Le troisième accord toltèque

Lire le premier et le deuxième article de cette série de quatre si ce n’est déjà fait.

Ce troisième accord est celui qu’on peut facilement omettre d’appliquer tellement les situations se multiplient rapidement sans trop de conséquences immédiates, du moins en apparence.

3. Ne faites pas de supposition
Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames.

L’humain est une bête intelligente et tirer des conclusions logiques après une certaine réflexion fait partie d’un processus normal afin de comprendre des mystères ou plus simplement des non-dits.

Pourtant, ce processus exige au préalable d’avoir accumulé le plus d’informations possible sur le sujet en question. Pour combler les trous, il existe quelques solutions.

La première possibilité consiste à le demander directement aux personnes concernées. C’est l’idée émise par ce troisième accord. Malheureusement, parfois on cherche à cacher notre intérêt à comprendre une chose. Ou on redoute les mensonges que peut provoquer notre question directe et tant qu’à obtenir un faux renseignement, on en conclut souvent à tort qu’il vaut mieux se rabattre sur une autre méthode.

La deuxième façon de se renseigner est indirecte. Il faut trouver quelqu’un d’autre qui pourrait connaitre ce qu’on cherche à apprendre. D’abord, ion doit dénicher cet individu et rien n’est moins sûr qu’il voudra nous répondre. Et les mêmes désavantages que précédemment continuent de planer. Sera-t-il totalement honnête ? Que fera-t-il ensuite ? Ira-t-il bavasser ? Et le fait que cette source plus ou moins fiable pourrait ignorer une bonne partie de la réponse nous convainc généralement de trouver un autre moyen.

La troisième solution consiste à attendre et à accumuler les infos en restant vigilant et attentif aux moindres bribes. Mais qui veut patienter avant d’en savoir (peut-être) davantage ?

On se rabat alors sur la quatrième possibilité qui consiste à combler les trous par notre propre logique et c’est là où les suppositions entrent en jeu avec tout leur lot de problèmes.

Qu’on le veuille ou non, on a tous un côté orgueilleux, le même qui nous empêche de poser des questions directes. À la longue, il finit par développer une tendance paranoïde apte à générer tous les types de thèses, de la plus plausible à la plus délirante.

Prendre conscience de nos supputations exige une grande introspection et la capacité de déclencher des alarmes lorsque notre imagination cherche à nous faire échouer au test de l’application du troisième accord toltèque.

Depuis que j’ose éviter les suppositions et qu’au contraire je pose les bonnes questions, mon estime personnelle n’a pas diminué. Je ne me sens pas moins intelligent et mes interlocuteurs non plus. Les gens sentent qu’on cherche à valider une hypothèse et il leur incombe de nous répondre intelligemment, c’est-à-dire avec franchise.

Dans le cas contraire, ils savent que j’attendrai leur dérapage dans la courbe de leur prochain mensonge.

Écrire de la fiction

Je trouve une sorte d’équilibre dans l’écriture en orientant mes travaux le long de deux pôles. Les premiers sont consacrés aux œuvres de fiction. Romans, nouvelles, poèmes, je garde normalement ces écrits à l’extérieur de mon blogue, sauf à l’occasion, un poème, puisque son format se prête à celui d’un article de blogue. Ce sont les seules œuvres de fiction que je m’autorise à placer ici, car oui, ma poésie est fictive. Tous les autres articles écrits depuis trois ans ne contiennent que du contenu original et sont exempts de fiction. Vous pouvez donc être assuré de lire ce que je pense parce que je pense chaque mot que j’écris.

Comment faire alors pour écrire ce que l’on ne pense pas ? Comment écrire de la fiction ? Il n’est pas donné à tout le monde d’inventer de toute pièce et aisément des histoires crédibles. Certains signes peuvent aider à savoir si ce travail pourrait s’avérer plutôt facile ou, au contraire, passablement ardu.

J’avise immédiatement le lecteur. Mon opinion ne vise aucunement à décourager quiconque d’écrire de la fiction. Elle présente plutôt une façon de reconnaitre des talents innés, ou à se préparer à vivre quelques difficultés conséquentes. Rien n’est impossible lorsqu’on accorde le temps, les techniques et les efforts adéquats.

Cahier_Poesie_St-Gilles_3

La page blanche. Tout d’abord, voyons ce syndrome un peu embêtant pour un auteur de fiction. Si la page blanche l’assaille systématiquement, écrire de la fiction risque d’être un exercice difficile puisque celle-ci exige en général une imagination abondante et une inventivité flexible. Car, non seulement faut-il créer une histoire tirée (presque) du néant, mais elle devra bien souvent être triturée pour qu’en version finale, l’histoire coule le plus fluidement possible.

L’introspection versus l’extrospection. Un auteur plus à l’aise avec l’introspection pourrait trouver son style dans le récit, la biographie, le portrait, la poésie, les œuvres techniques plutôt que les œuvres de pure fiction. Tous les styles apportent leur lot de difficultés, mais choisir le plus naturel pour soi, du moins au début, permet d’accomplir et de terminer plus efficacement ses premières œuvres.

L’observation. C’est possible d’inventer des personnages ex nihilo qui ne sont pas des entités extraterrestres quelconques. La plupart des auteurs s’en tiennent à créer des humains. Les expériences de vie et les observations portées sur le monde entrent grandement en ligne de compte dans la facilité qu’aura l’auteur à imaginer une brochette de gens aux comportements distincts sans qu’ils soient des copies d’autres personnages, de personnes de son entourage ou de lui-même. Observer, c’est accumuler une panoplie de comportements différents permettant de créer une banque d’idées servant ensuite à composer des caractères originaux crédibles.

L’analyse. Inventer des personnages et des histoires ne suffit pas à écrire de la fiction. Un auteur doit posséder certains talents d’analyste pour revoir tous les aspects de son œuvre. La cohérence est ici le mot clé de toute bonne histoire de fiction puisque l’auteur désire faire d’une irréalité une vérité plausible aux yeux de son lectorat.

Oeil

L’autocritique et l’humilité. Une histoire fictive n’est pas bornée par la réalité, cette grande liberté contient également les germes menant à l’invraisemblance. Un auteur de fiction doit donc appliquer une autocritique à chaque étape de son travail. Sans cette capacité de se relire comme étant une personne distincte de l’auteur, écrire de la fiction risque d’engendrer des œuvres défaillantes et causer plus de frustrations que de plaisirs. Reconnaitre sans effort, sans gêne et sans amertume les faiblesses dans son travail apporte les outils permettant son amélioration et son peaufinage.

Les dialogues. Presque essentiels à toute œuvre de fiction, les dialogues se doivent d’être crédibles et percutants. Deux ou plusieurs personnes, la plupart du temps très différentes, échangent, s’opposent et s’influencent mutuellement. Il ne peut pas exister un seul style de langage, les gens sont différents et parlent différemment. Si l’auteur trouve difficile d’imaginer des mots dans la bouche d’autres personnes que lui-même ou ses proches, des mots qu’il n’a jamais entendus ou prononcés de sa vie, des mots qu’il n’ose pas prononcer ou même imaginer, des façons de dire qui ne sont pas les siennes, ces limites peuvent rendre l’écriture de fiction plus complexe.

Inutile

L’abandon. Enfin, le dernier mais non le moindre, pouvoir abandonner une mauvaise idée, un mauvais chapitre, une mauvaise décision, un mauvais personnage semble plus facile à penser qu’à faire. Tuer une partie de son œuvre n’est jamais simple pour un auteur ayant mis tout son cœur dans une idée qui s’avère être une erreur parmi le reste de l’œuvre. Je me suis donné un truc pour accepter de me débarrasser d’un personnage ou d’une idée inappropriée. Il ne faut jamais jeter ses idées ou ses personnages aux orties. Ce sont des produits parfaitement recyclables. Un jour viendra peut-être où l’idée ou le caractère laissé en plan viendra alimenter une autre œuvre.

Tout travail doit quand même commencer par l’essentiel et écrire de la fiction n’échappe pas à cette règle de base. D’abord et avant tout, se faire plaisir.

Les puces elliptiques

Si vous entendiez « puces elliptiques » dans une publicité à la radio, à quoi penseriez-vous ?

Entomologique : une sorte de puces nouvelles, peut-être mutantes, au corps certainement oblong et aux méchantes morsures en forme d’ellipse.

Ludique : un nouveau jeu utilisant des puces de bingo elliptiques sur une carte également de même forme.

Gymnastique : Un nouvel appareillage dans les gyms permettant à nos petites puces de faire de l’exercice grâce à des mouvements elliptiques adaptés à leur grandeur.

Technologique : une puce électronique dernier cri pouvant calculer rapidement les fonctions elliptiques, celles-là mêmes qui sont à la base des nouvelles clés en cryptologie.

Finalement, j’ai probablement trop d’imagination et pas l’ouïe suffisamment fine, car ce n’était pas de puces elliptiques dont il était question, mais de « puces et de tiques ». À ma décharge, la prononciation très approximative de la lectrice. Le laxisme en la matière n’est plus une exception.Cela engendre de curieux quiproquos, sans bien entendu l’excuser, surtout quand la puce elliptique était la partie la plus compréhensible de cette mauvaise publicité juste bonne à bayer.