Un nom d’étoile avec une date de péremption

Les observateurs sur la Terre voient actuellement toutes les étoiles tourner autour de Polaris, plus communément connue sous le nom d’Étoile polaire. En prenant un cliché à grand temps d’exposition, cela devient parfaitement évident. Une seule étoile demeure au centre de toutes les autres et c’est Stella Maris, un autre de ses nombreux noms, l’étoile de la mer et des marins qui se guident grâce à elle pour ne pas perdre le nord.

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Même si l’effet n’est pas apparent, bon an mal an, l’axe nord-sud autour duquel le monde tourne quotidiennement se déplace lentement sur la voûte céleste. Tous les 72 ans, l’axe se déplace d’un petit degré le long du périmètre d’un cercle virtuel. Ainsi, en 25769 années, la Terre aura connu plusieurs étoiles différentes le long de son pôle Nord. Ce fut le cas dans le passé et ce scénario se répètera dans le futur.

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Le 24 mars 2100, l’étoile Polaire, Polaris, se trouvera au plus près de la projection de l’axe de rotation de la Terre. Après cette date, elle commencera à s’en éloigner. Dans 12950 ans, elle se trouvera au plus loin dans son cycle. Elle aura été remplacée par une étoile très brillante, on la nomme aujourd’hui Alpha Lyræ ou encore Vega, on la renommera alors «Polaris» avec justesse, au détriment d’Alpha Ursæ Minoris, notre Polaris actuelle.

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Voilà la raison du titre de cet article. Si l’humain vit encore suffisamment longtemps, je n’y compte pas, mais qui sait, les teignes pouvant s’avérer coriaces, changera-t-il le nom de son ancienne étoile polaire ou bien le gardera-t-il en l’honneur du bon vieux temps? Il pourrait aussi se dire que dans environ 13000 ans, son nom redeviendra pertinent, suffit de patienter.

La précession des équinoxes, c’est le terme utilisé pour définir ce mouvement de notre Terre, un mouvement semblable à l’axe de rotation d’une toupie qui oscille parce qu’elle n’est pas parfaitement balancée. Ce cycle a des effets certains sur le climat des deux hémisphères, mais il n’explique pas le cycle des grandes glaciations qui, elles, surviennent environ aux 100000 ans.

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Ouais, j’ai constaté moi aussi qu’avec quatre cycles de précession, on obtient justement un chiffre autour de 100000 ans. Toutefois, rien ne permet de comprendre pourquoi la Terre en aurait besoin de quatre précessions complètes pour obtenir un seul cycle glaciaire. Le mystère reste total encore aujourd’hui. Heureux, l’individu qui finira par lever définitivement le voile sur cette énigme.

Mais là, j’empiète sur le sujet d’un autre article.

Réchauffement ou refroidissement ?

Je ne veux surtout pas ouvrir ou alimenter un débat sur notre futur proche concernant la température moyenne à la surface de la Terre à savoir si elle croitra, baissera ou restera stable. Je me fie aux rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui a pour tâche de rassembler et de colliger toutes les études scientifiques concernant ce sujet effectuées à travers le monde.

Plusieurs ignorent toutefois que ce groupe est fortement influencé pour que leurs conclusions soient mitigées. En résumé, ce groupe revoit systématiquement à la baisse la tendance au réchauffement observée et analysée par la très grande majorité de scientifiques dans tous les domaines touchés par les changements climatiques afin de ne pas alarmer la population. En résumé, la hausse des températures sera très certainement pire que leurs pires pronostics publiés par le GIEC.

Cependant, il se pourrait bien que les climatosceptiques obtiennent un allié de taille dans cette bataille. Cet allié, c’est la prochaine période glaciaire prévue pour la Terre. De fait, des cycles de réchauffement et refroidissement se succèdent sur une base régulière. Ceci est causé par la précession des équinoxes, un changement d’orientation de l’axe de rotation de la Terre. Ce mouvement circulaire dure un peu moins de 26 000 ans, puis recommence. Ainsi, les continents situés dans l’hémisphère Nord reçoivent moins d’ensoleillement, engendrant la croissance de glaciers gigantesques. Plusieurs milliers d’années plus tard, l’axe de rotation entame la seconde partie de son cycle, les températures moyennes se réchauffent peu à peu, faisant fondre les calottes glacées.

Nous sommes actuellement à peu près au sommet de la courbe des températures moyennes, laissant présager que ces températures recommenceront à décroitre dans un avenir pas si lointain. Voilà pourquoi certains pensent que le fameux réchauffement climatique pourrait être freiné ou à tout le moins passablement atténué.

Toutefois, cet allié opère très lentement et risque d’arriver beaucoup trop tard puisque nous sommes probablement au seuil d’un emballement thermique. Un emballement est causé par un effet de rétroaction trop faible (capture insuffisante du CO2 et du méthane) par rapport au gain, c’est-à-dire à la quantité de ces mêmes gaz émis dans l’atmosphère terrestre par le dégazage du pergélisol, des arbres et des fonds océaniques. L’emballement se produit lorsqu’un point de rupture est atteint et que la libération des gaz stockés est suffisamment importante pour libérer encore plus de gaz stockés, malgré l’arrêt complet de l’apport anthropique (causé par l’humain).

Oui, il est fort probable que la prochaine période glaciaire n’ait pas lieu grâce aux rejets dans l’atmosphère de nos gaz à effet de serre. Dit ainsi, ce résultat semble positif. Ce qu’il faut y comprendre, toutefois, c’est qu’à cause de l’emballement thermique, nous ne vivrions pas dans un congélateur, mais dans un four crématoire.

Nous savons que l’humain a déjà survécu à plusieurs cycles de glaciation en migrant à des latitudes plus basses. Mais si un emballement thermique devait survenir, nous n’aurions nulle place sur terre où se cacher. Il nous resterait peut-être sous terre ou quelque part dans l’immensité de l’espace. Et nous ignorons totalement comment survivre longtemps dans ces deux milieux inhospitaliers.

En ce qui me concerne, je mise tout sur un réchauffement brutal et catastrophique. Il faut bien assumer la réputation d’oiseau de malheur rattaché à mon nom.