Équilibre ou stabilité

Si le progressiste recherche l’équilibre, le conservateur vise principalement la stabilité.

Greensleeves

L’équilibre est difficile à atteindre et il est éphémère tandis que la stabilité n’existe qu’en pensée puisque tout est constamment en mouvance. Parlez-en à un fildefériste où son trajet est un grossissement, une caricature des aléas de la vie. S’il parvient à se maintenir sur son câble, il ne le doit pas à sa stabilité, mais bien à son équilibre, une moyenne nulle de l’ensemble de ses déséquilibres tridimensionnels.

Si rien dans la nature n’est vraiment statique, doit-on pour autant accepter immédiatement tous les changements qui se présentent à nous ? Courir sur son fil de fer permet d’atteindre plus rapidement l’autre extrémité, mais les probabilités de tomber en chemin croissent en conséquence, et pas seulement qu’un peu ! Avec le changement, la prudence est donc de mise. Il faut savoir bouger, mais ni trop vite ni trop lentement. Une fois de plus, un juste « équilibre » doit exister entre embrasser les transformations sans retenue et l’immobilité morbide.

En général, ce qui distingue les gens de bonne foi, les progressistes modérés des conservateurs également modérés, est justement cette vitesse avec laquelle les changements doivent être acceptés et ensuite assimilés. Le fossé n’est pas si important entre les uns et les autres. En revanche, il devient infranchissable entre les radicaux des deux camps. Tous deux possèdent d’excellents arguments et des besaces remplies d’exemples patents tirés du passé pour étayer leurs convictions. Sur ce terrain, personne ne convainc l’adversaire et un dialogue de sourds s’installe à demeure.

Vivre trop dans le passé ou constamment dans le futur n’accorde personne. Un clivage s’installe dans la société et lorsqu’il a pris ses aises, il devient très difficile de l’en chasser. Par dépit, car ils perçoivent qu’aucune autre option n’est envisageable, les modérés rejoignent les rangs des radicaux puisque les seuls discours galvaudés sont les leurs, remplis de préjugés et de haine pour les opinions adverses.

L’acrobate vacille trop fortement, l’équilibre se rompt. Les ailes radicales écartèlent la même société qui les a vues naitre et prospérer. Sans corps pour les relier, elles disparaissent toutes deux dans la mer des cuisants échecs. Non seulement personne n’a gagné, mais tous ont perdu.

Maigrir durablement – 16 – Trois courbes théoriques

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Chopin, Nocturnes Op 62, No 2

Sur l’axe vertical, le poids. En horizontal, le temps qui passe entre la première journée du régime et le moment de l’atteinte de l’objectif. Le graphique commence donc avec un poids maximum et se termine plus tard au poids cible. Durant notre régime, nous voudrions que notre poids ressemble à laquelle de ces trois courbes théoriques et pourquoi ?

La courbe A en bleu montre un excellent contrôle sur la perte de poids qui est parfaitement régulière. En revanche, l’objectif est atteint en plus de temps que la courbe C en rouge.

La courbe B en vert commence en lion et se termine en mouton. Beaucoup de kilos sont perdus au début, mais la fin s’étire et l’objectif n’est atteint que bien après les deux autres.

La courbe C en rouge est l’inverse de la courbe B en vert. Le début n’est pas prometteur, mais la suite est radicale. La perte de poids s’accélère, permettant ainsi d’atteindre l’objectif en un minimum de temps.

Évidemment, ces courbes ne surviendront jamais telles qu’elles, mais leur tendance générale est représentative.

Alors, quelle courbe représente un idéal de perte de poids durable ? La réponse est la courbe B en vert. Même si le temps pour atteindre l’objectif est plus grand, celui-ci ne doit jamais être plus important que le fait de pouvoir conserver son nouveau poids. Et comme vous le constatez, la courbe B montre un poids déjà stabilisé lorsque la cible est atteinte.

Si votre perte de poids ressemble à la courbe C en rouge, votre masse finira par rebondir comme sur un trampoline lorsque vous ne serez plus en mesure de maintenir ce rythme infernal. C’est le cas d’un régime trop ambitieux, draconien, extrême et dangereux. Couper durablement vos portions du quart ou du tiers n’engendrera pas ce genre de courbe. Votre poids suivra plutôt la courbe B en vert.

Dans le prochain article concernant le tableau des poids, vous trouverez un tableur amélioré avec des colonnes supplémentaires par rapport à celui fourni dans l’article numéro 2. Nous en aurons besoin pour traiter les sujets des derniers articles de cette série.

Galaxie relique et trou noir supermassif

Les astronomes ont identifié une galaxie relique à seulement 240 millions d’années-lumière d’ici. Mais qu’est-ce qu’une galaxie relique, me direz-vous ? Bonne question ! Harry Potter le sait peut-être.

On qualifie de relique une galaxie qui a cessé toute activité de production de nouvelles étoiles. La galaxie NGC 1277 dans la constellation de Persée aurait cessé toute création d’étoiles depuis déjà au moins 10 milliards d’années. En comparaison, l’Univers aurait 13,8 milliards d’années. C’est dire qu’elle est vieille et stérile depuis un bail.

Sa proximité a de quoi étonner. Les reliques sont souvent trouvées aux confins de l’Univers tandis que celle-ci se promène en comparaison tout près de nous. Elle possède deux fois plus d’étoiles que notre Voie lactée, mais elles sont presque toutes âgées d’environ 12 milliards d’années.

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Autre particularité de cette doyenne, son trou noir central fait 17 milliards de masses solaires ! Celui de notre Galaxie en fait au mieux 4 millions. C’est plus de 4 000 fois supérieur. Le record absolu connu à ce jour est de 21 milliards de fois la masse de notre soleil. Ainsi, NGC 1277 flirte avec les extrêmes. De fait, ce trou noir vaut près de 14 % de la masse totale de sa galaxie. La normale est de 0,1 %. Et ce monstre central contient 59 % de la masse totale du bulbe galactique.

Il existe un système d’autorégulation qui empêche normalement les galaxies de se retrouver dans l’état actuel de NGC 1277. Pourquoi n’a-t-il pas fonctionné ? Mystère.

Pourquoi ne crée-t-elle plus de nouveaux soleils ? Par manque de nuages de gaz. Elle a épuisé sa réserve et ne parvient pas à en capturer d’autres sur son passage à cause de sa grande célérité par rapport au reste de son milieu. Même en passant à proximité de nuages de gaz ou d’autres galaxies qu’elle pourrait absorber, sa vitesse l’empêche de s’en alimenter.

Une relation doit certainement exister entre son statut de relique, l’âge quasi identique de toutes ses étoiles et le fait d’abriter l’un des plus gros trous noirs connus. Ce dernier a-t-il cannibalisé tout le gaz disponible ? La genèse de cette galaxie atypique est encore bien mystérieuse. C’est donc une aubaine pour les chercheurs.

Toutes les galaxies finiront un jour par devenir une relique, la Voie lactée aussi. C’est donc un peu notre destin qu’on aperçoit lorsqu’on étudie cette ogresse famélique.

Photos : Télescope spatial Hubble ; blackholes.stardate.org

La météo actuarielle

Enfin ! Les actuaires canadiens se sont jetés à l’eau dans le débat sur les changements climatiques. Ils espèrent montrer une image neutre et factuelle des tendances. En utilisant les données de la NOAA, ils ont tout particulièrement remarqué que depuis 1990 le climat a une tendance marquée à excéder les normales. Ils ont développé un indice qu’ils nomment « indice actuariel climatique » et depuis 2016, celui-ci démontre clairement une augmentation graduelle de la météo extrême.

Je vous en parlais dans deux de mes articles précédents, « Dérèglement climatique – vers le pire » et « Le silence pour contrer les dérèglements climatiques ». On ne peut pas constamment battre des records de températures, même si les normales restent à peu près les mêmes sans qu’il y ait dérèglement du climat. Les actuaires me donnent enfin raison et je les encourage vivement à poursuivre leurs études puisque leur expertise avec les chiffres finira peut-être enfin à enfoncer le dernier clou dans le cercueil des climatosceptiques.

Photo : ici-radio-canada.ca