Sommes-nous une espèce sociale ?

Sanctuary of Shadows

La question peut paraitre triviale. On a juste à regarder autour de soi pour ne voir que des humains vivant près les uns des autres, échanger des biens entre eux, s’associer pour construire des structures immenses qui profiteront à d’autres qu’à eux-mêmes. Si l’humain n’était pas social, il ne ferait rien de tout cela, pensons-nous.

Et pourtant, tous ces actes « sociaux » sont motivés par une seule idée, celle de recevoir suffisamment pour assurer sa survie et celle de sa famille immédiate. Les personnes suffisamment riches pour être totalement rassurés sur leur confort jusqu’à la fin de leur existence continuent de s’enrichir plutôt que de distribuer leurs richesses au profit des plus démunis. Quand on devient milliardaire, on veut juste devenir multimilliardaire.

Un certain pourcentage de l’humanité n’a pas volé leur titre d’humaniste, mais ce n’est ni la totalité ni la majorité, seulement une toute petite partie. Tout le reste est profondément égoïste. La sociabilité humaine tient principalement de l’opportunisme. L’humain sociabilise par nécessité, par désir de recevoir plus que le coût de donner, par peur de se retrouver sans personne pour lui venir en aide, pas par amour du partage et du don de soi.

Le désintéressement véritable existe, mais il se fait rare. L’humain reste encore une espèce qui voit sa survie dans celle de lui-même et de sa descendance, bien avant celle de sa communauté, celle de sa patrie et encore moins celle de l’humanité. Notre piètre intérêt envers les changements climatiques le prouve hors de tout doute. Les nations qui continuent de se développer à vitesse grand V au détriment de l’environnement le prouvent également.

Comme toutes les autres espèces vivantes, l’humain continue d’évoluer. Ces changements conforteront sa place sur Terre ou le feront disparaitre. Pour survivre à nos impacts négatifs sur la planète, nous devrons augmenter substantiellement notre sociabilité et cesser de regarder la croissance comme seul critère valable de survie.

Personnellement, je garde peu d’espoir en un changement suffisamment radical de nos valeurs pour renverser la vapeur à temps. L’humanité devra s’effondrer avant de pouvoir redémarrer sur de nouvelles bases. Mais quel survivant voudra changer alors que la planète Terre, dégarnie de ses humains, redeviendra apte à être conquise ?

Si l’humain survit à lui-même, il reprendra ses bonnes vieilles habitudes égoïstes. S’il disparait, quelle autre espèce serait suffisamment apte et méritoire pour prendre sa relève ? Par quelle espèce serons-nous remplacés au sommet de notre planète ? Peut-être par aucune en particulier.

Possiblement, l’humain aura été une aberration qui ne reviendra plus du moins, pas sous cette forme aussi dominante. La Terre est peut-être trop petite pour endurer une forme de vie aussi malfaisante, aussi destructrice et génocidaire en regard des autres espèces ainsi qu’envers la sienne.

Notre planète sans humains ne cessera pas de voir les espèces disparaitre. La Nature est ainsi faite qu’avant nous, 99 % de toutes les espèces ayant vécu sur notre caillou se sont éteintes et après nous, les extinctions continueront. Mais comme autrefois, elles seront causées par des bouleversements naturels, pas par une hégémonie.

Hubert a rejoint ses étoiles

We are cursed

Rarement plus d’une personne par génération a la capacité d’influencer positivement l’humanité tout entière et Hubert Reeves a été l’une d’elles. Son amour pour la science, pour l’écologie, pour la langue française, mais surtout pour les gens a façonné sa nature profonde et incidemment la nôtre.

Contrairement aux discours démagogiques qui enflamment les esprits, le sien, dépourvu de hargne, a toutefois engendré de très grandes passions. Comme quoi l’éducation et les explications simples et claires valent autrement mieux que les phrases incendiaires dépourvues de sens.

Ce Montréalais de naissance et Français d’adoption savait que la science avait causé les catastrophes environnementales que nous connaissons aujourd’hui, mais il croyait également qu’elle pouvait nous en affranchir si on la mettait au service de notre bien-être. La science n’est ni bonne ni mauvaise, elle fait ce pour quoi on la harnache. Malheureusement, l’incurie permanente de nos dirigeants en matière de protection de la Nature l’a profondément bouleversé et l’a peut-être en partie anéanti.

Nous sommes tous des poussières d’étoiles comme nous sommes tous devenus des fragments d’Hubert Reeves, de sa pensée, de ses préoccupations et de ses amours.

Merci, Hubert, d’avoir été présent dans nos vies.

La journée la plus chaude jamais enregistrée

Ça y est, nous avons battu le record absolu de chaleur au niveau de la Terre entière. Attention ! notre planète a bien entendu connu pire, mais pas depuis qu’Homo sapiens mesure cette température.

Kyne’s Peace

Lundi elle s’est établie à 17,01 °C et mardi à 17,18 °C. Non seulement c’est énorme, c’est même catastrophique puisqu’elle devrait osciller dans les alentours de 15 °C.

La température de la Terre s’emballe-t-elle ? Eh bien, tout montre que ça pourrait bien être le cas. Après avoir subi nos assauts répétés, un nouveau point d’équilibre cherche à être atteint et celui-ci ne sera pas seulement de deux degrés supérieurs au 15 °C normaux. Il pourrait se situer bien au-delà, mettant en danger notre propre existence en tant qu’espèce vulnérable.

Bien sûr, on dira que j’exagère alors que la réalité se situe juste à l’opposé. Tous ceux qui tentent encore d’édulcorer la vérité, qui exagèrent la futilité de la hausse mondiale des températures et de ses effets néfastes, voire délétères, ceux-là même qui ont gagné le combat en empêchant l’humain d’agir autrement, ce sont eux qui ont totalement tort et qui nous tuent à petits feux.

Une hécatombe est non seulement envisageable, mais fortement probable. Et je ne pense pas à toutes ces espèces végétales et animales déjà disparues ou à bientôt disparaitre à cause de l’apport anthropique, mais à l’hécatombe de notre propre espèce.

Vous ne voulez pas le savoir ? Sachez bien que votre aveuglement et votre silence n’éviteront pas la catastrophe de survenir. Se fermer les yeux n’empêche pas quelqu’un d’être frappé de plein fouet par la foudre ni d’être emporté par le tsunami.

Pour ma part, j’ai les yeux grands ouverts depuis plusieurs décennies. Aujourd’hui, je souris à ce que je vois. Je ne souris pas de bonheur, mais par dépit. Je regarde nos dirigeants se préoccuper presque uniquement de leur réélection ou à des futilités alors que notre maison est en train de brûler, et ce dans le sens littéral du terme.

Nous avons eu des centaines d’opportunités d’adopter de nouveaux comportements et nous les avons toutes rejetées. Il ne nous reste plus maintenant qu’à payer pour nos choix et le prix, soyez-en assuré, il sera évidemment à la hauteur de nos abus qui ont été et sont encore incommensurablement gigantesques.

Les champs Phlégréens vont-ils bientôt exploser ?

Quand on pense au volcanisme italien, les deux noms qui nous viennent immédiatement en tête sont l’Etna et le Vésuve. Le premier, principalement pour son activité actuelle et le second pour son histoire bien connue et pour… le futur.

Shattered Shield

Oui, le Vésuve finira un de ces jours par entrer de nouveau en éruption plinienne, dévastant Naples ainsi que tous les habitants qui n’auront pas évacué les lieux. La catastrophe ayant causé la dévastation de Pompéi et d’Herculanum se répètera à coup sûr, cette fois-ci en ravageant Naples.

Mais le prochain grand cataclysme volcanique à frapper cette région du monde ne viendra peut-être pas d’un de ces deux célèbres volcans. Elle pourrait être causée par ce que l’on appelle les « Campi Flegrei », ce qui signifie « champs enflammés ».

Les champs Phlégréens sont un immense complexe volcanique plus communément nommé « supervolcan ». Lui aussi est situé tout près de Naples, à seulement neuf kilomètres à l’ouest. Cette grande ville est donc prise en étau entre les champs Phlégréens et le Vésuve.

En fait, la caldeira sous laquelle repose le magma bouillonnant a été créée lors des deux précédentes éruptions datant de 39 000 ans et de 14 000 ans. La plus ancienne a formé la grande caldeira qui couvre entièrement la baie de Pozzuoli et une partie de la baie de Naples. Cette éruption aurait pu contribuer à l’extinction de l’homme de Neandertal puisqu’elle a causé un changement climatique majeur en Europe de l’Ouest au moment où ce cousin a disparu. Plus récemment, en 1538, une petite éruption a causé l’apparition du « monte Nuovo ».

Les dernières études parues dans la revue Communications Earth & Environment démontrent que la croute de la caldeira s’amincit, laissant présager une possible éruption. La composition des gaz des fumerolles a également changé dans le même sens. Plusieurs autres signes avant-coureurs ne sont cependant pas encore observés, comme des milliers de petits tremblements de terre survenant dans un court laps de temps et un important soulèvement de son centre sous la forme d’un vaste dôme. Actuellement, il existe bien un soulèvement, mais il est considéré comme étant moins important que celui anticipé pour une éruption majeure. Cependant, tout peut rapidement changer en fonction du comportement du magma sous-jacent.

Si les champs Phlégréens venaient à exploser de manière aussi importante qu’il y a plusieurs millénaires, l’Europe entière serait grandement affectée, toute vie en surface pourrait disparaitre. Le reste de la planète vivrait plusieurs années sans été, décimant plantes, animaux et humains. Un supervolcan envoie une grande quantité de poussières dans la stratosphère qui font plusieurs fois le tour de la Terre avant de lentement retomber au sol. On quantifie ses éjectas en centaines de milliards de mètres cubes.

Notez que ce supervolcan n’en est pas à ses premières frasques. Régulièrement, il fait sourciller les volcanologues. Cependant, un jour viendra, c’est une certitude, il ne fera pas seulement nous inquiéter, il mettra sa menace à exécution.

Comment nous avons perdu le combat pour le climat

Les climatosceptiques ont convaincu une bonne partie de la population et surtout les politiciens de ne rien entreprendre en matière de protection de l’environnement en usant de démagogie et d’arguments fallacieux. 

Leur technique repose sur l’expérience acquise avec le tabac qui a permis aux entreprises cigarettières de retarder la reconnaissance de la nuisance des fumées pour la santé durant plusieurs décennies. Premièrement, tout nier en bloc. Ensuite, pleurnicher en plaidant l’économie, les emplois, les libertés individuelles. Ensuite, acheter l’intégrité de certains chercheurs en finançant leurs travaux. Et enfin, dénigrer les études les plus sérieuses en criant à l’impossibilité des prédictions inquiétantes en vociférant des insultes comme « alarmistes, farfelues, abjectes, contreproductives » et j’en passe des meilleures.

Dans l’autre plateau de la balance censé faire contrepoids à cette guérilla démagogique, le GIEC édulcorait son discours, le fleurissait de minauderies, d’ellipses, allégeait les prédictions en choisissant systématiquement parmi la panoplie d’études, celles qui paraissaient les moins graves et ainsi les moins probables à survenir.

Dans une confrontation à l’issue fatale pour l’humain comme celle mettant en jeu le climat de la planète, la justesse et la précision des arguments ne comptent pour rien du tout. Les climatosceptiques n’ont eu aucun remords à mentir effrontément en criant au scandale et à la fraude scientifique alors que c’était eux qui baignaient hardiment dans cette fange nauséabonde. S’il est honorable d’opposer une fleur à un bazooka, la candeur n’a jamais gagné aucune guerre.

Parlez-en aux Ukrainiens. Lorsque vous ne choisissez pas de faire la guerre, lorsqu’elle vous est imposée, soit vous vous écrasez, soit vous vous battez. Et si vous choisissez le combat, soyez certains qu’aucune demi-mesure ni aucune fleur ne vous sauvera. Seul le plus motivé des défenseurs aura une quelconque chance de gagner la bataille.

Craignant par-dessus tout d’être considéré comme étant alarmiste, de peur de ne pas être pris au sérieux, le GIEC nous a fait perdre la guerre que nous lui avions demandé de gagner pour le bien et la survie de l’humanité. Maintenant, cet organisme pantelant ne sert plus qu’à observer les conséquences de nos lâches inactions motivées par l’enfouissement des véritables signaux d’urgence. Aujourd’hui, ils constatent et comparent les résultats à leurs prédictions effectuées au fil des ans. Et devinez quoi ? La réalité les dépasse largement, évidemment, puisqu’elles avaient été systématiquement mitigées.

Un menteur éhonté dira systématiquement que ce sont les autres qui mentent. Alors, si nous traitons les climatosceptiques de menteurs, nous ne nous distinguons plus d’eux. C’est pourquoi dans un conflit, le poids de la vérité est totalement nul. Il faut simplement combattre de toutes nos forces en fourrant dans la machine de guerre toute notre énergie et malheureusement ne pas se soucier des « qu’en dira-t-on ».

Le GIEC a choisi une autre tactique éminemment perdante en brandissant la sincérité et en plus, grandement édentée. Leurs responsables n’ont certainement pas fait West Point, Saint-Cyr ou Saint-Jean, car ils auraient tôt fait d’apprendre que la première victime d’une guerre est et sera toujours la vérité.

C’est pourquoi, en temps de conflit, utiliser la vérité comme arme ultime revient à aligner un mourant tenant une lanterne en étant vêtu de blanc. Il n’a aucune chance de ne pas se transformer en cadavre qui ne servira strictement à rien d’autre qu’à montrer à son opposant son éblouissante incompétence au combat.

À propos d’écoanxiété

Le premier ministre du Québec, monsieur Legault, soulignait durant son passage à la COP26 qu’il n’était pas anxieux, et ce malgré l’alerte lancée par le GIEC qui considère que nous sommes rendus à « minuit moins une » pour sauver l’humanité des changements climatiques.

Comment peut-on interpréter cet optimisme presque débordant ?

Peut-être qu’en bon père de famille, il veut se montrer rassurant et protecteur. En bon général, il tient à garder haut le moral de ses troupes.

Mais quand la maison brûle, le temps des sourires pepsodent n’a plus sa place. Sans paniquer, l’anxiété est certainement de mise afin de prendre les bonnes décisions sans encore une fois les reporter.

Ne pas être anxieux dans des conditions semblables s’apparente dangereusement à du scepticisme. Si M. Legault voulait être un premier ministre responsable, il demanderait à toute la population de cesser de prendre l’évolution du climat à la légère.

Bien sûr, quand une maison brûle, un bon père de famille extrait ses enfants du brasier pour les emmener en lieu sûr. Dans la situation actuelle, il n’y a pas d’autre endroit sécuritaire où nous évacuer. Puisque le réchauffement sévit à la grandeur de la planète et qu’on a oublié de s’équiper d’une planète de sauvetage, on ne peut que passer d’un brasier à un autre et c’est la raison pour laquelle il faut absolument devenir anxieux et même angoissé.

Quand on pourra se réfugier ailleurs que sur Terre, mon écoanxiété diminuera d’un cran. D’ici là, que personne ne vienne me dire qu’elle n’a pas sa place, qu’elle est exagérée ou qu’elle est contreproductive.

Monsieur Legault, si vous voulez vraiment agir en bon père, en bon citoyen et en bon premier ministre, il est plus que temps de devenir anxieux et de le faire savoir à la planète entière pour enfin assumer le leadership que personne ne veut, celui du sauvetage de l’espèce humaine.

Photo d’entête : PHOTO D’ARCHIVES STEVENS LEBLANC

La place de l’écrivain parmi les artistes

Depuis trente ans, l’UNEQ (L’Union des écrivaines et des écrivains Québécois) planche sur un projet visant à faire reconnaitre les écrivains comme artistes à part entière. En effet, la plupart des artistes, y compris les scénaristes, bénéficient d’une loi protégeant leurs droits en obligeant les entités désireuses de faire appel à leurs services à respecter des ententes négociées avec une union, un syndicat, une guilde.

Malheureusement, les écrivaines et les écrivains ne font pas partie de ce groupe protégé, ce qui engendre toutes les dérives imaginables et même inimaginables lorsque vient le temps de signer un contrat d’édition ou tout autre document dont ils sont partie prenante. En modifiant leur statut pour les intégrer aux autres artistes, les écrivains ne se défendraient plus seuls devant les corporations pour obtenir des cachets, ne seraient-ce que décents.

Ce prochain mardi, une campagne de sensibilisation s’amorcera pour demander au gouvernement québécois actuel de procéder dès cet automne à ce changement de statut avant la fermeture de la législation qui précèdera la prochaine élection au Québec.

Tous les acteurs ainsi que la population se montrent favorables, y compris les différents députés de tous les partis et les ministres membres du Cabinet. Si la loi actuelle n’est pas abrogée avant la fin de l’actuel mandat et advenant un changement de gouvernement ou de ministres, le processus devra être repris en entier, éloignant d’autant la date de la réussite de cet important projet.

Cette loi risque de faire boule de neige dans le monde entier. C’est pourquoi je demande à mes lecteurs de tous les pays de partager sur leurs réseaux sociaux un message de l’UNEQ que je mettrai en ligne ici-même sur mon blogue en début de semaine prochaine. Les écrivains de partout bénéficieraient de ce changement à la loi québécoise qui deviendrait un exemple à imiter.

Il s’agirait pour vous de publier sur vos réseaux sociaux un bandeau dont j’obtiendrai copie ce lundi et que je mettrai en ligne ici sur mon blogue.

Je tiens à remercier à l’avance tous ceux qui feront l’effort de donner un coup de pouce aux écrivaines et écrivains du monde entier.

Y croyez-vous maintenant ?

L’année 2021 passera-t-elle à l’histoire comme étant celle qui a convaincu même les plus récalcitrants que les changements climatiques ne sont pas une vue de l’esprit, une conspiration ou une simple hypothèse infondée ?

Ouais, même après tous les événements catastrophiques survenus ces derniers temps, il restera toujours des sceptiques. Toutefois, dans leur cas, on parlera plus de crétins que de véritables débatteurs.

Direz-vous que j’ai l’insulte facile, mais à mon avis, le fait de refuser d’accepter la réalité ressemble étrangement à la fable du sable et de l’autruche. Et l’on sait très bien que ce volatile possède un cerveau plutôt réduit par rapport au nôtre, de là mon qualificatif non galvaudé de crétin. Ils auront beau espérer que toutes les données scientifiques sont inventées, leur pensée magique ne préservera pas la planète du dérèglement climatique qui est déjà fortement amorcé.

Les océans se réchauffent et se dilatent. Les glaciers, la banquise et les territoires aux neiges éternelles voient leur manteau blanc fondre comme… neige au soleil. Incidemment, le niveau des océans monte et cette élévation ne fait que s’accélérer. Bientôt, on assistera à des inondations impossibles à contenir et plusieurs grandes villes déposeront leur bilan après avoir vu leurs infrastructures totalement détruites. Jusqu’à présent, on rebâtit grâce aux assurances et aux subsides gouvernementaux, mais ces fonds se tariront lorsque le risque sera reconnu comme étant trop grand. Et nous en sommes rendus là.

Les catastrophes actuelles, les canicules, les inondations, les sécheresses, les feux de forêt ne sont plus anecdotiques, épisodiques, comme auparavant. Elles surviennent de plus en plus fréquemment et de plus en plus violemment.

Regardez tous ces pays aux prises avec des événements hors normes. Le mois de juillet 2021 a été le plus chaud depuis qu’on accumule des données. Un peu partout, les records tombent les uns après les autres. Au Canada, récemment, on a frôlé les 50 °C, une température saharienne tout à fait disproportionnée compte tenu de sa latitude !

Nous regardons en direct la nature changer sous nos yeux à vitesse grand V. Ceux qui ne l’observent pas ne veulent simplement rien voir. Quant à moi, leur déni n’a aucune importance pourvu qu’on ne leur accorde aucune importance.

Devant la situation, y pouvons-nous quelque chose ? Maintenant, peut-être plus grand-chose et c’est probablement la raison pour laquelle certains préfèrent se masquer la face (de honte ou de dépit) que d’admettre courageusement ces faits effectivement très horrifiants.

On trouvera toujours ges gens qui fermeront les yeux devant le danger et d’autres qui les garderont grands ouverts. Je vous laisse le soin de vous demander à quel groupe vous appartenez en retenant que rien ne disparait véritablement lorsque vous vous réfugiez dans le noir derrière vos paupières closes. Tout n’est simplement que plus noir !

L’âge des civilisations extraterrestres

Vous pourriez croire que ce n’est que spéculations et pourtant, nous pouvons utiliser les mathématiques pour répondre à cette question potentiellement critique pour notre survie à long terme.

Tout d’abord, un élément essentiel consiste à connaitre l’âge de la Terre par rapport à celui de la Voie lactée. De fait, si la Terre a presque l’âge de son hôte, il est très peu probable que d’autres civilisations soient plus âgées que nous. En revanche, si la Terre était née très tardivement, nous risquerions d’être les benjamins entourés d’ainés.

4,5 milliards d’années pour la Terre et 13,5 milliards d’années pour la Voie lactée, notre planète a tout juste le tiers de l’âge de sa Galaxie. Cette fraction s’avèrera essentielle pour la suite du calcul.

Nous avons constaté que le nombre de civilisations sur Terre par rapport à leur espérance de vie, qu’elles furent grecque, sumérienne, romaine, égyptienne, soviétique, maya, aztèque, etc., suivait une courbe décroissante exponentielle. Très peu ont survécu longtemps et un grand nombre ont rapidement disparu. Voici à quoi ressemble cette fameuse courbe montrant l’âge en fonction du nombre de civilisations. L’âge maximal de 100% correspond à l’âge de la Galaxie. Ainsi, la plus vieille civilisation possible n’existerait plus (ou n’aurait jamais existé).

Si l’on place un point au tiers de sa hauteur, (33 %) celui-ci projeté sur l’axe horizontal le coupe à environ 12. En considérant la valeur 50 comme étant le point significatif le plus élevé et en ramenant cette valeur à 100 %, 12 vaut donc 24 %. En première approximation, considérons donc qu’à cause de l’âge de la Terre par rapport à celui de sa Galaxie,  un quart des civilisations sont plus vieilles que nous tandis que les trois quarts sont plus jeunes.

Ainsi, nous n’aurions probablement rien à craindre des civilisations plus jeunes qui seraient technologiquement moins avancées que nous. Reste la civilisation plus âgée, certainement capable de nous anéantir assez facilement. En revanche, son âge lui a-t-il conféré plus de sagesse ?

Cet exercice mathématique répond, du moins partiellement, au paradoxe de Fermi. La plupart des vieilles civilisations ont eu le temps de s’éteindre, probablement à cause du principe du grand filtre évoqué dans l’article précédent. Et puisqu’elles se raréfient de plus en plus, il en resterait très peu dans notre environnement galactique immédiat pour nous porter atteinte ou seulement nous signaler leur existence.

Le Grand filtre

J’ai abordé à quelques reprises le sujet du paradoxe de Fermi. Ce physicien se demandait où étaient tous les extraterrestres si des multitudes de mondes existaient dans l’Univers. Puisque celui-ci est vieux de 13,77 milliards d’années et que la Terre n’en a que 4,5 milliards, des hordes d’étrangers techniquement plus avancés que nous auraient déjà dû débarquer sur notre planète. Or, on n’en voit pas, du moins pas de manière évidente et officielle.

Des centaines de raisons ont déjà été invoquées pour expliquer leur absence, ou du moins leur invisibilité. Parmi celles-ci, l’une d’elles a particulièrement attiré mon attention. Il s’agit du Grand filtre.

Si cette théorie est juste, eh bien ! on est mal barrés. Elle expliquerait l’absence d’E.T. par le fait que toute civilisation technologiquement avancée finit inexorablement par se détruire à l’aide de ses propres inventions ou des conséquences de sa croissance et de son développement.

Le filtre agirait tôt ou tard et, dans la majorité des cas, il surviendrait avant d’acquérir les moyens de peupler d’autres lieux dans la Galaxie. L’humanité a frôlé l’extinction lors de la guerre froide à cause de l’arme atomique et cette menace n’est pas encore entièrement révolue. Il pourrait également s’agir d’une catastrophe naturelle. Ça pourrait être une arme biologique ou tout simplement d’un virus naturel virulent issu de la dégradation de l’environnement, de la surpopulation et des modes de vie irrespectueux de la Nature. Ça ne vous sonne pas quelques cloches ?

Si toutes les populations extraterrestres disparaissent avant de coloniser à grande échelle d’autres systèmes planétaires, leur existence restera à jamais une simple hypothèse. Le Grand filtre agirait rapidement après l’élévation d’une civilisation au rang de peuple technologique puisqu’il regrouperait des centaines de causes létales plausibles, toutes capables de l’anéantir. Tant de dangers et si peu de sagesse acquise pour tous les affronter feraient en sorte de réduire à néant les chances qu’une civilisation puisse évoluer vers une espèce capable de visiter et coloniser la Galaxie.

Puisque les lois de la physique et de la chimie sont semblables, peu importe le lieu où les espèces vivantes évoluent, on peut parier que les civilisations extraterrestres font face aux mêmes contraintes que nous-mêmes et qu’elles progressent de manière à peu près équivalente. L’inverse est également vrai. Si, inexorablement, les peuples des étoiles se détruisent, probablement le même fâcheux destin nous attend.

Alors, priez pour observer une panoplie de peuples extraterrestres débarquer sur Terre dans les plus brefs délais, la théorie du Grand filtre sera ainsi mise à mal, nous permettant peut-être d’espérer avoir un avenir autre que celui de sombrer dans l’oubli ou l’ignorance universelle d’avoir un jour vécu, évolué, inventé et d’être passé à un cheveu de visiter les étoiles.