Mines spatiales

La Terre nous offre une panoplie de minéraux que nous trouvons en creusant des mines. Certains éléments chimiques réputés pour posséder des propriétés rares et utiles font l’objet d’une exploitation intense dont les prix sur le marché reflètent généralement les coûts reliés à leur extraction, leur purification et leur conditionnement.

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Qui plus est, beaucoup d’éléments à haute valeur sont des éléments chimiques dits lourds comme l’or, le ruthénium, le platine, le tantale, le tungstène, l’argent, le cadmium, le palladium, etc. Depuis la naissance de la Terre voilà 4,567 milliards d’années, la grande majorité de ces éléments lourds ont migré vers le centre de la Terre, en laissant bien peu remonter par quelques fissures jusqu’à la surface.

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Notre utilisation irréfrénée des métaux rares épuise les ressources présentes dans la croûte terrestre et nous n’avons aucun moyen de récupérer celles qui se trouvent à grande profondeur. Cependant, la Terre a été formée à partir d’astéroïdes et de comètes présentes dans le système solaire originel. Ces briques ayant constitué la Terre contiennent des concentrations très importantes de ces mêmes éléments chimiques, cent fois et même plus que dans la croûte terrestre.

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Voilà pourquoi certains gens d’affaires reluquent de plus en plus ces rochers dérivant dans l’espace afin d’en exploiter les ressources minérales. Le cinéaste canadien James Cameron a même investi une petite fortune dans une entreprise en démarrage dédiée à développer des technologies d’exploitation de mines sur des astéroïdes.

Le problème majeur reste le coût pour amener de la machinerie dans l’espace. Chaque kilo coûte une fortune et il reste encore suffisamment de mines sur Terre pour rendre l’aventure minière spatiale inintéressante d’ici les prochaines décennies. Toutefois, soyons certains que les astéroïdes deviendront un jour le nouvel eldorado grâce aux fortes concentrations de métaux rares et chers. Cela aussi, c’est écrit dans le ciel.

La cumengéite

Une maladie inflammatoire ? Un champignon vénéneux ? Un mélange d’épices ? Non, la cumengéite n’est rien de tout cela, c’est un minéral.

Nommé ainsi en l’honneur d’Édouard Cumenge, ce minéral naturel bleu indigo intense est probablement le plus rare au monde.

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L’Institut Pierre en Marie Curie en possède quelques échantillons en vitrine. Découverts par des mineurs dans une mine de cuivre mexicaine en 1890, on n’en a plus jamais retrouvé depuis. D’une forme unique en étoile, ce sont six cristaux tétraédriques (pyramidaux) qui sont assemblés sur un autre de forme cubique pour former cet extraordinaire assemblage naturel improbable.

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Sa composition chimique est la suivante : Pb21Cu20Cl42(OH)40·6H2O.

Photos : Didier Descouens ;

Donne-moi l’échelle !

J’ai toujours aimé regarder des émissions et des films de science-fiction. C’était vrai lorsque étant jeune et plus encore depuis que les trucages sont devenus époustouflants. Je me voyais parcourant la Galaxie à la rencontre d’autres civilisations et, bien entendu, sauver une jolie Zetanienne en détresse. Mon côté chevaleresque s’est ensuite quelque peu émoussé depuis qu’ils ont commencé à montrer les filles démolir, seules, le portrait des vilains.

Je ne me souviens plus dans quelle émission télé, peut-être « Cosmos 1999 » avec Barbara Bain et Martin Landau ou était-ce un film, peu importe, une sonde avait photographié la surface d’une planète et était de retour avec de fantastiques images montrant des constructions géométriques diverses. Le responsable de cette équipe jubilait alors que le scientifique, lui, restait de glace devant ces images tendant à prouver hors de tout doute l’existence d’une civilisation avancée. Surpris par ce manque d’enthousiasme, il lui demanda la raison qui le poussait à demeurer si stoïque. Le scientifique lui expliqua que les coupes budgétaires avaient fragilisé cette mission. De plus en plus intrigué par cette raison sibylline, le responsable fit un retour sur certaines photos montrant explicitement, selon lui, des constructions réalisées par des êtres intelligents. Le scientifique s’expliqua enfin en présentant une autre série de photos tout aussi explicites que celles provenant de la sonde. On y voyait différentes constructions géométriques aussi jolies que les autres et souvent presque identiques.

« D’où proviennent ces clichés ? », demanda instamment le responsable. Et le scientifique de lui répondre : « Voyez-vous, ces photographies nous montrent différentes constructions végétales ou minérales. On ne trouve, parmi elles, aucune construction réalisée par une civilisation intelligente et pourtant, elles sont incroyablement semblables aux photos de la sonde. Les coupes budgétaires ont entrainé la panne du système devant inscrire sur les photographies le taux d’agrandissement et l’altitude auxquels elles ont été prises. Sans ces informations cruciales nous permettant d’évaluer l’échelle des dimensions, on ne peut absolument rien tirer comme conclusion sur les dimensions réelles de ces objets ».

Plusieurs reportages font état de formes étranges à la surface de la Lune ou de Mars. Très rarement, on voit une échelle de comparaison nous permettant de juger des dimensions de ces objets. Il n’y a rien d’anormal à trouver une pierre parfaitement rectangulaire de 2 millimètres de haut. Il en va tout autrement si ce rectangle parfait mesure 2 mètres de haut, et encore plus s’il fait 20 mètres. Et que dire s’il s’élève à 200 mètres !

L’échelle des dimensions n’est pas seulement importante, elle est essentielle pour juger de la normalité ou non des objets qu’on photographie. Les géologues, anthropologues et paléontologues prennent toujours leurs clichés accompagnés d’une règle graduée ou de leur maillet afin de « bien juger » de la nature dudit objet. Sans échelle de comparaison, aucune conclusion n’est possible, absolument aucune. Alors, avant de s’extasier sur la forme d’un caillou quelconque pris en photo sur le sol martien, il faut toujours connaitre, à défaut de ses dimensions exactes, au moins son échelle de grandeur.

En fin de compte, on verrait souvent de la pure banalité de la plupart de ces objets rapportés par ces enthousiastes internautes, s’ils avaient pris la peine d’en connaitre les dimensions. Et puisque nous ne pourrons probablement jamais obtenir cette information, nous avons au moins le contrôle de nos propres opinions et réactions face à ces canulars, parfois involontaires, mais des canulars quand même.