10 000 pas ! Pas 10 000 !

Pourquoi vise-t-on à accomplir 10000 pas par jour?

Quelle est cette fameuse barre des 10000 pas par jour? Est-elle importante? Si oui, pourquoi? Est-elle symbolique, théorique, scientifique, métabolique?

En fait, elle vise une dépense minimale d’énergie, mais comme tout objectif, celui-ci semble bien souvent inatteignable, juste au-delà de quelque chose de réaliste, de vivable, d’acceptable et de réalisable qotidiennement. On a beau marcher le midi, un peu en soirée et même durant les pauses-café, notre podomètre s’évertue à nous faire autant suer que le soleil d’été. 6961, 8649, 7033, 8204 pas, il refuse obstinément d’atteindre les 10000 pas. Voici pourquoi.

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Faire 10000 pas vous prendra environ 80 minutes si vous vous déplacez à vitesse honnête de 4,5 km/h. Rajoutez le temps nécessaire pour vous vêtir, dévêtir, chercher vos clés, remplir votre gourde, retirer le caillou de la chaussure, extirper le téléphone de la craque du sofa, changer deux fois de survêtement, dire bonjour à la voisine, nettoyer la merde de chien sous votre semelle, répondre à un texto, boire une gorgée d’eau, admirer les canards, les photographier, rattacher vos souliers, enlever une pelure, sentir les glaïeuls, les photographier, reluquer l’autre voisine qui fait son jogging, la photographier, boire une gorgée d’eau, acheter sa baguette à la pâtisserie, on ne parle plus de 80 minutes, mais facilement de 120. Pressé par le temps, vous écourtez l’itinéraire censé vous amener à atteindre l’objectif. Évidemment, vous gagnerez en efficacité avec le temps en supprimant les pertes de temps et les distractions, mais effectuer 10000 pas exige bien souvent de prendre plus de temps qu’on aimerait leur consacrer.

Il faut aussi noter que se donner un tel objectif avec un chiffre rond joue sur notre désir de franchir cette marque, mais également sur notre frustration lorsque nous ne l’avons pas atteint. Cependant, tout objectif doit être adapté aux conditions du marcheur et à sa disponibilité.

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Voici quelques informations, indices, trucs, qui vous permettront de déterminer votre propre objectif. Vous serez tout de même fier de l’avoir atteint puisqu’il vous fera physiquement du bien, sans égard à cette damnée marque des 10000.

Si vous débutez, ajustez votre rythme de marche une coche sous votre vitesse naturelle et ne cherchez pas à atteindre 10000 pas du premier coup. Un rythme plus lent mais soutenu est le vrai but que vous devriez rechercher. Ne visez aucune performance au départ, le plaisir devrait toujours rester votre meilleure source de motivation. 

Une fois passées les 15, 20 ou 30 premières minutes, vous sentez un changement dans votre métabolisme. Votre corps devient plus chaud, il transpire plus, vous commencez à puer, car votre graisse fond, elle dégage ses toxines qui sont évacuées presque immédiatement dans votre sueur plutôt que d’atteindre le reste de votre organisme. Atteindre ce jalon est important. Ce mécanisme ne s’enclenche que lorsque les sucres rapides de votre corps s’épuisent et que vous entamez d’autres réserves. Il reste à vous fixer un objectif modeste de temps ou de nombre de pas lorsque vous dépassez ce seuil où votre corps réagit différemment. Au début, dix minutes peuvent amplement suffire. Vous l’augmenterez au fur et à mesure de vos capacités et de votre disponibilité.

Voilà, vous êtes certain d’avoir fait du bien à votre corps sans même regarder votre podomètre, sans l’obligation d’avoir atteint la fameuse marque des 10000 pas.

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Ce principe permet de répondre à la prochaine question à savoir s’il est plus avantageux de marcher ses 10000 pas en une seule séance ou en plusieurs. Je dirais que pour maigrir, il est préférable de les marcher en une seule séance afin de dépasser le fameux creux en glucose qui active la prise en charge énergétique par les graisses.

Effectués en plusieurs séances, ne soyez pas surpris si vos 10000 pas ne parviennent aucunement à vous faire maigrir. Vous pourriez même être porté à engraisser. Par contre, si votre objectif n’est pas de perdre du poids, votre corps bénéficiera grandement de ces 10000 pas, peu importe leur répartition au cours de votre journée.

En poursuivant régulièrement votre entrainement, compensez le temps de marche et le nombre de pas par une augmentation du rythme. Si vous vous rendez jusqu’à 6 km/h, vous verrez que le nombre de pas nécessaire à atteindre l’état de sudation aura fortement diminué et les bienfaits seront quand même au rendez-vous.

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Évitez de considérer les 10000 pas pour autre chose qu’une simple marque anonyme. Fixez la vôtre et faites-la évoluer selon vos conditions, vos contraintes et surtout le plaisir que vous retirez de pratiquer cette activité.

Bon marchage!

Un mois sismique plus conforme à la normale

Je compte 23 séismes de magnitude 6,0 ou supérieure durant le dernier mois. La normale est d’un séisme survenant aux deux jours pour ces valeurs élevées. On peut donc constater que les trente derniers jours ont été plus actifs que la moyenne. Rien d’étonnant après la grande accalmie qui l’a précédé.

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Durant le mois précédent, je n’ai répertorié aucun séisme supérieur ou égal à 6,0. L’anomalie silencieuse se répercutera sur les événements sismiques futurs, car la croûte terrestre ne cesse de bouger. Cette anomalie statistique était-elle annonciatrice d’un quelconque comportement particulier des plaques tectoniques? De récents modèles informatiques suggèrent que le réchauffement climatique cause des impacts imprévus sur la sismicité.

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Durant le dernier mois, la Terre a tremblé une fois à hauteur de 8,2, ce fut aux iles Fidji. Un séisme d’amplitude plus grande ou égale à 8,0 est attendu tous les ans. Cette moyenne a été respectée puisque le dernier séisme de telle magnitude, il fut également enregistré à 8,2, était survenu le 8 septembre 2017 au Mexique.

L’Indonésie, l’Alaska, le Japon, le Pérou, l’Iran, les États-Unis d’Amérique et le Vénézuéla ont tous ressenti un séisme majeur (> 6,0) durant ces 30 derniers jours. Une région très active qui continue pourtant de rester calme est la Nouvelle-Zélande. Même si plusieurs séismes ont frappé les iles Fidji et la Nouvelle-Calédonie, pas très éloignées du territoire néozélandais, les lignes de faille diffèrent.

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Un séisme de magnitude égale ou supérieure à 9,0 survient en moyenne tous les dix ans. Le dernier fut celui du Japon à 9,1 qui causa la catastrophe nucléaire de Fukushima le 11 mars 2011. Mais les statistiques ne signifient pas que nous sommes en présence de cycles réguliers. Le prochain d’une telle importance pourrait survenir demain matin ou bien dans dix ans.

La Terre semble donc reprendre son rythme sismique normal. Reste à voir où les prochaines catastrophes surviendront et quelles magnitudes elles atteindront.

De taches solaires et d’hystérésis

Ça fait bien une dizaine d’années, j’ai configuré mon fureteur Safari pour qu’à l’ouverture apparaisse la page d’accueil de SpaceWeather, une application donnant la météo spatiale. L’image que vous voyez du Soleil en tête d’article a été prise aujourd’hui.

La plupart des gens s’intéressent à la météo locale. Moi, c’est la météo des cieux qui me branche. On y trouve tout un tas d’informations, la plupart du temps toutes inutiles à nos activités de la journée. Qu’importe. Entre autres choses, je m’intéresse aux taches solaires.

Des taches sombres apparaissent régulièrement à la surface du Soleil. À ces spots plus froids convergent des lignes de champ magnétique. Le flux de ces taches n’est pas constant. Il en apparait plus ou moins selon un cycle d’environ 11 ans.

Nous avons terminé la partie active du cycle et sommes maintenant dans la phase où les taches se font de plus en plus rares. Depuis le début de l’année 2018, plus de la moitié des jours se sont passés sans apercevoir la moindre tache solaire.

On associe la quantité de taches solaires avec des fluctuations de la température sur notre sol. Les périodes de faible activité correspondent à des températures terrestres plus basses.

Entre 1650 et 1700, les taches solaires se sont révélées presque nulles. Le cycle de 11 ans s’était déréglé. On appelle cette période le «minimum de Maunder». Durant cette même période, la Terre a subi le «Petit âge glaciaire», des températures globales inférieures d’environ 0,1 °C dans l’hémisphère Nord.

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La relation entre les taches solaires et la valeur des températures terrestres semble correspondre. Normal, direz-vous, puisque après tous, c’est le Soleil qui nous chauffe. Cependant, nous avons connu un pire refroidissement entre les années 1790 et 1830 alors que la chute des températures fut plus spectaculaire, atteignant 0,4 °C dans l’hémisphère Nord. Pourtant, même si les taches solaires étaient peu nombreuses pour cette période, il y en avait plus que durant le Petit âge glaciaire.

L’activité de notre Soleil n’est donc pas la seule responsable des changements de climat. Les activités humaines influencent grandement les températures à la surface de la Terre. Il est même possible que nous retardions la prochaine ère glaciaire et même qu’elle n’ait pas lieu.

Sachant où je me trouve actuellement trônait un glacier de 2 kilomètres d’épaisseur, je me demande si le réchauffement climatique n’est pas une bonne chose. Toutefois, nous n’avons pas un thermostat entre les mains afin de réguler cette hausse. Le danger vient surtout de là.

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Lorsque nous aurons trop chaud, les températures continueront d’augmenter pendant une assez longue période de temps même si nous coupons drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. C’est ce qu’on appelle une hystérésis, un retard des effets par rapport aux causes. Le terme «rémanence» vous est peut-être plus familier.

À cause de cet effet de rémanence, d’hystérésis, on ignore totalement jusqu’à quel extrême grimperont les températures à la surface de la Terre. Nous espérerons peut-être qu’un nouvel âge glaciaire puisse alors commencer, qui sait?

Images : SpaceWeather ; Wikipédia