Ceinture d’Orion

La constellation d’Orion forme un quadrangle bien connu des habitants de l’hémisphère nord. Elle est facilement repérable grâce à ses étoiles plus brillantes que la moyenne. Parmi celles-ci, Betelgeuse et Rigel se démarquent, la première pour être une digne représentante des supergéantes rouges en fin de vie et la seconde comme étant l’archétype de la supergéante bleue qui finira en supernova et fort probablement en trou noir. Dans l’Égypte ancienne, ce dessin d’étoiles représentait le dieu Osiris, la plus importante figure du panthéon égyptien.

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Cependant, je veux m’attarder aux trois étoiles centrales de ce polygone formant ce qu’on appelle la ceinture de ce chasseur céleste. Presque parfaitement alignées, ces trois supergéantes bleues se nomment Alnitak, Alnilam et Mintaka. Cet alignement n’est qu’illusion, car en regardant en trois dimensions, elles sont toutes situées dans des plans différents. Elles se situent donc à des distances différentes de nous.

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On associe souvent ces trois étoiles à des constructions mégalithiques formant au sol un une forme géométrique semblable. Les trois principales pyramides du plateau de Gizeh ainsi que celles de Teotihuacan semblent vouloir imiter ce quasi-alignement. Plusieurs se sont rués sans vergogne sur la hasardeuse hypothèse que cette fameuse ceinture serait le lieu d’origine des extraterrestres qui auraient participé à la construction de ces beautés de pierres. C’est peu probable, pour différentes raisons dont celle passablement importante que les étoiles les plus brillantes sont celles qui risquent le moins d’abriter la vie.

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De fait, ce ne sont que de gros bébés joufflus de seulement quelques millions d’années d’existence issus d’une même pouponnière d’étoiles, la grande nébuleuse d’Orion. La vie intelligente et technologique ne peut pas se développer si rapidement. D’autre part, les cataclysmiques bouffées de particules éjectées de ces monstres stellaires tuent certainement toute vie qui pourrait se trouver dans un rayon passablement grand autour d’elles.

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Alnitak se trouve à 843 années-lumière de la Terre. Elle n’est pas constituée d’une seule, mais bien de trois étoiles, dont deux tournent rapidement l’une autour de l’autre. La plus brillante possède 33 fois la masse de notre Soleil et finira certainement en trou noir dans un avenir céleste pas si lointain.

Alnilam se situe loin derrière les deux autres, mais elle semble ne posséder aucun compagnon. En revanche, elle pourrait bien abriter un grand nombre de planètes et de lunes. Son imposante masse de 136 fois celle de notre Soleil chauffe toutefois les surfaces planétaires et lunaires à des températures infernales.

La troisième étoile de la ceinture, Mintaka, s’auréole de mystères. On pense qu’elle est constituée d’au moins quatre étoiles bleues ou supergéantes bleues dont la plus massive ferait 22,5 fois la masse du Soleil. Une cinquième étoile moins massive et moins chaude ferait partie de ce système.ufovni2012-sirius-orion

Sans pouvoir l’affirmer, il est très peu probable que la vie soit apparue et ait prospéré dans cette région précise du ciel. Attribuer les dispositions des pyramides à l’origine des extraterrestres qui seraient responsables de leur construction me semble une spéculation aux probabilités frôlant la nullité.

Oui, ces étoiles nous apparaissent exceptionnelles vu de la Terre, mais pour évoluer la vie n’en demande pas tant. Bien au contraire, elle préfère la quiétude, les étoiles beaucoup plus petites et relativement froides, les banlieues retirées, et surtout du temps, énormément de temps. Ces conditions particulières ne se retrouvent pas dans la ceinture d’Orion.

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En prenant pour acquis, ce qui est loin d’être prouvé, que les pyramides imitent le schéma des étoiles de la ceinture d’Orion, il faut chercher la raison véritable ailleurs que dans le lieu d’origine des extraterrestres bâtisseurs.

Que les anciens peuples aient simplement associé les étoiles de cette constellation à un de leurs dieux est, à mon avis, bien suffisant. Chez les Égyptiens, le culte d’Osiris est si ancien qu’il pourrait remonter à la première dynastie pharaonique. Qu’on ait voulu lui donner une des meilleures places dans le ciel me semble très logique sans devoir chercher d’autres raisons.

Que les grands bâtisseurs aient ensuite imité sur Terre la position des étoiles de cette constellation est de faire honneur à leur dieu le plus important. Toutes nos églises, cathédrales, oratoires, basiliques, etc. témoignent du même engouement religieux.

 

Des promesses !

Lu dans un blogue: «Dieu est fidèle à ses promesses». Ouf! Quelle affirmation lourde de conséquences! En théorie, puisque l’Univers entier est la création de Dieu, la fidélité à ses promesses signifie la façon dont le monde fonctionne dans ce qu’il a de plus élégant, mais aussi dans ce qu’il a de plus hideux et cruel.

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Cependant, cette citation ne provient pas d’un quelconque dieu, mais seulement d’un disciple un peu trop enthousiaste qui écrit et signe en son nom sans sa permission. Dieu entérinerait-il la paternité de la liste des prétendues promesses que certains humains lui attribuent?

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D’autre part, Dieu remplirait ses promesses de façon inégale. Certaines personnes obtiendraient ses préférences alors qu’il renierait ses promesses sans aucune vergogne envers d’autres de ses créatures, et ce indistinctement qu’ils soient croyants ou athées, pieux ou indifférents, vertueux ou bandits.

En supposant que je crois en un quelconque dieu, je serais prêt à lui attribuer la paternité d’une seule promesse, celle qu’on finira tous par crever. Au moins, voilà une vérité qu’il aurait pu nous promettre et à laquelle il tiendrait effectivement parole envers tous ses sujets, bêtes et humains, dévots et impies.

Niels Bohr répondait à Albert Einstein: «Cessez de dire à Dieu ce qu’il est censé faire» quand ce dernier affirmait que «Dieu ne joue pas aux dés».

Cette phrase devrait également concerner tous les disciples de quelconques religions ou sectes qui s’attribuent le droit d’écrire ce que Dieu est censé penser, faire et promettre. Ils pourraient se contenter de se rappeler les promesses qu’eux ont fait à leur Dieu. Ce serait déjà beaucoup.

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Certains ont peut-être besoin de croire en un Dieu récompensant ou vengeur pour décider de faire le bien plutôt que le mal autour d’eux. Pourtant, il suffit de remplir les cœurs de bonheurs autour de soi et la récompense absolue survient immédiatement. Nul besoin d’attendre une prétendue promesse à survenir dans l’au-delà pour atteindre l’extase.

L’infini et Dieu

*Avis important *

Cet article ne cherche aucunement à apporter une réponse à la question si Dieu existe ou pas. Chacun a droit à son opinion sur le sujet. Les convictions de chacun ne se discutent pas.

f6e27e5607bf2df7332a91b75945c0f7René Descartes, à l’instar de plusieurs autres philosophes, dit apporter la preuve de l’existence de Dieu dans l’infini.

Aujourd’hui, l’infiniment grand comme l’infiniment petit sont bousculés. Les choses qu’on croyait autrefois infinies ne le sont pas. On connait l’âge de notre Univers et ses dimensions finies. On connait aussi la plus petite parcelle de temps et de distance qui ne sont pas infiniment petits.

Ce sont des connaissances humaines, pas nécessairement la réalité, me direz-vous, et c’est vrai. En science, lorsqu’un infini se profile, c’est la preuve que notre théorie a atteint ses limites et qu’il faut la remplacer par une autre plus fine, plus précise. Lorsqu’on résout des équations et que la réponse est l’infini (∞), on doit se dire: «je ne possède pas la meilleure théorie». Parfois ça prend du temps avant d’avoir en main une théorie plus précise, mais jusqu’à présent, lorsqu’on est parvenu à éliminer les réponses donnant des infinis, la nouvelle théorie s’est toujours révélée meilleure que la précédente. 

Ainsi, en renversant l’affirmation de Descartes, si l’infini n’existe pas, Dieu n’existerait pas.

Il est toujours dangereux de baser des raisonnements sur des absolus, puisque ceux-ci sont rarissimes, voire probablement inexistants. On ne peut pas prouver ou infirmer l’existence de Dieu à partir de raisonnements basés sur des absolus comme l’infini.

Le meilleur exemple de raisonnement basé sur un absolu qui a d’étranges effets est le paradoxe du Dieu omnipotent.

ob_23b36f_paraomniSi Dieu est omnipotent, il pourrait créer une masse si importante que même lui ne pourrait la soulever. Mais s’il ne peut pas la soulever, il n’est pas omnipotent. Donc un Dieu omnipotent n’existe pas.

Pour résoudre ce paradoxe, les théologiens apportent la réflexion suivante: «Dieu le peut, mais ne le veut pas, il ne crée pas une masse qu’il ne pourrait pas soulever.»

Ouf! Dieu serait capable de créer une masse si grande qu’il ne pourrait pas la soulever, mais il choisit de ne pas le faire. Ce raisonnement ne résout pas du tout le paradoxe du Dieu omnipotent. Ça prouve, en revanche, que les théologiens pensent être en mesure de capturer les intentions de Dieu.

L’autre réfutation de ce paradoxe par les théologiens qui tiennent mordicus à l’existence du Dieu omnipotent, bien évidemment, est qu’une masse capable de faire plier l’échine à Dieu ne peut pas exister, comme un cercle carré. Mais un cercle carré n’existe pas et n’existera jamais, peu importe les dimensions de l’un et de l’autre. Ces deux objets sont et seront toujours contradictoires. Tandis que pour une masse, Dieu en a créé des petites, des grosses, mais pas de dimensions qu’il est incapable de soulever. L’objection des théologiens ne tient pas la route là non plus en postulant l’impossibilité d’une telle masse. Ils postulent l’inexistence d’un objet pour prouver l’inexistence du même objet.

Une fois encore, je le répète. Je ne cherche absolument pas à prouver quoi que ce soit par rapport à Dieu. J’apporte des éléments sur les aberrations de pensée des humains.

Ça me fait penser à Einstein lorsqu’il affirmait «Dieu ne joue pas aux dés.» Niels Bohr lui rétorqua: «Cessez de dire à Dieu ce qu’il est censé faire.»

En résumé, les infinis ne prouvent ni n’infirment l’existence d’un Dieu. Descartes avait tort lorsqu’il pensait y parvenir en choisissant cet angle. Si Dieu existe, il n’a peut-être rien créé d’infini, sauf notre bêtise, mais même là j’oserais croire qu’elle possède une limite.

Personnellement, je pense qu’il est vain de chercher sur terre la preuve de l’existence ou de l’inexistence de Dieu. Nous parlons de foi et celle-ci est personnelle à chacun de nous. Croire en un Dieu ne fait pas de nous une meilleure personne. Il existe bien trop de contre-exemples à cette assertion.