Un Truman Show

Vu l’état de décrépitude de notre physique moderne qui peine à expliquer un tout petit 5 % de ce que l’Univers contient, vu l’incapacité de prendre en défaut nos théories actuelles qui permettraient d’expliquer l’actuel inexplicable, vu les contradictions systémiques et irréconciliables entre nos deux piliers de la physique que sont le quantique et la relativité, il devient de plus en plus tentant, et peut-être sage, de faire table rase de toutes nos connaissances engendrant notre embourbement pour se tourner vers d’autres théories plus exotiques.

Parler de frilosité des scientifiques à cet effet est un euphémisme. Ces gens aiment bien évoluer de choses sûres en choses sûres, bâtir l’avenir sur le passé, progresser comme on monte un escalier. Pourtant, l’humanité a connu des révolutions scientifiques à plusieurs reprises. On n’a qu’à penser que le temps n’est plus considéré comme étant une grosse horloge universelle battant une mesure identique pour tous et en tous lieux. Et que dire de notre si contre-intuitive physique quantique avec sa délocalisation, son intrication et ses états superposés ?

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Non, la physique ne progresse pas d’un échelon à l’autre et aujourd’hui, nous nous retrouvons au pied d’une falaise exempte d’escalier ou d’échelle de corde pour nous aider à cheminer. La prochaine étape s’avère la plus difficile de toutes celles que nous avons déjà atteintes. Elle demande de cesser d’observer comme nous le faisons actuellement, avec notre regard constamment tourné vers l’arrière. Elle nous demande de nous projeter dans un ailleurs qui, pour le moment, nous est inconcevable.

Pourtant, l’illogisme apparent de la physique quantique nous a préparés à réaliser un nouveau saut vers l’inconnu et cette fois-ci, il risque de dépasser tout entendement. Parmi les nouvelles possibilités mises de l’avant, certaines renouent étrangement avec des croyances ancestrales.

Mais ici il n’est pas question de créer de nouveaux dogmes ou de reprendre ceux du passé. La science ne s’intéresse pas aux histoires sans fondements solides. Les théories doivent être associées à des observations actuelles, elles doivent être formalisées pour être prédictives et elles doivent suggérer de possibles méthodes pour les prouver.

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Bien sûr, aucune nouvelle théorie émergente révolutionnaire ne contient tous ces éléments dans sa phase initiale. Il faut donc y croire suffisamment pour travailler sans relâche durant sa vie entière sans certitude de voir sa complétude de son vivant.

Parmi les théories exotiques, l’une d’elles m’interpelle particulièrement, pas parce que j’y crois, mais parce que j’ai autrefois écrit une nouvelle intitulée « L’audience » qui reprend plus ou moins le concept énoncé par les scientifiques actuels.

À ne plus rien comprendre de la Nature, il devient plus facile de traverser la rivière nous séparant d’une tout autre façon d’aborder la réalité. Alors, que penser de cette théorie-ci ? Et si nous vivions dans un monde semblable à un cinéma ? Tout le cosmos que nous observerions serait une illusion conçue par un quelconque metteur en scène. Les illogismes scientifiques actuels s’expliqueraient tellement bien si tout n’était qu’effets spéciaux plutôt que réalité dure ?

Nous ne nous insurgeons pas lorsque notre cinéma triture les lois de la physique afin de nous faire vivre de belles et grandioses émotions. Pourquoi en serait-il autrement avec ce que nous appelons notre Univers ?

L’Univers tel que nous l’étudions aujourd’hui pourrait fort bien n’être qu’un beau simulacre de réalité, une façon de retenir notre attention, peut-être même, un bon moyen de nous observer.

De plus, cette théorie, moins folle qu’elle peut paraitre, expliquerait parfaitement le paradoxe de Fermi. Les extraterrestres n’ont pas encore peuplé tout l’Univers, même si ça aurait dû survenir depuis longtemps, parce que l’Univers ne ressemble pas du tout à ce qu’on pense observer.

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Un jour, peut-être, une étrange histoire nous tombera sur la tête, elle réveillera tous nos doutes, elle confirmera nos pires craintes, elle prouvera que nous sommes des acteurs involontaires dans une quelconque émission de télé-réalité regardée par des entités quelconques. 

En définitive, l’Univers pourrait très bien n’être qu’un immense Truman Show.

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L’humain orphelin

J’adore recevoir des commentaires, parce qu’ils m’aident à poursuivre ma réflexion sur un sujet ou ils me font dévier afin d’explorer une autre voie passionnante. Grâce à un commentaire de Sylpheline (j’abrège) en rapport avec mon article d’hier sur la vie intelligente ailleurs que sur Terre, j’ai eu cette réflexion.

J’ai pris conscience que l’humanité est un petit garçon, une petite fille, sans parents pour lui dire s’il fait bien ou mal. Alors il a inventé des pères célestes pour l’aider dans cette épreuve, pour lui servir de guide avec tous les avantages, mais aussi tous les inconvénients liés au fait qu’il se laisse guider par une invention figée dans le temps.

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L’humain est orphelin et il a peur, peur de lui-même, peur de ses semblables, peur de sa puérilité et de ses colères enfantines, peur du vide laissé par des parents inexistants et surtout il a peur de ses questions laissées sans réponses.

L’humain cherche encore ses parents et tant qu’il n’aura pas appris à se prendre en main, il restera un mioche enfoui au fond d’un placard qui s’invente des histoires pour faire disparaitre le monde extérieur si différent de celui qu’il voudrait connaitre. Il s’inventera des parents vivants temporairement absents qui l’aiment et qui pensent à lui.

L’humain est faible alors qu’il aime se croire fort. Il crie, il crâne, car il craint. Il appréhende de devoir finalement accepter de ne jamais connaitre ses parents. Alors il repousse ce jour en se rattachant à des croyances anciennes. Toutefois, celles-ci le retiennent prisonnier, l’empêchant de franchir la frontière entre le monde des enfants et celui des adultes.

Hier, j’écrivais que l’humain est intelligent, mais idiot. En fait, j’aurais dû utiliser le mot enfantin. Ce constat m’aide-t-il à plus aimer l’humanité ? C’est dommage, je dirais l’inverse. Selon moi, elle n’est plus une enfant, mais elle joue à le rester en faisant l’idiote. Et cette nouvelle donne empire l’état de mon estime à son égard. Hier encore, il me restait un peu de sympathie pour l’humanité. Aujourd’hui, je n’en suis plus aussi certain.

Images : Peintures de Suzor-Coté
– Dégel soir de mars Arthabaska
– Mon neveu

Fausses nouvelles, apprendre du passé pour bâtir l’avenir

Non, les fausses nouvelles au rayonnement mondial ne sont pas nées avec l’arrivée au pouvoir d’un certain président américain. Elles ne sont pas nées du désir de certains trolls de manipuler la toile. Bien avant le web 3.0, bien avant notre société connectée, une époque de fausses nouvelles a déferlé sur le monde et ses conséquences auraient été encore plus terribles que les ravages causés par cette poignée d’individus qui avaient une opinion bien précise de leur peuple et qui déjà sévissaient pour asservir tous les autres peuples de la planète.

Pour ce faire, une société de recherche s’était donné le mandat de recueillir des preuves, mais surtout de publier des présomptions infondées, afin de confirmer que leurs ancêtres n’étaient rien de moins que les Atlantes.

Ici et maintenant, cette affirmation gratuite semble tout à fait ridicule, mais à cette époque, ces individus possédaient le pouvoir de baser leur prétendue supériorité sur tout un tas de fausses nouvelles dont celle-là.

Leur objectif ultime était de dominer le monde en assoyant leur pouvoir sur de fausses croyances. Ils visaient à nous faire accepter leurs prétentions à faire partie d’une race supérieure. Ils justifiaient toutes leurs exactions au nom de leur supériorité présumée. Vous avez certainement deviné de qui je parle, des Allemands de la décennie 1935-1945.

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Ils mirent en place une société chargée de promouvoir ces croyances. Elle se nommait Das Ahnenerbe, un diminutif de son nom d’origine signifiant : « Société pour la recherche et l’enseignement sur l’héritage ancestral ».

Leurs prétentions n’étaient qu’un ramassis d’idées préconçues dont aucune n’a jamais été réellement prouvée ni à cette époque ni plus tard. Das Ahnenerbe faisait partie de la grande machine de propagande nazie cherchant à se positionner au-dessus de tous les autres peuples et visant à justifier leurs génocides.

L’un des fondateurs et le personnage le plus influent de cet institut fut Heinrich Himmler, le chef suprême des SS.

Cette fausse nouvelle de la filiation Allemands-Atlantes fait aujourd’hui sourire mais attendez. Nous avons le même comportement face aux fausses nouvelles aujourd’hui que les gens de l’époque nazie. Ils laissaient faire, nous laissons faire.

Les dangers liés aux fausses nouvelles sont multiples et inversement, eux sont bien réels. Cependant, quelque chose semble avoir changé entre cette époque et la nôtre. Maintenant, tricher est bien vu même quand cela est de notoriété publique. N’y voit-on pas le signe d’un individu prenant tous les moyens pour gagner ? Et quoi de plus important que gagner ? Et voilà. La façon de le faire n’a plus aucune importance, donc le mensonge devient simplement une stratégie comme une autre. Et nous acceptons ce fait avéré sans broncher, sans nous offusquer, sans même nous sentir mal à l’aise. Déchéance totale de la société en général, mais aussi des individus qui la composent.

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C’est pourquoi je demande à tous ceux qui placent la sincérité et la transmission des faits réels au faîte de leurs valeurs morales d’embarquer avec moi dans le prochain transport intersidéral en direction d’une planète habitable mais inhabitée. Nous construirons une société basée sur la franchise.

Nous prospérerons, ferons des enfants auxquels nous transmettrons nos valeurs et notre histoire. Nous érigerons des instituts de recherche et d’enseignement sur notre héritage ancestral, nous leur apprendrons d’où nous venons et quelles sont nos racines. Nous parlerons de nos lointains ancêtres, ce qu’ils étaient, comment ils vivaient. Et nous leur dévoilerons que nous venons d’une race très spéciale, une race… de vauriens.

La couleur du corbeau

Ce n’est un secret pour personne, le corbeau est noir, pour preuve, même les aveugles le voient ainsi. Cependant, vous serez surpris d’apprendre que ce volatile n’a pas toujours affiché cette couleur. Voilà très longtemps, le corbeau était tout blanc. C’est du moins ce que dit une légende amérindienne.

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Ayant le plus grand respect pour les légendes, les corbeaux (même différemment orthographié) et les Amérindiens, je serais bien mal avisé de les contredire. Alors vous devez savoir qu’au début du temps des humains, le corbeau était tout blanc. Je ne vous donnerai pas le contenu entier de cette légende, seulement ce qui se rapporte à sa couleur.

 

Afin de l’offrir aux humains, Corbeau voulait voler le feu à Aigle Gris qui le gardait jalousement dans son tipi. Toutefois, sa chaleur ne lui permettait pas de l’emporter. Il prit alors une branche qu’il plaça dans le feu et lorsqu’elle se fut embrasée, il la récupéra et s’envola par le trou de fumée au sommet du tipi.

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Mais en chemin, la fumée s’échappant de la branche vint noircir son plumage blanc immaculé qui devint tout noir. Et puisqu’un malheur ne survient jamais seul, aveuglé par cette fumée, il laissa tomber la branche (décidément, il devrait porter plus attention à ce qu’il tient dans son bec) qui tomba sur une pierre et s’éteignit. Mais l’offrande qu’il voulut faire aux humains ne fut point totalement perdue, puisque depuis ce jour, celui-ci parvient à faire jaillir le feu des pierres et les frappant l’une contre l’autre. Il est donc permis de penser que sa couleur qui aujourd’hui en rebute plusieurs provient d’un bon geste à notre égard.

Dans bien des légendes de par le monde, et plus spécifiquement dans les cosmogonies et les théogonies amérindiennes, le corbeau est un puissant protecteur. Cependant, les Amérindiens comprenaient parfaitement que rien n’est tout bon ou tout mauvais. Ainsi, le corbeau avait aussi certains travers comme celui d’être chapardeur même si ses intentions étaient bonnes, puisque Aigle Gris était son beau-père.

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Pour certains peuples amérindiens, le Corbeau est un héros et un démiurge qui dynamise et surtout, il organise le Monde. Il se retrouve très souvent au sommet des totems comme le protecteur essentiel des tribus. Par le battement de ses ailes, il génère le vent et de sa langue surgit l’éclair.

Contrairement à la croyance populaire, le corbeau est associé aux choses négatives que très récemment dans l’Histoire humaine et cette mauvaise réputation provient exclusivement d’Europe. Il semble que le corbeau soit apprécié des peuples nomades, mais dénigré par les peuples sédentaires liés à l’agriculture.

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Un autre élément important de sa symbolique est son désir conscient d’isolement, de vivre sur un plan supérieur. Plus encore que son rôle de protecteur, celui de guide revient constamment.

Un corbeau blanc, je comprends maintenant pourquoi mes cheveux blanchissent avec le temps. La suie qui me recouvre s’efface lentement, laissant place au corbeau originel. Mais qui s’intéresse encore aux légendes, aux totems et aux croyances antiques ? Après tout, ce ne sont que des histoires !

Photo : programme-tv.net ; retrouvailles.24.over-blog.combangordailynews.com ;  programme-tv.netanimal-totem.fr ;

Avenir à venir

Combien de livres, combien de films, combien d’histoires parlent du destin, de la fatalité ? Comme si notre vie était toute tracée d’avance et que nous n’avions qu’à nous laisser porter par notre destinée jusqu’à un but tenu secret, mais bien réel. Plusieurs scénarios viennent instantanément à notre esprit où l’on voit des gens de toutes origines accepter de devenir meilleurs pour sauver des personnes ou des mondes dévastés par une calamité humaine ou autre. Malgré la fiction entourant ces personnages et leurs histoires, même si on est voué à jouer un rôle beaucoup plus secondaire et humble dans la vie, il est presque rassurant d’imaginer notre existence entre les mains d’un Grand Architecte.

Ainsi, plutôt que de forger notre place dans le monde, il suffirait de s’intégrer au moule préformé et d’en accepter les conséquences, positives ou affreuses. Personnellement, cette conception de la façon dont l’univers fonctionnerait, d’un Grand Patron omnipotent ayant écrit toutes nos existences avant même notre naissance, me rejoint très peu. Bien entendu, je passerai pour un mauvais croyant aux yeux des gens ayant foi en ce genre d’entité régentant nos actions, nos épreuves et nos destinées. La plupart d’entre eux croient également à l’existence d’une certaine part de liberté puisqu’il serait d’une infinie tristesse si nous n’étions que des marionnettes inconscientes de notre situation réelle. Mais voilà, ces deux conditions réunies se mêlent aussi bien que l’huile et le vinaigre. Notre existence ne peut pas être écrite et notre entité posséder un degré de liberté quelconque. Nous sommes l’écrivain d’une partie de notre biographie. L’écriture de certains passages ou chapitres de notre existence nous appartient alors que d’autres ont été ou seront rédigés par des gens de notre entourage ou par des rencontres fortuites. C’est normal, naturel et moins beaucoup moins attristant ainsi. L’écriture de notre avenir reste encore… à venir.

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