L’humain orphelin

J’adore recevoir des commentaires, parce qu’ils m’aident à poursuivre ma réflexion sur un sujet ou ils me font dévier afin d’explorer une autre voie passionnante. Grâce à un commentaire de Sylpheline (j’abrège) en rapport avec mon article d’hier sur la vie intelligente ailleurs que sur Terre, j’ai eu cette réflexion.

J’ai pris conscience que l’humanité est un petit garçon, une petite fille, sans parents pour lui dire s’il fait bien ou mal. Alors il a inventé des pères célestes pour l’aider dans cette épreuve, pour lui servir de guide avec tous les avantages, mais aussi tous les inconvénients liés au fait qu’il se laisse guider par une invention figée dans le temps.

Suzor-Coté_Mon-neveu

L’humain est orphelin et il a peur, peur de lui-même, peur de ses semblables, peur de sa puérilité et de ses colères enfantines, peur du vide laissé par des parents inexistants et surtout il a peur de ses questions laissées sans réponses.

L’humain cherche encore ses parents et tant qu’il n’aura pas appris à se prendre en main, il restera un mioche enfoui au fond d’un placard qui s’invente des histoires pour faire disparaitre le monde extérieur si différent de celui qu’il voudrait connaitre. Il s’inventera des parents vivants temporairement absents qui l’aiment et qui pensent à lui.

L’humain est faible alors qu’il aime se croire fort. Il crie, il crâne, car il craint. Il appréhende de devoir finalement accepter de ne jamais connaitre ses parents. Alors il repousse ce jour en se rattachant à des croyances anciennes. Toutefois, celles-ci le retiennent prisonnier, l’empêchant de franchir la frontière entre le monde des enfants et celui des adultes.

Hier, j’écrivais que l’humain est intelligent, mais idiot. En fait, j’aurais dû utiliser le mot enfantin. Ce constat m’aide-t-il à plus aimer l’humanité ? C’est dommage, je dirais l’inverse. Selon moi, elle n’est plus une enfant, mais elle joue à le rester en faisant l’idiote. Et cette nouvelle donne empire l’état de mon estime à son égard. Hier encore, il me restait un peu de sympathie pour l’humanité. Aujourd’hui, je n’en suis plus aussi certain.

Images : Peintures de Suzor-Coté
– Dégel soir de mars Arthabaska
– Mon neveu

4 commentaires sur “L’humain orphelin

  1. Dans votre constat au sujet de «l’humanité», je relève une généralisation loin de me plaire et une vision un peu trop négative ou étroite. Vous introduisez la morale en parlant de «bien ou mal». Vous vous avancez, notamment, sur le terrain de la religion en vous référant à «des pères célestes» et des «croyances anciennes». Aussi, l’usage du terme «croyances» me donne à penser à sa différence avec le terme «Savoir». Vous soutenez que «l’humain est intelligent, mais idiot», «enfantin», puis «puéril». Enfin, vous concluez que l’humanité, selon vous, «n’est plus une enfant, mais elle joue à le rester en faisant l’idiote». Finalement, vous témoigner d’une faible confiance en l’humanité. Cette conclusion se marie à la perfection avec vos perceptions à la fois négatives et pessimistes. Mais en mettant tous les éléments de l’humanité (individus et caractéristiques particulières) dans le même bateau, vous généralisez. Or, il n’est rien de plus facile que de dévaloriser l’humanité en se concentrant sur ses travers et ses contradictions. Nous pouvons en faire tout autant sur tous les sujets possibles. Je n’aime pas la comparaison suivante (je ne veux pas vous blessez), mais j’y tiens : comme les médias d’information, vous vous concentrez sur les mauvaises nouvelles. Et pour jouer de poétique psychologique, j’affirmerais que ne plus avoir confiance en l’humanité équivaut à ne plus avoir confiance en soi.

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  2. J’aurais tendance à dire puéril plutôt qu’enfantin. Les enfants ont encore la capacité de rêver et de s’émerveiller. Quand l’humain cesse d’être un enfant, il ne rêve plus, il s’illusionne. Il devient une «grande personne»

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    1. Oui, va pour puéril. Puisqu’en latin, enfant se dit « puer » (pouère). J’aimerais savoir ce que l’humain devient lorsqu’il cesse d’être un enfant. On a parfois tendance à utiliser le terme « adulte », mais pour ma part, c’est un trop grand compliment qui ne décrit pas la réalité, justement parce qu’il transforme ses rêves en illusions. D’ailleurs, c’est une très pertinente remarque de ta part.

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