Prof 101

Le sujet de cet article m’a été inspiré par Mimika [lespetitesastucesdemimika.com]

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Je m’émerveille toujours lorsque je vois une personne comprendre une notion qui semblait nébuleuse, trop compliquée, incompréhensible, insaisissable. Puis soudain, grâce à une explication, une comparaison, une analogie ou une image, la lumière de la compréhension surgit en éblouissant son visage, la rendant plus lumineuse que le soleil. 

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Parfois, la magie opère dans le sens contraire. Une personne a toujours cru et considéré qu’un truc fonctionnait de telle ou telle façon et, tout à coup, sortant d’un chapeau, la vraie explication vient la frapper en plein front. Ce qui lui avait semblé simple et évident lui montre tout à coup ses vraies couleurs. Instantanément, des liens se tissent avec d’autres éléments et certaines pièces manquantes d’un grand puzzle viennent tout à coup d’apparaitre comme par enchantement et prendre place sans effort dans la grande trame des connaissances qui, quelques fois, avait été tissée de travers.

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Un professeur a l’immense privilège d’être assis aux premières loges pour voir ces transformations survenir. Les gynécologues et les sages-femmes aident les mères à accoucher de leurs bébés. Un prof aide les gens à enraciner les connaissances dans le meilleur terreau possible et aussi à les faire accoucher de leurs meilleures idées. Elles sont toutes deux des naissances, des con-naissances fraichement mises au monde.

Frapper sur la tête d’un clou n’incruste pas les connaissances, les répétitions oiseuses ne font qu’affaiblir le clou qui finira par plier. Les liens tissés entre les différents éléments de connaissance s’avèrent certainement plus efficaces que les scies répétées ad nauseam. Diversifier les points de vue est certainement l’un des exercices les plus complexes qu’un prof est appelé à exécuter. S’il possède sa matière à fond, il sera en mesure d’alterner les angles de vues, de varier les perspectives, sans jamais perdre le fil, ni le nord de la matière à enseigner.

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Un exercice encore plus périlleux pour le prof que des exercices de changements de perspectives, ce sont les analogies. La Nature est bien faite et parfois, les règles gagnantes dans un domaine de connaissances peuvent être transposées dans un autre domaine. Toutefois, les analogies bancales pleuvent bien trop souvent. Et plutôt que d’aider l’étudiant, elles risquent de l’embrouiller définitivement. Si un étudiant éprouve des difficultés à comprendre un principe quelconque, ce n’est certainement pas en l’enlisant dans de mauvaises comparaisons qu’il en sortira meilleur.

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Un prof qui ne possède pas sa matière sera souvent incapable de dévier de son cursus et frappera la tête des clous sans arrêt, espérant que sa trente-neuvième tentative sera la bonne. S’il est animé de bonnes intentions, il cherchera une analogie. Toutefois, sans compréhension approfondie de sa propre matière, chercher une explication dans un autre domaine encore moins maitrisé est voué à n’engendrer que des absurdités.

Et vous, étudiant, lorsque vous subissez ces mauvais enseignements, vous vous traitez de cancre pour ne pas comprendre la matière enseignée, ni comprendre l’analogie, ni comprendre le lien (souvent inexistant) reliant l’une à l’autre.

Un professeur compétent a respecté trois règles primordiales de l’enseignement.

1. Il possède la matière qu’il enseigne dans le domaine d’études en question.
2. Il possède la matière qu’il n’enseigne pas dans le domaine d’études en question
3. Il possède la matière qu’il n’enseigne pas dans d’autres domaines d’études.

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Un prof aux connaissances trop étroites cognera sur la tête des clous et il se verra incapable de forger des analogies pertinentes. Il ne pourra pas mettre les connaissances en perspective, les attacher les unes aux autres, en extrapoler les effets sur les prochains niveaux de connaissances. Il se bornera à jouer le rôle de perroquet.

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L’enseignement se rapproche d’être un art, car il semble si facile lorsqu’il est exécuté avec maitrise et il semble si laborieux lorsqu’un néophyte s’y risque.

Mais attention, un bon prof n’est pas qu’une encyclopédie. Si l’étendue et la variété de ses connaissances sont essentielles, plusieurs autres facteurs influenceront le succès ou l’échec de leurs transmissions.

J’en parlerai dans un prochain article.

La taupe et l’aiglon

Les fameuses séquences dans notre ADN que les scientifiques nomment des séquences poubelles. Eh bien là, ils commencent à dire que ça sert probablement à quelque chose.

J’ai de la difficulté avec ces scientifiques faisant grand étalage de leur ânerie en qualifiant certains éléments de leur science d’ « inutile », de « poubelle », de « sans importance », « en trop », etc. Vous voyez le genre. Ils font partie de la même cohorte de crapauds que ceux qui ont inventé la bêtise qu’on n’utilise que 10 % de notre cerveau.

Évidemment, ils devraient dire « 10 % du cerveau est utilisé à ceci ou cela, le reste, j’en sais encore rien » et « j’ignore à quoi servent 90 % de nos séquences d’ADN » plutôt que de les considérer comme des résidus inutiles.

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On dirait que l’humain ne parvient pas à se corriger de sa suffisance à se croire omniscient dès qu’il effleure la moindre surface d’une discipline naissante. Mais surtout, j’en veux aux scientifiques qui font des déclarations publiques en ce sens, créant du même coup de fausses vérités reprises par des générations de gens après eux comme étant paroles d’Évangile.

L’humilité aide à progresser tout en se rendant sympathique. Alors, y a-t-il quelqu’un dans l’audience qui peut y faire quelque chose une bonne fois pour toutes ? Ou faudra-t-il que l’humain garde cette tare génétique pour le reste de sa minable existence ? Cette tare doit certainement se retrouver dans un segment qu’ils appellent du junk.

Parfois, non souvent, j’en viens à me considérer comme un extraterrestre. Je ne suis pas généticien et pourtant j’aurais pu choisir le bon constat entre « j’ignore à quoi servent ceci et cela » et « ça ne sert absolument à rien ».

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Je vous en prie, ramenez-moi sur ma planète d’origine ! Je n’en peux plus de vivre ici parmi ces pédants croyant détenir la vérité alors qu’ils n’ont toujours rien compris à ce qui est important et fondamental, même après 20 ans et plus à s’échiner à leur faire comprendre le bon sens.

Mais j’oubliais, c’est vrai, ceux qui enseignent à ces abrutis viennent du même moule. Comme quoi une taupe n’accouche pas d’un aiglon.

P.S. Désolé pour tous les autres scientifiques faisant bien leur travail, la majorité en fait, qui évitent de passer à l’histoire pour avoir transmis des bêtises, cette critique ne vous concerne évidemment pas. Sauf si vous en connaissez dans votre entourage, donnez-leur un petit coup de pied dans une partie de leur anatomie où ça ne fait pas vraiment mal, mais qui leur montrerait l’organe qu’ils utilisent pour penser ainsi. Ça pourrait débloquer l’autre siège de la pensée logique qu’ils ont délaissé.

Photos: nextinpact.com ; lpo.frimagedelilou.e-monsite.com

 

Écriture cursive

Écrivez-vous encore cursivement ?

Oui, vous savez, l’écriture avant les traitements de texte ? Ça ne vous dit rien ? L’écriture avec un stylo ou un crayon ou mieux encore, avec une plume ? Non, pas une vraie plume avec ses barbes et ses barbules. Une plume fontaine, oui, une plume qui coule comme une fontaine. Mais qui cesse de couler quand on la relève. Tiens, ça me donne une idée pour ma copine et ses… enfin, je m’égare.

L’écriture cursive, les lettres attachées. Attachées, pas emprisonnées, pas prises en otage non plus. Il faut donc tout vous expliquer. Regardez l’image en tête, c’est de l’écriture cursive. Euh, imitée par un ordinateur, c’est vrai.

Je me suis rendu compte que je perds, ou j’ai déjà perdu, la capacité d’écrire cursivement. Les lettres ne s’écrivent pas suffisamment vite par rapport à ma vitesse au clavier. Donc j’écris une lettre sur deux ou elles finissent par toutes se ressembler. Un L, un T sans barre, un I, c’est l’enfer par la suite d’essayer de me relire. J’abandonne et je me concentre pour recomposer le texte à l’ordi, c’est plus rapide.

J’ai entendu dire que bientôt, l’écriture cursive ne sera plus enseignée. Je n’ai rien contre. Elle deviendra un sujet universitaire classé dans la section des écritures codées. Ce n’est plus bien grave. Les Égyptiens ont bien perdu la connaissance de leurs hiéroglyphes durant des millénaires et on a bien réussi à retrouver leur sens en lisant la pierre de Rosette. Des universitaires ont fait le boulot de déchiffrage et aujourd’hui ces dessins antédiluviens n’ont plus de secrets.

Êtes-vous nostalgique de l’écriture cursive ? Pas moi, parce que depuis longtemps, je n’écris plus en lettres attachées. J’écrivais les lettres de mon écriture cursive en les détachant les unes des autres. Je trouvais ma méthode plus rapide que de dessiner les queues entre les lettres.

Alors, gardez bien vos polices de caractères qui imitent l’écriture cursive, vos descendants deviendront peut-être le Champollion de leur temps.