Rodgers Creek Fault

Ce nom ne dit pas grand-chose à la plupart des gens. Comme son nom anglais l’indique, on parle d’une faille, la faille du ruisseau Rodgers. Elle est située en Californie et l’on parle évidemment d’une faille tectonique. Située à l’est de la fameuse faille de San Andreas et à l’ouest de la vallée de Napa que tous connaissent, elle commence à la hauteur de San Francisco pour se prolonger elle aussi vers le Nord-Ouest.

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Si cette faille ne fait pas autant parler d’elle que sa grande sœur, c’est qu’elle est très calme. Pourtant, les géologues spécialistes de la région s’entendent à dire que le prochain grand séisme pourrait bien provenir de celle-ci. En fait, on évalue les probabilités de décrochage majeur de magnitude M>=6,7 de la faille Rodgers Creek à près de 33 % d’ici les 25 prochaines années.

De type coulissante, cette faille accumule les tensions au rythme de 6 à 10 mm par année. En 2016, on a revu son degré de dangerosité à la hausse ainsi que sa longueur totale en lui ajoutant 17 km. Au sud, elle est reliée à la faille Hayward qui descend jusqu’à San José. Le lieu de leur union se situe au cœur de la baie de San Pablo, une étendue d’eau connectée au nord de la baie de San Francisco.

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Le parallélisme des failles de San Andreas et du duo Rodgers Creek – Hayward démontre la complexité du réseau de failles situées en Californie et conséquemment la difficulté de connaitre le lieu de la prochaine catastrophe. On est toutefois assuré que les déplacements permanents des plaques les unes par rapport aux autres finiront par se traduire en un décrochage d’autant plus violent que les plaques seront restées longtemps silencieuses.

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Bien qu’on parle encore quotidiennement du fameux tremblement de terre de 1906, San Francisco ne semble pas vraiment en avoir tiré des leçons pour l’avenir. Le réveil sera brutal lorsque surviendra un énorme séisme, surtout s’il provient d’un endroit peu connu pour en causer de sérieux.

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Cette ville de la côte pacifique a connu son dernier grand tremblement de terre le 17 octobre 1989 lorsqu’un séisme d’une magnitude de 6,9 l’a frappée de plein fouet. J’ai pu voir les dégâts, car je me suis retrouvé à San Francisco quelques jours plus tard. Je n’ose imaginer la destruction qu’occasionnerait un séisme de magnitude 8,0 ou plus. Étrangement, la ville n’a pas de normes de constructions de la trempe des villes nippones susceptibles d’être frappées par un fort séisme. La ville californienne a été reconstruite et agrandie dans l’insouciance qui caractérise très souvent les habitants de ce pays et ils risquent bientôt de la payer cher.

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Un scénario jugé probable par l’USGS (United States Geological Survey) considère un décrochage de la faille Rogers Creek de 0,9 m sur une distance de 63 km associé à un décrochage simultané de la faille Hayward de 1,2 m sur une distance de 83 km occasionnerait un séisme de magnitude 7,2. Toutefois, si on se fie à la carte des amplifications des secousses occasionnées par la fluidité de certains terrains, plusieurs régions densément peuplées subiraient des dégâts très importants.

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Cependant, la magnitude d’un séisme n’est qu’un parmi plusieurs indices de sa dangerosité. Elle évalue l’énergie relâchée durant cet épisode, mais pas directement l’amplitude des ondes sismiques qui occasionnent les dégâts matériels. Pour une même magnitude, de fortes amplitudes sur une surface restreinte s’avèreront plus dangereuses que de faibles amplitudes sur une plus grande surface.

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On ne s’attend pas que le fameux Big One tant discuté provienne de la faille Rodgers Creek, mais plutôt de la faille de San Andreas qui la longe plus à l’Ouest et qui démontre un potentiel de dangerosité bien supérieur puisqu’elle court directement sous la ville de San Francisco. Toutefois, si un séisme risque de surprendre là où on s’attend moins à en subir un, c’est bien celui qui surviendra lors du décrochage de la faille Rodgers Creek.

Mauvaise idée

Une mauvaise idée est celle que nous allons regretter tout en le sachant pertinemment. Nous connaissons déjà les pires raisons pour lesquelles nous voulons la mettre en application, mais elle nous tient. Nous en sommes en quelque sorte esclaves.

A-Hopkins

Une mauvaise idée nous fait sourire de manière carnassière. Elle nous montre nos plus vils et plus sombres côtés de notre personnalité. Une mauvaise idée se termine toujours mal et en quelque sorte on s’en fout. Cependant, à peine exécutée, on la regrette déjà, mais le mal est fait. Quant aux dégâts, ils s’avéreront difficiles, voire impossibles à réparer.

Chute-Eau

Une mauvaise idée fait basculer notre existence. Elle nous entraine inexorablement sur le bras du fleuve qui se termine en chute vertigineuse. Elle a le pouvoir d’entrainer nos proches dans son sillon, sans distinction pour l’amour qu’ils nous portent. Elle a le pouvoir et le discernement du nucléaire, une vraie faucheuse intraitable et aveugle.

Une mauvaise idée s’immisce rarement subrepticement, elle a germé d’un terreau corrompu par des agents indésirables. Cette idée semble émaner d’un autre cerveau que le nôtre tellement elle ne nous ressemble pas, et pourtant elle provient peut-être d’une réaction instinctive de défense contre un état qu’il n’est plus possible de tolérer. La mauvaise idée est-elle alors la recherche d’une porte de sortie dérobée.

Tirer-Trait

Parfois, une mauvaise idée montre certains bons côtés au fil du temps, surtout lorsqu’elle nous a permis de passer à autre chose. Il faut cependant accepter les pertes qu’elle nous a causées et cesser de les regretter. Mais il existe de vraies mauvaises idées où l’on peut chercher des côtés positifs sans jamais en trouver.

Si vous avez une bonne idée à quoi ressemble une mauvaise idée, faites-m’en part dans un commentaire. Était-ce la vôtre ou celle d’un autre ?

Quelques précisions sur la… précision des infos sur les séismes

Aux nouvelles, on parle souvent de l’épicentre d’un séisme qui situe celui-ci par rapport à des coordonnées géographiques ou à des distances par rapport à des noms de villes ou villages. Pourtant, les dégâts les plus importants ne sont pas toujours situés à l’épicentre d’un séisme et voici pourquoi.

Lorsque les spécialistes déterminent l’origine géographique d’un séisme, ils le localisent dans les trois dimensions terrestres. Sa latitude, sa longitude, ainsi que sa profondeur. Un séisme survient généralement aux alentours des dix kilomètres de profondeur, rarement moins, parfois à des profondeurs plus grandes ou beaucoup plus grandes.

Les géologues tirent un trait vertical à partir du foyer du séisme jusqu’à la surface terrestre. Ce point en surface correspondant à des coordonnées géographiques connues, c’est l’épicentre du séisme, c’est-à-dire la projection au sol du lieu où en profondeur le séisme a eu lieu. Ce point peut très bien se situer à bonne distance des dégâts les plus importants puisqu’il est parfois très éloigné des failles géologiques qui ont coulissé et causé les dommages en surface.

Mais cette façon de déterminer l’origine d’un point dans un volume est standard puisqu’elle ne peut correspondre qu’à un seul lieu précis, ce qui n’est pas le cas des conséquences d’un séisme qui peuvent couvrir une grande surface et même des endroits géographiquement dissociés.

On doit se rappeler que l’épicentre n’est qu’une coordonnée, pas nécessairement le lieu où les ravages ont été les plus graves, même si parfois, et même assez souvent, les deux se confondent. La figure donne un exemple pour lequel l’épicentre et le lieu des dégâts de surface d’un séisme sont dissociés.

Le foyer situé en profondeur d’où émane un séisme se nomme l’hypocentre. La racine grecque « hypo » signifie « au-dessous », « en deçà ». Quant à l’épicentre, c’est le point en surface à l’exacte verticale de l’hypocentre, et pas nécessairement le lieu où les pires dégâts en surface sont survenus.

Donc, ne vous surprenez plus si dans des bulletins de nouvelles, on vous donne d’abord le lieu de l’épicentre d’un séisme et plus tard un autre endroit où sont survenus les ravages les plus notoires. Ce n’est pas une erreur d’estimation initiale. L’hypocentre est très précisément triangulé grâce à une panoplie de sismomètres répartis aux quatre coins de la planète et son alter ego en surface, l’épicentre, ne souffre d’aucune mésestimation importante.

Par contre, on révise parfois à la hausse ou à la baisse l’énergie dégagée par un séisme, la fameuse valeur sur l’échelle Richter. Afin d’accélérer le processus d’alerte, un séisme majeur sera immédiatement déclaré, quitte à n’avoir pas encore obtenu suffisamment de données des sismomètres éloignés pour lui attribuer une valeur d’énergie dégagée très précise. Mais qu’il soit de magnitude 8,9 ou 9,1, un séisme d’aussi grande importance doit être déclaré le plus rapidement possible afin de sauver le maximum de vies. La précision du nombre est améliorée plus tard.

Dernier détail concernant la mesure de l’ampleur des séismes sur l’échelle Richter. On reporte l’énergie dégagée par un séisme sur cette échelle qui est logarithmique et ouverte. Ceci signifie que chaque accroissement d’environ 0,3 point sur l’échelle Richter correspond au double de l’énergie du séisme. Par exemple, entre les deux magnitudes 5,0 et 8,0, l’énergie libérée est mille fois plus grande !

On dit de l’échelle Richter qu’elle est ouverte. Cela signifie qu’il n’y a pas de limite théorique à l’ampleur d’un séisme. Toutefois, le plus important séisme jamais estimé faisait 9,5. C’était au Pérou en 1960. On pense qu’un jour, un séisme causé par la tectonique des plaques pourrait atteindre la magnitude 10, mais pas beaucoup plus. Cependant, si un astéroïde monstre venait à frapper la Terre de plein fouet, il n’est pas exclu que des séismes de magnitude 11 ou 12 nous secouent.

Personne ne tient vraiment à vivre cette journée apocalyptique. Aucune construction ne résisterait à d’aussi puissants cataclysmes. Des incendies feraient rage sur l’ensemble des continents. Les victimes se compteraient par milliards et les survivants périraient à leur tour de l’un ou de l’autre des effets engendrés par cette collision cosmique ayant causé le séisme le plus monstrueux jamais ressenti.