Ours mal léché

Belle expression imagée dont je vais tenter l’explication dans ses sens propre et figuré.

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Une ourse noire (ursus americanus) donne naissance à un, deux ou trois petits lorsqu’elle se retrouve en hibernation. En léthargie et manquant parfois de réserves, elle peut se comporter avec ses rejetons de manière peu maternelle. Si les oursons survivent, ceux-ci peuvent rester psychologiquement et physiquement carencés au moment de refaire surface. Ces ours pourront adopter des comportements frondeurs et agressifs et on les appellera des ours mal léchés en faisant référence à l’allaitement, au toilettage et aux attentions portées par la mère qui auraient été négligés.

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Chez les humains, on qualifie un individu d’ours mal léché pour parler d’une personne bourrue sans nécessairement qu’elle démontre de l’agressivité physique. Entêté, grognon, revanchard, plaignard, il s’avère difficile de vivre dans les parages d’un ours mal léché, car tout est matière à être critiqué.

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Ce comportement peu socialisant apparait de manière permanente ou sporadique. Il voit tous les travers des autres, mais jamais les siens. Il a toujours raison. Il s’en prend aussi bien au côté pile qu’au côté face des choses tout en s’évertuant à ne jamais présenter de solutions constructives à aucune de ses récriminations.

Comprendre ses motivations est inutile, il aboie simplement dans le but d’aboyer. N’ayant pas nécessairement tort, il conforte son comportement derrière des constats véritables, mais pas toujours entièrement véridiques. Déformer et mélanger consciemment certains faits pour mieux renforcer ses opinions ne le dérange aucunement. Il n’écoute ni ne retient aucun argumentaire d’autrui.

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En revanche, il ne cherche pas exactement à se transformer en prédicateur. Convaincre la population l’intéresse peu, mais il accepte les disciples dociles. À défaut de pouvoir rabâcher les oreilles d’un entourage probablement inexistant, l’ours mal léché se tourne maintenant vers les outils de l’internet. En vous promenant sur plusieurs sites, vous finirez par tomber sur un ou deux de son espèce. Facile de reconnaitre, il écrit comme il éructe. Sans aucune nuance, lorsqu’il avance la moindre solution, elle est toujours radicale et expéditive. Vous aurez compris qu’il est totalement inutile de lui laisser un commentaire si vous ne partagez pas son opinion.

bear_with_a_sore_headJe considère un ours mal léché comme un individu modérément toxique pour son environnement, car il existe pire que lui et qu’il est surtout facile à repérer. En démontrant clairement son côté hargneux et souvent illogique, il avise les gens des dangers qu’ils courent à rester dans ses parages. WYSIWYG, comme on dit en chinois (what you see is what you get). Comme pour un serpent à sonnette, déguerpissez lorsque vous entendez les clochettes de la vipère et vous échapperez au danger.

 

Grogne du printemps

«Doux printemps, quand reviendras-tu faire pousser des feuilles, faire pousser des feuilles.
Doux printemps, quand reviendras-tu faire pousser des feuilles pour me torcher le c…
»

Chanson que je fredonnais étant jeune en insistant sur le dernier mot de trois lettres.

Hé bien!, je la chante de nouveau cette année parce que le printemps ne s’est pas encore pointé le bout du museau et il est plus que temps.

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On annonce encore -6 °C pour cette nuit. La météo n’en finit plus de repousser la pousse des feuilles. Ce temps froid est également accompagné de vents forts qui, heureusement, sublime la neige, mais qui rafraîchit encore plus le climat. Les parterres laissent timidement voir leur verdure décatie. Je regarde les cimes des sapins qui se font bardasser et ça ne me donne pas du tout le goût de mettre le nez dehors.

Les passages alternatifs des températures au-dessus et en dessous du point de congélation favorisent la récolte de l’eau d’érable qui donnera de bons sirops d’érable. À toute chose malheur est bon, dit-on.

Je vais quand même devoir m’y résigner. Sans pommes et sans pain frais, ma vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Heureusement je ne manque pas de café. Ça m’aide à patienter et à ne pas m’accrocher au lustre.

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Entre les nouvelles de ratons laveurs zombis et d’abuseurs armés de palettes de chocolat pour faire fondre leurs victimes, je relis cet article sur l’antihydrogène dont j’avais prévu vous parler. Heureusement pour vous, c’est samedi et je vais garder cet article au ras des pâquerettes qu’on attend malheureusement encore d’un pied pas si ferme.

Allez, Mathis, grouille, à la douche! Et cesse d’être grognon.

Gggrrrmfggghdg!

Photos : erabliere-cheminduroy.qc.ca ; desjardins-inspirations.frwallfizz.com