Le temps tire-bouchon

J’aimerais bien que le temps du tire-bouchon soit venu. J’accepterais bien un verre de vin, mais je n’ai pas omis de mettre un «» dans mon titre. Je vais donc vous entretenir d’un autre sujet que l’œnologie.

Il y a de cela une bonne dizaine d’années, j’écrivais à un physicien très connu pour lui faire part de ma vision du temps. Bon, je n’ai reçu aucune réponse de sa part, j’imagine qu’il est inondé de courriels de gens qui, comme moi, ont des idées farfelues et osent lui en faire part.

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Mon idée d’un temps plus complexe que la notion triviale actuelle m’est venue de deux sources. La première est mathématique. Je voyais le temps relatif d’Einstein comme une représentation graphique en 2 dimensions où l’axe horizontal représente le temps réel et l’axe vertical le temps imaginaire afin que la ces deux valeurs génèrent une addition dite complexe du temps x + iy qui est invariable en longueur, à la base de la notion invariable de la vitesse limite, mais variable dans sa valeur angulaire.

La seconde inspiration m’est venue d’un désir de réconcilier deux visions apparemment diamétralement opposées du temps. Le temps linéaire, ce temps que tout le monde ressent, hier précédant aujourd’hui qui lui-même précède demain. Et la seconde notion stipulant que le temps est un cercle, provenant de l’idée que tout finit par recommencer.

Le problème avec le temps en cercle est qu’il est nécessairement faux puisque le futur finirait par rejoindre le passé, une situation ne survenant jamais. Cependant, la notion que tout recommence n’est pas fausse si on considère que les conditions ne sont pas toutes identiques dans les différents cycles.

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Prenons par exemple la roue d’un véhicule. À chaque tour, elle revient exactement dans la même position, mais quelque chose a quand même changé, la route sous sa semelle n’est plus la même. On a bien un cycle où tout recommence, mais pas exactement dans les mêmes circonstances, dans les mêmes conditions.

Le temps n’est pas qu’une ligne droite, pas plus qu’il n’est un cercle. Mais si on utilise les deux notions simultanément, le temps ressemble à la tige d’un tire-bouchon. Il y a une progression linéaire, mais on retrouve aussi un cercle qui ne se ferme pas tout à fait sur lui-même.

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Un temps tire-bouchon possède donc plus qu’une dimension. En fait, il en possède trois. C’est une des raisons pour lesquelles le temps peut être relatif au sens einsteinien du terme. Un temps unidimensionnel est identique pour tous, ce que contredisent toutes les expériences lorsque les vitesses se rapprochent de celle de la lumière dans le vide. D’autre part, un temps seulement bidimensionnel n’aurait peut-être pas de flèche.

En m’inventant cette vision du temps, peu importe si on affirme que le temps soit cyclique ou linéaire, les deux sont vraies. J’ai réuni les deux camps. Parfois, quand je me sens en forme, je vais leur expliquer qu’un temps tire-bouchon ne contredit pas les notions simples d’un temps linéaire ou cyclique, il enrichit les deux visions qui sont dans les deux cas une réduction du nombre de dimensions d’un temps complexe possédant également une flèche, une direction où on ne peut ni mêler ni inverser le passé, le présent et le futur.

À mon avis, le temps tridimensionnel est une formidable source d’inspiration scientifique pouvant permettre d’expliquer plusieurs phénomènes dont le plus connu est sa relativité. Je sais que certains physiciens l’incorporent maintenant dans leur vision du monde. Allez voir sur YouTube cette vidéo de Gavin Wince si vous en avez le temps et le désir, car elle dure 3 h 30.

Il utilise une notion de temps tridimensionnel, même si je considère son explication plus difficile à saisir que mon fameux temps tire-bouchon. Tiens! Il est grandement temps de saisir mon fameux tire-bouchon. Vous connaissez la suite. Santé!

Un nom d’étoile avec une date de péremption

Les observateurs sur la Terre voient actuellement toutes les étoiles tourner autour de Polaris, plus communément connue sous le nom d’Étoile polaire. En prenant un cliché à grand temps d’exposition, cela devient parfaitement évident. Une seule étoile demeure au centre de toutes les autres et c’est Stella Maris, un autre de ses nombreux noms, l’étoile de la mer et des marins qui se guident grâce à elle pour ne pas perdre le nord.

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Même si l’effet n’est pas apparent, bon an mal an, l’axe nord-sud autour duquel le monde tourne quotidiennement se déplace lentement sur la voûte céleste. Tous les 72 ans, l’axe se déplace d’un petit degré le long du périmètre d’un cercle virtuel. Ainsi, en 25769 années, la Terre aura connu plusieurs étoiles différentes le long de son pôle Nord. Ce fut le cas dans le passé et ce scénario se répètera dans le futur.

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Le 24 mars 2100, l’étoile Polaire, Polaris, se trouvera au plus près de la projection de l’axe de rotation de la Terre. Après cette date, elle commencera à s’en éloigner. Dans 12950 ans, elle se trouvera au plus loin dans son cycle. Elle aura été remplacée par une étoile très brillante, on la nomme aujourd’hui Alpha Lyræ ou encore Vega, on la renommera alors «Polaris» avec justesse, au détriment d’Alpha Ursæ Minoris, notre Polaris actuelle.

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Voilà la raison du titre de cet article. Si l’humain vit encore suffisamment longtemps, je n’y compte pas, mais qui sait, les teignes pouvant s’avérer coriaces, changera-t-il le nom de son ancienne étoile polaire ou bien le gardera-t-il en l’honneur du bon vieux temps? Il pourrait aussi se dire que dans environ 13000 ans, son nom redeviendra pertinent, suffit de patienter.

La précession des équinoxes, c’est le terme utilisé pour définir ce mouvement de notre Terre, un mouvement semblable à l’axe de rotation d’une toupie qui oscille parce qu’elle n’est pas parfaitement balancée. Ce cycle a des effets certains sur le climat des deux hémisphères, mais il n’explique pas le cycle des grandes glaciations qui, elles, surviennent environ aux 100000 ans.

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Ouais, j’ai constaté moi aussi qu’avec quatre cycles de précession, on obtient justement un chiffre autour de 100000 ans. Toutefois, rien ne permet de comprendre pourquoi la Terre en aurait besoin de quatre précessions complètes pour obtenir un seul cycle glaciaire. Le mystère reste total encore aujourd’hui. Heureux, l’individu qui finira par lever définitivement le voile sur cette énigme.

Mais là, j’empiète sur le sujet d’un autre article.

La comète de Noé

Cet article compose la première partie d’un triptyque.

Les scientifiques sérieux, je parle de ceux qui se foutent de déplaire à leurs prédécesseurs trop séniles, bornés et têtus pour accepter des preuves allant à l’encontre de leur idéologie, s’entendent pour situer un événement climatologique planétaire aux environs de 13 000 ans dans le passé.

Un cataclysme aurait bouleversé de façon radicale le climat et les conditions régnant sur Terre à ce moment. Dans la foulée, un nombre incommensurable d’humains auraient péri, sans compter l’extinction subite de nombreuses espèces animales, mammouths, tigres à dents de sabre, ours à face plate, etc., la faune géante de l’époque s’est mystérieusement et radicalement éteinte.

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Les humains survivant à cet événement sans précédent ont voulu transmettre le récit de cette catastrophe exceptionnelle, mais son ampleur épouvantable dépassait l’entendement humain et sa cause véritable demeurait totalement inconnue. Pour comprendre ce qui survint voilà treize millénaires, reportons-nous à cette époque reculée.

La Terre traverse une période glaciaire, ce n’est pas sa première et ce ne sera pas sa dernière. Différentes causes astronomiques cycliques déclenchent ces épisodes où la Terre se refroidit de façon importante. Il ressort clairement des graphiques un cycle d’environ 100000 ans où la Terre passe du froid au chaud pour revenir au froid.

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Pour les fins de cet article, je n’aborderai pas les causes probables de ces périodes glaciaires, elles surviennent et voilà 12 900 ans, nous étions au cœur de l’une d’entre elles. Le niveau de l’océan se situait 120 mètres plus bas, car toute cette eau s’était accumulée sous forme de glaciers sur une grande partie de l’hémisphère nord de la planète. 2 à 3 kilomètres de glace recouvraient le Canada en entier, l’Europe jusqu’à Berlin et une bonne portion de l’Asie. Les plateaux continentaux aujourd’hui submergés se retrouvaient à l’air libre et peuplés d’on ignore combien d’humains et d’animaux.

Puis quelque chose de cataclysmique et subit est survenu. Une comète s’est écrasée sur la Terre. J’utilise le mot comète, mais le terme astéroïde pourrait aussi bien faire l’affaire, car on n’en est pas vraiment certain. Un corps céleste quelconque s’est abattu quelque part dans le Nord et a causé un ravage incommensurable.

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On aurait récemment découvert sous le glacier groenlandais Hiawatha situé à l’extrême nord-ouest de ces terres un astroblème datant de 12900 ans, prouvant hors de tout doute cette hypothèse. Une cicatrice de 31 km de diamètre et de 300 mètres de profondeur, caractéristique d’un impact avec un corps céleste, a été mise au jour par une équipe de chercheurs allemands de l’institut Alfred Wegener.

Tiens donc! Ce non vous dit-il quelque chose? N’est-ce pas ce météorologue qui a inventé l’hypothèse de la dérive des continents et qui a été la risée de la communauté des géologues durant plus de 50 ans alors qu’il avait tout bon? Hé oui! Curieux hasard!

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La forme caractéristique du terrain à cet endroit ne laisse aucun doute sur sa nature, surtout que voilà plusieurs décennies on a retrouvé une météorite non loin de là, probablement un fragment détaché de celle qui a causé la dépression ayant mesuré au minimum un kilomètre de diamètre.

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Dans cette région, la glace est très jeune et aussi très différente des autres glaces environnantes. De minuscules cailloux transportés par des cours d’eau sous-glaciaires montrent clairement des traces d’un important impact qui les ont fait fondre puis recristalliser.

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La datation du site porte encore à controverse, mais celle-ci devrait bientôt se raffiner. Selon certaines données, il n’aurait que 12900 ans, un moment charnière dans la saga humaine, car à ce moment précis, la Terre aurait vécu un subit refroidissement connu sous le nom de Dryas récent. Celui-ci proviendrait d’une importante et subite arrivée d’eau froide dans l’Atlantique-Nord qui aurait causé un dérèglement des courants marins et un gel encore plus prononcé des régions nordiques.

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Mais toute cette eau froide devait provenir d’un cataclysme et voilà comment une équipe internationale du musée d’histoire naturelle de Copenhague en a déduit l’hypothèse de la météorite tombée au Groenland et aujourd’hui confirmée par l’équipe allemande.

Et où est le lien avec Noé dans toute cette histoire? J’y arrive. Demain, vous saurez.

Docimologie

Ce mot ne vous dit probablement rien et c’est presque normal. Inventé par le psychologue français Henri Piéron en 1922, il fut utilisé plus régulièrement au Québec depuis 1945 et ailleurs dans la francophonie depuis seulement 1960. Piéron fut le père de la psychologie expérimentale.

Le terme docimologie provient du grec dokimê signifiant « épreuve  ».  Sa définition exacte en psychologie est la science et la pratique du contrôle des connaissances, en bref la psychométrie. En dehors du champ de la psychologie et plus généralement, je lui associe le sens d’examen, de test, d’évaluation.

En gestion, l’évaluation représente le maillon faible, le parent pauvre de cette discipline. Pourtant, le contrôle clôt le cycle de toute bonne gestion. Et sans évaluation, point de contrôle. Je considère cette discipline comme étant la plus négligée de toutes puisqu’il n’existe pratiquement aucune formation adéquate permettant d’apprendre, de bien comprendre et de maitriser l’art de l’évaluation.

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Concernant l’évaluation d’une quelconque nature que ce soit, les histoires d’horreur pullulent. En fait, on peut même considérer qu’aujourd’hui, l’évaluation n’est qu’un moyen sophistiqué de fabrication de preuves pour soutenir des objectifs à inclure dans le prochain cycle de gestion.

Voici un exemple patent en gestion. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi l’externalisation, l’élimination de services internes remplacés par de la sous-traitance, est devenue si populaire dans les grandes entreprises ? Les états financiers étant l’outil de base de l’évaluation des entreprises, les ratios représentent un moyen rapide de les analyser. Les compétences et les performances du grand patron sont donc évaluées à partir des résultats obtenus en rapport avec l’amélioration de certains ratios sur lesquels le Conseil d’administration et lui se sont entendus. L’un de ces critères populaires de performance dans les C.A. est le ratio profit/nombre d’employés. Utiliser moins d’employés pour générer des profits comparables laisse sous-entendre une amélioration des performances de l’entreprise.

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Je vois que vous commencez à comprendre. En externalisant des services, on diminue grandement le nombre d’employés et même si les dépenses globales augmentent, car l’externalisation coûte presque toujours plus cher, le ratio profit/employés s’améliore. Ainsi, même si les performances globales de l’entreprise sont moins bonnes, les administrateurs se font convaincre du contraire. La conséquence est qu’ils récompensent un directeur qui leur a fait perdre plus d’argent en lui attribuant de plus gros bonis.

Dans l’exemple précédent, les administrateurs ne sont pas censés être des 2 de pique et pourtant ils avalent très facilement cette grosse couleuvre. Vous pouvez donc imaginer pourquoi les entreprises sont dans l’ensemble mal gérées. L’évaluation ne fait pas son travail parce qu’on ignore comment faire de l’évaluation. Et si l’évaluation est négligée, la gestion globale en souffre. Peu importe le domaine, peu importe l’entreprise, peu importe le service, l’évaluation n’est qu’un moyen d’arriver à des fins cachées prédéfinies.

Il en va de même avec l’évaluation des employés. Les chefs de service ne possèdent aucune compétence pour procéder à l’évaluation des gens sous leur gouverne. Et même s’ils reçoivent l’appui technique du service des ressources humaines, ce sont leurs idées préconçues qui finiront par se refléter dans la grille d’évaluation et les résultats subséquents, et ce sans égard à une objectivité réelle, car il en existera une qui en aura l’apparence.

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Dans une ancienne vie, j’ai développé un système d’évaluation de personnel œuvrant dans des domaines techniques. Dès le début, j’ai constaté la pauvreté, pour ne pas dire la nullité des méthodes existantes. Je me suis également buté à de grandes difficultés qui m’ont fait comprendre la complexité et l’ampleur de la tâche. Je suis toutefois parvenu à mettre un système sur pied qui permettait d’évaluer de façon rationnelle et objective divers aspects liés au travail du personnel technique.

Lorsque je pose un diagnostic peu encourageant sur la qualité des évaluations, lorsque je procède à l’évaluation des méthodes d’évaluation existantes, force est de constater qu’elles n’obtiennent absolument pas la note de passage. Pire, elles échouent totalement.

Voilà une des principales raisons, sinon la plus importante, pourquoi nous sommes gérés de manière incompétente. Si l’ignorance du problème pouvait en partie justifier votre désintérêt de la question, maintenant que vous le savez, vous ne verrez plus jamais votre évaluation faite par un tiers, quel qu’il soit, du même œil puisque son incompétence vous les crèvera tous les deux.

De taches solaires et d’hystérésis

Ça fait bien une dizaine d’années, j’ai configuré mon fureteur Safari pour qu’à l’ouverture apparaisse la page d’accueil de SpaceWeather, une application donnant la météo spatiale. L’image que vous voyez du Soleil en tête d’article a été prise aujourd’hui.

La plupart des gens s’intéressent à la météo locale. Moi, c’est la météo des cieux qui me branche. On y trouve tout un tas d’informations, la plupart du temps toutes inutiles à nos activités de la journée. Qu’importe. Entre autres choses, je m’intéresse aux taches solaires.

Des taches sombres apparaissent régulièrement à la surface du Soleil. À ces spots plus froids convergent des lignes de champ magnétique. Le flux de ces taches n’est pas constant. Il en apparait plus ou moins selon un cycle d’environ 11 ans.

Nous avons terminé la partie active du cycle et sommes maintenant dans la phase où les taches se font de plus en plus rares. Depuis le début de l’année 2018, plus de la moitié des jours se sont passés sans apercevoir la moindre tache solaire.

On associe la quantité de taches solaires avec des fluctuations de la température sur notre sol. Les périodes de faible activité correspondent à des températures terrestres plus basses.

Entre 1650 et 1700, les taches solaires se sont révélées presque nulles. Le cycle de 11 ans s’était déréglé. On appelle cette période le «minimum de Maunder». Durant cette même période, la Terre a subi le «Petit âge glaciaire», des températures globales inférieures d’environ 0,1 °C dans l’hémisphère Nord.

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La relation entre les taches solaires et la valeur des températures terrestres semble correspondre. Normal, direz-vous, puisque après tous, c’est le Soleil qui nous chauffe. Cependant, nous avons connu un pire refroidissement entre les années 1790 et 1830 alors que la chute des températures fut plus spectaculaire, atteignant 0,4 °C dans l’hémisphère Nord. Pourtant, même si les taches solaires étaient peu nombreuses pour cette période, il y en avait plus que durant le Petit âge glaciaire.

L’activité de notre Soleil n’est donc pas la seule responsable des changements de climat. Les activités humaines influencent grandement les températures à la surface de la Terre. Il est même possible que nous retardions la prochaine ère glaciaire et même qu’elle n’ait pas lieu.

Sachant où je me trouve actuellement trônait un glacier de 2 kilomètres d’épaisseur, je me demande si le réchauffement climatique n’est pas une bonne chose. Toutefois, nous n’avons pas un thermostat entre les mains afin de réguler cette hausse. Le danger vient surtout de là.

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Lorsque nous aurons trop chaud, les températures continueront d’augmenter pendant une assez longue période de temps même si nous coupons drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. C’est ce qu’on appelle une hystérésis, un retard des effets par rapport aux causes. Le terme «rémanence» vous est peut-être plus familier.

À cause de cet effet de rémanence, d’hystérésis, on ignore totalement jusqu’à quel extrême grimperont les températures à la surface de la Terre. Nous espérerons peut-être qu’un nouvel âge glaciaire puisse alors commencer, qui sait?

Images : SpaceWeather ; Wikipédia

Temps cyclique et aveux

Oui, je l’avoue. Ce sujet me tombe sincèrement sur les rognons dès que ces mots sont prononcés, je parle du temps cyclique. Petite précision importante à faire avant de continuer plus avant. Lorsqu’on utilise les mots « cycle » ou « cyclique », on se réfère à une figure géométrique particulière, le cercle, à la limite l’ovale. Une courbe fermée sur elle-même.

Le temps, la vie n’est pas cyclique, puisque si on parcourait un cercle, on reviendrait constamment sur nos pas et on sait pertinemment que la vie, le temps se poursuit inexorablement. Deux cycles ne sont jamais identiques parce que le temps fuit toujours vers l’avant et qu’au deuxième cycle apparemment identique au premier, on est plus vieux, preuve que rien n’est parfaitement cyclique.

Le plus près  d’un temps cyclique c’est une progression en forme de tire-bouchon.  Si on regarde cet outil dans la direction axiale, on semble voir un cercle, mais si on le tourne le moindrement, immédiatement ses spires nous apparaissent. Le cercle n’est qu’une illusion due à une direction privilégiée et unique par laquelle on regarde cet objet, la direction axiale.

Même le cochon sait parfaitement que le temps n’est pas cyclique et nous le démontre avec sa queue en tire-bouchon. Alors, de grâce, si cet animal est capable de le savoir, n’allez pas vous abaisser en dessous de lui.

Pour terminer, dans mon titre, j’utilise le pluriel du mot aveu et je ne me suis confessé qu’une seule fois jusqu’à présent. Le second aveu vient naturellement. Si le temps est en forme de tire-bouchon, ça explique bien pourquoi j’aime tant le vin.

Photo : cadeau-maestro.com

Extinctions et cycles

Il y a environ 252 millions d’années survenait la pire extinction de masse de l’histoire de la Terre, l’extinction Permien-Trias (P-Tr). Non, ce n’est pas celle correspondant à la disparition des dinosaures survenue voilà 66 millions d’années. C’est une autre et elle fut pire encore.

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Si la cause de l’extinction Crétacé-Tertiaire (K-T), celle des dinosaures, est bien connue et généralement acceptée de la plupart des scientifiques, la bougie d’allumage de l’extinction du Permien-Trias (P-Tr) est beaucoup moins consensuelle. La chute d’une météorite est également évoquée pour expliquer pourquoi 95 % des espèces marines et 70 % des espèces terrestres ont disparu de la surface de la Terre puisque cette cause restera toujours la plus facile à démontrer.

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On dénombre six extinctions massives incluant celle sévissant actuellement qui est causée par les activités humaines. Mis à part cette dernière dont la cause est unique, on dénombre 25 extinctions importantes ou massives depuis les 540 derniers millions d’années.

Les effets occasionnés par une météorite géante tombant sur la Terre sont assez bien connus. Des simulations numériques nous montrent la puissance d’un tel événement et l’étendue planétaire des dégâts. Des tremblements de terre de force 11 et des tsunamis géants ravagent la planète. Ensuite, la flore s’embrase puis disparait lorsque les retombées incandescentes font le tour de la terre. Puis l’hiver permanent prend la relève lorsque des centaines de volcans éperonnés par les séismes crachent sans relâche leurs éjecta de poussière durant des décennies. Ils saturent l’atmosphère d’acide sulfurique qui change drastiquement le pH des cours d’eau et des océans, tuant pratiquement toute vie sur Terre.

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Cependant pour valider l’hypothèse d’une météorite, il faut retrouver le lieu d’où la catastrophe s’est produite. On doit donc chercher un astroblème pouvant être daté de cette époque et suffisamment grand pour correspondre à la taille d’une cicatrice laissée par un caillou céleste ayant causé cette hécatombe. Selon la nature du sol, un astroblème fait de 10 à 20 fois les dimensions de la météorite.

Le diamètre minimal de l’astéroïde tueur devrait au moins être l’équivalent de celui ayant fait disparaitre les dinosaures, c’est-à-dire 10 km. Cependant, puisque l’ampleur de l’extinction est bien plus importante, cette estimation est jugée minimale par plusieurs scientifiques. Certains parlent plutôt d’une météorite faisant 45 kilomètres de diamètre. Elle pourrait être tombée en Antarctique où une anomalie gravitationnelle de 600 km de diamètre a été décelée.

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Si l’hypothèse de la météorite s’avère probable et plutôt pratique pour expliquer l’extinction Permien-Trias, on ne peut exclure d’autres causes dont certaines peuvent être cycliques. Par exemple, une autre extinction de masse, la deuxième en importance, s’est produite voilà 485 millions d’années. C’est l’extinction de l’Ordovicien-Silurien (O-S). La différence est de 233 millions d’années avec la suivante, moins de 10 % par rapport à 252 millions d’années. Et fait troublant, notre Soleil se déplace dans la Galaxie. Il tourne autour de son noyau en 220 ou 250 millions d’années. Ce chiffre est difficile à préciser, mais il correspond au 233 millions à 252 millions d’années.

J’ai ensuite calculé la différence moyenne de temps entre deux extinctions en utilisant la liste des 25 plus importantes disparitions recensées jusqu’à maintenant. Un cataclysme planétaire survient en moyenne à tous les 26 millions d’années. Il semble donc qu’un cycle existe réellement pour expliquer la majorité des extinctions survenues sur Terre.

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Je me suis rappelé avoir appris que le Soleil oscille de haut en bas autour du plan galactique, passant en dessous puis revenant au-dessus selon un cycle d’environ 30 millions d’années. Toutefois, ce chiffre est entaché d’une marge d’erreur importante. En admettant que ce mouvement oscillatoire prenne 26 millions d’années plutôt que 30 millions, ce chiffre correspondrait très bien à la moyenne des extinctions importantes survenant sur Terre.

Ainsi, quelque chose se produirait lorsque la Terre passe à une certaine hauteur par rapport au plan galactique. Ce pourrait être une bouffée de rayons gamma, car l’atmosphère terrestre est fortement perturbée lorsqu’elle est attaquée par ces rayons énergétiques. La couche d’ozone disparait et sans elle, les rayons gamma attaquent tous les êtres vivants de la planète, causant des extinctions massives. Malheureusement, si les rayons gamma en sont la cause, il n’en reste plus aucune trace. Cette hypothèse ne pourra être validée que lors de la prochaine catastrophe !

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Voilà donc une autre menace à rajouter à notre calendrier des événements catastrophiques à survenir. Comme quoi il est dangereux de vivre dans notre Galaxie. Pourtant, elle semble bien plus sûre que d’autres univers-iles ayant un noyau très actif alors que le nôtre est en dormance.