Première mondiale : Le fantôme de l’opéra en français !

Une première mondiale à Montréal hier soir, l’œuvre censée être présentée en primeur l’an passé à Paris et reportée pour cause d’incendie a finalement connu son dénouement francophone à la salle du Monument National au cœur du centre-ville de Montréal.

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En version concert, mais bénéficiant quand même d’une mise en scène présentant 19 chanteurs et chanteuses, le «Fantôme de l’opéra» fut émouvant de la première jusqu’à la dernière mesure et a ravi l’ensemble de la salle archibondée pour l’événement.

L’orchestre de la francophonie, une institution dédiée à préparer les jeunes diplômés de musique, brillamment dirigé par Jean Philippe Tremblay, a soutenu chaque phrase musicale de l’opéra avec brio. Je dois noter au passage un manque occasionnel de clarté, mais à d’autres moments les auditeurs ont eu droit à de très poignantes performances individuelles et collectives. Pas d’hésitations, enchainements bien contrôlés, l’arrimage avec tous les chanteurs s’est toujours opéré malgré les jours réduits de pratique.

La qualité de la traduction de Nicolas Engel, présent pour l’occasion, ne doit souffrir d’aucun complexe par rapport à la version anglaise de Charles Hart, elle s’avère magistrale.

Évidemment, le génie du compositeur Andrew Lloyd Webber rend unique cette œuvre moderne et l’émotion nous a tous transportés grâce aux 68 musiciens et 19 chanteurs entassés sur la scène. La petite-fille de Gaston Leroux, auteur français du roman, était également présente lors de l’événement. Elle a plaidé pour faire maintenant connaitre cette version de l’œuvre de son aïeul dans le monde entier.

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Natalie Choquette nous a bien fait rire dans son rôle de Carlotta, la précieuse ridicule adversaire de Christine interprétée par Anne-Marine Suire dont la puissance dans le bas du registre faisait malheureusement défaut. Mais que dire de la prestation du baryton Hugo Laporte dans le rôle du fantôme! Tous simplement qu’il s’est révélé parfaitement à la hauteur de l’immense défi qu’exige cette partition au registre très étendu.

Je ne palabrerai pas sur les 16 autres rôles, sauf spécifier que la distribution a offert une excellente performance.

Une soirée exceptionnelle dont je remercie grandement mon amie Isabelle pour la délicieuse invitation.

Le pied d’un fantôme dans la bouche

Brian Cox, un scientifique du Cern vient de faire une déclaration hors de son domaine d’expertise. C’est toujours risqué de tenter une incursion dans une autre discipline en utilisant ses seules connaissances liées à sa formation.

Il affirme que les fantômes n’existent pas, sinon le LHC, le grand collisionneur de hadrons du Cern les aurait mis en évidence. Oui, oui, vous connaissez cette machine, elle a détecté les fameux bosons de Higgs.

Tout d’abord, les détecteurs du Cern sont calibrés pour retrouver ce qu’ils tentent de découvrir et les fantômes n’étaient pas sur leur fiche de travail. Ensuite, cette machine crée tellement de données qu’il faut en éliminer la très grosse majorité pour ne conserver que celles permettant de découvrir ce que les scientifiques cherchent et une fois encore, les fantômes n’étaient pas au programme. Les données qui auraient peut-être permis de découvrir des traces de fantômes ont été jetées aux orties. Pour ces deux raisons, ce scientifique parle au travers de son chapeau.

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Puisque les fantômes passent à travers les objets, il postule qu’ils ne sont que pure énergie, donc qu’ils ne sont constitués d’aucune matière. Une fois encore, il n’utilise qu’une partie de ses connaissances. Les atomes sont constitués très majoritairement de vide. Ce qui empêche les objets de passer au travers de la matière ce sont les électrons qui se repoussent. Le vide interne des atomes peut laisser passer n’importe quoi si une entité quelconque est insensible aux forces électroniques.

Il dit ensuite que les fantômes ne peuvent exister parce que l’entropie ne permet pas qu’une forme d’énergie pure se conserve avec le temps. Il a raison, mais il omet de dire que le vide contient suffisamment d’énergie pour conserver des formes fantomatiques si elles s’abreuvent à cette source inépuisable d’énergie.

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Évidemment, il ne croit pas aux fantômes et tout argument fallacieux est utilisé comme arme de combat. Dommage, il aurait dû apprendre à s’occuper de ses oignons. Il passera peut-être à la postérité, non pour avoir démontré l’inexistence des fantômes, mais pour s’être planté le pied d’un fantôme le plus loin dans la gorge.

Personnellement, l’existence des fantômes ne me pose pas de problèmes, mais ne suscite pas chez moi un engouement démesuré. Je suis bien prêt à reconnaitre leur existence, mais je ne courrai pas leur chercher des noises afin de prouver leur réalité. Je suis donc neutre à leur sujet. Je n’ai pas écrit cet article pour tenter de défendre la thèse les accréditant. Je l’ai écrit pour démontrer comment il est toujours risqué d’utiliser une certaine forme de notoriété et une petite partie de ses connaissances en omettant sciemment l’autre partie pour faire connaitre au monde son opinion personnelle sur un sujet qui nous dépasse.

Images : srussenschuck.comwall.alphacoders.com ; destinationamerica.com