Cet article est la suite du précédent qui décrit la principale difficulté empêchant les voyages interstellaires en coûts de temps et d’énergies raisonnables.
Des Extraterrestres ont-ils réussi à contourner les problèmes du temps et de l’énergie ? En fait, il se pourrait qu’ils n’en aient pas eu besoin. Leur solution consiste peut-être à faire avec les lois connues. Nous, Humains, voyons les voyages générationnels comme une difficulté majeure, car notre psychologie n’a pas été forgée en conséquence. Nous avons été éduqués dans un monde où les individualistes, les ambitieux, les hiérarchisés et les belliqueux sont récompensés. Mais si un peuple s’était donné depuis toujours d’autres valeurs centrées sur la communauté, le partage, la patience et le respect, effectuer des voyages interstellaires générationnels serait pour eux beaucoup moins ardu.

Il leur resterait cependant une autre difficulté majeure à surmonter et elle n’est pas des moindres, c’est le recyclage. Plus un voyage s’étire en longueur et plus croît la quantité des ressources nécessaires pour le rendre à terme. Un vaisseau spatial doit vivre en autarcie totale, ses habitants sont donc condamnés à recycler 100 % de toutes leurs ressources internes, y compris leurs déjections. L’ensemble du vaisseau et de ses habitants ne doivent engendrer aucune perte, aucun gaspillage et aucune fuite vers le vide spatial.
L’eau, l’air et la nourriture nous viennent évidemment en tête, mais il n’y a pas que ces ressources vitales à considérer. Puisqu’il est impossible de prévoir suffisamment de pièces de rechange pour tous les bris éventuels, tout doit être réutilisé et refabriqué, y compris les pièces mécaniques et électroniques. Le vaisseau doit être équipé d’une usine à tout faire, absolument tout ce dont il contient déjà. Des imprimantes 3D très avancées pourraient venir à bout de ce problème. Cependant, le vaisseau spatial doit aussi être blindé contre les perforations dues aux micrométéorites, car un seul trou, même minuscule, risque de faire échouer la mission s’il n’est pas immédiatement colmaté. Une armée de microrobots dédiés à cette tâche pourrait limiter les pertes.

Et il faut également parler du problème de la chaleur, de sa déperdition, mais pas que ça. Le vide glacial d’un côté de la cloison et une température ambiante de l’autre, le vaisseau doit absolument recevoir plus d’énergie provenant d’une quelconque étoile qu’il en perd au profit du vide environnant puisque l’isolation ne sera jamais parfaite. L’autre problème provient des lois de la thermodynamique. Un moteur quelconque ne transforme pas 100 % de l’énergie consommée en énergie mécanique. Une partie s’envole en chaleur qu’il faut absolument récupérer à 100 %, ou en acquérir d’une source quelconque, voire d’une source externe, pour compenser les pertes énergétiques.
L’envoi de robots ou d’androïdes à la place d’entités biologiques résout certains problèmes, dont ceux liés à la psychologie inconstante, du moins on peut le prétendre, mais cette solution ne fait pas totalement disparaitre l’obligation du recyclage absolu et l’endiguement de toutes les pertes.
Pertes nulles et recyclage total sont les deux obligations absolues d’un vaisseau spatial au long cours. Et puisque la perfection n’existe pas, il serait surprenant que cette solution du « petit train va loin » soit celle envisagée par les Extraterrestres pour venir sur Terre ou ailleurs. En regardant maintenant vers nous, ces deux difficultés resteront probablement irrésolues durant encore plusieurs siècles, voire jamais. Ainsi, les voyages interstellaires habités ne se font et ne se feront pas avec une technologie primitive comme la nôtre actuellement.
Dans le prochain et dernier article de cette série : Dépasser la physique actuelle.







