Des univers parallèles semblables au nôtre

Fringe, Flash, deux séries télévisées mettant en scène des univers parallèles à la fois semblables et légèrement différents. Cet intéressant concept cinématographique permet plein de rebondissements, mais est-il pour autant plausible ?

Certains scientifiques croient en ce concept en affirmant qu’il existerait 10500 univers, donc une quantité non négligeable très semblables au nôtre, avec des copies presque identiques de moi. Un moi, peut-être, avec un peu plus de cheveux, un peu plus d’argent, un peu plus de… bide ? Ben là ! Ayant presque les mêmes amis, presque la même famille et presque la même vie.

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Personnellement, si vous me donnez de bonnes raisons d’y croire je suis prêt à admettre l’existence d’autres univers en quantité « astronomique ». Mais même à l’aide de très bonnes substances illicites, je ne franchirais pas la ligne consistant à croire en des copies multiples de moi-même, vivant une existence presque semblable.

Ces moi 2.0, 153.0, 64 950 937,0, etc., ne peuvent pas exister même en comptant sur 10500 univers. Voici pourquoi.

Tout d’abord, tous ces univers devraient être issus d’une matrice unique, homogène, sans imagination, sans aucune imperfection non plus, sans distinctions, sans élément perturbateur externe ou interne, au même instant, avec la même quantité de matière et d’énergie, avec les mêmes lois de la physique et les mêmes valeurs des constantes fondamentales. C’est assez difficile à croire. Changez un iota à tout cela et l’univers se comportera différemment du nôtre, causant l’impossibilité de lui ressembler, même juste un tout petit peu.

Flash-Doublon

Je serai toutefois bon joueur et malgré cette très forte improbabilité, je passe par-dessus. Admettons qu’il existe bien 10500 jumeaux de notre propre Univers. Quelle est la suite de mon raisonnement pour rejeter l’existence de ces multiples et pâles copies de moi-même ? La réponse tient en un mot. Je vous le donne d’ici peu.

Pour en arriver aux univers semblables, j’ai dû postuler qu’ils sont tous régis par les mêmes lois. Il n’est donc plus question de virer les talons pour s’en tirer avec les conséquences de ce choix qui a favorisé jusqu’à présent les « pro-multivers quasi identiques », car sans ce choix, leur théorie ne tient plus.

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Ce postulat est, malheureusement pour les partisans de cette théorie, un sabre laser à deux rayons. Ouais, cette arme n’existait pas au moment d’inventer l’expression avec le couteau à deux tranchants du même côté et toujours muni d’une poignée sécuritaire. Il suffit de garder sa main sur la poignée et le danger de la double lame reste pour l’ennemi seul. Tandis que le double laser représente bien mieux le danger d’un choix bien défini. J’ai remplacé le fameux couteau par l’arme de certains Jedi parce que le laser double a ses avantages, mais aussi un très gros inconvénient. Il s’avère impossible de frapper droit au cœur par une attaque frontale. Évidemment, du coup, le second rayon vous tranche les parties vitales. Pas étonnant que Dark Maul ait perdu son combat avec un tel désavantage ! Mais je m’éloigne du sujet principal, j’y retourne.

Puisque les univers sont régis par les mêmes lois et qu’ici, la physique quantique mène notre monde, elle sévit également partout ailleurs. Ceux qui connaissent les aboutissants de la physique quantique ont déjà compris les conséquences. Pour les autres, je m’explique.

La physique quantique stipule que notre réalité n’est pas conçue de particules solides pouvant être précisément situées dans l’espace et le temps. Le hasard est au cœur de son fonctionnement. Par exemple, il est impossible de connaitre la position exacte d’un électron et encore moins de prévoir là où il se situera un peu plus tard. Cette impossibilité n’est pas due à une difficulté non encore résolue, elle est entièrement systémique. Il n’y a aucun moyen de le savoir parce qu’il n’existe aucun moyen de le savoir parce que le monde ne fonctionne pas ainsi. Voyez un électron, non pas comme une bille, mais comme une vapeur de… probabilités. 

Ainsi, les différents univers ne peuvent pas rester presque identiques au-delà de l’instant zéro à cause du hasard intrinsèque régissant ses plus intimes constituants. Ils vont tous diverger et vivront leur propre histoire même s’ils proviennent d’une matrice les ayant créés identiques.

Depuis le début de notre Univers, soit 13,8 milliards d’années, tous les atomes qui en font partie ont évolué au hasard. Et même si certaines lois globales engendrent une direction à l’évolution, le hasard empêche toute similitude. Ainsi, depuis l’instant zéro, les différents univers s’éloignent les uns des autres. 

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Pour ceux qui ont entendu parler de l’intrication quantique, celle-ci n’est d’aucun secours dans ce principe. L’intrication ne s’applique pas aux positions-impulsions des particules. Ainsi, l’interaction chimique des électrons est bien plus une affaire d’environnement. Le spin permet ou interdit l’interaction, mais ne dicte pas avec quel autre élément précis s’effectuera un couplage. 

Après 1060 parcelles de temps où le hasard existe en chacune d’entre elles, il est plus que raisonnable de considérer comme impossible l’existence de deux univers contenant un autre Corbot. Dieu, merci ! Pour vous, comme pour moi.

Qui gagne perd

Oui, vous ne m’apprenez rien, j’ai inversé le dicton, mais pas sans raisons qu’une partie d’entre vous n’aimera probablement pas. Mais ne suis-je pas LeCorbot?

Dans sa forme originale, ces trois petits mots veulent signaler que nous devrions conserver un esprit positif face à l’adversité ou dans la défaite. Voir le bon côté d’une situation, tirer des leçons d’une expérience pour mieux rebondir. Malgré son côté «youpélaïe», je souscris à cet adage pourvu qu’il ne reste pas une coquille vide, qu’il ne serve pas à camoufler la réalité, qu’il ne serve pas de machine à amnésie.

En le renversant, je veux attirer l’attention sur un mécanisme souvent absent de nos analyses et surtout des discours et promesses faites par tous les acteurs dans nos sociétés. Que cache l’usage des mots «gagner», «progrès», «prospérité»? Quel est l’envers de la médaille?

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Le jeu naturel des promoteurs d’un projet consiste à passer ses conséquences négatives sous silence. Mais nous qui entendons ce qu’ils nous disent, nous devrions instinctivement nous répéter le titre de cet article afin de découvrir les aspects moins reluisants et camouflés d’un projet ou d’une idée. Qui gagne perd.

Tout comme le principe de la conservation de l’énergie, on ne progresse pas sans délaisser quelque chose d’équivalent. Reste à savoir quoi. Plus l’information contradictoire reste secrète, inconnue, plus le doute sur les vertus dudit projet devrait grimper en flèche.

Il est triste de constater que nous aimons nous faire emplir de mensonges éhontés, ayant tous été bercés au son des histoires aux fins heureuses. Nous oublions volontairement le principe fondamental que l’univers ne fonctionne jamais que dans un seul sens. Chaque hausse de quelque chose est obligatoirement accompagnée d’une baisse d’autre chose, sinon son équilibre global serait rompu.

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Pour leurs promoteurs, éluder les aspects les moins reluisants d’un projet peut se comprendre. Mais notre naïveté face à ces omissions, elle, demeure indéfendable. Nous avons le devoir de débusquer les conséquences enterrées du côté obscur.

Évidemment, vous comme moi sommes incapables de devenir ces enquêteurs à moins de s’y consacrer entièrement. Il existe, ou du moins il existait encore récemment, des journalistes, des organes d’information dédiés à cette importante et essentielle tâche de regarder de l’autre côté du médaillon, d’y découvrir la vérité cachée et de déchiffrer son contenu.

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Malheureusement, toutes les fois que certaines personnes relayent intégralement leurs nouvelles, elles les privent des moyens nécessaires pour qu’ils puissent effectuer leur travail correctement. En voulant démocratiser l’information, au contraire, elles affaiblissent le seul système vraiment en mesure de contrebalancer le poids de ceux qui cachent la partie abjecte des informations. Qui gagne perd.

Lire une douzaine de fois le même texte ne me rendra pas mieux informé puisque de façon générale, ces copies n’ont pas été commentées, bonifiées, critiquées. Pas plus qu’elles n’ont été assemblées, comparées, analysées, synthétisées avec d’autres articles sur le même sujet. Elles ont tout bonnement été récupérées à des fins personnelles au nom d’un accroissement inexistant de la démocratisation et même à son détriment certain. Les vertus démocratiques des copistes des âges sombres existaient avant Gütenberg et avant internet, plus maintenant. Qui gagne perd.

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Toutes nos actions, même en apparence les plus positives, possèdent une contrepartie obscure. Aurons-nous le courage de chercher à connaitre à quoi et à qui nous nuisons? Qui gagne perd.