Verra-t-on un trou noir… un jour ?

Les images dans cet article sont des vues d’artistes ou des images de synthèse

En 2018, j’ai écrit une série d’articles (1 ; 2 ; 3 ; 4) sur l’éventualité d’admirer pour la première fois l’image réelle d’un trou noir avant la fin de cette année-là. À l’évidence, ceux qui avaient pris ce pari, l’équipe de l’EHT (Event Horizon Telescope), ont péché par un trop grand optimisme.

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Plus de trois mois après leur seconde échéance, aucune nouvelle n’a encore filtré sur leur site web, la dernière mise à jour remontant au 8 août 2018. En octobre 2018, la revue universetoday.com abordait ce sujet et rappelait à leurs lecteurs que rien n’avait été annoncé par l’équipe de l’EHT après l’échéance d’avril 2017.

Je ne veux pas discuter de leurs difficultés techniques, des temps réduits sur les télescopes et de tous les problèmes qu’ils ont dû affronter et qui continuent de jalonner leurs travaux pour composer cette fameuse image. Personne ne met en doute les immenses défis qu’a à relever l’équipe de l’EHT pour traiter les données accumulées en 2017.

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Je veux juste parler de cette tendance de plus en plus répandue à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, à promettre sans sérieusement évaluer l’ampleur réelle du défi, à titiller l’intérêt des gens pour ensuite se rendre compte que ça ne pourra pas se faire dans les temps, à pérorer plutôt que penser.

Je ne suis pas contre l’enthousiasme, bien au contraire, mais je suis également très attaché au sérieux d’une démarche d’engagement. Promettre de réaliser quelque chose et s’en tenir ne semble plus représenter aucune importance, alors on promet sans compter puisque les conséquences de rater la cible semblent nulles.

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J’aurais pu choisir une autre victime que l’équipe de l’EHT, ce ne sont pas les exemples qui manquent. Je l’ai choisie parce que le sujet est éminemment important pour la cosmologie et sa théorie dominante, la relativité générale d’Einstein.

Euh, oui, bon! En cherchant bien, on peut trouver quelques sujets plus importants dans la vie, j’en conviens. Qu’importe, car tout ce qui a semblé trop éloigné du quotidien pour avoir la moindre importance dans nos vies a fini par l’envahir d’aplomb! Et la relativité générale n’y fait pas exception. Si vous l’ignoriez, à chaque utilisation d’une appli de positionnement par GPS, la relativité générale vient à la rescousse pour assurer la précision des calculs. Sans elle, les positions dériveraient de plusieurs mètres par jour.

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Ce serait donc une erreur de penser que la cosmologie n’a d’intérêt que pour ceux qui l’étudient. La cosmologie est près de nous et même en nous. Le destin de l’Univers dépend de tout ce qu’il contient, nous y compris.

Les trous noirs pavent la voie vers une compréhension inédite de notre Monde, car ils relient la physique relativiste et la physique quantique. Ce sont des objets très simples et pourtant prodigieux.

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Cette fameuse et toujours absente première image véritable du trou noir supermassif réfugié au cœur de notre Galaxie apporterait la preuve définitive que ce type d’aberration naturelle existe bel et bien, et pas seulement dans les livres de physique. En revanche, si l’image diffère de ce que nos simulations numériques nous montrent, nous pourrions mettre la main sur quelque chose d’extrêmement important, un indice d’une nouvelle physique.

Alors, de grâce, chère équipe de l’EHT, cesse de promettre la Lune ou le Trou noir et redouble plutôt d’ardeur au travail! Je déteste écrire des titres d’articles à la forme interrogative et ensuite devoir répondre «non». «Verra-t-on un trou noir en 2018?» C’était le titre de ma série d’articles concernant ton travail en cours… alors, cours!

Connaitre votre position vous coûte quelque chose

Nous utilisons deux façons technologiques de nous localiser à la surface de la planète. La première reste anonyme, la seconde est rendue possible grâce à notre identité inscrite dans les appareils connectés qui nous appartiennent.

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L’utilisation du système de géolocalisation GPS permet de se localiser sans révéler son identité, donc sans rien apprendre à qui que ce soit de l’endroit où l’on se trouve au moment précis de la consultation, car le système GPS diffuse des signaux que l’on capte sans rien émettre en retour. Malgré une hégémonie, ce système n’a pas le monopole absolu. Il existe trois autres systèmes et il est facile de se douter des raisons sous-jacentes. Ils se nomment Glonass (russe), Beidou/Compass (chinois) et Galileo (européen). Ce dernier reste encore à l’étape du déploiement de son armada de satellites qui devrait se terminer en 2020.

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Les quatre systèmes utilisent une série de satellites qui émettent des signaux et le capteur dans vos mains procède par triangulation pour calculer votre position. En fait, ça prend de 4 à 5 signaux de satellites simultanés pour obtenir une position précise. Voilà la raison pour laquelle l’altitude fonctionnelle des satellites s’avère particulièrement grande. Plus ils sont éloignés de la Terre, moins ça prend de satellites pour la couvrir en tous points, mais plus la précision diminue. On trouve donc une altitude optimale pour des résultats précis tout en utilisant un nombre de satellites raisonnable. Le système américain GPS utilise un minimum de 24 satellites orbitant à 20200 km au-dessus de nos têtes.

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Le deuxième moyen de se localiser exige de révéler sa position. Chez vous, votre adresse IP est liée à votre position avec votre consentement. Remarquez que vous connaissez déjà parfaitement votre position, votre consentement permet donc aux services consultés de vous localiser dans l’espace, mais également dans le temps. Ces opérateurs savent précisément que vous étiez chez vous situé à tel endroit tel jour et à telle heure précise.

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Votre téléphone intelligent utilise les signaux GPS pour connaitre votre position, mais ils ne sont pas toujours facilement captés partout. Ainsi, des systèmes alternatifs prennent le relais en toute transparence. Cependant, ceux-ci apprennent votre identité grâce à votre appareil mobile et vous n’êtes donc plus une personne anonyme lorsque vous vous déplacez en utilisant «Plans» ou «Google Maps».

Les ondes terrestres de signaux de radio/télévision ou des tours de transmission des ondes 2G, 3G, 4G utilisées par votre portable se rajoutent aux signaux satellitaires afin de vous trianguler, car le système de positionnement fonctionne en sens inverse du GPS. Le repérage se réalise grâce aux ondes émises par votre appareil.

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Triangulation à partir des tours de signaux de téléphones portables, localisation par connexion wifi, détection de puces RFID, etc., toutes ces options transmettent vos informations d’identité. Vous êtes ainsi suivi à la trace dans l’espace et dans le temps. C’est le prix à payer pour vous déplacer grâce à une assistance technologique autre que celle des ondes satellitaires.

Si vous saviez l’usage que font les opérateurs de vos données personnelles, vous préféreriez certainement vous abstenir d’utiliser ces systèmes.

Navigation et savoirs anciens

Dans la mer Méditerranée, à l’extrémité sud de la Sicile se trouve la toute petite ile des Courants. À marée basse, elle se transforme en presqu’ile. Un brise-lame partiellement détruit est encore bien visible. L’ile n’est située qu’à cent mètres de sa grande sœur, la Sicile.

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Il existe sur l’ile des Courants un phare autrefois tenu par un gardien qui y vivait avec sa famille. Aujourd’hui, ce poste est abandonné, tout comme l’ile qui n’accueille maintenant que des baigneurs et des surfeurs. Du fait de la faible profondeur de la mer dans les environs, l’eau en été surchauffe jusqu’à atteindre la température de l’eau d’un spa.

Son phare tombe en décrépitude comme pour la plupart des autres phares dans le monde. À l’ère du GPS, ces constructions autrefois essentielles sont devenues désuètes. Mais la désuétude est-elle une raison suffisante pour abandonner ces bâtiments qui ont tous eu un passé chargé et des heures glorieuses? Ou au contraire, devons-nous nous empresser de récupérer les terrains, détruire les constructions et rebâtir autre chose de plus contemporain, de plus utile?

Au Québec, nous avons 43 phares, principalement le long de la Voie maritime du Saint-Laurent, l’une des plus difficiles et dangereuses voies navigables au monde. Nous tentons de les maintenir en état – pas nécessairement opérationnels – par divers moyens, comme avec le tourisme et sa Route des phares.

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Pour la navigation maritime, les phares ont été aussi essentiels que les GPS de notre époque, mais ces temps semblent révolus. Pourtant je m’interroge. Jusqu’à quel point devons-nous être nostalgiques du passé? Reviendrons-nous un jour à la navigation traditionnelle? Si c’est le cas, il aura fallu qu’un bouleversement majeur vienne jeter aux orties notre civilisation technologique.

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Photo : micheljulien.com

Tous les savoirs antiques ont-ils encore un sens, mis à part la richesse d’une culture maritime? Je pense que la connaissance avait et aura toujours un sens. Bien sûr, autrefois la connaissance était un des biens les plus précieux. Ne devenait pas capitaine de vaisseau qui voulait, ou architecte, ou guérisseur. Les savoirs se payaient cher et prenaient une grande partie de sa vie pour être appris et maitrisés. Des guildes ou des maitres veillaient à nous enseigner ces savoirs en y greffant une partie ésotérique qui faisait partie intégrante de ces connaissances.

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Photo : Journalmetro.com

Est-il bien sage de confier l’avenir de la navigation à une seule source, en l’occurrence le GPS? Oui, il existe trois autres systèmes, le Glonass russe, le Beidou chinois et le Galileo européen, mais les quatre systèmes sont basés dans l’espace et susceptibles d’être endommagés par des rayons provenant d’éruptions solaires, d’une supernova proche, ou de rayons gamma émis pas des sources spatiales hyper puissantes. L’humain est lui aussi capable de perturber, endommager, voire détruire ces systèmes.

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D’autres systèmes d’aide à la navigation existent, comme le Loran, mais du fait de la position terrestre de leurs émetteurs, ils ne sont pas «globaux», c’est-à-dire qu’on ne peut pas connaitre notre position en tout temps et en tout lieu.

Après cela, il nous reste les cartes, les boussoles, les étoiles, les sextants, les lunettes, les compas et les horloges, si tant est que nous sachions les utiliser puisqu’ils font maintenant partie des savoirs anciens.

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Faites taire cette FitBit trop bavarde !

Une bombe dans le monde de l’espionnage.

Les montres FitBit permettent de dévoiler le lieu de sites noirs. Un site noir est un endroit officiellement inutilisé ou entièrement secret qu’un gouvernement utilise à des fins d’espionnage ou pour concocter quelque chose d’illégal ou d’ultra-secret.

Il est possible de faire apparaitre des cartes montrant des lieux d’utilisation des montres FitBit qui sont dotées d’un détecteur GPS. Ainsi, on peut voir des cartes où des trajets se dessinent à des endroits censés être totalement déserts. Le porteur de cette montre agit ainsi comme une taupe à son insu.

Cela a fait dire à un youtubeur que « les gouvernements goûtent enfin à leur propre médecine ». Je vous laisse le lien vers cette vidéo et vous encourage (même si vous ne voulez rien savoir des ovnis) à regarder certains reportages de ce jeune homme qui essaye de trier le grain de l’ivraie dans un monde où l’informatique devient peu à peu une source inépuisable de vraies mauvaises surprises, de canulars élaborés et de supercheries impossibles à discerner de la réalité.

Ce monde qu’on connait très peu et très mal et qui pourtant est celui dans lequel nous vivons aujourd’hui n’augure rien de très réjouissant pour la protection de nos droits et de notre personne.

Bienvenue dans le futur.

Programmer des voyages dans le temps, le problème de l’espace

Cet article est la suite du précédent dans lequel il a été établi que les voyages temporels sont en fait des voyages spatiotemporels. Ceux-ci obligent de programmer des coordonnées de temps ainsi que d’espace pour réussir un retour à un moment et dans un lieu précis. L’autre concept est la notion de valeur de référence. La machine à voyager dans le temps doit être alimentée avec des valeurs de référence pour éviter d’envoyer son voyageur à n’importe quel endroit.

Toutefois, le temps et l’espace se comportent différemment, car le temps ne possède qu’une seule dimension et elle coule naturellement du passé vers le futur, elle est dotée d’un mouvement propre, tandis que l’espace possède trois dimensions statiques dans lesquelles on peut se mouvoir à notre guise puisqu’il n’existe pas de devant, ni d’arrière, ni de gauche, ni de droite, ni de haut, ni de bas. C’est uniquement à partir de l’établissement de façon non contraignante d’un point d’origine commun aux trois axes ainsi que notre choix des axes de longueur, de hauteur et de profondeur que les six notions de direction acquièrent un sens pratique.

En ce qui concerne le temps, une référence temporelle commune aux deux dates n’est pas nécessaire. Elle pourrait valoir n’importe quelle valeur puisque dans les équations, elle s’annule avec elle-même. Ainsi, peu importe la référence de temps choisie, le moment du Big Bang, l’apparition de la première forme de vie sur Terre, la naissance de Gengis Khan ou la perte de ma première dent, la différence entre le moment de mon départ et ma valeur de référence temporelle, puis la différence entre le moment de l’arrivée et la même valeur de référence temporelle, si je soustrais les deux chiffres obtenus de ces soustractions, j’obtiens toujours le même nombre, quelle que soit la référence temporelle utilisée, pourvu qu’elle soit la même. Cette référence s’élimine toute seule dans les équations. En fait, pour être plus précis, c’est le temps présent qui sert de temps de référence pour déterminer hors de tout doute le moment exact du passé à atteindre.

Pour ce qui concerne des coordonnées spatiales, le problème se corse puisqu’on ne peut malheureusement pas compter sur l’annulation des coordonnées de référence et c’est là le nœud du problème parce qu’il n’existe aucun point spatial pouvant être considéré comme une référence immuable pour les deux moments, celui du départ et celui d’arrivée.

Un saut instantané d’un espace-temps à un autre semble ainsi impossible, sauf dans le cas où il serait possible de capter le signal GPS pour déterminer la position géographique exacte. Toutefois, il est nécessaire de donner au GPS un repère géodésique pour compenser la dérive des continents. Il existe aussi la précession des équinoxes, un mouvement rotatoire des pôles géographiques terrestres qui peut influencer la lecture d’une position précise. Si on rajoute la nutation, une oscillation de l’axe terrestre, on obtient tout un tas de mouvements aptes à dérégler la mesure du point spatial référentiel.

Évidemment, de cette façon, il est impossible de faire un saut dans le temps plus important que depuis la mise en service du signal GPS et ça ne résout pas entièrement le problème de la dérive des continents qui déplace la localisation d’un point en surface d’une valeur comprise entre un et dix centimètres par année.

Toute erreur de position, même de quelques centimètres, déplacera le voyageur par rapport aux objets de l’enceinte dans laquelle réside la machine spatiotemporelle. Se retrouver la tête prise dans le plancher de béton de l’étage supérieur ne représente pas une solution santé. Pas plus d’ailleurs si le chanceux se retrouve au beau milieu du Pacifique, ou dans le vide intersidéral, ou au cœur du Soleil !

Une référence spatiale solide à travers le temps constitue un sérieux handicap et un défi extraordinaire à relever pour réaliser, mais surtout réussir, des sauts spatiotemporels d’envergure à l’aide d’une machine programmable.

Photo : magazineprestige.com