La résilience

Même s’ils ne sont pas nouveaux, certains mots arrivent tard dans notre vie. Ç’a été mon cas avec le mot « résilience ».

Berlin sous la neige

Je ne l’avais jamais lu avant qu’il reprenne vie après un long moment à croupir au fond du dictionnaire. Aujourd’hui et depuis quelques décennies, on peut l’entendre et le lire plusieurs fois par jour.

Avant de connaitre sa définition exacte, en fonction des exemples lus ou entendus, je présumais que la résilience était la capacité d’affronter des épreuves et de les transcender en gardant peu de séquelles.

J’ai ensuite consulté mes dictionnaires et dans son sens primaire, il est question de fatigue du métal, de sa capacité à absorber de l’énergie avant sa rupture. Elle caractérise la résistance au choc, elle indique jusqu’à quel point de l’énergie peut être emmagasinée par un corps sous l’effet d’une déformation élastique.

D’autres définitions se sont ensuite rajoutées à partir de l’exemple donné par la physique des matériaux. On parle alors de ressort moral, de la qualité d’une personne à ne pas se décourager, qui ne se laisse pas abattre, qui surmonte les événements de vie difficiles. Ou encore, l’aptitude à affronter un stress intense et à s’y adapter.

Bref, j’avais visé assez juste avec ma propre définition, du moins en ce qui concerne l’aspect psychologique. Alors pourquoi j’étais toujours pris d’un étrange malaise lorsque j’entendais les gens utiliser ce mot ? C’est comme lorsque quelqu’un parle d’une personne « versatile » plutôt que « polyvalente », mes oreilles s’échauffent. Avec « résilience », j’avais un effet semblable alors que les interlocuteurs l’utilisaient apparemment adéquatement. Victimes de guerres, ou de catastrophes naturelles, celles-ci étaient qualifiées de « résilientes » par les commentateurs, les journalistes, les animateurs de radio et de télé.

Et un jour, j’ai finalement compris la cause de mon malaise. Chaque fois que je lisais ou j’entendais ce mot, c’était dans le cadre d’événements d’actualité. Les animateurs parlaient de la grande résilience des victimes interviewées face aux catastrophes de tout acabit. Mais comment parvenaient-ils à jauger leur degré de résilience uniquement sur la base de quelques déclarations captées sur le vif alors que la poussière virevoltait encore partout ? Comme pour la versatilité et la polyvalence, mes oreilles entendaient l’expression « résilience », mais en fait elles auraient voulu entendre « résistance ».

Résistance est l’un des synonymes de résilience, mais ces deux mots ne sont pas équivalents. La résistance se caractérise par une réaction immédiate à un choc. Mais est-ce de la résilience pour autant ? Vraiment pas. Il faut du temps pour constater l’existence d’une résilience. Ou encore, elle apparait (ou pas) sur une longue période durant laquelle plusieurs événements difficiles se succèdent. Presque toutes les personnes victimes d’un traumatisme auront offert de la résistance, mais seules celles qui parviendront par la suite à vivre le plus normalement possible seront résilientes.

Tous les mots commençant par « R » ne sont pas Résilience

Toutes les catastrophes nous affectent. Nous nous en sortons transformés, jamais identiques à ce que nous étions avant qu’elles ne surviennent. La résilience ne se caractérise pas par l’absence de séquelles, mais par celles qui nous permettront encore de vivre sans trop affecter notre bien-être ni notre entourage. Et dans les cas les plus remarquables, de vivre encore mieux, de devenir meilleur.

Parler de résilience au lendemain d’une catastrophe est, selon moi, une impropriété. Et, sincèrement, seuls les proches immédiats des victimes pour qui leur regard est parfois plus juste, peuvent décemment les qualifier de résilientes.

Ne pas voir devant soi et pourtant garder espoir

De toute façon, faire montre d’une grande résistance n’est pas moins glorieux que de montrer une grande résilience, même si on peut facilement penser le contraire, puisque la résilience ne se tient pas sur les épaules de la résistance, ce sont deux échelles parallèles. Une personne peut présenter une grande faiblesse face à l’adversité et pourtant, elle peut ensuite poursuivre sa vie sans problèmes. Comme il est possible de fortement résister et ensuite de chuter et de ne pas être en mesure de se relever, le syndrome du choc post-traumatique en est un bon exemple.

Un autre exemple, on peut très bien résister à une pluie d’insultes mais ensuite en être profondément affecté, tout comme on peut difficilement les encaisser, comme une injustice, mais par la suite ne pas tout remettre inutilement en cause.

Alors, j’invite tous les commentateurs, tous les journalistes traitant de l’actualité à se rabattre sur le mot « résistance » plutôt que d’utiliser « résilience » pour parler de la capacité immédiate à subir des chocs sévères, et de conserver ce dernier pour des reportages ayant pour objectif de montrer la façon dont les personnes ont passé à travers les épreuves une fois qu’elles sont derrière elles ou lorsqu’elles ne cessent de pleuvoir.

Et le Corbot dans tout cela ? Est-il résistant, résilient, aucun des deux, les deux ? Ne me le demandez pas, demandez-le plutôt à mes proches. Ce n’est pas inutilement que j’ai grandement restreint mon cercle social, vous en trouverez peu qui répondront n’importe quoi.

La mobilisation citoyenne est-elle antidémocratique ?

Descendre dans les rues, taper sur des casseroles, déchirer en public sa camisole, manifester collectivement son ras-le-bol, ces gestes citoyens extraélectoraux sont-ils antidémocratiques?

On pourrait le croire, car dans un pays aux mœurs démocratiques, les élections font apparemment foi de tout. Chaque citoyen est égal devant l’urne et la majorité gagne le droit de procéder à des changements par le truchement des représentants ayant déclaré leurs intentions. Toutefois, ce beau principe théorique est vite mis à mal par toutes sortes d’astuces permettant de gagner sans l’avoir mérité.

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Les discoureurs ne révèlent plus grand-chose de leurs véritables intentions, préférant dénigrer leurs adversaires plutôt que de parler de leurs projets. Ils tendent des pièges, ils mentent, ils trichent en soudoyant des personnes influentes, ils reçoivent de l’argent par des entreprises et organismes afin d’acheter une machine électorale puissante. En retour, ils voteront des lois en leur faveur, ou ne voteront aucune loi afin que ces organismes puissent continuer d’abuser de tout. Et c’est sans oublier l’ultime tricherie, le paquetage des urnes, leur substitution ou leur destruction selon les possibilités du moment.

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La démocratie fonctionne lorsque personne ne triche et tout le monde se rend aux urnes, deux utopies qui ne sont pas prêtes de disparaitre. C’est pourquoi, même dans des pays dits démocratiques, les élections ne sont pas la solution ultime pour un peuple bafoué par les magouilles de tous genres. Même dans des circonstances difficiles, une bonne machine électorale parvient à faire réélire ses candidats en renversant le vote de très peu d’individus. En s’attardant prioritairement à modifier les intentions de vote d’environ 5 pour cent de la population, pas beaucoup plus, un parti politique parviendra à gagner des élections perdues d’avance.

Il reste donc la mobilisation citoyenne comme outil démocratique. Mais encore de cette façon, tricher reste l’outil utilisé par les lâches qui sont nombreux et notoires. Répression, infiltration d’agents de renseignement et de déstabilisation, corruption, menaces, tous les moyens sont utilisés pour éteindre les brasiers de la résistance et du changement au profit d’un pouvoir omniprésent et corrompu.

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J’ai donc répondu à au moins un volet de la question en titre de cet article. La mobilisation citoyenne n’est pas antidémocratique même si elle n’est pas régie par des règles électorales. De toute façon, les tricheurs se foutent éperdument des règles électorales et seuls les naïfs les respecteront et, évidemment, perdront.

Les gagnants ne sont pas toujours des tricheurs invétérés, surtout lorsqu’ils gagnent parce que leurs adversaires ont poussé la note trop haut et se sont étouffés eux-mêmes avec leur salive mêlée de fiel. Certains ont gagné parce que leur avantage était tout simplement d’être inconnus. Certains gagnent par chance, d’autres en portant un patronyme populaire et d’autres en restant eux-mêmes et sincères. Ça arrive aussi, parfois.

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Si la mobilisation citoyenne n’est pas nécessairement antidémocratique, elle n’est pas exempte de toute critique non plus, car elle reste un outil permettant de gagner sans voter, donc sans compter le nombre de gens en faveur d’un tel sujet par rapport au total. On est donc en présence d’un outil potentiellement puissant pour faire plier des gouvernements élus. Oui, il existe aussi un côté sombre à cette méthode d’influencer le cours des événements, comme pour tout le reste.

Rien n’est jamais tout blanc ou tout noir (Les pixels du bien et du mal) et rien ne s’avère plus facile que de basculer d’un côté sain à un autre plus sombre en se cachant la vérité, juste un peu à la fois, jusqu’à ce que le rideau devienne entièrement opaque. L’expression «le pouvoir corrompt» résume assez bien ce principe que j’intitule personnellement «La question du cornichon».

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Si vous me demandez de déterminer à partir de quel point un concombre est devenu un cornichon, la réponse semble impossible à savoir, pourtant, elle est d’une simplicité enfantine. Un concombre devient un cornichon à partir du moment où il est plongé dans le vinaigre. Une cellule à la fois, la transformation débute à l’instant zéro et se poursuivra aussi longtemps que subsistera du vinaigre.

Le pouvoir politique, c’est le vinaigre. Je vous laisse deviner qui sont les cornichons.

Faire des enfants

D’emblée, je préviens le lecteur, cet article est écrit à la deuxième personne, il se veut passablement accusateur. Si le ton vous incommode, il y a de fortes chances que je l’aie écrit spécifiquement pour vous. Toutefois, je doute que vous ayez le courage de le lire en entier, car vous vous reconnaitriez à trop d’endroits. Le contraire me surprendrait, mais je n’y compte pas trop. Pour les autres lecteurs, ceux qui voudront lire l’article dans son intégralité, je prêche à des convertis. L’univers est ainsi fait, raison pour laquelle on ne parvient pas à le changer.

Il n’a jamais été aussi pertinent de se poser la question si des enfants doivent être mis au monde. Pour la grande majorité des gens, celle-ci ne se pose même pas. Les hormones leur font perdre le moindre sens de la réflexion. Ils forniquent à qui mieux mieux et s’étonnent lorsque l’une ou l’autre avoue être enceinte. Youhou! Faire des bébés, ça commence par laisser tremper son engin là où il est le plus confortable, juste au cas où vous ne le sauriez pas encore!

Pour ceux qui portent la moindre attention à la chose avant que leurs déclinants spermatozoïdes rejoignent de peine et de misère le gros ovule flasque et maladif, vous avez le temps de réfléchir avec votre cerveau. Alors, quel est l’état de la situation? Vous avez un plan basé sur l’âge? Sur votre situation économique? Sur votre carrière? Sur la rencontre du bon ou de la bonne partenaire? Vous attendez de tomber en amour? Vous attendez un peu tout cela dans l’ordre ou dans le désordre?

Désolé, vous avez tout faux! La seule bonne question vous a échappé! Aucune petite pensée pour les enfants? Vous êtes alors du genre à faire des mioches pour vous-même, sans penser à quoi que ce soit les concernant.

Avez-vous au moins pensé dans quelle sorte de monde vous allez un jour abandonner votre progéniture? Quel que soit leur héritage, leur degré d’éducation, leur emploi, leur entourage que vous pouvez en partie contrôler de votre vivant, il restera la planète que vous leur léguerez et sur laquelle vous ne pouvez plus rien, étant donné que vous avez abandonné votre rôle de protection à son égard, et tout cela pour faire tourner des ballons sur votre nez.

Ceci étant fait, ça ne vous dérange aucunement de surpeupler la planète? De générer un ou, pire, plusieurs pollueurs dépensiers surconsommateurs? Non, bien sûr que non, car ils auront la possibilité de naitre dans un pays qui se débarrasse de ses déchets en les envoyant par conteneurs dans des pays pauvres. Vous feignez ignorer l’effet boomerang parce que la planète, si vous ne l’aviez par encore remarqué, eh bien elle est ronde et que tout abus finit toujours par revenir en pleine figure de celui qui l’a commis… ou dans la face de ses héritiers, c’est selon la vitesse de propagation de sa bêtise.

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Vous allez mettre au monde des enfants qui boufferont du plastique dans toute nourriture qu’ils ingéreront, dans l’eau qu’ils boiront et dans l’air qu’ils respireront. Ils seront envahis par des hordes de réfugiés dont les autorités seront bien incapables de résorber les flots continus, poussés hors de chez eux par la faim, la maladie, la montée des eaux, quand ce ne sera pas par les dictateurs despotes ou par leurs voisins trop religieux pour comprendre le mot paix. Vous allez engendrer des humains qui jalouseront les rats et les coquerelles tellement ils seront entassés les uns sur les autres.

Vous les laisserez aux prises avec les inondations récurrentes, l’érosion des berges et de toutes les routes construites en bordure des cours d’eau. Vous en ferez des naufragés climatiques ou des gens obligés de partager leur petite place avec vingt réfugiés climatiques. Vous leur léguerez la subsidence des lieux où vous avez construit votre vie, vous leur donnerez ce lopin de terre qui disparaitra dans un immense trou creusé par votre surexploitation des sous-sols. Vous leur transmettrez le cancer de la peau parce que vous avez tué la couche d’ozone avec vos gaz réfrigérants et vos contenants en styromousse. Vous leur offrirez votre résistance à tous les antibiotiques connus parce que vous en avez abusé sur les cheptels sains en guise de prévention. Vous leur transmettrez votre bonhomie maladive en leur montrant comment fermer les yeux sur tout ce qu’ils voient de stupide. Vous leur fournirez une carte de citoyen modèle, docile, soumis, emphatique, embrigadé à soutenir les abuseurs du système en échange d’un peu de pain et de jeux. Vous leur apprendrez à ne pas se poser de questions, mais surtout à ne pas chercher de réponses. Vous les intéresserez au divertissement plutôt qu’à la pensée critique. Vous leur donnerez les derniers gadgets afin qu’ils puissent suivre en direct l’évolution de leur décadence jusqu’à l’effondrement de leur civilisation. Vous les torcherez, emmitouflerez, surprotégerez en omettant sciemment de leur apprendre à affronter la vie dure et rude. Vous en ferez de très bons dandys et de très mauvais survivalistes. Vous les plaindrez à la moindre de leurs frustrations afin qu’ils n’apprennent qu’à geindre pour obtenir tout ce qu’ils veulent. Vous penserez faire des bâtons de vieillesse, mais votre progéniture vous laissera tomber comme une vieille chaussette à la première occasion.

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Vous voulez générer quel genre d’humain vivant dans quel genre de monde? La planète n’a aucun avenir si vous ne cessez pas de vous multiplier et personne n’a d’avenir si la planète n’en a pas. Quelle partie de cette affirmation vous ne comprenez pas? Ah! vous vous en foutez! Peu importe, vous aurez des enfants, c’est votre droit. Ça fait partie des raisons pour lesquelles je déteste l’humanité majoritairement composée de gens de votre acabit, qui ne pense qu’à eux, qui ne voient pas plus loin que demain, qui croient à l’immobilité de l’univers et qui surtout, qui croient à la magie ou aux miracles, et plus probablement aux deux.

Faites des enfants, plus il y en aura et plus il deviendra facile pour la Terre de tous les faire disparaitre jusqu’au dernier avec, évidemment, leur inestimable et indéfectible concours.

Le coût énergétique pour écrire des bits en mémoire

Ce que je vais vous apprendre vous surprendra peut-être. Je vais donc tenter de l’expliquer le mieux possible. Considérons qu’un bit de valeur zéro correspond à une tension de zéro volt et un bit de valeur 1 correspond à une tension de 5 volts.

Commençons par donner la réponse théorique à la question posée dans le titre. Quelle puissance est nécessaire pour stocker en mémoire une certaine quantité de bits ? La question étant théorique, la réponse est en première approximation.

La puissance dépensée dans cette opération est de zéro watt. Peu importe si on écrit des zéros (0) ou des uns (1), il n’y a aucune dépense énergétique à inscrire des bits en mémoire, peu importe sa valeur. En première approximation, ça va de soi, et voici pourquoi.

Traitons le cas où il faut écrire 1 en mémoire alors que le niveau initial est à 0. Pour ce faire, vous apportez l’énergie du bloc d’alimentation vers la cellule mémoire grâce à un interrupteur électronique que vous actionnez. Une cellule mémoire possède une résistance électrique valant un chiffre astronomique qu’on qualifie d’infini. D’autre part, si la capacitance de l’unité mémoire, sa capacité d’accumuler des électrons et sa capacité d’accumuler un champ magnétique, son inductance, sont toutes les deux nulles, aucun courant ne circulera même si la tension aux bornes de l’unité mémoire deviendra 5 volts, la valeur du potentiel électrique de la source. Pour inscrire un zéro, on court-circuite simplement l’unité mémoire qui amène la valeur du bit à zéro (0).

Mais où est l’astuce ? Où est la consommation d’énergie ? La consommation d’énergie n’est pas dans l’écriture, mais dans la lecture de la valeur inscrite en mémoire. La lecture exige que l’unité mémoire soit en mesure de faire connaitre sa valeur au système de lecture. Pour ce faire, deux solutions existent. Soit l’unité mémoire a suffisamment accumulé d’électrons durant l’écriture et ainsi elle a consommé du courant durant l’écriture. Si on garde l’écriture sans consommation énergétique, l’autre solution c’est l’unité de lecture qui va devoir consommer pour lire efficacement le contenu de l’unité mémoire.

Peu importe les économies de consommation à l’écriture, quelque part dans le processus opérationnel global qui englobe les lectures, le système finira inévitablement par consommer de l’énergie tôt ou tard.

Il existe un autre domaine d’expertise où la lecture, la détection en d’autres termes, joue aux rabat-joies et c’est en physique quantique. Mais j’aborderai ce sujet dans un autre article.

La carbapénémase

Ouais, ça sonne comme une saloperie et c’en est une. Ce joli nom imprononçable est une substance produite par certaines entérobactéries (intestinales) qui les rend résistantes à presque tous les antibiotiques en les brisant totalement. Ces super bactéries se cachent bien, et souvent les porteurs sont asymptomatiques jusqu’à l’infection qui les découvre. Il va sans dire que la vie des patients infectés est sérieusement compromise.

La cause la plus fréquente est une infection nosocomiale (chopée en milieu hospitalier) survenue principalement lors de séjours à faire du tourisme médical, surtout en Inde et dans d’autres pays de l’Asie du Sud-Est. Quand on se fait ouvrir la carcasse, il est totalement inconscient, téméraire, insensé, insouciant, irréfléchi, irresponsable, etc., de le faire dans un pays qui va nous faire « économiser » quelques milliers de dollars, mais qui se tait bien sur les petits cadeaux d’au revoir (ou d’adieu).

Ce que les gens oublient bien souvent, ou préfèrent oublier, ce sont toutes les différences non visibles entre les services et les soins d’ici et de là-bas. Les standards, les protocoles, les procédures, les méthodes, les politiques, les prérequis, les compétences, les formations et les pratiques diffèrent largement. La chirurgie n’est donc pas la même, loin de là, même si on lui attribue le même nom.

Il faut cesser de croire que tout se vaut, tant que les surfaces sont à peu près aussi rutilantes. Si encore ces gestes insensés ne touchaient que les étourdis qui vont se faire empoisonner à l’étranger. Non, ça touche toute la communauté qui doit tenter par la suite de réparer les pots cassés, sans parler des transmissions possibles aux autres patients et soignants en contact avec ces bactéries de calibre militaire.

Leurs décisions irréfléchies nous concernent tous et toutes. Alors, si une de vos amies vous parle qu’elle veut se faire poser une paire de nouveaux nénés à l’étranger, parlez-lui de la carbapénémase et conseillez-lui de bien se renseigner sur les risques réels et usuels que les gens prennent lorsqu’ils essayent d’économiser en se faisant remplir la poitrine avec des sacs non conformes et surtout, avec une panoplie de bactéries très très en forme.