De la poudre aux yeux

On le voit dans la lutte aux changements climatiques, la moitié de la planète refuse systématiquement d’y croire, donc de faire le moindre effort pour changer quoi que ce soit. Ils veulent protéger leur mode de vie, même si celui-ci finira par faire crever leur descendance. Mais pourquoi ?

Dans un article sur la peur, j’expliquais les différentes tactiques pour se débarrasser d’un ennemi et parmi ceux-là, l’immobilisme trône au sommet des moyens qu’une bête utilise pour déjouer un prédateur. Malheureusement, l’humain a tout gardé de ses instincts animaux et parmi ceux-ci, le mimétisme reste bien présent dans son cerveau reptilien.

Mais figer lorsqu’on se fait surprendre par un chasseur et figer pour refuser de croire à l’existence d’un véritable danger ne peut pas donner les mêmes résultats. De plus, l’humain est censé réfléchir pour mieux s’adapter, ce que ne font pas les réactionnaires aux changements climatiques.

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Le refus d’accepter de changer un mode de vie représente une incapacité d’adaptation et celle-ci entraine toujours la disparition des individus impliqués et la survie de ceux de leur espèce qui ont réussi à s’adapter.

Darwin l’explique amplement dans son livre sur l’origine des espèces. Malheureusement, l’incapacité d’évolution d’une certaine partie de la population humaine entrainera quand même l’éradication des autres, de ceux qui y croient, de ceux qui voudraient changer leurs habitudes de vie, de ceux qui ont déjà évolué, mais dont la structure sociale empêche la transformation des façons de vivre.

Prenons simplement le transport en commun. Structurés, organisés comme ils sont, seuls les fous voudraient les utiliser, sauf une petite partie plus chanceuse de la population qui trouve une amélioration de leurs conditions de transport en les utilisant.

Temps de transport doublé, triplé, quadruplé et pire encore par rapport à l’automobile. Détours extravagants. Fréquences de passage trop faibles. Wagons et autobus bondés sur l’ensemble du trajet. Obligé de rester debout durant des heures. Horaire non respecté. Pannes récurrentes. Circuits d’embarquements trop longs. Trop de correspondances pour se rendre d’un point à l’autre. Les raisons de détester les transports en commun pullulent parce que les solutions proposées ne peuvent presque jamais concurrencer l’automobile.

Pas que ce soit impossible, mais simplement parce que les solutions passées et actuelles ont toujours donné priorité aux autos au détriment de tous les autres modes de transport. Le problème est que ça se répète, encore et encore.

On nous encourage à prendre les transports en commun alors que l’offre est inexistante, inadaptée, déficiente, inconfortable et attardée. On ne sauvera ni la planète ni les humains en continuant à nous prendre pour des poulets qu’on entasse comme des sardines dans des wagons à cochons.

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Tant que les autorités ne créeront pas des conditions de transport agréables et efficaces, tant que l’offre restera insuffisante, tant que le temps en transport en commun ne concurrencera pas les trajets en automobile, la clientèle ne délaissera pas son confort et son aisance pour se faire suer en restant debout parmi une centaine d’autres individus durant un trajet triplement plus long.

Et durant ce temps, la planète se meurt parce que les sociétés humaines comptent les revenus rapportés par leurs usagers actuels plutôt que d’avoir l’ambition de faire le nécessaire pour être en mesure de les multiplier par cent.

Pourtant, vivre en société sert strictement à cela, à se donner collectivement certains moyens qui s’avéreraient impossibles autrement. Ainsi, aujourd’hui, nous subissons tous les inconvénients de vivre en société et tous les inconvénients d’une société incapable de nous faire vivre efficacement en collectivité autrement qu’en prenant une automobile.

Dans toutes les grandes villes du monde, il devrait exister des milliers de projets de transport collectif et plusieurs centaines d’entre eux actuellement en chantier pour modifier adéquatement et à temps nos habitudes de vie. Ce que je vois en branle est risible. Une goutte d’eau dans un océan de besoins. Une excuse pour se donner bonne conscience d’avoir au moins tenté quelque chose.

Je ne perçois aucun véritable objectif consistant à sauvegarder l’espèce humaine et la mise en action des moyens conséquents. Je ne vois que de la poudre aux yeux et ça me fait pleurer.

Savoirs anciens, les dimensions de la Terre et le mètre

Dans un article précédent, j’ai prouvé au pharaon Khéops que la Terre était sphérique en utilisant des instruments de mesure disponibles à cette époque. Dans celui-ci, je poursuis mon récit et j’obtiens les dimensions de notre planète, toujours en utilisant une méthode des plus simple. J’en déduis également le mètre que je nommerai « la valeur sacrée ».

Coordonnées géographiques modernes de Gizeh et d’Assiout.
Gizeh :     30° 00’ N – 31° 10’ E
Assiout:  27° 00’ N – 31° 10’ E

Ces deux villes partagent le même méridien (31° 10’ E) et sont à 3 degrés de latitude de différence qui correspond au 1/30e d’un quart de la Terre.

Ces 3° d’angle mesurés sont ensuite utilisés pour déterminer les dimensions de la Terre.

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— Alors, très pharaonique Australopithecus Khéops, comme je disais, les deux mesures différentes des ombres à la même date-heure à des endroits éloignés le long d’un même méridien terrestre permettent de prouver facilement que la Terre est ronde. En connaissant la distance entre les deux villes et en le calculant pour 90°, j’ai mesuré le quart de la circonférence terrestre.

— Et cela donne quelle longueur, croustillant Corbot cornélien ?

— 24 millions de coudées populaires, c’est la distance du pôle Nord à l’Équateur, un quart de la circonférence totale de la Terre, oh Grand Acétominophène !

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— Et qu’avez-vous fait ensuite pour déterminer la coudée royale de mon père ?

— J’ai décidé de diviser ce nombre pour obtenir un chiffre valant 10 millions d’une unité que j’ai appelée la « valeur sacrée » (4 500 ans plus tard, à partir de la même méthode, quelques scientifiques utiliseront le même chiffre et lui donneront le nom de « mètre »).

— Donc, la coudée royale serait le dix millionième de la distance pôle-équateur ?

— Non, car cette longueur s’avère trop grande pour une coudée, même royale. Elle équivaut à la hauteur de votre nombril par rapport au sol.

— Ouais, je vois le problème. Cette mesure sacrée ne peut pas s’appeler coudée, même royale, même pharaonique. On peut exagérer, mais là, ce serait vraiment de l’abus. Qu’avez-vous alors fait ?

— Cette valeur sacrée équivaut à 2,4 coudées populaires. Il faut donc la diviser pour créer une coudée royale qui sera plus grande que la coudée populaire, mais pas trop.

— Divisez-la simplement par deux !

— J’y avais pensé, mais cette simple division m’agaçait puisque je la voulais toute aussi sacrée afin de conserver le statut exceptionnel de cette nouvelle mesure. Diviser une valeur sacrée par le nombre le plus commun qui soit aurait représenté une sorte de sacrilège.

— Évidemment, je ne vous l’aurais jamais pardonné, avisé et prudent Corbot !

— Puisque je venais de prouver que la Terre est ronde, rien ne peut être plus sacré que cette figure géométrique. En m’inspirant des cercles, j’ai donc préservé tout le caractère sacré de sa nouvelle mesure.

— En faisant quoi ?

— J’ai dessiné un cercle dont le diamètre vaut cette « mesure sacrée ». J’ai ensuite dessiné un hexagone inscrit dans ce cercle, car les côtés de cette figure mesurent précisément le rayon du cercle. Les 6 pointes de l’hexagone définissent 6 arcs de cercle. J’en mesure la longueur et je la compare à celle de la coudée populaire. Elle est environ un quart de fois supérieure. C’est parfait, me dis-je ! La coudée royale était née.

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— Une coudée royale issue de la forme et des dimensions de la Terre. Une coudée parfaite qui cache une « valeur sacrée » cryptée au centre d’un cercle dont le périmètre mesure 6 de ces coudées royales. Bravo rusé Corbot noctiluque !

— Vous noterez un élément intéressant dans tout cet exercice, Mirifique Paradichlorobenzène. Les chiffres 6 et 60 ainsi que plusieurs de leurs multiples reviennent constamment dans mes ouvrages, ils se retrouvent littéralement partout. La base sexagésimale (60) est le multiple des chiffres 6 et 10. Les 360 degrés d’un cercle proviennent de cette base (6 x 60). Les 60 minutes et 60 secondes le sont également. Quant aux 24 heures, lorsqu’on divise la Terre en 4 quarts, le Soleil balaye chaque quart-de-cercle en 6 heures.

— Sauf que la base sexagésimale n’est pas utilisée dans le chiffre de dix millions que vous avez choisi pour créer la « valeur sacrée ».

— C’est exact, car cette valeur est si sacrée qu’elle représentera la seule base de travail dans un futur lointain. Elle portera le nom de « mètre » et sera utilisée par l’ensemble de l’humanité à la grandeur de toute la planète, sauf pour quelques peuples barbares qui rechigneront avant de l’adopter quand même, surtout en sciences.

— Une longueur maitre utilisée par tous et partout dans le monde. Une longueur valable pour tous les habitants, car tirée de la Terre et utilisée pour la première fois par nous, les Égyptiens. Je ne peux être plus heureux du choix de vos calculs.

— Pour les effectuer, j’ai choisi deux villes relativement proches l’une de l’autre et seulement séparées par 3°. J’aurais pu choisir des villes bien plus éloignées, mais le nombre précis de foulées en ligne droite serait devenu bien plus difficile à garantir. D’autre part, puisque le Nil serpente, il y a très peu d’endroits le long de son cours où la longitude est la même qu’à Gizeh, ce qui est le cas pour Assiout.

Terre-Gizeh-Assiout

— Expliquez-moi le terme « longitude ».

— Imaginez la Terre comme une orange tournant sur elle-même autour d’une paille passant par sa queue et son nombril.

— Je la vois très bien.

— Chacun des espaces entre ses différentes tranches est appelé un méridien et le chiffre servant à les distinguer est la longitude.

— Ah ! Donc, vous vous êtes déplacé le long du Nil en restant le plus possible le long du même méridien.

Méridien-Gizeh-Assiout

— C’est exact. Gizeh et Assiout partagent un même méridien et ces villes sont suffisamment éloignées pour commencer à distinguer les dimensions des ombres entre les deux endroits. Il existe un autre point beaucoup plus éloigné, légèrement au-delà de la frontière avec la Nubie le long du Nil, qui possède la même longitude. Par contre, il est séparé de Gizeh d’une distance trop importante pour la mesurer précisément à l’aide de foulées. Le Nil possède trop de méandres entre les deux lieux pour effectuer le trajet vers le sud en ligne droite.

— Si je comprends bien, le fait que l’Égypte s’étire en longueur dans l’axe nord-sud vous a permis de mesurer la rotondité de la Terre.

— Le Nil a forgé l’Égypte à plus d’un titre, cher Pharaon ?

Informations supplémentaires

J’ai évidemment procédé à quelques petites approximations afin de faciliter les calculs et la compréhension, mais dans l’ensemble, tout est rigoureusement plausible et exact.

J’ai utilisé des degrés, des foulées et des coudées, des unités de mesure existantes à cette époque, mais puisque tout n’est que rapports (fractions), on peut utiliser n’importe quelles unités et on obtiendrait les mêmes dimensions terrestres. Il n’est donc pas nécessaire de travailler en degrés, en foulées et en coudées. Dans mes calculs, j’ai défini que la coudée populaire vaudrait aujourd’hui approximativement 41,67 cm. Ainsi, une foulée équivaut à un facteur réaliste de 4/3 coudées.

La base sexagésimale (60) a été inventée voilà 5 000 ans par les Sumériens, donc avant l’ère des grands bâtisseurs de l’Égypte (4 500 ans).

Dans mon récit, je postule que Khéops et sa dynastie sont les bâtisseurs des grandes pyramides. Ce n’est pas une affirmation de ma part, mais simplement un moyen d’imager la méthode employée pour mesurer la Terre. Au besoin, remplacez Khéops par le nom de votre choix.

Cette méthode était parfaitement accessible aux premières dynasties d’Égyptiens et même à ceux qui auraient pu les précéder. En fait, n’importe quel individu sachant observer et réfléchir, peu importe son lieu sur Terre et son époque pouvait obtenir les mêmes résultats. Elle n’a rien de magique et elle ne nécessite aucun extraterrestre ni aucun voyage dans l’espace pour prouver que notre planète est une sphère. Avis aux négationnistes en la matière, vous êtes 5 000 ans en retard. Rendu là, on peut vous qualifier d’attardés sans que cela constitue une insulte, mais simplement une vérité.

Nous possédons la preuve que le grec Eratosthène a utilisé la même méthode voilà 2 200 ans pour mesurer la circonférence de la Terre. Oui, les érudits de cette époque reculée et tous ceux qui les ont succédé savaient que la Terre était ronde. Que les Égyptiens aient pu le savoir avant les Grecs ne pose aucun problème puisque les maths utilisées restent rudimentaires.

Une rotondité niée et camouflée

La rotondité de la Terre fut cachée pendant les 1 800 ans qui suivirent Eratosthène. Il convient de dire que ce fut le plus long et le plus grand complot de tous les temps. Ce savoir faisait également partie des connaissances de certaines sociétés secrètes dont celle des « Bâtisseurs » qu’on peut faire remonter à plus de trois mille ans et qui s’est par la suite appelée « franc-maçonnerie ».

Le problème consistait à expliquer que, malgré cette rotondité, les choses ne glissaient pas vers un abîme quelconque. Et il était impensable que les autorités (religieuses) ne puissent pas tout expliquer, sauf les mystères religieux, bien entendu.

Une Terre plate ne nécessitait aucune explication… sauf les éléphants géants ou la méga tortue pour la soutenir. Et sur quoi reposaient ces créatures géantes ? C’est à ce moment qu’on vous enfermait pour hérésie si vous osiez poser la question.

Le fait de questionner en utilisant une pensée logique est devenu le péché originel du judaïsme. Il a servi à empêcher les autorités religieuses de perdre la face et leur hégémonique influence sur les gens et les rois s’ils avaient dû avouer leur ignorance.

Alors si vous entendez dire que les complots n’existent pas, notez bien le déclarant et rajoutez son nom sur la liste de ceux qui les fomentent. Les complots existent depuis qu’une quelconque autorité a refusé pour la première fois de voir s’étioler son influence, ses pouvoirs et surtout les avantages matériels y découlant.

Alors, soyez assuré que les conspirations et les complots ont toujours existé ne cesseront pas de sitôt.