Comment nous avons perdu le combat pour le climat

Les climatosceptiques ont convaincu une bonne partie de la population et surtout les politiciens de ne rien entreprendre en matière de protection de l’environnement en usant de démagogie et d’arguments fallacieux. 

Leur technique repose sur l’expérience acquise avec le tabac qui a permis aux entreprises cigarettières de retarder la reconnaissance de la nuisance des fumées pour la santé durant plusieurs décennies. Premièrement, tout nier en bloc. Ensuite, pleurnicher en plaidant l’économie, les emplois, les libertés individuelles. Ensuite, acheter l’intégrité de certains chercheurs en finançant leurs travaux. Et enfin, dénigrer les études les plus sérieuses en criant à l’impossibilité des prédictions inquiétantes en vociférant des insultes comme « alarmistes, farfelues, abjectes, contreproductives » et j’en passe des meilleures.

Dans l’autre plateau de la balance censé faire contrepoids à cette guérilla démagogique, le GIEC édulcorait son discours, le fleurissait de minauderies, d’ellipses, allégeait les prédictions en choisissant systématiquement parmi la panoplie d’études, celles qui paraissaient les moins graves et ainsi les moins probables à survenir.

Dans une confrontation à l’issue fatale pour l’humain comme celle mettant en jeu le climat de la planète, la justesse et la précision des arguments ne comptent pour rien du tout. Les climatosceptiques n’ont eu aucun remords à mentir effrontément en criant au scandale et à la fraude scientifique alors que c’était eux qui baignaient hardiment dans cette fange nauséabonde. S’il est honorable d’opposer une fleur à un bazooka, la candeur n’a jamais gagné aucune guerre.

Parlez-en aux Ukrainiens. Lorsque vous ne choisissez pas de faire la guerre, lorsqu’elle vous est imposée, soit vous vous écrasez, soit vous vous battez. Et si vous choisissez le combat, soyez certains qu’aucune demi-mesure ni aucune fleur ne vous sauvera. Seul le plus motivé des défenseurs aura une quelconque chance de gagner la bataille.

Craignant par-dessus tout d’être considéré comme étant alarmiste, de peur de ne pas être pris au sérieux, le GIEC nous a fait perdre la guerre que nous lui avions demandé de gagner pour le bien et la survie de l’humanité. Maintenant, cet organisme pantelant ne sert plus qu’à observer les conséquences de nos lâches inactions motivées par l’enfouissement des véritables signaux d’urgence. Aujourd’hui, ils constatent et comparent les résultats à leurs prédictions effectuées au fil des ans. Et devinez quoi ? La réalité les dépasse largement, évidemment, puisqu’elles avaient été systématiquement mitigées.

Un menteur éhonté dira systématiquement que ce sont les autres qui mentent. Alors, si nous traitons les climatosceptiques de menteurs, nous ne nous distinguons plus d’eux. C’est pourquoi dans un conflit, le poids de la vérité est totalement nul. Il faut simplement combattre de toutes nos forces en fourrant dans la machine de guerre toute notre énergie et malheureusement ne pas se soucier des « qu’en dira-t-on ».

Le GIEC a choisi une autre tactique éminemment perdante en brandissant la sincérité et en plus, grandement édentée. Leurs responsables n’ont certainement pas fait West Point, Saint-Cyr ou Saint-Jean, car ils auraient tôt fait d’apprendre que la première victime d’une guerre est et sera toujours la vérité.

C’est pourquoi, en temps de conflit, utiliser la vérité comme arme ultime revient à aligner un mourant tenant une lanterne en étant vêtu de blanc. Il n’a aucune chance de ne pas se transformer en cadavre qui ne servira strictement à rien d’autre qu’à montrer à son opposant son éblouissante incompétence au combat.

À propos d’écoanxiété

Le premier ministre du Québec, monsieur Legault, soulignait durant son passage à la COP26 qu’il n’était pas anxieux, et ce malgré l’alerte lancée par le GIEC qui considère que nous sommes rendus à « minuit moins une » pour sauver l’humanité des changements climatiques.

Comment peut-on interpréter cet optimisme presque débordant ?

Peut-être qu’en bon père de famille, il veut se montrer rassurant et protecteur. En bon général, il tient à garder haut le moral de ses troupes.

Mais quand la maison brûle, le temps des sourires pepsodent n’a plus sa place. Sans paniquer, l’anxiété est certainement de mise afin de prendre les bonnes décisions sans encore une fois les reporter.

Ne pas être anxieux dans des conditions semblables s’apparente dangereusement à du scepticisme. Si M. Legault voulait être un premier ministre responsable, il demanderait à toute la population de cesser de prendre l’évolution du climat à la légère.

Bien sûr, quand une maison brûle, un bon père de famille extrait ses enfants du brasier pour les emmener en lieu sûr. Dans la situation actuelle, il n’y a pas d’autre endroit sécuritaire où nous évacuer. Puisque le réchauffement sévit à la grandeur de la planète et qu’on a oublié de s’équiper d’une planète de sauvetage, on ne peut que passer d’un brasier à un autre et c’est la raison pour laquelle il faut absolument devenir anxieux et même angoissé.

Quand on pourra se réfugier ailleurs que sur Terre, mon écoanxiété diminuera d’un cran. D’ici là, que personne ne vienne me dire qu’elle n’a pas sa place, qu’elle est exagérée ou qu’elle est contreproductive.

Monsieur Legault, si vous voulez vraiment agir en bon père, en bon citoyen et en bon premier ministre, il est plus que temps de devenir anxieux et de le faire savoir à la planète entière pour enfin assumer le leadership que personne ne veut, celui du sauvetage de l’espèce humaine.

Photo d’entête : PHOTO D’ARCHIVES STEVENS LEBLANC

 Un jour comme un autre

Les jours se suivent et ils ont tous la même durée, la même forme cyclique. Tous commencent par un lever et se terminent par un coucher du soleil. Les heures de ces événements changent avec la révolution de notre Terre autour de notre étoile, mais encore là ce comportement reste cyclique.

Nous grandissons, nous nous apparions, nous nous reproduisons, puis nous mourons. Durant notre vie adulte, nous travaillons, nous dépensons notre salaire, nous entretenons et réparons nos possessions, puis nous recommençons. La vie semble simple et pourtant elle ne l’est pas. Sous des airs répétitifs, chaque jour nous apporte un soupçon de différence qu’on peut apprécier ou exécrer.

Je ne parle pas des gros malheurs occasionnels, décès, divorces, opérations chirurgicales. Je ne parle pas des gros bonheurs inhabituels, mariages, naissances, voyages. Je parle de moments presque anodins qu’on passe souvent sous silence parce qu’ils ne semblent pas suffisamment spéciaux pour être mémorisés et ensuite divulgués.

Pourtant, à l’instar des révolutions de notre planète autour du soleil, les révolutions humaines ne se produisent pas subitement comme on pourrait être porté à le croire. Elles se forment une brique à la fois, un changement ténu à la fois, une subtile différence à la fois, un tout petit arc de cercle à la fois.

Un jour comme un autre, la révolution contre les changements climatiques éclatera. Mais elle ne naitra pas ce jour-là, elle aura pris naissance dans le cœur de tous ceux qui observent et qui attendent, qui accumulent jour après jour les soupçons de différences, qui ont l’espérance mais ont perdu l’espoir.

Un jour comme un autre, lorsque le soleil se sera levé comme tous les matins, un jour comme un autre le pavé sera jeté dans la mare, un jour comme un autre les empêcheurs éternels seront réduits à se taire et à suivre, un jour comme un autre ne sera pas un jour comme les autres.

Un jour viendra où la folie humaine s’arrêtera. Reste à savoir si un jour, les historiens se rappelleront, écriront et raconteront ce qui se tramait dans le cœur de bien des gens depuis tant d’années ou s’il ne restera plus d’historiens pour perpétuer la connaissance de ce jour apparemment comme un autre où tout a basculé.

La brume

On dit de la brume qu’elle est un vampire éphémère, incapable d’endurer le moindre rayon de soleil

On dit de la brume qu’elle imite la fumée pour mieux égarer les insouciants au sein de son infinie blancheur

On dit de la brume qu’elle flotte entre deux mondes, indécise duquel abandonner et duquel se raccrocher

On dit de la brume qu’elle masque les plus extraordinaires paysages pour les préserver de la destruction humaine

On dit de la brume qu’elle préfère l’immobilité au mouvement, le monochrome à l’arc-en-ciel et le silence à la musique

On dit de la brume qu’elle est un voile opaque ondoyant au fil du vent pour attirer notre regard loin de la laideur du monde

On dit de la brume qu’elle n’est que nuages déprimés contenant trop de larmes n’ayant jamais coulé sur les joues de la Terre

On dit de la brume qu’elle blanchit la noirceur immaculée du Corbot, qu’elle camoufle son vol pour que les animosités insensibles et profiteuses ne l’atteignent plus.

Y croyez-vous maintenant ?

L’année 2021 passera-t-elle à l’histoire comme étant celle qui a convaincu même les plus récalcitrants que les changements climatiques ne sont pas une vue de l’esprit, une conspiration ou une simple hypothèse infondée ?

Ouais, même après tous les événements catastrophiques survenus ces derniers temps, il restera toujours des sceptiques. Toutefois, dans leur cas, on parlera plus de crétins que de véritables débatteurs.

Direz-vous que j’ai l’insulte facile, mais à mon avis, le fait de refuser d’accepter la réalité ressemble étrangement à la fable du sable et de l’autruche. Et l’on sait très bien que ce volatile possède un cerveau plutôt réduit par rapport au nôtre, de là mon qualificatif non galvaudé de crétin. Ils auront beau espérer que toutes les données scientifiques sont inventées, leur pensée magique ne préservera pas la planète du dérèglement climatique qui est déjà fortement amorcé.

Les océans se réchauffent et se dilatent. Les glaciers, la banquise et les territoires aux neiges éternelles voient leur manteau blanc fondre comme… neige au soleil. Incidemment, le niveau des océans monte et cette élévation ne fait que s’accélérer. Bientôt, on assistera à des inondations impossibles à contenir et plusieurs grandes villes déposeront leur bilan après avoir vu leurs infrastructures totalement détruites. Jusqu’à présent, on rebâtit grâce aux assurances et aux subsides gouvernementaux, mais ces fonds se tariront lorsque le risque sera reconnu comme étant trop grand. Et nous en sommes rendus là.

Les catastrophes actuelles, les canicules, les inondations, les sécheresses, les feux de forêt ne sont plus anecdotiques, épisodiques, comme auparavant. Elles surviennent de plus en plus fréquemment et de plus en plus violemment.

Regardez tous ces pays aux prises avec des événements hors normes. Le mois de juillet 2021 a été le plus chaud depuis qu’on accumule des données. Un peu partout, les records tombent les uns après les autres. Au Canada, récemment, on a frôlé les 50 °C, une température saharienne tout à fait disproportionnée compte tenu de sa latitude !

Nous regardons en direct la nature changer sous nos yeux à vitesse grand V. Ceux qui ne l’observent pas ne veulent simplement rien voir. Quant à moi, leur déni n’a aucune importance pourvu qu’on ne leur accorde aucune importance.

Devant la situation, y pouvons-nous quelque chose ? Maintenant, peut-être plus grand-chose et c’est probablement la raison pour laquelle certains préfèrent se masquer la face (de honte ou de dépit) que d’admettre courageusement ces faits effectivement très horrifiants.

On trouvera toujours ges gens qui fermeront les yeux devant le danger et d’autres qui les garderont grands ouverts. Je vous laisse le soin de vous demander à quel groupe vous appartenez en retenant que rien ne disparait véritablement lorsque vous vous réfugiez dans le noir derrière vos paupières closes. Tout n’est simplement que plus noir !

Terraformation en sens inverse

La terraformation se définit comme étant une technique consistant à rendre une planète plus conforme aux besoins physiologiques humains afin de pouvoir y vivre sans recourir à des scaphandres.

Terraformer Mars est régulièrement évoqué, car dans un très lointain passé, notre voisine aurait abrité des océans, des lacs, des rivières ainsi qu’une atmosphère plus épaisse protégée par un champ magnétique déviant les particules soufflées par le Soleil. Ce faisant, la planète était apte à abriter une certaine forme de vie primitive qu’on tente aujourd’hui de trouver des traces.

Cependant, elle gardera toujours sa faible gravité qui dépend de sa masse. À 38 % de celle de la Terre, après quelques générations à y vivre, les colons martiens ne seront plus en mesure de retourner sur la Terre, beaucoup trop massive pour leurs constitutions osseuse et musculaire qui auront été affaiblies. Il sera également impossible de retrouver un champ magnétique comparable à celui de la Terre puisque l’intérieur de Mars a perdu ses propriétés essentielles à la production de cette dynamo planétaire. Les ex-Terriens vivront à la merci des particules solaires et cosmiques susceptibles de les tuer assez rapidement s’ils cherchent à vivre à la surface de Mars.

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Même une fois terraformée, Mars ne sera jamais un bon endroit pour l’humain tel qu’il existe actuellement. Je doute fortement qu’il parvienne un jour à coloniser durablement cette planète, mais le cas échéant, les descendants des colons auront muté pour survivre à cet environnement très différent.

Mais laissons Mars et les autres planètes et satellites susceptibles de recevoir nos délicates attentions, je veux maintenant aborder la terraformation d’un autre angle, la terraformation de la Terre.

Hein ? Ouais, le terme n’est peut-être pas très judicieux, puisque transformer la Terre pour la rendre comme la Terre, ça ne fait pas de sens. Je modifie donc le terme pour « planéformation ». C’est-à-dire la transformation de la Terre à l’image d’une autre planète.

Imaginez que les changements climatiques actuels seraient sciemment voulus, plutôt que le simple résultat d’une incurie crasse des humains. La Terre serait en train de subir les transformations nécessaires pour en faire un lieu propice à être colonisé par des entités plus frileuses que nous.

L’usage immodéré des combustibles fossiles est le moyen idéal pour modifier rapidement le climat global d’une planète. Peut-être que la Terre suit le même cheminement que bien d’autres planètes avant elle, une planéformation dirigée et forcée.CombustiblesFossiles

Il suffirait que des aliens manipulent une poignée de dirigeants et qu’ils rendent les peuples de terriens insouciants en additionnant, disons, tiens, un certain produit apparemment inoffensif et même avantageux à certains égards, à leur eau de consommation ou à leur lait.

Si des extraterrestres ayant notre planète en ligne de mire opéraient dans l’ombre, on obtiendrait exactement les conditions actuelles. Ils s’organiseraient pour contrôler les dirigeants les plus influents afin qu’ils mettent des bâtons dans les roues à toutes les initiatives visant à bloquer la limitation et la réduction des émissions des gaz à effet de serre. 

Nous serions donc en train de planéformer notre propre planète pour la venue de colons extraterrestres préférant vivre à du 33 °C qu’à du 23 °C.

Oui, je sais, mon hypothèse fait très complotiste et je ne cherche pas à m’en cacher. Pourtant, je ne me considère pas comme faisant partie de cette « secte ». Je dis simplement que la situation actuelle pourrait parfaitement relever d’une stratégie visant à planéformer la Terre. Regardez toutes les non-décisions prises par les dirigeants mondiaux. Observez le jemenfoutisme généralisé pour la question, ou encore le sentiment profond et global d’impuissance, ce qui revient un peu au même. Ces deux états de fait s’avèrent parfaitement compatibles avec une théorie mettant en scène des extraterrestres planéformistes.

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Ce n’est qu’une hypothèse parmi tant d’autres, mais ce serait non scientifique de la rejeter d’emblée, alors je la retiens parmi les autres jusqu’à preuve du contraire. Je n’ai pas à « croire » en elle pour la rajouter dans la liste des possibilités. Il suffit qu’aucune preuve sérieuse ne vienne entièrement la contredire.

Puisqu’il existe de véritables complots et qu’il en existera toujours, les complotistes existeront eux aussi. Parfois ils se gourent royalement, mais parfois ils visent parfaitement juste. Ne soyez donc pas cynique envers eux, car aussi ridicules ou invraisemblables certaines de leurs hypothèses peuvent paraitre, l’invraisemblance est également l’arme idéale utilisée par les comploteurs pour camoufler leurs actes aux yeux des gens capables de les démasquer. 

Dans quelle catégorie mon hypothèse se retrouvera-t-elle ? Nous verrons lorsque la Terre sera devenue beaucoup plus chaude et qu’elle pourra attirer les Centauriens, les Trappistes, enfin ceux qui vivent actuellement sur une planète plus chaude et humide que la nôtre.

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Peu importe le responsable qui tient le bouton enfoncé permettant à la machine de transformer notre planète en une serre étouffante, celle-ci fonctionne maintenant à plein régime et rien ne permet de croire qu’elle s’arrêtera de sitôt.

Il faut quand même poser la question connue de tout bon policier, et surtout oser y répondre : « À qui profite un réchauffement climatique majeur ? » Vue sous cet angle, mon hypothèse n’a plus rien de farfelue, puisqu’elle semble la réponse la plus plausible.

Craindre la peur

L’amour n’est pas le plus puissant moteur des humains, c’est la peur. Parc qu’il faut survivre afin de pouvoir se reproduire, la peur agit en dictateur sur les émotions, et en colonel sur le plan décisionnel. Même lorsque le danger est passé, la peur continue d’œuvrer en arrière-plan.

La peur, vient toujours de l’autre. On n’a jamais peur de soi-même ou de ses propres décisions, à moins d’agir en crétin devant une caméra pour tenter d’infester internet avec un virus visuel insignifiant.

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Autrefois, la survie dépendait de la rapidité à reconnaitre le danger. Pour déclencher instantanément sa peur de l’autre, on a appris à fabriquer des étiquettes facilement reconnaissables. Aujourd’hui, nous utilisons encore et toujours cette méthode même si l’ennemi ne porte plus des crocs en forme de sabre, des cornes capables d’embrocher trois personnes à la fois ou des griffes pouvant décapiter un individu d’un seul coup.

Aujourd’hui, l’étiquette n’est pas basée sur un danger évident, mais sur une simple différence. « Il n’a pas ma couleur de peau, c’est une femme, il n’est pas né ici, elle est pauvre, il s’habille autrement ». Nous craignons des dangers inventés de toute pièce, afin de perpétuer une technique de survie millénaire, mais décalée par rapport aux défis qu’a véritablement à affronter l’humain moderne.

Paradoxalement, notre espèce néglige de voir de véritables dangers capables de l’anéantir. J’ai suffisamment parlé des changements climatiques dans mes chroniques pour ne pas être obligé de préciser davantage. La question est pourtant de savoir pourquoi cette incurie, cette négligence crasse, ce jemenfoutisme presque généralisé ?

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Pourquoi sommes-nous prêts à défendre si vaillamment une banalité et si mollement un danger extrême ?

Ma réponse est que le vrai danger émane de nous-mêmes, pas des autres. En attaquant le danger, nous devons attaquer sa cause qui s’avère n’être nulle autre que nous-mêmes.

Malgré leur ressemblance, les mots « humain » et « humilité » ne font pas bon ménage. Si vous lisez mes articles sur une base assez régulière, vous savez que je fonde peu d’espoir sur les chances de survie de notre espèce. Nous sommes trop imbus de nos réalisations et fiers du chemin accompli pour changer une recette gagnante pour une nouvelle façon de vivre non éprouvée.

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Et voilà ! Encore et toujours la peur ! La peur d’agir différemment, d’oser changer de méthodes, d’admettre nos erreurs, de regarder la réalité en pleine face, la peur de reconnaitre nos laideurs, la peur de baser notre estime personnelle sur nos futures décisions plutôt que sur nos prétendus succès du passé.

Nous ne cesserons jamais d’avoir peur, mais nous pouvons changer ses raisons. Aujourd’hui, pour survivre, nous devons craindre nos vieilles peurs, tout comme nous devons craindre nos actuelles insouciances, car le vrai danger se situe exactement là… que nous l’acceptions ou pas.

L’insomnie pour contrer la bonne conscience

Regardez attentivement les initiatives prises en faveur du climat, de la pollution, des espèces en danger. Si vous les jugez honnêtement, vous constaterez que la plupart d’entre elles n’ont jamais été sincères. Elles furent prises simplement pour nous donner bonne conscience d’avoir agi. La preuve est qu’au fil des ans, on s’aperçoit que le recyclage ne fonctionne pas, la préservation de la biodiversité ne fonctionne pas, les changements climatiques s’accélèrent et ils causeront des ravages inqualifiables.

Le passé est garant du présent. Rien de ce qu’on entreprend aujourd’hui ne fonctionnera parce qu’on ne prend pas la peine de regarder l’ensemble du problème et de mettre en place des solutions globales.

On ne fait qu’effleurer la réalité, car dès qu’on creuse un peu, le bilan complet des conséquences de nos actes est pétrifiant tellement il est négatif. On préfère se bercer d’illusions plutôt que se retrousser les manches et tout changer.

Bien entendu, il faudrait tout refaire, de la cave au grenier. Tout le monde le sait et personne ne le fera. On tape ici et là sur quelques têtes de clous qui dépassent en se donnant l’illusion qu’on a bien rénové. C’est toujours une question de se donner bonne conscience.

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Le jour viendra où nos risibles efforts ne suffiront plus à abrier l’incurie. Lorsque nos sociétés s’écrouleront, nous clamerons à l’unisson : « Nous aurions dû faire quelque chose pendant qu’il en était encore temps ». Mais une fois de plus, pour nous donner bonne conscience, nous rajouterons : « Mais comment aurions-nous pu savoir ce qui allait survenir ? »

Encore et toujours de piètres mensonges afin de se donner bonne conscience !

Je comprends et j’accepte mes insomnies. Elles s’opposent à cette tendance de me fabriquer, moi aussi, une bonne conscience artificielle. Elles me gardent lucide sur l’itinéraire funeste qu’a choisi l’humain. Elles me répètent chaque nuit que rien de ce que nous faisons n’est une solution. Elles me disent que nous allons bientôt subir le retour du balancier.

Plutôt que de dormir en paix et mourir angoissé, je préfère dormir angoissé et mourir en paix avec ma conscience pas très bonne, mais intacte. Bonne nuit !

L’Antarctique, deux menaces

L’Antarctique est le septième continent. Il suscite beaucoup d’intérêt depuis quelques années. Il comporte un volcan actif, le mont Erebus. Sa couche de glace varie beaucoup d’un endroit à l’autre, certains lieux laissent apparaitre le sol rocailleux tandis qu’à d’autres, trois kilomètres d’eau gelée depuis des millions d’années recouvrent son sol en permanence.

Ce continent n’a pas toujours occupé sa position actuelle. La dérive des continents l’a amené à ce lieu très particulier du globe à partir du fractionnement du supercontinent la Pangée entamé il y a de cela 240 millions d’années.

Ce n’est plus un secret pour personne, le réchauffement climatique fait fondre des quantités phénoménales de sa glace qui a pour effet direct d’élever le niveau des océans. On compte encore ce rehaussement en millimètre, mais il s’accélère dangereusement. Il deviendra bientôt impossible de protéger efficacement plusieurs lieux densément peuplés de la planète contre les effets de cette élévation permanente. 

Les conséquences les plus évidentes surviennent lors d’ouragans, typhons, cyclones — ces trois mots désignent le même phénomène météorologique — lorsque la pression atmosphérique en forte baisse surélève le niveau des mers qui envahissent alors les terres côtières ayant le malheur de se trouver à basse altitude. Ces inondations occasionnelles deviennent aujourd’hui plus fréquentes, et ce, une fois encore, à cause du surchauffage de l’atmosphère et des océans qui dope les tempêtes tropicales.

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Ce problème ponctuel deviendra permanent lorsque l’élévation moyenne des océans finira par avoir le dessus sur plusieurs basses terres. Certaines villes mieux nanties pourront retarder l’inévitable en construisant des murs de rétention et en installant des pompes géantes, mais à plus long terme, elles seront elles aussi condamnées à disparaitre.

Les changements climatiques ne toucheront pas seulement les riverains. Nous subirons tous d’une façon ou d’une autre les multiples conséquences directes et indirectes de nos émissions des gaz à effet de serre.

Et parmi les conséquences indirectes de la concentration de méthane et de CO2 dans l’atmosphère, l’une d’elles concerne une fois de plus l’Antarctique.

Le septième continent cache bien des choses sous sa glace, dont tout un tas de volcans. On n’a pas fini de les compter et jusqu’à présent, on en a recensé 138. Pour l’instant, ils semblent endormis, mais un problème se profile à l’horizon et celui-ci émane une fois de plus du réchauffement de notre planète.

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Une analogie très valable consiste à voir un volcan comme une bouteille de champagne. Son magma accumule des gaz dissouts provenant de l’eau qui s’est infiltrée. Tant que le bouchon sur la bouteille parvient à retenir la pression interne, rien ne survient, tout reste calme. Toutefois, on connait la suite des choses si, pour une raison ou pour une autre, l’équilibre se rompt. Cette rupture peut provenir d’une hausse subite de la pression interne, comme lorsqu’on brasse la bouteille, ou de l’affaiblissement du bouchon.

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Pour l’Antarctique, le bouchon, c’est sa glace. En fondant, il s’affaiblit et un jour, la pression interne des volcans actuellement enfouis dépassera la capacité de la glace de la contenir. Lorsque le réveil sonnera, combien de volcans entreront en éruption simultanément ?

Ce mystère ne sera connu que le jour où la catastrophe surviendra. Il est impossible de la prédire, mais cette incapacité ne signifie aucunement qu’elle n’arrivera pas. Toutes nos connaissances actuelles pointent dans la direction d’un effet « bouteille de champagne ».

Ainsi, le seul continent inhabité (ou presque) nous menacera avec sa glace et ensuite avec son feu. Nous sommes en train de réveiller le dragon endormi dans sa prison en lui retirant l’immense couverture glacée permettant de le maintenir placide. Ce n’est vraiment pas une bonne idée ! Mais à quoi sert la prudence, sinon à nous empêcher de rester confortablement endormis sous une chaude couverture d’insouciance ?

Les yeux grands ouverts

Afin de mieux appréhender cet article, je recommande au lecteur de se référer à deux articles précédents et aux commentaires les accompagnant : « L’humain orphelin » et « Quelques précisions à propos de L’humain orphelin ».

M. Guay, votre type de sagesse n’a pas encore pris possession de mon esprit. Elle n’est certainement pas inadéquate, simplement je pense que j’y reste réfractaire par choix. Oui, je suis en colère à cause de cette sixième extinction massive qui emporte des milliers d’espèces animales et végétales chaque année et qui nous emportera aussi dans la foulée. Nous pouvions faire mieux, nous pouvions éviter ce massacre. Nous ne l’avons pas fait et ça me rend effectivement très amer. Je m’inclus dans le lot des gens qui auraient dû en faire plus.

C’est vrai, en vouloir à l’humanité reste une action inutile et improductive, mais anodine dans les circonstances actuelles. Crier « pauvres fous » avant de crever ne réglera rien, car plus rien ne règlera cette situation de toute façon. Toutefois, dire une vérité devient parfois un geste pédagogique, même si je remets fortement son utilité en question. On ne sait jamais ! Il se pourrait que certains d’entre nous survivent et se souviennent qu’il est possible de prévoir les conséquences de nos actes sans devoir attendre de les subir pour enfin accepter leur réalité. C’est cela le véritable but de certains de mes articles. Je pique dans les côtes, ça fait mal, mais ça peut aussi faire réfléchir. Chacun a sa façon de s’y prendre.

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Contrairement à ce que ma hargne laisse probablement croire, je ne crains pas l’avenir. Ma vie est suffisamment avancée pour accepter les conséquences de nos actions et inactions passées. Plus encore, j’espère vivre suffisamment longtemps pour voir survenir la grande débâcle et assister aux événements qui s’ensuivront. Je ne me réjouirai pas des conséquences, je ne rirai pas des nombreuses victimes parmi lesquelles je compterai mes proches et moi-même, je ne pérorerai pas, simplement j’observerai avec attention l’humanité affronter cet épisode hors du commun.

J’essayerai de survivre au mieux de mes capacités et croyez-moi, je ne suis pas démuni en la matière. Toutefois, je doute de désirer réussir à tout prix. Je laisse cette fougue aux jeunes et à ceux qui croient encore qu’il est possible de s’en sortir. Car il faudra une foi inébranlable en sa capacité de surmonter l’insurmontable. Je ne possède pas cette foi, ni le désir, ni l’énergie qu’elle pourrait susciter. M’en fabriquer une, sous forme d’une religion ou d’une tout autre nature, ne m’intéresse vraiment pas, car mes doutes et mes craintes personnelles sont déjà apaisés.

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Je vis en paix avec mes décisions et si je n’ai pas encore pardonné les plus importants acteurs de cette abomination actuelle et tous ceux qui leur mangent encore dans la main, c’est parce que je ne crois pas en leur discours prétendant qu’ils ignorent tout de l’avenir dessiné par les scientifiques. Ils font simplement le plus grand déni jamais observé. Pourtant, toute personne, si elle le veut vraiment, est en mesure d’ouvrir les yeux.

J’ai toujours gardé les miens bien ouverts, j’ai toujours refusé de les fermer, n’en déplaise à ceux voulant être imités afin d’apaiser leur propre culpabilité. J’ai aussi tout perdu dans la vie à cause de mon comportement entêté. Je n’ai pas commis une erreur maintes fois répétée, c’est ma façon consciente de vivre, je l’ai assumée, je l’assume encore au quotidien, comme j’assume mes écrits, les yeux grands ouverts.