Vie intelligente ailleurs, à quoi s’attendre ?

Ce qui nous apparaît aujourd’hui comme une hypothèse quasi farfelue deviendra réalité dans un bref avenir. Si vous pensez que nous devrons attendre des décennies, voire des siècles avant de bénéficier des moyens technologiques qui nous permettront de déceler de la vie intelligente ailleurs dans la Galaxie, détrompez-vous.

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En fait, ces moyens, nous les possédons déjà. Ils ne nécessitent aucunement de devoir se déplacer jusque là-bas. En restant bien assis devant les écrans de nos ordinateurs, ils nous révèleront bientôt cette vérité. Pour ce faire, oubliez les sondes en orbite, les fioles d’échantillonnage, oubliez même l’écoute de signaux radio. Pour trouver de la vie intelligente, il suffit de capter la lumière d’une étoile une fois qu’elle a traversé l’atmosphère de ses planètes en orbite.

Une société technologique comme la nôtre crée des molécules que la nature ne créera jamais. En détectant des produits de ce type dans l’atmosphère d’une exoplanète, nous serons absolument certains que des extraterrestres intelligents et technologiques y résident.

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En observant les différences entre le spectre lumineux de l’étoile et le spectre lorsque cette lumière a traversé l’atmosphère de l’exoplanète, il est possible de déterminer les molécules présentes dans cet air, car elles absorbent certaines fréquences. 

Aujourd’hui, nous découvrons des planètes possédant une atmosphère et celles-ci contiennent du dioxyde de carbone, de la vapeur d’eau, du méthane, des molécules intéressantes, mais ne prouvant pas la présence de vie et encore moins celle de vie intelligente. Toutefois, si on détectait du CFC, la conclusion deviendrait immédiate. La présence de cette molécule artificielle apporterait la preuve qu’il existe une espèce technologique vivant sur cette planète.

Voilà comment se fera l’annonce de l’existence de vie extraterrestre intelligente. Cette primeur tombera dans un très proche avenir sans qu’il soit question d’ovnis au-dessus de nos têtes ni de Petits-Gris marchant sur des pelouses présidentielles.

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Faut-il encore que la vie extraterrestre intelligente existe. Sur ce point, voici ma réponse. Les statistiques sur les très grands nombres ne mentent jamais. Avec 200 milliards d’étoiles dans notre Galaxie, avec plusieurs planètes par étoile, la probabilité que la vie extraterrestre intelligente existe frôle le cent pour cent, tout simplement parce que nous, nous existons. Il ne peut y avoir de vie ici sans vie ailleurs.

Le défi n’est pas d’y croire, le défi est de la dénicher et si ce moment reste à venir, une fois encore, c’est une question de grand nombre, pas d’absence. S’il existe une grande quantité de planètes propres à engendrer de la vie, ce n’est rien à comparer au nombre qui n’en portent pas. Scruter le ciel reste le plus grand défi.

Nos instruments se perfectionnent. Bientôt, nous serons en mesure d’analyser des millions d’atmosphères lointaines. Les planètes abritant de l’intelligence deviendront aussi communes que les exoplanètes aujourd’hui. 

Ça semble presque trop facile, direz-vous. Pas tout à fait. Tout d’abord, la capture des signaux lumineux doit s’effectuer depuis l’espace. Nous télescopes terrestres ne sont presque d’aucune utilité pour ce genre de travail puisque les constituants de notre propre atmosphère viennent chambouler les résultats. On découvrirait qu’il existe de la vie intelligente… sur Terre. Ouais, intelligente mais idiote, je vous l’accorde.

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Le ciel est si vaste et nous ne possédons que très peu de télescopes spatiaux capables d’effectuer cette tâche avec l’acuité requise. Imaginez-vous sur une plage et vous devez trouver des grains de sable ayant une forme pyramidale. Même s’il en existe beaucoup, la tâche ne sera pas de tout repos. Multiplier les paires d’yeux est un bon début. Les équiper du bon système optique l’est tout autant. Et enfin, il suffit d’y mettre du temps, de la patience, de la rigueur et, pourquoi pas, de bénéficier également un peu de chance.

Spécialisation et fragilité

La société humaine a franchi une étape charnière de son évolution le jour où elle a commencé à chasser en groupe. Ces sociétés de chasseurs-cueilleurs l’ignoraient, mais ils venaient d’inventer la fragilité individuelle.

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Cueillir sa nourriture reste un acte solitaire et semblable pour tous les cueilleurs. À ce niveau d’évolution, un acte sociétal est tout de même faisable, celui de mettre les denrées en commun pour les distribuer selon une équité ou selon un mérite quelconque.

On peut se comporter de la même façon à la chasse. Tuer une perdrix ou un lièvre s’effectue individuellement. Toutefois, tuer un bison ou un mammouth est une autre paire de manches. Sans spécialisations, certaines pour attirer la bête, l’isoler, pour la rabattre en enfin pour l’abattre, la chasse aux gros gibiers resterait inefficace. Chacun s’occupant d’une tâche distincte, elles sont mises en commun dans un processus global permettant au bout du compte d’attraper la proie et de gagner, ce faisant, le droit de recevoir une part du gibier.

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D’une chasse à l’autre, les individus amélioraient leur technique, savaient choisir et appliquer les meilleures méthodes lorsque les conditions changeaient. Ils acquéraient ainsi un rôle pratiquement indispensable, mais en contrepartie ils devenaient quelconques sinon médiocres dans les autres spécialités.

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Chaque humain étant différent, l’efficacité d’un groupe augmente avec celle de chaque spécialisation. Accomplir certaines tâches précises parmi un ensemble possible devient un atout non négligeable pour la communauté. Les besoins globaux ainsi que les talents naturels des nouveaux membres définissaient leur futur rôle.

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Maintenant, il est devenu impensable de vivre de manière autonome, nous devons tous nous fier aux autres. Même les ermites ayant décidé de vivre retirés et de ne se nourrir que de leurs chasses, pêches, cultures et cueillettes utilisent des tas d’outils fabriqués par notre société, des graines provenant d’elle et des vêtements issus des métiers à tisser. Ils échangent leurs surplus contre d’autres denrées ou équipements impossibles à obtenir ou fabriquer dans leur milieu.

La spécialisation n’a cessé de grandir avec le nombre d’humains peuplant la Terre. On peut dire que le niveau technologique croit en fonction du nombre d’individus. Acquérir autant de compétences variées aussi complexes et si rapidement avec le dixième de notre population n’aurait pas été possible. Le temps nécessaire à atteindre le même niveau d’achèvement aurait été multiplié par un facteur bien plus grand que dix. Imparfaitement imagé par le concept du tas de sable, pour qu’il croisse, une base de plus en plus vaste s’avère nécessaire. L’imperfection de cette image provient de l’angle de la pente, environ 30° pour le sable, variable pour les connaissances accumulées.

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Plus les spécialisations deviennent grandes, plus elles fragilisent les individus, car des disparitions soudaines de leurs besoins engendrent l’inutilité et l’improductivité immédiates des citoyens s’étant dédiés à les combler. L’impossibilité de se parfaire rapidement dans d’autres spécialités qui prennent parfois plusieurs années à acquérir engendre ce qu’on nomme le chômage systémique et ses dangers croissent au fur et à mesure de la surspécialisation des métiers.

La formation continue s’avère alors la seule planche de salut pour réduire les risques d’obsolescence. Elle ne constitue pas un luxe, mais devient une nécessité dans la plupart des domaines de spécialisation.

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Le temps est révolu depuis longtemps où nous passions nos années de jeunesse à apprendre un métier qui nous suivrait ensuite toute notre vie. Dès notre sortie de l’école, nous devons immédiatement penser à y retourner. Ce perfectionnement constant doit s’inscrire dans une planification régulière, au même titre que la famille, les amis et les loisirs. Ceux qui y adhèrent garderont toute leur pertinence au cours de leur vie active de travailleur au sein d’une société hyper technologique. Les autres, la chance déterminera leur sort en fonction d’aléas totalement hors de leur contrôle.

Pont Einstein-Rosen

Chose promise, chose due. Voici la suite de l’article traitant d’intrication quantique.

Ne cherchez pas le pont Einstein-Rosen sur Google Maps, il ne traverse aucune rivière. Cependant, il traverse bien un espace entre deux lieux. Et quel espace!

Ces deux physiciens ont signé un article en 1935 alors que faisait toujours rage la polémique autour de la réalité de la physique quantique. À partir des équations de la relativité générale, ils montrèrent que certaines solutions créeraient un déchirement de l’espace-temps et une connexion possible entre deux feuillets distincts de l’espace-temps.

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Le concept du trou de ver était né, un lien sous-jacent à travers deux points éloignés qui, si nous étions en mesure de l’emprunter, permettrait de court-circuiter le chemin normal. Ce raccourci spatio-temporel donnerait l’impression d’avoir franchi une grande distance en violant le sacro-saint principe de la vitesse limite dans le vide, mais il n’en est rien. Venant d’Einstein, rien de surprenant qu’il respecte son propre postulat.

Mais en quoi la physique quantique joue-t-elle maintenant dans ce principe astrophysique régi par la relativité générale? La physique de l’immensément petit a donné une façon de créer ce trou de ver entre deux endroits précis de l’espace et c’est grâce à l’intrication quantique.

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Intriquez une grande quantité de matière. Séparez ces particules en les plaçant à deux lieux de votre choix. On sait que l’intrication garde un lien fort entre ces éléments, peu importe la distance. Engendrez ensuite deux trous noirs en condensant la matière aux deux endroits. Voilà, un trou de ver est né, exactement là où vous le désiriez.

Si ce concept résout le problème de la création d’un trou de ver entre deux lieux distincts et prédéterminés, il reste cependant totalement infranchissable d’un côté vers l’autre puisque si on peut entrer dans un trou noir, on ne peut jamais en ressortir, soit en faisant demi-tour, soit en tentent d’emprunter celui situé droit devant.

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D’après le physicien théorique Leonard Susskind, professeur à l’université Stanford en Californie, il faut trouver quelque chose de plus élaboré, mais le principe de l’intrication quantique restera probablement une partie essentielle du processus qui permettra un jour d’engendrer un véritable pont Einstein-Rosen réellement franchissable.

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Dans le film Thor: Ragnarok, nos héros Thor et Hulk sont coincés à l’autre bout de l’Univers et doivent se rendre sans délai à Asgard. Bruce Banner reconnait un «pont Einstein-Rosen» et la bande de gros bras l’emprunte afin de traverser l’espace en un temps record. Les scripteurs ont eu l’intelligence de ne pas choisir deux trous noirs comme origines et débouchés de ce pont, desquels on ne peut échapper. Ils parlent plutôt d’un pont entre deux étoiles à neutrons.

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Je considère la construction de vrai pont Einstein-Rosen que nous pourrions un jour utiliser comme représentant l’ultime défi technologique de l’humain. Je crois sincèrement que si nous parvenons à continuer d’exister sans nous détruire, nous y arriverons et nous pourrons alors visiter une grande partie de notre Galaxie.

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Pour visiter le reste de notre Univers, les autres galaxies, on aura besoin d’un autre saut technologique, mais commençons par régler le cas du voyage intergalactique. Notre terrain de jeu viendra de s’agrandir bien suffisamment pour nous occuper pendant un bon milliard d’années.