Savoirs anciens, la distance Terre – Lune

Il peut paraitre idiot de croire que certains anciens peuples pouvaient connaitre la distance séparant notre planète de son satellite en n’étant armés que d’outils de fortune et de connaissances rudimentaires. Ce faisant, on leur attribue de l’aide provenant d’extraterrestres apportant technologies et savoirs. Et pourtant, c’est dénigrer l’inventivité humaine, sa débrouillardise, sa grande curiosité, son sens aigu de l’observation et et de la déduction.

Dans cet article, je vais démontrer comment au temps de Khéops on pouvait mesurer la distance Terre-Lune. En se basant sur d’autres savoirs anciens déjà traités dans des articles antérieurs, comme le théorème 3-4-5, et les dimensions de la Terre et de la Lune mesurées de façon rudimentaire, mais relativement précises, on parvient assez facilement à trouver cette information.

Transportez-vous dans le temps, alors que je discutais avec mon client favori, le grand mais surtout richissime pharaon Khoufou (Khéops) pour connaitre la technique utilisée.

— Cher étrange et charbonneux volatile, vous m’avez déjà montré comment vous êtes parvenu à mesurer la circonférence de la Terre et même celle de l’astre de la Nuit. Et puisque vos explications ne semblent souffrir d’aucune faille, je suis prêt à poursuivre mon apprentissage des mystères naturels. Que m’avez-vous préparé de plus étrange encore ?

— Aimeriez-vous connaitre la distance séparant notre Lune de la Terre ?

— Étonnant Corbot, ne me dites pas que vous volez suffisamment haut pour vous y rendre ?

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— Bien sûr que non, votre brillantissime Achromatopsique. Je ne mesure pas cette distance comme je l’ai fait en comptant mes pas pour mesurer la Terre. Cette fois-ci, nous procéderons différemment. Nous partirons des dimensions de la Lune que nous avons calculées l’autre jour ainsi qu’un point de comparaison et vous verrez comment c’est facile de déduire cette distance nous séparant de notre Belle-de-nuit.

— Alors procédons immédiatement, j’aimerais bien m’y rendre un jour. Je voudrais calculer combien d’hommes je devrais emmener.

— Ne vous emballez pas trop vite, oh Cyclopentanoperhydrophénanthrène ! La distance, quoique énorme, ne se révèlerait pas le plus grand obstacle à surmonter pour vous y rendre.

— J’aimerais bien qu’un jour vous m’expliquiez le sens de vos formules de politesse à mon égard. Elles me sont toutes inconnues et étonnamment complexes à déchiffrer. Même mon responsable du protocole ne m’est d’aucun secours.

— Ce sont des termes éminemment savants, à votre image, votre superbe Yoctoampère pharaonique.

— Ah ! Tant mieux. Vous me rassurez. J’essayerai d’en apprendre quelques-uns afin de montrer mon immense savoir à mes alliés et encore plus à mes ennemis.

— Pour en revenir à notre Lune, voici comment j’ai procédé pour mesurer la distance nous en séparant. Sauriez-vous me dire quelles étaient ses dimensions telles que nous les avons calculées ensemble l’autre jour ?

— Nous étions parvenus à un diamètre de 8338000 coudées populaires en comparant les dimensions de la Terre à celles de la Lune lors d’une éclipse de Lune qui nous avait permis de percevoir les deux circonférences au même moment.

— Oui. Dans les unités sacrées appelées mètres, ça donne un diamètre de 3 474 000 mètres, mais nous continuerons nos calculs en coudées populaires pour votre confort et votre plaisir.

— Allez-y, expliquez-moi comment vous parvenez à calculer la distance entre la Lune et nous sans vous déplacer.

— Vous voyez actuellement la Lune à son zénith et elle est pleine. Ce cercle quasi parfait est de la même grosseur que celui de ce jeton métallique lorsque je le tiens au bout de mon bras. Essayez vous-même. Tenez ce jeton au bout de votre bras et regardez-le en visant la Lune. Vous verrez que les deux cercles se superposent parfaitement.

— Vous avez raison. Lorsque je les place côte à côte, ils semblent identiques et lorsque je déplace le jeton pour occulter la Lune, elle disparait totalement derrière lui.

— Maintenant, mesurons la longueur de votre bras à partir de votre œil jusqu’au jeton. Pour ce faire, j’ai apporté une règle échelonnée en coudées. Voilà, votre mirifique bras mesure précisément 1,44 coudée populaire, très honorable momie. Quant au jeton, il possède un diamètre valant 13 millièmes de coudée.

— Et qu’allez-vous déduire de ces mesures, sombre Corbot ?

— Tout est une question de proportions relatives. Si un jeton d’un diamètre de 13 millicoudées tenu à 1,44 coudée ressemble à s’y méprendre à la Lune ayant 8 338 000 coudées de diamètre, sa distance la séparant de nous sera simplement dans le même rapport.

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— Ah, je vois. Et ça donne combien de coudées ? Calculer des grands chiffres me donne mal à la tête.

— J’arrive à une distance approximative de 926 millions de coudées.

— Ouche ! Donnez-moi une idée plus visuelle de cette énorme distance, je vous prie, très exubérant volatile.

— La distance Terre – Lune représente un peu moins de 10 fois le tour de notre Terre. En mesures sacrées, ça donne 386 millions de mètres ou autrement dit 386 000 kilomètres.

— En distances égyptiennes, je t’en prie, satané plumard sur deux pattes !

— La Lune se trouve à 1158 fois la distance Gizeh-Assiout, votre grandeur Glycosylphosphatidylinositol.

— L’équivalent de plus de mille voyages le long du Nil entre ma pyramide inachevée et cette cité située plein Sud à plusieurs jours de navigation et même en char ! Je réserverai donc mon voyage vers la Lune lorsque je vivrai éternellement dans l’au-delà. J’aurai l’éternité pour m’y rendre, ça me paraitra moins long et fastidieux.

— Judicieuse décision, grandissime Khoufou.

— Que me réservez-vous pour votre prochaine leçon ?

— Le Dieu-Soleil vous intrigue-t-il ?

— C’est le grand Râ ! Ne me dites pas que vous savez des choses sur lui que j’ignore encore malgré les enseignements de mon précepteur ! Je vais le jeter aux crocodiles, celui-là !

— N’en faites rien, ce n’est pas sa faute ! Mes savoirs dépassent largement ses compétences.

— Pourtant, à partir de simples objets communs, vous parvenez à obtenir des informations vraiment étonnantes, dont la distance qui nous sépare de notre belle Lune !

— Un Corbot possède bien des secrets !

Les Petits-Gris — 5 — Œil pour œil

Il est intéressant de s’attarder sur la description des yeux des Petits-Gris qu’en ont faite les témoins prétendant les avoir vus ou entrevus. Ils seraient beaucoup plus grands que les nôtres et entièrement noirs. La forme, parfois en amande, parfois en goutte, parfois ronde, parfois oblique, cet élément ne semble pas faire consensus. On peut cependant tirer certaines conclusions des deux premiers critères, leur grosseur et leur couleur.

L’humain possède des yeux d’environ 7 cm3 pour un volume moyen de 0,07 m3, le rapport est donc d’environ un dix millième. On ne voit évidemment qu’une partie de notre globe oculaire dont le reste disparait sous les paupières. En considérant que ceux des Petits-Gris sont également sphériques, il est évident que le rapport des volumes entre celui d’un œil et du corps entier dépasse largement le nôtre.

Sur Terre, la souris possède le rapport le plus élevé des mammifères et l’éléphant a le plus faible. J’exclus les baleines qui passent le plus clair de leur temps les yeux immergés dans un liquide. Le globe oculaire chez l’humain triple de volume entre la naissance et l’âge adulte. C’est très peu par rapport à celui de l’ensemble de son corps qui, lui, est multiplié par vingt.

Les Petits-Gris auraient un rapport de volume se situant plus près de celui des lémuriens que du nôtre. Ce faisant, sur leur planète d’origine, ils ont besoin d’une plus grande quantité de lumière pour percevoir les détails adéquatement. La luminosité diurne est donc plus faible que celle sur Terre. S’il existe plusieurs raisons possibles à cette différence notable, les plus probables sont que les Petits-Gris soient troglodytes ou, encore plus simplement, que la luminosité naturelle de leur étoile est beaucoup plus faible que celle émise par notre Soleil.

En utilisant le principe du rasoir d’Occam qui stipule que la plus simple cause est souvent la vraie, leur lumière ambiante serait donc passablement plus faible qu’ici sur Terre. À cet effet, deux causes sont possibles, leur planète est plus éloignée de leur étoile ou leur étoile brille plus faiblement. On peut également mixer l’une avec l’autre dans des proportions variées. Toutefois, si leur soleil brille plus faiblement que le nôtre, il s’avèrerait être une naine rouge plutôt qu’une naine jaune comme le Soleil.

Cette différence importe beaucoup, car les naines rouges ont une espérance de vie beaucoup plus longue que les naines jaunes. Ainsi, leur planète aurait bénéficié de plus de temps pour faire apparaitre et prospérer une civilisation très évoluée à partir d’une vie unicellulaire. Ainsi, la grandeur de leurs yeux est compatible avec leur degré d’évolution élevé acquis sur une planète épargnée des fréquentes sautes d’humeur d’une étoile jeune, jaune ou blanche.

La couleur noire de leurs globes oculaires, par contre, pose problème. Ici sur Terre, les peuples vivant depuis toujours aux latitudes équatoriales plus ensoleillées ont des iris foncés et ceux ayant vécu aux latitudes où le soleil se fait plus discret ont vu leurs iris pâlir. Mais la couleur noire uniforme de la partie visible des yeux des Petits-Gris s’explique peut-être autrement.

Si leurs yeux sont habitués à un ensoleillement beaucoup plus faible que sur Terre, ils ont donc besoin d’une bonne protection lorsqu’ils se promènent ici à l’air libre. Ce qu’on voit ne serait pas la surface de leurs yeux, mais celle de leur écran protecteur. Et puisqu’ils ne possèdent pas d’arête nasale ni de pavillons d’oreille dignes de ce nom pour tenir des montures de lunettes, ils n’ont d’autre choix que de porter des lentilles cornéennes foncées s’ils veulent s’affranchir du port d’un casque avec visière.

Dans le troisième article consacré aux Petits-Gris, je citais un élément récurrent rapporté par des personnes abductées ayant séjourné un certain temps sur leur vaisseau. Des spécimens paraissent beaucoup plus grands que ceux se promenant en surface. J’écrivais que ce détail pouvait avoir son importance et dans le quatrième article je démontrais la pertinence du déploiement d’androïdes ou de clones pour des questions évidentes de sécurité envers les vrais Petits-Gris scientifiques voulant nous étudier. Ainsi, les dimensions de leurs androïdes ou clones auraient pu être adaptées pour nous éviter des craintes inutiles. Si les Petits-Gris originaux sont plutôt de Grand-Gris, la logique relative à la force gravitationnelle de leur planète d’origine qui serait plus faible que sur Terre est alors respectée.

Dans le dernier article leur étant consacré, je spéculerai sur les origines des Petits-Gris.

Photo : tripadvisor