La laideur du sport

Dans le sport, comme dans tout le reste que l’humain touche, c’est la raison pour laquelle je le déteste en général, il dénature des actes nobles par de la compétition maladive et malsaine, ce qui engendre de la triche, du trafic d’influence, de la corruption afin d’atteindre des niveaux inégalés de prestige, le tout, évidemment dans le but de décupler les gains monétaires.

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Le sport se positionne tout au haut de cette liste d’actes qui devraient être sains – le sport c’est la santé après tout – et qui sont devenus des plus contestables, soit en engendrant maladies, empoisonnements, blessures, handicaps et décès. Les sportifs sont des gens trop dopés dans tous les sens du terme pour voir clair dans le jeu de ceux qui les poussent dans le but de profiter de la manne qu’ils représentent.

Le sport d’équipe est le pire, car il donne les moyens de commettre les actes les plus antisportifs d’entre tous. Quant aux sports individuels, ce n’est plus qu’une apparence d’individualité avec les fédérations sportives, les entraineurs de haut niveau, les équipes de professionnels multidisciplinaires autour des athlètes et les équipements d’entrainement valant des fortunes que même Midas ne pourrait s’offrir.

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On est bien loin du succès individuel lorsque plus de 30 spécialistes dans tous les domaines te soutiennent et te portent à bout de bras. Dans certains cas, le talent y est pour quelque chose lorsqu’on voit certains athlètes perdurer. Sans en nommer, on en connait que ne courent pas après les balles inutiles. Ils se ménagent en sachant quels points ils peuvent se permettre de perdre et lesquels ils doivent remporter. L’intelligence n’est pas plus équitablement distribuée dans le sport qu’ailleurs.

Je ne parlerai pas de cyclisme, la mecque des nouvelles drogues et des nouvelles techniques de camouflage. C’est tout simplement une honte internationale sans nom. Je ne parlerai pas non plus de hockey, le sport national canadien aux sept équipes partageant une ligue avec 24 équipes sises sur le territoire américain. Lorsque les séries de fins d’année surviennent, on ne verra jamais deux équipes canadiennes s’affronter en finale même si le tableau le permettait. Les droits de télévision aux É.U.A. rapportent tellement d’argent à la ligue que celle-ci ne peut pas se permettre de les perdre en laissant ses deux meilleures équipes s’affronter pour la coupe si les deux villes hôtes s’avèrent être situées du côté nord de la frontière. L’arbitrage veille à ce que cela n’arrive jamais. Comment appelle-t-on ça ? Ah oui ! Vous connaissez le mot autant que moi.

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Si vous êtes un mordu de sport, vous avez toutes les chances pour que vos favoris soient dopés, trichent pour gagner ou soient manipulés pour perdre. Et vous continuez malgré tout à y mettre votre cœur et surtout votre argent en achetant des billets, des produits dérivés, en écoutant les matchs à la télé, en achetant des revues, en consultant des sites web spécialisés et en en parlant avec émotions et passions avec vos amis et votre famille.

Ce n’est que de la frime et vous mordez à l’hameçon, jour après jour, saison après saison, année après année. Plus rien n’est vrai dans le sport puisque l’argent a tout remplacé, justement en commençant par l’esprit sportif.

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Vous vous défendrez par l’argument que ce sont de bons moments de divertissement et ce n’est pas pire que lire un roman ou regarder un film qui présentent des histoires fictives, eux aussi dans le but de nous divertir. Ouais, la différence, c’est l’apparence. Les arts n’ont jamais caché le fait que leurs histoires soient de la fiction tandis que le sport prétend le contraire et ils comptent sur une armée de consommateurs crédules pour faire vivre leurs mensonges comme s’ils présentaient des moments de pure vérité.

Allons, venez me dire que vous n’avez jamais trouvé louche un penalty donné dans des circonstances plus que discutables et tout juste au bon moment pour renverser le résultat final de la partie. Les exemples sont si nombreux que la question serait plutôt de savoir si ça arrive que des penalties soient appelés équitablement dans des circonstances dramatiques sans qu’il y ait eu implication d’argent.

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Vous trouvez que j’exagère, que je suis désabusé, injuste, paranoïaque, que je n’y connais rien, que je généralise ? Pour ma part, je vous trouve d’une navrante, décevante et enfantine naïveté. En revanche, je vous reconnais le droit de dépenser votre argent et votre temps pour les causes que vous voulez. Pour ma part, enrichir sciemment les tricheurs milliardaires, ça ne rentre pas dans mes principes de vie, parce que ça leur donne raison de tricher, une leçon de vie que je ne voudrais transmettre à aucun enfant, même à ceux que je déteste, parce qu’aucun enfant ne mérite ça.

Théorie des jeux

Certains prennent le jeu très au sérieux, dont quelques mathématiciens, sociologues, économistes et psychologues. Pour ces gens, le jeu n’est pas qu’affaire de divertissement, c’est aussi un moyen de comprendre les mystères de notre cerveau et même de la nature.

Si le comportement humain entre en ligne de compte dans bien des jeux, certaines lois ne sont que de pures mathématiques et l’humain qui s’y soumet optimise ses chances de gagner.

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C’est le cas de la martingale au casino, un moyen infaillible de gagner pour peu que vous ayez les fonds pour soutenir la stratégie et le casino pour vous le permettre. Rouge-noir ou pair-impair, vous misez et si vous perdez, vous doublez la mise précédente, et ce jusqu’à ce que vous gagniez. En couvrant les pertes précédentes, cette stratégie ne peut pas faillir tant qu’il vous reste de l’argent dans les poches.

L’âge d’or de la théorie des jeux survient au milieu du vingtième siècle avec Émile Borel, John von Neumann, Oskar Morgenstern et, bien entendu, John Forbes Nash (le film « Un homme d’exception »).

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Il existe différents types de jeux, ou plutôt les jeux possèdent une ou plusieurs de ces caractéristiques.

Ils peuvent être à somme nulle, ce que les uns perdent est gagné par les autres ; ou à l’inverse, le résultat net des gains des participants ne donne pas zéro. On dit de ces jeux qu’ils sont à somme non nulle.

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Ils peuvent être antagonistes comme les échecs, coopératifs comme les casse-têtes ou un mélange des deux comme au Risk.

Ils sont séquentiels comme le go ou simultanés comme roche-papier-ciseau.

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Certains jeux misent essentiellement sur le hasard comme le loto, exclusivement sur la stratégie comme aux échecs ou sur un mélange des deux comme au Monopoly.

Enfin, certains jeux finissent par perdre ce titre au fil du temps, ce sont les jeux déterminés, ceux pour lesquels on a trouvé une stratégie gagnante à tout coup. Si un participant l’ignore alors que l’autre la connait, le vainqueur est déterminé dès le départ, ce n’est plus du jeu. Entrent dans cette catégorie le morpion et le jeu de dames anglaises qui assure la victoire ou la nulle depuis que l’ordinateur en a résolu toutes les éventualités en 2007.

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Les jeux peuvent être sans mémoire, à mémoire imparfaite ou parfaite. La loterie est un jeu sans mémoire, car il est inutile de mémoriser les résultats antérieurs. Le jeu à mémoire parfaite comme le Clue permet à celui qui mémorise les informations précédentes de déduire le coupable. Les jeux semblables à la guerre sont à mémoire imparfaite, car les informations restent fragmentaires, certaines se perdent, arrivent trop tard ou sont simplement inexistantes. Alors même si on garde en mémoire tous les mouvements précédents, la surprise reste au rendez-vous.

La rapidité d’exécution, la dextérité, la motricité sont d’autres caractères donnés à une bonne partie des jeux vidéos à caractère sportif (compétitif). À l’autre bout du spectre, les jeux d’énigmes misent sur l’intellect et font souvent appel à la collaboration.the_room1

Il existe plusieurs autres caractéristiques aux jeux, mais cette liste reste suffisante pour comprendre qu’en mariant plusieurs de ces variables, il reste encore possible aujourd’hui de créer des jeux inédits.

Certains jeux sont d’une complexité mathématique étrangement simple pour des résultats étonnants, par exemple Pac Man. En revanche, les professionnels d’une discipline scientifique quelconque se cassent parfois les dents sur des énigmes qui parviennent à être résolues par… des gamers de haut niveau. Ce fut le cas pour le repliement des protéines qui représentait un casse-tête irrésolu jusqu’à ce que les biologistes fassent appel à des spécialistes du jeu vidéo, et contre toute attente (sauf pour quelques uns qui croyaient en eux) ces derniers ont trouvé les solutions.

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Les jeux misent pour la plupart sur la confrontation. Ils représentaient un moyen de se préparer à la guerre sans se pratiquer en tuant ses frères et sœurs. Tous les animaux supérieurs jouent pour apprendre à se nourrir et à se défendre. L’humain a complexifié le jeu, mais l’objectif reste sensiblement le même que l’original, gagner plutôt que perdre contre d’autres participants. Gagner contre la montre reste un jeu compétitif, car on compare son temps et le plus rapide gagne au dépend des plus lents.

Les jeux collaboratifs ont gagné en popularité depuis quelques années, poussés par la vague d’indignation contre tout ce qui s’apparente à la guerre, mais on se rend bien compte qu’ils restent minoritaires parmi la montagne de jeux à vocation de confrontation.

Le jeu est devenu une discipline mathématique à part entière, preuve de son sérieux (!).

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Pour terminer, Ke Jie, le meilleur joueur mondial au jeu de stratégie chinois considéré comme le plus complexe de tous, le go, a finalement perdu contre l’ordinateur AlphaGo. Une première qui fait mal, car elle déclasse définitivement l’humain. La création a bel et bien dépassé son créateur. Reste maintenant à la faire tenir dans un corps semblable au nôtre et la supériorité sera achevée.

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Les quatre D

La nouvelle façon de vivre, c’est de mentir impunément. Puisque personne n’est sanctionné, le mensonge devient ainsi la norme sociale. Mentir en niant même les pires évidences, en affirmant exactement le contraire de ce qu’on fait, en jetant les blâmes des conséquences de ses actes sur ses adversaires, en inventant n’importe quels faux événements pour convaincre les autres de se rallier à sa cause, en menaçant les dénonciateurs. Mentir est même devenu tout à fait acceptable. Le mensonge prouve que vous prenez tous les moyens pour gagner et les gens aiment ceux qui gagnent, peu importe comment ils y parviennent.

Autrefois utilisé avec parcimonie puisque se faire prendre à mentir coûtait presque toujours sa carrière, aujourd’hui les menteurs ne cachent même plus. Sachant pertinemment qu’une partie des auditeurs ne sont pas dupes, ils s’en foutent totalement puisqu’ils ne font face à aucune conséquence.

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Mentir permet à ses disciples et admirateurs de reprendre ces aberrations à leur compte et de les semer à tout vent. Lorsque des milliers de personnes crient un même mensonge sur tous les médias sociaux, le mensonge prend des allures de vérité. Surtout que personne (ou presque) ne s’intéresse à faire contrepoids.

Les menteurs imposent leurs règles, car aucune logique ne peut venir à bout des mensonges. La logique doit donc céder le pas à quelque chose de plus puissant et de plus draconien. Mais qui maintenant voudra mettre en place un système qui botterait le derrière aux mythomanes compulsifs lorsqu’ils sont au pouvoir ? Et ce sont des gens comme vous et moi qui les avons placés à ces postes. Vous, moi et aussi d’autres menteurs payés pour falsifier les résultats.

Voilà quelle société nous avons créée et dans laquelle nous vivons actuellement. Une société qu’il sera bien difficile de se défaire… à moins de devenir nous aussi des menteurs invétérés afin de combattre à armes égales. Mais alors, qu’est-ce qui aura changé sinon un nom sur une plaque et dans des documents ?

Une société ayant érigé le mensonge en système sera obligée d’endurer ce mode jusqu’aux quatre D, car cette abominable tolérance est le signe évident de la décadence d’un peuple qui entraine son déclin, engendre sa déchéance et enfin apporte sa destruction.

 

Discuter pour vivre ensemble

Il est facile de parler sans se comprendre. Plusieurs causes de mésententes coulent de source, elles tirent leurs origines de l’objectif même de la discussion entreprise avec une autre personne.

Cherche-t-on vraiment à discuter qui oblige à échanger? Il est facile de camoufler un diktat sous des airs de discussion. Elle ne sert bien souvent que d’outil de manipulation. On l’utilise pour faire connaitre une décision déjà prise. On demande l’avis de l’autre sans vouloir en tenir compte s’il diverge du nôtre. Ce n’est que de la poudre aux yeux destinée à prouver une fausse bonne foi.

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La discussion vise parfois un but inavouable et inavoué. En usant de moyens destinés à noyer le poisson, à éloigner l’autre de la vérité, la discussion déraille, l’impatience gagne les deux parties et les conséquences s’ensuivent. Tout ce qui ne tombe pas sous le sens est discutable et devrait être discuté lorsque l’autre partie se rend compte d’une argumentation à la logique bousculée, triturée, contorsionnée qui vise à insérer une cheville carrée dans un trou rond sans trop le faire paraitre.

Mais qui est prêt à se remettre en question devant son partenaire? À réfléchir tout haut? À entreprendre une démarche de questions-réponses sans préparations? À livrer ses propres incertitudes, ses doutes, ses faiblesses?

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Ce qu’on devrait toujours faire est de réfléchir à l’argumentation adverse avant de répondre, quitte à reporter la discussion si nécessaire. En revanche, toujours ramener sur le tapis un sujet laissé en suspens. Répondre franchement aux questions légitimes. Éviter de mêler plusieurs sujets, au contraire, leur donner une priorité. Reconnaitre ses subterfuges, ses camouflages et s’en départir.

La règle d’or est tellement simple que tous les grands humanistes l’ont reprise dans leurs discours.

«Traite les autres comme tu souhaiterais être traité.»

Tu ne peux exiger d’une personne d’être ouverte, franche, conciliante, de bonne foi si tu lui refuses les mêmes comportements.

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Lorsqu’il existe une barrière franche entre deux comportements, lorsque après maints efforts personne ne semble donner signe de bonne foi, il faut se questionner sur la pertinence de la relation. S’il y a refus de s’entendre de part et d’autre sur des règles du jeu communes, le plaisir n’existe plus. C’est une guerre déguisée, un conflit en habits de civilité.

Gagner sur une personne censée être son alliée n’est pas une victoire, mais une trahison et vous serez alors traité de la sorte. L’objectif ne devrait jamais être la victoire, mais le plaisir d’avoir obtenu un accord mutuel accepté de plein gré.

Si vous aimez vous battre contre un ennemi, choisissez donc celui-ci. Combattez votre goût, votre désir de gagner, d’avoir gain de cause, d’imposer vos idées, car voilà le vrai ennemi à abattre lorsqu’on choisit de vivre en couple et en société.

On peut ne pas s’entendre sur la destination, sur le chemin à emprunter, sur les haltes, tout cela reste en partie secondaire tant qu’on vise l’objectif de bien vivre ensemble.