujours à être admirés ou simplement bien vus, mais pas par les mêmes personnes qu’auparavant.

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Pour obtenir cette reconnaissance de nos proches, de nos pairs, de nos collègues, de notre cercle de connaissance, nous sommes parfois prêts à agir à l’encontre de nos valeurs passées et présentes. Nous détournons des faits à notre avantage, nous trichons, nous trahissons, nous mentons, nous omettons de dire certaines vérités, nous manipulons des gens qu’on aime et qui nous aiment, nous cachons des félonies.

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Pour percevoir un regard d’appréciation de la part des autres, nous perdons la faculté d’être admirés par la personne la plus importante de toutes, nous-mêmes.

Ce jeu en vaut-il la chandelle? Pour certains, il n’en fait aucun doute. D’autres le vivront en transportant un poids énorme et permanent sur leur conscience. Pour quelques rares phénomènes, ils refuseront toujours de se regarder avec un voile opaque, ou de se voir avec dédain, en défaillant devant leur image ou même en vomissant de dégoût en comprenant ce qu’ils sont devenus.

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Notre véritable nature se perdra à jamais, si nous agissons constamment en désaccord avec elle, peu importent les gains apparents ou réels, peu importent les regards admiratifs, peu importent le milieu avantageux et l’environnement supérieur atteints. Nous serons rendus d’une laideur indescriptible si nous ne voyons qu’un inconnu dans le miroir.

La vérité se cachera derrière l’image renvoyée par nos yeux détournés.

Dualité

Nous, les humains, sommes très attachés au concept de la dualité, le bien et le mal étant l’archétype de nos dualités. Cependant, ces deux antipodes sont des pôles et rien ne se trouve totalement à l’un ou à l’autre de ces extrêmes. La dualité accepte en fait une infinité de positions entre ces deux limites, comme il existe une infinité de fractions entre zéro et un.

La Nature physique adore également la dualité et celle qui a permis de comprendre une foule de mystères est la réconciliation de deux thèses sur la lumière, celle de Christian Huygens et celle d’Isaac Newton qui ont donné la théorie de la dualité onde-corpuscule de la lumière, deux thèses se contredisant l’une l’autre et qui pourtant sont toutes les deux vraies.

Une belle métaphore pour comprendre qu’une telle aberration puisse quand même exister est la vision de l’ombre d’un cylindre projeté, non pas sur un seul écran, mais sur deux écrans perpendiculaires alors que le cylindre est également éclairé par deux sources perpendiculaires.

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Sur le premier écran, apparait un cercle et sur le deuxième se voit un rectangle, deux objets géométriques que tout oppose, et pourtant si l’on se donne la peine de regarder «autrement», on voit et on comprend les deux ombres projetées sur les écrans et la réalité de l’objet unique qui les crée.

Lorsque nous sommes confrontés à une dualité dans nos vies, nous avons tendance à regarder et à considérer seulement une ombre sur les deux, reléguant la seconde au rang d’importune. Pourtant la vie nous montre la vraie façon d’aborder le problème. Nous ne verrons jamais ni ne comprendrons la réalité si nous persistons à ne regarder que des ombres et à les trier par des jugements de valeur alors que l’explication précise de nos questionnements se trouve tout près de nous, mais certainement pas sur la vision de l’un ou l’autre, ni même des deux écrans pris séparément, mais en synthèse, en une unique entité plus complexe et plus belle que ses seules représentations éthérées.

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Rasoir d’Occam

Le principe du rasoir d’Occam est utilisé en sciences pour départager différentes hypothèses pouvant toutes expliquer un phénomène encore incompris.

Les hypothèses possèdent chacune un certain degré de complexité. Très souvent, la théorie avançant le plus bas taux de complexité est souvent considérée comme la vraie, celle qui s’avèrera exacte après les expérimentations ou observations.

Mais le rasoir d’Occam n’apporte pas une preuve, il nous montre simplement quelle direction privilégier pour optimiser nos chances de découvrir la vérité plus rapidement.

Il est survenu à de multiples reprises que le rasoir d’Occam n’ait pas fonctionné alors que la vérité s’était dissimulée dans des replis ombrageux de théories complexes.

On assiste alors à des changements de paradigmes. On définit une théorie sur de nouvelles bases et on englobe l’ancienne théorie comme une approximation de la nouvelle.

Ce fut le cas avec les théories de la relativité restreinte et générale qui sont éminemment plus complexes que les théories de Galilée et de Newton.

Faisons un pas en arrière et réécrivons l’histoire en inventant une situation qui ne s’est pas produite, mais qui aurait pu. Imaginons-nous au temps de Newton. Einstein lui rend visite et il propose sa théorie de la relativité générale pour expliquer les phénomènes célestes et terrestres de la gravitation. Newton lui propose sa théorie de la gravitation qui s’avère beaucoup plus simple et intelligible.

En appliquant le rasoir d’Occam sur ce conflit opposant deux théories permettant d’expliquer certains phénomènes, on est alors obligé d’opter pour la théorie de la gravitation de Newton puisque aucune observation à cette époque n’aurait pu prouver l’une meilleure que l’autre. Les deux théories auraient donné des résultats comparables, mais celle de Newton est d’une complexité enfantine par rapport celle d’Einstein.

Pourtant on connait la suite. La théorie de Newton a été déclassée par celle de son successeur. Si on persiste à utiliser la première, c’est simplement qu’au quotidien, la précision de la seconde n’est pas requise.

Mais on doit l’admettre, le rasoir d’Occam ne fonctionne pas à tout coup. En fait, fonctionne-t-il vraiment ? Peut-être nous aide-t-il seulement à simplifier une réalité trop complexe pour être avalée en un seul morceau. Ainsi le rasoir d’Occam nous voilerait la vérité plutôt que nous la montrer.

Plusieurs scientifiques et penseurs ont payé un tribut très cher au nom du rasoir d’Occam. Je parlais de Ludwig Boltzmann dans un article précédent. Aujourd’hui je rajoute Alfred Wegener, le père de la théorie de la dérive des continents.

Une foi aveugle en quelque principe finit toujours par rouler ses adeptes dans la farine, le rasoir d’Occam y compris.

Nous devons aller au cinéma

Autrefois on disait que la première chose qu’on perd en temps de guerre, c’est la vérité. Les médias devaient servir l’effort de guerre et les gens comprenaient que la vérité devait attendre que le conflit soit terminé. Les médias devenaient propagande et outil de désinformation pour le clan ennemi le temps que le conflit se termine. Le problème c’est que maintenant, la guerre est permanente puisque les médias appartiennent à des conglomérats qui font de la vie courante une guerre permanente contre la véritable information qui pourrait nuire à l’un des oligarques.

Une façon de connaitre la vérité, c’est d’aller au cinéma. Les œuvres de fiction contiennent aujourd’hui plus de vérité que les médias traditionnels. Il suffit de transposer des noms différents sur les personnages et le tour est joué. La vérité trouve toujours un chemin, mais c’est à nous de trouver le bon. Pas facile puisque la fiction, par essence, c’est de la fiction. Mais justement parce que les films font dans la fiction, ils réussissent encore à outrepasser la censure dans une certaine limite. Mais on doit dégrossir le scénario, le rendre plausible. Bref, il faut savoir interpréter ce que l’on voit. Même chose avec les médias, nous devons lire entre les lignes. Le problème c’est qu’aujourd’hui, même les lignes ont disparu afin de s’assurer qu’aucune information vraie non contrôlée ne fuite vers le peuple.

Tous ces stratagèmes abusifs de l’oligarchie trouveront un jour leur aboutissement. Cela a toujours été le cas par le passé et ça surviendra encore. Quand ? Impossible à savoir, mais il faut être idiot pour ne pas voir que des germes de révolte sont quotidiennement semés et un jour ils porteront ses fruits. Je ne serai plus là et fort probablement vous non plus. C’est pourquoi je vais au cinéma. Ça me tient bien informé et de plus cette activité est plaisante. Alors bon cinéma tout le monde !

La science et la vérité

Les férus de sciences, je m’inclus dans ce groupe, sont indifférents, sourient, rient ou se moquent carrément, selon leur niveau de raillerie et du sujet abordé, de certaines théories véhiculées encore aujourd’hui au XXIe siècle par des gens qu’on pourrait qualifier soit de naïfs, d’ignorants, de mauvaise foi, de provocateurs ou de rigolos. Une certaine part de tout ça est également possible. Je pense à une bêtise en particulier que je croyais disparue depuis au moins cinq siècles, la théorie de la Terre plate. Si nous étions encore à l’époque de Copernic, je comprendrais que certains puissent encore douter qu’elle soit sphérique. Mais aujourd’hui, en 2017, à l’ère des milliers de satellites artificiels qui « orbitent » autour d’une « boule » qu’on appelle la Terre, des GPS, des stations spatiales, des sondes en voyage interstellaire, des télescopes spatiaux scrutant les moindres recoins de notre Univers, des voyages sur la Lune et sur Mars, qu’on puisse encore remettre cette réalité en question relève de la loufoquerie la plus… pathétique qui soit.

Il existe au moins un milliard d’explications, d’exemples et de calculs prouvant la rotondité de notre planète. Il n’existe aucune preuve du contraire. Dessiner une droite sur une photo de la Terre vue à basse altitude, supposer que l’horizon suit cette ligne droite et tirer la conclusion que la Terre est donc plate, ce n’est certainement pas une preuve. Une ligne courbe « paraitra » presque droite à un œil humain tant et aussi longtemps que l’arc (de cercle) décrit est petit.

Bon, ceci étant dit, je ne m’attarderai pas plus longtemps sur ce genre de sujet, car je voulais parler exactement du contraire, c’est-à-dire de la science qui n’est pas toujours à la hauteur de ses principes, la science dogmatique, la science frauduleuse. Car, oui, celle qui se veut chaste et pure peut parfois être corrompue par des dogmes aussi indécrottables que la platitude de la Terre avant « De revolutionibus orbium coelestium » (Des révolutions des sphères célestes) de Nicolas Copernic imprimé en 1543. Bon, voilà le lien avec le début de cet article sur lequel je ne reviendrai plus, par manque de larmes.

La science corrompue et frauduleuse existe. Elle existe au-delà de certains de ses chercheurs en mal d’attention, de renommée ou de financement qui inventent, truquent et falsifient des résultats. Ces nombreux cas de tromperies sont attribuables à des gens peu scrupuleux qui transforment « leur » science en matière molle. Depuis que la méthode scientifique existe, ce comportement déviant a toujours existé et existera malheureusement toujours. Mais une science qui se corrompt par ses plus illustres spécialistes, ça prend une signification bien plus inquiétante.

Prenons l’exemple de l’aluminium. Ce matériau a été découvert au début du XIXe siècle puis peu à peu raffiné jusqu’à obtenir une forme relativement pure une cinquantaine d’années plus tard. C’est donc depuis 1850 que l’aluminium industriel est censé exister. Ainsi, si vous êtes un géologue ou un anthropologue et que vous découvrez de l’aluminium relativement pur dans une couche sédimentaire datant d’avant 1850, votre trouvaille ne sera pas reconnue, prétextant une corruption des sédiments par un enfoncement de cet aluminium jusqu’à atteindre une profondeur parfois impossible à croire.

Il est donc plus approprié d’inventer de toute pièce une aberration inexplicable pour réfuter sa présence dans un lieu contredisant l’histoire humaine liée à ce matériau que de déboulonner cette même histoire. Ainsi, la science ne peut plus être contredite ou même seulement critiquée, ce qui contrevient aux principes fondateurs mêmes de la science.

Bien entendu, une couche géologique brassée, mélangée, corrompue, ça peut exister. Mais, utiliser cet argument à l’aveuglette, sans avancer une seule explication comment tout cela aurait pu survenir, ce n’est plus de la science, c’est du dogmatisme, c’est une forme primitive de religion et ce n’est certainement pas digne de faire partie des meilleures pratiques scientifiques. Évidemment, si la forme découverte ressemble à s’y méprendre à une cannette de bière et que les mots « Bud » et « ser » sont encore légèrement lisibles dessus, on peut raisonnablement parler de brassage et de corruption de la couche sédimentaire. Alors, si vous découvrez de l’aluminium dans une couche géologique ancienne et, en toute apparence, elle semble exempte de brassage, si ce matériau montre des signes de raffinage, il n’y a aucune chance que votre trouvaille puisse être scientifiquement homologuée, quitte à trouver plus tard une explication rationnelle à sa présence en ces lieux. Et peu importe s’il y a dix ou cent de ces découvertes, elles seront globalement rejetées sans autre forme de procès. De plus, on vous qualifiera certainement de fraudeur. Voilà un côté obscur et hideux de la science moderne. Une science obnubilée par le scandale de l’homme de Piltdown. Mais cela est une autre histoire.

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