Aiguebelle – la marmite du géant

Cet article fait partie d’une série sur le parc Aiguebelle. Le premier s’intitule « Aiguebelle – le tracé abitibi.

Dans ce parc provincial, on peut voir une chute d’eau qui fut jadis plus imposante. À sa base, l’eau a lentement érodé la roche granitique. Des cailloux sont tombés dans cette cavité naissante et le mouvement incessant de l’eau les a forcés à adopter un mouvement circulaire, accélérant l’érosion de cette cavité tout en usant les cailloux servant d’abrasif. Une fois la cavité plus grande, des roches un peu plus grosses se sont à leur tour fait piéger, augmentant graduellement les dimensions de la cavité.

Après des temps aussi long que les roches sont dures, une énorme cavité parfaitement circulaire s’est formée au pied de la chute. La marmite du géant. À l’intérieur, on peut encore y voir des roches servir d’abrasif et celles-ci sont parfaitement sphériques.

Il existe donc bel et bien dans la nature un processus simple qui permet à des rochers plus ou moins gros de devenir tout à fait sphériques si leur composition minérale est homogène. La taille de ces rochers dépend des dimensions de la marmite qui a été créé à partir des générations précédentes de roches qui se sont érodés dans la marmite et qui ont érodé par le fait même le fond et les bords du colossal chaudron.

Une fois que les roches sont devenues sphériques, il suffit que la nature les retire du chaudron, par exemple lors d’une importante crue, et de les répartir dans la nature pour obtenir les pierres sphériques mégalithiques du Costa-Rica ou de la Nouvelle-Zélande. Il faut penser qu’une fois les roches devenues parfaitement sphériques, les répartir devient un jeu d’enfant. Il suffit d’une légère pente ou d’une pression d’eau pour qu’elles roulent et fassent beaucoup de chemin, se retrouvant ainsi très loin de leur lieu d’origine. De plus, ce procédé est entièrement effectué par la Nature sans que l’humain y fasse quoi que ce soit. La marmite du géant, le berceau de ces pierres mégalithiques, peut même avoir disparu ainsi que la chute lui ayant servi de source d’énergie.

La pierre est beaucoup plus patiente que l’humain qui voit souvent le travail de la Nature à son échelle plutôt qu’à l’échelle des millénaires, des millions et des milliards d’années. Il cherche souvent des réponses sans même écouter ce que la Nature peut lui enseigner. Nos capacités cognitives nous rendent imbu de nous-mêmes. Croyant tout savoir ou tout comprendre aisément sans devoir accumuler d’indices, la plupart du temps on se fourvoie totalement. Et on en fait des mystères qu’on résoud d’un coup de cuillère à pot en invoquant des pouvoirs venus d’ailleurs.

Lire le prochain article sur le parc Aiguebelle.

 

 

 

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