Les yeux grands ouverts

Afin de mieux appréhender cet article, je recommande au lecteur de se référer à deux articles précédents et aux commentaires les accompagnant : « L’humain orphelin » et « Quelques précisions à propos de L’humain orphelin ».

M. Guay, votre type de sagesse n’a pas encore pris possession de mon esprit. Elle n’est certainement pas inadéquate, simplement je pense que j’y reste réfractaire par choix. Oui, je suis en colère à cause de cette sixième extinction massive qui emporte des milliers d’espèces animales et végétales chaque année et qui nous emportera aussi dans la foulée. Nous pouvions faire mieux, nous pouvions éviter ce massacre. Nous ne l’avons pas fait et ça me rend effectivement très amer. Je m’inclus dans le lot des gens qui auraient dû en faire plus.

C’est vrai, en vouloir à l’humanité reste une action inutile et improductive, mais anodine dans les circonstances actuelles. Crier « pauvres fous » avant de crever ne réglera rien, car plus rien ne règlera cette situation de toute façon. Toutefois, dire une vérité devient parfois un geste pédagogique, même si je remets fortement son utilité en question. On ne sait jamais ! Il se pourrait que certains d’entre nous survivent et se souviennent qu’il est possible de prévoir les conséquences de nos actes sans devoir attendre de les subir pour enfin accepter leur réalité. C’est cela le véritable but de certains de mes articles. Je pique dans les côtes, ça fait mal, mais ça peut aussi faire réfléchir. Chacun a sa façon de s’y prendre.

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Contrairement à ce que ma hargne laisse probablement croire, je ne crains pas l’avenir. Ma vie est suffisamment avancée pour accepter les conséquences de nos actions et inactions passées. Plus encore, j’espère vivre suffisamment longtemps pour voir survenir la grande débâcle et assister aux événements qui s’ensuivront. Je ne me réjouirai pas des conséquences, je ne rirai pas des nombreuses victimes parmi lesquelles je compterai mes proches et moi-même, je ne pérorerai pas, simplement j’observerai avec attention l’humanité affronter cet épisode hors du commun.

J’essayerai de survivre au mieux de mes capacités et croyez-moi, je ne suis pas démuni en la matière. Toutefois, je doute de désirer réussir à tout prix. Je laisse cette fougue aux jeunes et à ceux qui croient encore qu’il est possible de s’en sortir. Car il faudra une foi inébranlable en sa capacité de surmonter l’insurmontable. Je ne possède pas cette foi, ni le désir, ni l’énergie qu’elle pourrait susciter. M’en fabriquer une, sous forme d’une religion ou d’une tout autre nature, ne m’intéresse vraiment pas, car mes doutes et mes craintes personnelles sont déjà apaisés.

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Je vis en paix avec mes décisions et si je n’ai pas encore pardonné les plus importants acteurs de cette abomination actuelle et tous ceux qui leur mangent encore dans la main, c’est parce que je ne crois pas en leur discours prétendant qu’ils ignorent tout de l’avenir dessiné par les scientifiques. Ils font simplement le plus grand déni jamais observé. Pourtant, toute personne, si elle le veut vraiment, est en mesure d’ouvrir les yeux.

J’ai toujours gardé les miens bien ouverts, j’ai toujours refusé de les fermer, n’en déplaise à ceux voulant être imités afin d’apaiser leur propre culpabilité. J’ai aussi tout perdu dans la vie à cause de mon comportement entêté. Je n’ai pas commis une erreur maintes fois répétée, c’est ma façon consciente de vivre, je l’ai assumée, je l’assume encore au quotidien, comme j’assume mes écrits, les yeux grands ouverts.

Le miroir aux vérités

L’appréciation qu’ont les autres de nous importe grandement. L’estime personnelle s’en voit renforcée. Ce mécanisme opère depuis que nous sommes bébé, c’est ainsi que nous apprenons les comportements à adopter et ceux qu’il vaudrait mieux oublier.

Les regards que porte notre entourage sur nous demeurent essentiels même à l’adolescence où nous rejetons l’estime et l’appréciation parentale pour préférer celles de nos amis et de nos idoles de jeunesse. Nous nous intéressons toujours à être admirés ou simplement bien vus, mais pas par les mêmes personnes qu’auparavant.

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Pour obtenir cette reconnaissance de nos proches, de nos pairs, de nos collègues, de notre cercle de connaissance, nous sommes parfois prêts à agir à l’encontre de nos valeurs passées et présentes. Nous détournons des faits à notre avantage, nous trichons, nous trahissons, nous mentons, nous omettons de dire certaines vérités, nous manipulons des gens qu’on aime et qui nous aiment, nous cachons des félonies.

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Pour percevoir un regard d’appréciation de la part des autres, nous perdons la faculté d’être admirés par la personne la plus importante de toutes, nous-mêmes.

Ce jeu en vaut-il la chandelle? Pour certains, il n’en fait aucun doute. D’autres le vivront en transportant un poids énorme et permanent sur leur conscience. Pour quelques rares phénomènes, ils refuseront toujours de se regarder avec un voile opaque, ou de se voir avec dédain, en défaillant devant leur image ou même en vomissant de dégoût en comprenant ce qu’ils sont devenus.

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Notre véritable nature se perdra à jamais, si nous agissons constamment en désaccord avec elle, peu importent les gains apparents ou réels, peu importent les regards admiratifs, peu importent le milieu avantageux et l’environnement supérieur atteints. Nous serons rendus d’une laideur indescriptible si nous ne voyons qu’un inconnu dans le miroir.

La vérité se cachera derrière l’image renvoyée par nos yeux détournés.

Les Petits-Gris — 5 — Œil pour œil

Il est intéressant de s’attarder sur la description des yeux des Petits-Gris qu’en ont faite les témoins prétendant les avoir vus ou entrevus. Ils seraient beaucoup plus grands que les nôtres et entièrement noirs. La forme, parfois en amande, parfois en goutte, parfois ronde, parfois oblique, cet élément ne semble pas faire consensus. On peut cependant tirer certaines conclusions des deux premiers critères, leur grosseur et leur couleur.

L’humain possède des yeux d’environ 7 cm3 pour un volume moyen de 0,07 m3, le rapport est donc d’environ un dix millième. On ne voit évidemment qu’une partie de notre globe oculaire dont le reste disparait sous les paupières. En considérant que ceux des Petits-Gris sont également sphériques, il est évident que le rapport des volumes entre celui d’un œil et du corps entier dépasse largement le nôtre.

Sur Terre, la souris possède le rapport le plus élevé des mammifères et l’éléphant a le plus faible. J’exclus les baleines qui passent le plus clair de leur temps les yeux immergés dans un liquide. Le globe oculaire chez l’humain triple de volume entre la naissance et l’âge adulte. C’est très peu par rapport à celui de l’ensemble de son corps qui, lui, est multiplié par vingt.

Les Petits-Gris auraient un rapport de volume se situant plus près de celui des lémuriens que du nôtre. Ce faisant, sur leur planète d’origine, ils ont besoin d’une plus grande quantité de lumière pour percevoir les détails adéquatement. La luminosité diurne est donc plus faible que celle sur Terre. S’il existe plusieurs raisons possibles à cette différence notable, les plus probables sont que les Petits-Gris soient troglodytes ou, encore plus simplement, que la luminosité naturelle de leur étoile est beaucoup plus faible que celle émise par notre Soleil.

En utilisant le principe du rasoir d’Occam qui stipule que la plus simple cause est souvent la vraie, leur lumière ambiante serait donc passablement plus faible qu’ici sur Terre. À cet effet, deux causes sont possibles, leur planète est plus éloignée de leur étoile ou leur étoile brille plus faiblement. On peut également mixer l’une avec l’autre dans des proportions variées. Toutefois, si leur soleil brille plus faiblement que le nôtre, il s’avèrerait être une naine rouge plutôt qu’une naine jaune comme le Soleil.

Cette différence importe beaucoup, car les naines rouges ont une espérance de vie beaucoup plus longue que les naines jaunes. Ainsi, leur planète aurait bénéficié de plus de temps pour faire apparaitre et prospérer une civilisation très évoluée à partir d’une vie unicellulaire. Ainsi, la grandeur de leurs yeux est compatible avec leur degré d’évolution élevé acquis sur une planète épargnée des fréquentes sautes d’humeur d’une étoile jeune, jaune ou blanche.

La couleur noire de leurs globes oculaires, par contre, pose problème. Ici sur Terre, les peuples vivant depuis toujours aux latitudes équatoriales plus ensoleillées ont des iris foncés et ceux ayant vécu aux latitudes où le soleil se fait plus discret ont vu leurs iris pâlir. Mais la couleur noire uniforme de la partie visible des yeux des Petits-Gris s’explique peut-être autrement.

Si leurs yeux sont habitués à un ensoleillement beaucoup plus faible que sur Terre, ils ont donc besoin d’une bonne protection lorsqu’ils se promènent ici à l’air libre. Ce qu’on voit ne serait pas la surface de leurs yeux, mais celle de leur écran protecteur. Et puisqu’ils ne possèdent pas d’arête nasale ni de pavillons d’oreille dignes de ce nom pour tenir des montures de lunettes, ils n’ont d’autre choix que de porter des lentilles cornéennes foncées s’ils veulent s’affranchir du port d’un casque avec visière.

Dans le troisième article consacré aux Petits-Gris, je citais un élément récurrent rapporté par des personnes abductées ayant séjourné un certain temps sur leur vaisseau. Des spécimens paraissent beaucoup plus grands que ceux se promenant en surface. J’écrivais que ce détail pouvait avoir son importance et dans le quatrième article je démontrais la pertinence du déploiement d’androïdes ou de clones pour des questions évidentes de sécurité envers les vrais Petits-Gris scientifiques voulant nous étudier. Ainsi, les dimensions de leurs androïdes ou clones auraient pu être adaptées pour nous éviter des craintes inutiles. Si les Petits-Gris originaux sont plutôt de Grand-Gris, la logique relative à la force gravitationnelle de leur planète d’origine qui serait plus faible que sur Terre est alors respectée.

Dans le dernier article leur étant consacré, je spéculerai sur les origines des Petits-Gris.

Photo : tripadvisor