Où est le rock passé ?

Selon Neil Young, « Rock ‘n’ Roll will never die ».

Pourtant, force est de constater que le bon vieux rock semble bien peu vivant. Oui, certaines radios nous abreuvent des classiques de ce genre musical, mais où sont les nouveaux rockeurs et rockeuses iconiques, les nouveaux tubes planétaires en la matière ?

Si Neil Young prédit que le rock est éternel, ce qui est possible, toutefois il ne chante pas s’il vivra moribond. Le rock est-il comparable aux vieilles galaxies en manque de gaz pour former de nouvelles étoiles (les nouvelles stars) ?

Je suis peut-être déconnecté, alors renseignez-moi, car de mon côté je peine à trouver un rock actuel consensuel et surtout universel. Le rap et le pop semblent avoir grugé les deux extrémités du rock et je m’en désole pour deux raisons fondamentales, deux pertes sèches. Concernant les styles musicaux, vous excuserez mes propos peu nuancés, car cet article n’a pas pour but de recenser les exceptions.

La musique pop cherche à ressembler à un modèle récent en vogue, au point où il devient très difficile de reconnaitre une chanteuse d’une autre, un musicien d’un autre ou une compositrice d’une autre. On surfe sur la célébrité d’un artiste en le copiant éhontément en de multiples exemplaires quasi indiscernables. Au contraire, le rock cherche à tout prix à se distinguer, car il est irrévérencieux de nature. Grâce à quelques notes, on sait immédiatement quel musicien rock joue ou quelle chanteuse s’égosille. Copier, imiter, reproduire, calquer, peu importe le terme utilisé, la musique pop souffre d’un terrible nivellement. Attention, je ne nie pas toute originalité dans la pop actuelle, mais je la compare à des grappes de raisins où un indéniable succès original génère un agglutinat de produits beaucoup trop semblables. Bien sûr, la pop possède plusieurs grappes distinctes, mais elle vénère et encourage trop la réplication qui dilue fortement son originalité dans un essaim de sosies.

Mon deuxième point déplorable concerne la saleté et la rugosité inhérentes au rock. Le rap en a rajouté beaucoup trop de couches et la pop les a globalement expulsées. D’un côté, on a l’apologie du crime, des compositions issues de repaires de bandes criminalisées, et de l’autre on se retrouve avec du lissage émotionnel, des chansons écrites dans des cabinets de psychologues.

Oui, on peut me qualifier de vieux jeu ou utiliser tout autre terme comparable et je ne nie pas une part d’exactitude. Cependant, cet article cherche principalement à savoir si le rock vit encore ou non. Mes coups de gueule relatifs aux autres styles musicaux restent secondaires. J’en parle uniquement pour comparer les raisons de la popularité actuelle des styles, pas pour les dénigrer. Mes goûts personnels ne changent en rien la réalité musicale présente.

On le sait, le rock a déjà survécu au disco, il a ensuite continué à frayer son chemin à travers la pop. Mais aujourd’hui, le rock ne ressemble plus beaucoup aux jeunes trop bien ou trop mal élevés. Voilà pourquoi, à mon avis, la musique rock a perdu de sa superbe, du moins aux yeux du jeune public actuel.

Le rock est en train de rejoindre la musique classique au rang des belles musiques, mais démodées, vieillottes, surannées. L’une comme l’autre intéressera toujours un certain public de connaisseurs et de curieux, toutefois les beaux jours du rock semblent irrémédiablement derrière lui.

Heureusement, ma bibliothèque de musique rock est bien garnie et j’aurai longtemps le plaisir d’écouter sa grande fantaisie et sa diatribe sociétale acérée. Et tant que d’autres feront de même, alors c’est exact, « Rock ‘n’ Roll will never die ».

Le musher

« Musher » se prononce à l’anglaise : mocheur [mɔʃœʀ], il désigne le conducteur d’un traineau à chiens. Cet article vous aidera à mieux reconnaitre les principaux types de meneurs dans une équipe et à mieux comprendre leurs différences et leurs rôles grâce à l’analogie avec un attelage de traineau à chiens.

J’ai longtemps été directeur d’une base de plein air. L’hiver, les clients pratiquaient le ski alpin, le ski de fond, le télémark, la raquette ou le patin. Certains, plus téméraires ou plus inconscients, allaient jusqu’à tenter l’expérience de la planche à voile sur glace.

Un hiver, j’avais embauché un animateur bien particulier, un musher, et bien entendu avec ses chiens qui étaient, eux, payés en croquettes de poulet. Son traineau faisait la joie de notre clientèle férue d’exotisme innu. Son travail était très exigeant, car entretenir, préparer et entrainer un attelage complet lui prenait tout son temps. On a souvent tendance à idéaliser certains métiers et celui de musher tombe dans cette catégorie. Il ne suffit pas d’aimer les chiens, d’en réunir une flopée et de les atteler au hasard pour obtenir une meute efficace capable de suivre les instructions prononcées par un humain se tenant derrière elle. Et oubliez le fouet qui ne servait autrefois qu’à générer un claquement supersonique, et surtout pas à flageller les tire-au-flanc.

Notre musher était constamment à la recherche de bons chiens qu’il cherchait à obtenir sans se ruiner, quitte à les entrainer plus longtemps. Il m’expliquait qu’un bon traineau est composé de bêtes au caractère et aux qualités bien différentes. De plus, le choix de la position de chacun dans l’attelage s’avère critique. Le gros de l’attelage sans compétence spécifique est placé au centre de l’attelage. Leur position exacte dépend des interactions entre eux. Jeunes avec vieux pour l’expérience et l’émulation, mâles avec femelles pour le désir de plaire, tout amalgame menant à augmenter leur capacité à tirer plus fort et plus longtemps était pris en compte.

Les plus costauds (swing dogs) sont installés plus près de traineau alors que les plus intelligents (team dogs) sont attelés juste derrière le chien leader. Ce dernier est toujours en tête de l’attelage. Ce chien ne fait pas partie des plus forts, bien au contraire. Sa principale qualité est de bien comprendre et d’obéir aux ordres du musher. Il est également le plus rapide afin de toujours rester devant les autres. Son intelligence ne mettra pas en danger l’attelage advenant un ordre pouvant compromettre la sécurité du traineau puisqu’il sait que le musher ne peut pas toujours tout voir. Le rôle crucial du leader fait généralement de lui le chien le plus dispendieux d’un bon attelage.

Au plus près du traineau sont attelés les chiens (wheel dogs) possédant la puissance brute. Grâce à leur grande énergie, ce sont eux qui parviennent à mettre le traineau en mouvement et à franchir les obstacles difficiles. Toutefois ces actions s’avèrent rapidement très épuisantes. C’est pourquoi, une fois en déplacement, le traineau doit poursuivre sa glisse sans s’arrêter, ce rôle étant dédié aux chiens du milieu. Ainsi, tous les animaux travaillent à maintenir l’allure en relayant leurs efforts selon les aléas du terrain pour garder le rythme sans mourir à la tâche.

Parmi les wheel dogs, une place bien particulière est réservée au chien dominant tous les autres, généralement le plus puissant et expérimenté, mais cela dépend surtout de son caractère. Situé au plus près du traineau, il observe et note le comportement de tous les autres chiens et si l’un d’eux ne s’avère pas à la hauteur de ses attentes, il règlera la situation lorsque le musher les détellera.

Un parallèle évident se trace entre un attelage de chiens et un groupe de travail efficace d’humains. Et il est crucial de comprendre une toute première distinction qu’ont entre eux le leader et le dominant. Si mener et diriger le groupe est laissé au leader, alors contrôler et maintenir ou rétablir une situation est la prérogative du dominant.

Le dominant, qualifié de chef de meute, parle peu et agit le moins souvent possible, mais il voit tout ce qui se passe et chaque intervention de sa part s’avère sans appel. Par sa grande expérience et son indicible influence, il amorce le travail et ensuite il comble les passages à vide. Il décerne les compliments tout autant que les mauvaises notes. On ne lui tient pas tête bien longtemps et même le leader se soumet à lui. Chacune de ses interventions en est une qui aurait pu être évitée.

Le leader, lui, sait garder le cap. Il reste fidèle aux ordres du directeur. Il réagit adéquatement si des obstacles se dressent devant l’équipe. Il peut les contourner sans oublier la mission première. Le reste de l’équipe le suit par convention et nécessité plutôt que par la crainte qu’il ne dégage pas. On se fie cependant à son jugement, et plus encore si un deuxième leader lui vient en appui, le soutient et le remplace parfois. Il évalue l’ensemble de l’effort fourni, mais sa place en tête de convoi atrophie grandement ses capacités à jauger le travail individuel des autres membres de l’équipe, et ce contrairement au chef de meute. Il fournit rarement la même énergie brute que le reste de l’attelage, sauf en de rares occasions.

On peut facilement s’apercevoir de l’avantage d’un travail d’équipe lorsque celle-ci est équilibrée. Dans une grande équipe, on ne saurait se passer d’au moins un leader, d’au moins un dominant et d’une bonne quantité de wheel, de swing et de team judicieusement agglomérés pour former des duos, des trios, des quatuors et plus, dont leur efficacité sera basée sur l’émulation, la bonne entente et même l’attirance.

Comme dirigeant, apprenez à composer de bonnes équipes et à distribuer les différents rôles aux bons individus. Comme dans les sports d’équipe, osez modifier vos combinaisons au fil des événements afin de trouver le meilleur amalgame du moment.

Comme équipier, sachez trouver votre place naturelle au sein de vos groupes de travail. Apprenez à acquérir graduellement de l’expérience. Apprenez à discerner les rôles officiels ou officieux des autres membres et à interagir en conséquence.

Si vous devenez le leader, ne vous méprenez pas sur ce rôle en vous croyant en droit d’imposer vos propres vues et idées aux autres. Ne cherchez pas à dénigrer le travail d’autrui même si leurs efforts apparents (ou même réels) semblent disproportionnés.

Une bonne équipe ne sera jamais formée d’individus aux qualités semblables. Ça prend de bons leaders et chefs de meute, mais il faut d’autres membres qui se contenteront des rôles un peu plus effacés, moins prestigieux, mais tout aussi importants pour obtenir un résultat d’ensemble correspondant aux attentes d’un musher (celui qui dicte les objectifs).

Dans les petites équipes de deux, trois ou quatre individus, il est crucial de définir ceux qui joueront le rôle de leader et de chef de meute. Ça évite à coup sûr des conflits si personne n’essaye de s’arroger tous les pouvoirs ou ceux qu’ils ne peuvent adéquatement les assumer.

Analysez les projets qui auraient dû réussir et qui échouent. Vérifiez la composition de leurs équipes et bien souvent vous tomberez sur la cause intrinsèque. Une équipe ayant trop ou trop peu de vrais chefs (leaders et chefs de meutes), une équipe trop peu polyvalente, une équipe grevée de conflits irrésolus et permanents, une équipe qui n’apprécie pas suffisamment le travail collectif composé de différents types d’efforts survenus à des moments distincts et effectués par divers individus.

Lors de la composition d’une équipe, énumérez les qualités primaire et secondaire de chaque individu afin de leur donner leur rôle principal, mais aussi un rôle auxiliaire. Leader, chef de meute, wheel, swing ou team, lorsqu’on maitrise l’art de bien comprendre ces rôles, on accroit fortement les chances de succès d’une équipe.

Soyez ce genre de musher qui sait estimer les distinctions individuelles afin de mener vos projets à la réussite qui ne saurait survenir en composant des équipes à votre unique image. Il suffit de bien se faire comprendre des leaders et le collectif suivra naturellement. Dans le cas contraire, laissez quelqu’un d’autre y veiller, car sachez-le, un musher ne s’arroge jamais le rôle de chef de meute puisque celui-ci doit faire partie intégrante des membres de l’équipe de travail.

Un dirigeant (musher) qui s’inscrit en tant que leader ou chef de meute commet deux erreurs. Conformément à ses pouvoirs intrinsèques, aux yeux des autres, il ne sera jamais un équipier égalitaire et s’il le devient, il ne pourra plus correctement effectuer son travail de dirigeant.

Pour ceux qui ont tout lu cet article, si aujourd’hui vous n’aviez qu’un seul rôle d’équipier à jouer à la perfection (humainement parlant), lequel vous conviendrait vraiment ? Musher, leader, chef de meute, wheel, swing ou team ?

Mon inutilité

Un jour viendra où vous aurez atteint l’âge de vous demander à quoi aura servi votre vie. J’élimine immédiatement de l’équation le fait que vous avez procréé ou que vous projetez de le faire, car on ne parle plus de votre propre vie. La vôtre, en quoi fut-elle intéressante aux yeux des autres? Quel type de bilan vous dresse-t-on? Mis à part quelques broutilles sans grand intérêt, quelle est votre contribution au Grand projet humain?

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Probablement comme nous tous, vous n’avez rien apporté de réellement important. Oui, certainement, vous avez aidé un tas de gens qui, eux-mêmes, n’ont rien apporté dans la grande équation de l’existence humaine. Vos proches, vos voisins, vos amis ou collègues ont profité de votre sollicitude, votre disponibilité, votre écoute, votre humanité. Et puis après? Lorsque des coquerelles s’entraident, elles ne restent que des coquerelles qui réalisent ensemble des trucs de coquerelles. Ne vous offusquez pas de mes images, je ne nous compare pas à ces bestioles, du moins pas au premier degré, c’est déjà ça de gagné!

Virtual_Interactive_Kinetic_IntelligenceJ’étais voué à faire de grandes choses, à laisser ma marque. J’avais le talent, l’attitude, l’énergie, la santé, il me restait à prendre les bonnes décisions. Puis la vie m’a placé devant des situations qui m’ont obligé à choisir, et mes décisions m’ont amené ailleurs.Je ne regrette rien, je constate en revanche que ma vie a bénéficié à peu de gens. J’ai sacrifié la grosse affaire pour me consacrer à une seule personne.

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Pourtant, avec le recul et l’expérience, si je me retrouvais dans la même situation, je referais le même choix. Personnellement, je n’ai pas perdu au change, mais la société tout entière aurait pu profiter un peu plus de moi si mes efforts s’étaient focalisés ailleurs et autrement.

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Force est de constater que je fus plutôt inutile. Je l’admets, je le conçois, je l’accepte. Bien sûr, ma vie ne se terminera pas demain matin et je possède encore quelques années devant moi pour réaliser de belles choses, mais pas de grandes choses.

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Si ma vision de la situation est limpide, elle ne me rend pas plus malheureux pour autant, c’est le grand paradoxe de ma vie. Voué à devenir important, choisir l’inverse et en être finalement heureux. Pourquoi? Parce que le succès ne se compte pas en nombre. Parce que le bonheur n’est pas un cruchon qu’on remplit. Parce que la réussite est parfois uniquement dans sa tête et si on pense sincèrement qu’on a réussi, ce sentiment suffit amplement à créer une réalité.

Je dors peu, mais je ne fais jamais de cauchemars. Je dors du sommeil du juste. Rien ne me pèse sur la conscience. Tout compte fait, quel beau cadeau je me suis fait! n’est-ce pas?

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L’humanité est une grosse pyramide où la base se tape tout le fardeau de ceux qui se sont élevés en marchant sur les têtes et qui trônent actuellement au sommet, un sommet si peu partagé. Oui, c’est injuste, mais à voir la laideur de ces gens et les horreurs qu’ils ont accepté de faire pour se retrouver là, je bénis l’Univers de m’avoir apporté la possibilité de choisir une autre voie.

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Si vous êtes comme moi, soyez heureux. Au bout du compte, votre vie a été importante si elle n’a pas nui aux autres. Tous les jours, vous supportez votre propre fardeau ainsi que celui des autres qui ont préféré, eux, s’en délester. S’ils croient atteindre les honneurs, en revanche, vousavez mieux, vous avez l’Honneur. N’oubliez jamais que l’importance d’une majusculeprévaudra toujours sur celle du pluriel.

Grand corbeau

Et mon blogue, un de ces jours, servira-t-il peut-être à des gens! Qui sait ce qu’on laisse en héritage?