Astroblèmes

Le mot « astroblème » désigne depuis 1960 le résultat de l’écrasement d’un corps au sol. Il remplace les expressions « cratère d’impact, cratère météorique, cratère terrestre, cratère lunaire et cratère de bombe ». Je comprends mal qu’il remplace « cratère de bombe » puisque la racine grecque « astron » signifiant « astre » ne peut vraiment pas s’appliquer à une grenade ou à une bombe. Mais le français est ainsi fait. On comprend bien, par contre, que le mot « cratère » soit inapproprié pour désigner ces blessures (blêma) causées par des météorites et même des bombes puisqu’il vient jeter un doute sur leur nature réelle.

Moins de 200 astroblèmes ont été confirmés jusqu’à maintenant. Simplement en comparant les faces de la Lune ou de Mercure avec celle de la Terre, on s’aperçoit d’un déficit évident. Il devrait en avoir plusieurs dizaines de milliers. Mais la Terre est géologiquement active, elle gèle et dégèle régulièrement, elle s’érode et sa surface est cachée à 70 % sous l’eau. Tous ces facteurs réunis contribuent à camoufler les astroblèmes si ce n’est pour les faire disparaitre définitivement. Qui plus est, certains hypothétiques astroblèmes posent… problème, les preuves géologiques ayant probablement disparu depuis leur formation. Et sans preuve formelle, point de statut.

Le plus vieil astroblème répertorié serait celui de Maniitsoq au Groenland et serait âgé de 3 milliards d’années. Le plus vaste se nomme Vredefort, il se trouve en Afrique du Sud. Il fait 300 kilomètres de diamètre. Une règle simple permet de connaitre approximativement la dimension de la météorite d’origine en divisant le diamètre de son astroblème par 10. Ce monstre aurait donc fait environ 30 kilomètres de diamètre. Ça fait froid dans le dos. Heureusement, cette collision céleste est survenue au moment où la Terre était jeune et ne comportait que de la vie primitive.

Je faisais remarquer dans un article précédent que le Bouclier canadien est probablement le territoire le plus âgé de la Planète. On devrait donc y voir plusieurs astroblèmes et c’est effectivement le cas, malgré plusieurs épisodes de forte érosion causée par les glaciers durant les périodes glaciaires répétitives. L’astroblème de Sudbury en Ontario est le deuxième plus grand jamais recensé, il s’étire sur 250 km. Malgré une apparence en surface quasiment effacée, le bassin Sudbury s’est qualifié grâce aux affleurements de nickel et de roches ignées en forme d’ovales concentriques (photo). La catastrophe serait survenue voilà 1,85 milliard d’années.

Dans de prochains articles, je détaillerai certains astroblèmes particulièrement intéressants situés en territoire québécois.

Vaporisation

Il n’a jamais fait aussi chaud sur Terre qu’en juillet dernier où trente pays ont dépassé la marque de 2°C d’augmentation de leur température moyenne.

Des 137 dernières années, c’est juillet 2017 qui a été le plus chaud. Vous pouvez voir les anomalies des températures dans le graphique ci-haut qui montre les dépassements des moyennes selon les pays classés par continent.

On voit clairement les importants dépassements de plus de 2 °C dans plusieurs pays et principalement en Asie, dans une moindre mesure en Afrique et également en Europe. Aucun pays n’aurait enregistré des moyennes égales ou inférieures à 0 °C. La moyenne des réchauffements se situe aux environs de 1 °C. C’est énorme !

En Asie, avec de multitudes pays dont leur économie émerge ou est basée sur des exportations massives, on voit clairement un réchauffement bien au-delà de celui des autres continents. Si le continent africain semble un peu mieux s’en tirer que l’Asie, il ne faut pas oublier la grande quantité de déserts dans ses deux hémisphères qui affichent des températures moyennes déjà bien au-delà des autres pays du Globe. L’Europe est aussi durement touchée avec un accroissement des moyennes entre 1,5 °C et 2 °C. Les Amériques et l’Océanie s’en tirent un peu mieux avec une hausse moyenne autour du 1 °C.

À ce rythme, nous ne tiendrons pas bien longtemps. Tous les pergélisols sur la planète dégèleront, engendrant un dégazage massif de dioxyde de carbone et de méthane qui viendra amplifier le problème. L’énorme quantité de clathrates de méthane qui tapissent les fonds océaniques se vaporiseront à leur tour et l’on sait que le méthane est 10 fois plus efficace que le dioxyde de carbone pour accroitre l’effet de serre.

L’atmosphère de la Terre pourrait avoir commencé un cycle de rétroaction positive qui amènerait les températures à s’élever de façon exponentielle. On ignore jusqu’où les températures croitraient. Toutefois, il est possible que les températures de surface atteignent celles de la sœur jumelle de la Terre, Vénus, qui connait présentement un effet de serre monstrueux. Ses températures se sont stabilisées aux alentours de 460 °C ! À ce niveau, le plomb fond.

Je n’ai pas besoin de dire que toute la vie à la surface de la Terre disparaitrait. Ceci n’est pas le scénario d’un film catastrophe, mais une possibilité bien réelle qui ne peut pas être écartée puisque Vénus nous le prouve sans équivoque. Et même si la température moyenne à la surface de la Terre se stabilisait à 80 °C, ou même à 50 °C, nous serions incapables de supporter ces chaleurs. Toutes les glaces des glaciers, du Groenland et de l’Antarctique auraient toutes fondues bien avant d’avoir atteint ces températures, submergeant les terres jusqu’à 68 mètres au-dessus du niveau actuel.

Alors, investissez dans les compagnies qui fabriquent des climatiseurs. Cependant, aurez-vous vraiment le temps de dépenser vos gains avant de vous… vaporiser ?

Ah ! L’amour… animal !

On connait les conséquences d’être amoureux. On fait des choses dingues, on pense à des choses dingues et on devient dingue. Mais l’amour, on n’en sait bien peu de choses. On sait qu’il est grandement lié à la procréation. C’est pourquoi les divorces suivent bien souvent l’arrivée du nombre d’enfants désiré. Un, deux, trois, quand c’est fait, boum ! L’amour s’étiole. Du jour au lendemain, tous les défauts de notre partenaire deviennent absolument insupportables, alors qu’hier encore, il (elle) était génial(e). On se sépare en se demandant comment on a bien pu bien faire pour l’endurer aussi longtemps.

Si on accepte l’idée que l’amour provient d’un besoin de procréation, peut-on en faire une généralité et dire que les adeptes de la fornication finiront un jour par tomber en amour qui s’avère être une sorte de sens à donner à leur instinct ? Si c’est le cas, qu’en est-il des couples de… lions, de bonobos, de manchots, de baleines, d’ornithorynques (celui-là, c’était pour voir si je pouvais l’écrire sans faute du premier coup).

Malgré mon éducation qui plaçait sans conteste l’humain au sommet de la Création, on sait bien aujourd’hui que cette frontière virtuelle entre les animaux et nous devient de plus en plus poreuse au fil des découvertes scientifiques. Et pourquoi pas pour l’amour aussi ? J’aimerais croire qu’il en va de même pour les animaux, du moins pour une partie d’entre eux. Un jour, les IRM nous prouveront peut-être qu’il n’y a aucune différence entre nos signaux cérébraux et les leurs lorsque nous pensons à notre partenaire avec lequel ou laquelle nous sommes en relation… amoureuse.

Alors, lorsque vous sentirez des instincts bestiaux vous animer à la vue d’une beauté animale, dites-vous que c’est peut-être exactement ce qui vous arrive.

Le sucre

Cet article fait suite au précédent et traite du sucre.

Ce n’est pas un secret si on dit que le sucre est surconsommé. Tout est matière à en rajouter partout et dans tout, même dans le sel de table.

Notre consommation moyenne de sucre est passée de 9 kg par année en 1820 à 60 kg par année. Évidemment, à moins que vous ne soyez un champion confectionneur de desserts, on peut facilement déduire que l’industrie alimentaire nous gave de sucre et ce dernier est principalement du sucre raffiné (saccharose).

Bien que l’ajout de sucre soit évident dans les boissons gazeuses, soit près d’une dizaine de sachets par canette, il est moins évident, mais tout aussi présent dans les condiments, les jus, les pains, les yogourts, les céréales, les sauces, les boissons énergétiques et dans presque tous les autres aliments transformés.

Les guides alimentaires surévaluent nos besoins quotidiens en sucre, car il est propulsé par des lobbies très bien organisés qui carburent… au sucre. On en consomme près de 22 cuillères par jour alors que certains diététistes croient que 9 cuillères sont pleinement suffisantes pour des activités normales.

Le sucre retrouvé naturellement dans la nature possède pourtant plusieurs vertus totalement absentes du sucre raffiné. C’est le cas du miel et du sirop d’érable. Cependant, ces produits sont principalement constitués de sucres et doivent être consommés eux aussi avec modération. Cependant, leur indice glycémique est plus faible et ils possèdent des antioxydants, des anti-inflammatoires, des polyphénols et des oligoéléments non négligeables.

Certains spécialistes croient que le sucre se comporte comme des drogues en engendrant des accoutumances fortes. Ils recommandent donc de bannir des éléments transformés tout ajout de sucre raffiné.

Quant aux faux sucres, les édulcorants, tels le cyclamate, la saccharine et l’aspartame, ce sont tous des sucres, au même titre que le fructose ou le saccharose. Leur différence tient dans le sens de rotation de leurs molécules. Les sucres tirés de produits naturels tels la betterave, la canne à sucre, le miel ou le sirop d’érable possèdent des molécules lévogyres, c’est-à-dire qu’elles ont un sens de rotation vers la gauche. Les faux sucres fabriqués par l’industrie alimentaire ont des molécules qui tournent vers la droite, elles sont dextrogyres.

Puisque ces molécules n’existent pas dans la nature, notre corps perçoit le goût du sucre à des taux bien plus faibles. Toutefois, ces faux sucres seraient moins bien assimilés par l’organisme avec ses avantages et inconvénients. Par exemple, notre sensation de satiété se voit trompée. On a toujours aussi faim après avoir ingéré des confitures ou des jus possédant des édulcorants. Et ça soulève un autre questionnement. Si la Nature n’a jamais fabriqué des sucres dextrogyres, est-il bien sage d’en fabriquer aux fins de consommation ?

Le xylitol est un édulcorant naturel tiré du bouleau. Il contrôle beaucoup mieux que le sucre l’indice glycémique, a un goût prononcé de sucre, un pouvoir antibactérien important et un fort effet rafraichissant. Pour ces raisons, il est utilisé entre autres dans les gommes à mâcher.

Enfin, la stevia est un autre édulcorant naturel provenant de plantes du genre stevia de la famille des astéracées. Il rencontre un franc succès, malgré le travail de sape de l’industrie des édulcorants.

À tout prendre, les deux édulcorants naturels que sont le xylitol et la stevia devaient avoir votre préférence. Et pour ce qui est des sucres naturels, opter pour le miel et le sirop d’érable reste un choix plus avisé que les sucres raffinés.

Bon appétit.

Photo – TSA-Algerie.com

De sel et de sucre

Deux articles plus légers ne feront pas de tort après celui traitant de la poésie. Je vous parlerai donc de sels et de sucres. Oh! mais dans le sens très propre. Pas les petites gâteries qu’on demande à notre copine ou le sel de la vie qui pimente nos journées d’été, par exemple lorsqu’on lit un blogue qu’on trouve particulièrement intéressant (!). Non, non, il sera question du vrai sel et du vrai sucre. Bon d’accord, je l’avoue, je vais aussi vous entretenir des faux sucres. Euh! et aussi des faux sels.

Tout d’abord, parlons de sel. Il est à la source d’un autre mot français vraiment important, le «salaire». Eh oui, la racine «sal» de salaire signifie «sel» en latin. On peut traduire le mot latin «salarium» à l’origine de «salaire» par «ration de sel».

On sait pertinemment qu’il faut remplacer notre perte en sel quotidienne par un apport équivalent. Les soldats romains recevaient un dédommagement pour se procurer ce minéral essentiel au maintien de la vie en santé, c’était leur salaire. Le problème aujourd’hui est qu’on surconsomme le sel, en moyenne 8g par jour alors que 2 g seraient amplement suffisants lorsque nos efforts physiques restent normaux. Ce sel supplémentaire occasionne plusieurs problèmes de santé, dont l’hypertension, les insuffisances cardiaques et rénales et certaines maladies auto-immunes comme le diabète de type 1, la sclérose en plaques et la polyarthrite rhumatoïde.

Le sel de composition chimique NaCl, le chlorure de sodium, est vendu sous plusieurs formes et provient d’origines diverses. Le sel de mer, la fleur de sel, le sel himalayen, de Guérande, le sel de table, etc. Tous ces sels contiennent du chlorure de sodium à l’état presque pur, sauf le sel de table. Ils sont tous nocifs si on en abuse sur une base régulière, et ce sans aucune exception.

Un sel, pourtant, se démarque des autres et c’est le sel de table. Ce sel n’est pas du tout constitué de chlorure de sodium pur puisqu’il est mélangé avec une importante quantité de sucre raffiné. Ce mélange trompe votre sens du goût en vous faisant croire qu’il y a moins de sel que la réalité. Vous en rajoutez donc beaucoup plus afin de garder le goût du sel. Ainsi, au lieu de consommer 2 g de sel par jour, le total explose. Le sel de table serait à proscrire de toute alimentation et l’emballage devrait comporter la mention «Mélange de sel et de sucre» plutôt que «Sel de table» qui n’informe nullement sur son contenu réel.

On peut donc considérer le sel de table comme étant du faux sel, c’est un monstre en habits de clown. Il y a un autre sel moins connu. Les fabricants d’aliments transformés savent qu’on lit les étiquettes et si la teneur en sodium est trop élevée, on risque de ne pas acheter certains produits. Ils remplacent parfois une partie du chlorure de sodium par du chlorure de potassium, un sel semblable pour l’effet salé, mais également plus amer. Ainsi, lorsque l’aliment préparé devient trop amer, l’ajout… de sucre en masque l’effet.

Du KCl, le chlorure de potassium, émane un important électrolyte pour notre santé, les ions K+. À forte dose, il est poison, un poison mortel. Aux charmants USA, le KCl fait partie du cocktail utilisé pour tuer les prisonniers condamnés à la peine capitale, car il cause un arrêt cardiaque. Un excès de potassium dans le sang peut empêcher les chirurgiens d’opérer. Une alimentation variée, équilibrée, non usinée nous permet d’obtenir tout le potassium dont nous avons besoin. Il est donc important de comprendre la stratégie de l’industrie alimentaire lorsqu’elle réduit le sodium sans affecter le goût salé. Remplacer le chlorure de sodium par du chlorure de potassium additionné de sucre ne constitue certainement pas une solution santé.

Pour lire la suite sur le sucre, vous devrez attendre un prochain article. Bien quoi? Il faut toujours mériter son dessert.

Les extraterrestres existent-ils ?

Au cas où le titre serait ambigu, je n’aborderai pas la question à savoir s’ils sont venus ou s’ils viennent nous rendre visite sur Terre. Cet article traite de la vie extraterrestre intelligente.

Un vieux sage vous dirait qu’il faut des preuves solides pour transformer cette question en affirmation. Un exoplanétologue affirmerait qu’avec une population probable de 10 milliards de planètes habitables dans notre Galaxie, les chances que les extraterrestres intelligents existent sont pratiquement de 100 %. Une fervente tonnerait que Dieu n’a créé qu’un seul peuple à son image et c’est l’humain. La question intéresserait un pape qui vous parlerait de son superbe télescope capable de dénicher la vie extraterrestre. Un sociologue raconterait qu’avec la découverte des sciences de l’atome, les extraterrestres intelligents ayant gardé leur côté belliqueux ont toutes les chances de s’autodétruire et ainsi, les civilisations avancées disparaitraient rapidement. Un conspirationniste avancerait que les preuves existent depuis longtemps. Un martien confirmerait qu’il détient la preuve que la vie extramartienne intelligente existe sur la Terre, mais qu’elle est très peu évoluée. Un schizophrène sait qu’ils lui parlent fréquemment. Un général d’armée demanderait de plus importants budgets pour nous protéger contre une invasion extraterrestre imminente. Un capitaliste nous vendrait un bunker anti-extraterrestre en nous apportant la preuve qu’ils existent sous forme de photographies de ses enfants très bien maquillés. Un écrivain nous dirait qu’ils existent parce que ce sujet est si souvent abordé dans la littérature qu’il serait impensable que ce ne soit qu’une lubie collective. Et enfin, le désabusé maugréerait en pensant que l’amour est aussi un sujet souvent traité en littérature et on ne lui a jamais vu le bout du nez, alors pour le bout du nez des extraterrestres… pfff !

Indubitablement, les extraterrestres intelligents existent. Les preuves viendront ou celles que nous avons déjà seront dévoilées. Ce n’est qu’une question de logique et elle se résout par la logique. L’Univers est conçu pour engendrer la vie évoluée. Pour preuve, notre existence après cinq extinctions de masse. Pas une, pas deux, mais bien cinq éradications presque totales de la vie sur la Terre et un retour à la case départ à chaque occasion. Notre caillou fait probablement partie des planètes habitables les plus malchanceuses de la Galaxie. De plus, notre Soleil, une naine jaune, n’est pas toujours clément. Les étoiles naines rouges, de loin plus nombreuses que les naines jaunes, permettent à leurs planètes en révolution autour d’elles de bien meilleures conditions de stabilité sur de beaucoup plus longues périodes, accroissant d’autant les probabilités d’émergence et d’évolution de la vie intelligente. Conclusion logique : si la Terre et son Soleil ont réussi à accoucher de nous, la vie intelligente ne peut que pulluler ailleurs.

De tous les temps, l’humain a cherché à se définir comme un être d’exception. Ce caractère est de l’égocentrisme et il a donné naissance au géocentrisme, à l’héliocentrisme et à tout un tas de théories centrées autour, ou pas très loin de son nombril. Aujourd’hui, nous savons que ni sa cicatrice, ni sa tribu, ni son ile, ni la Méditerranée, ni la Terre, ni le Soleil, ni la Voie lactée, ni le Groupe local (de galaxies), n’est au centre de quoi que ce soit.

Nous ne sommes pas une exception, malgré le mal fou que l’on se donne pour défendre cette ânerie. Un jour, dans nos conversations, nous dirons : « Te rappelles-tu comment nous étions naïfs, stupides et imbus de nous-mêmes lorsque nous pensions être la seule espèce technologiquement avancée de la Galaxie et même de l’Univers ? » Et nous irons interroger Wikipédia pour voir la liste et le décompte des espèces intelligentes d’extraterrestres décrites dans le catalogue jusqu’à ce jour.

Ce jour… n’est peut-être pas aussi éloigné qu’on pourrait le penser. Les scientifiques savent aujourd’hui comment trouver les preuves de leur existence en restant bien sagement assis devant leurs écrans. La traque va bon train et en définitive, elle portera fruit. Nous avons confirmé à ce jour 3 643 exoplanètes dont 171 de masse inférieure à 8 fois celle de la Terre. On considère que de la vie intelligente aurait plus de chance de se développer sur celles-ci.

Et à savoir si nous ne possédons pas déjà certaines preuves de l’existence d’êtres intelligents issus d’au-delà de notre Terre, les indices s’accumulent. Certains remparts semblent craquer de toutes parts. Des langues se délient. La jeune génération est moins encline que les précédentes à accepter et à supporter les complots, les dissimulations et les gommages. Justement, les erreurs de gommage se succèdent, laissant d’étranges objets visibles sur certaines photographies d’agences spatiales. Ces objets sont maintenant vus à très haute résolution, éliminant par le fait même les possibilités d’imaginer des trucs inexistants, tout en compliquant la tâche de ceux qui sont payés pour nous pondre des explications tarabiscotées sorties du même sempiternel chapeau.

Dans un possible prochain article, j’essayerai peut-être d’aborder l’épineux et controversé sujet de la possible présence près de, ou parmi nous, d’extraterrestres. Tiens, tiens ! Ma façon de m’exprimer se teinte soudainement d’une grande prudence. Deviendrais-je timoré?

Vieux, solide et trempe.

Dans un article antérieur, j’abordais le sujet du Bouclier canadien et du fait que le Québec fait presque totalement partie de ce dernier. Sur la carte, le Bouclier est dessiné en rouge, rose et ocre. Par contre, puisque la population est principalement située au sud du fleuve Saint-Laurent et que cette région fait plutôt partie des Appalaches, le Bouclier reste méconnu de la plupart de mes compatriotes.

Près des villes de Montréal et de Québec, les rivières drainent un vaste territoire. Presque toutes ont un bassin hydrographique important et coulent dans une dépression de terrain causée par l’érosion séculaire des berges meubles.

Pour rajouter une difficulté supplémentaire à la reconnaissance de ce qu’est le Bouclier, les rives nord et sud du fleuve Saint-Laurent ont été submergées durant plusieurs siècles par les eaux de l’ancienne mer de Champlain. Avec le retrait de cette mer lors du rebond post-glaciaire, les rives du fleuve sont devenues de riches terres agricoles et recouvrent les roches du Bouclier dans la partie amont.

Pour bien voir le Bouclier, il faut rester sur la rive nord et suivre la route 138 en est au-delà de la rivière Saguenay, un important affluent du fleuve Saint-Laurent. Le Bouclier commence alors à apparaitre dans toute sa solidité.

La route 138 traverse un nombre impressionnant de rivières. Mais comment se fait-il qu’autant de cours d’eau existent en aval du fleuve ? Ils sont larges, mais pour la plupart peu profonds. Là où ils coulent, on note l’absence de dépression de terrain. Les rivières semblent ne causer aucune érosion. Et voilà. Ici, la terre arable est quasiment absente. L’eau n’imprègne pas le sol, elle coule à la surface de la roche puisqu’il n’y a que de la roche. Les mousses et des petits buissons s’accrochent à la roche-mère, mais à part ça, le fond n’est qu’un immense bloc homogène de roc solide et affleure partout.

Le Bouclier canadien a une autre particularité. Puisque l’eau de pluie demeure en surface, le nombre de mares et de lacs est absolument phénoménal. Chaque petite dépression dans la roche retient entièrement l’eau de pluie. Il s’ensuit que nous sommes absolument incapables de compter exactement le nombre de lacs contenus sur le territoire. Est-ce 800 000, 1 million, 1,2 million ? Tout dépend de la surface minimale définissant un lac. Il faut survoler l’immense territoire vierge pour le comprendre. La dentelle de roc et son complément, la broderie de lacs, mares, ruisseaux et rivières se disputent pour savoir laquelle couvrira plus de surface que l’autre.

Malgré la pauvreté et la rareté des sols à cet endroit, malgré la rigueur des hivers, certaines plantes réussissent à proliférer, dont le thé du Labrador et la chicoutai, une baie bien courageuse. Mais les mousses, lichens, sphaignes, et arbres rabougris représentent la majorité de la flore locale. Le Bouclier mène la vie dure aux incrustations végétales.

Dernièrement, des géologues ont identifié les plus vieilles roches sur Terre dans le Nord québécois. Elles ont 4,3 milliards d’années sur un maximum de 4 432 milliards d’années. Le Québec est l’endroit le plus vieux et le plus solide de la Planète. On l’oublie, on n’y pense même pas, puisque sans séismes ni volcans pour nous le rappeler, ce pays de lacs et de rivières sait rester discret.

La théorie décrivant le mieux ma fille

Après une dizaine d’années d’un travail acharné et ininterrompu, un homme aux pensées non conformistes accouche d’une théorie révolutionnaire. Cent-deux ans plus tard, celle-ci reste toujours d’actualité et n’a même jamais été prise en défaut.

La théorie de la relativité générale est un monument érigé par un seul homme, un effort de pensée hors normes. Mais la théorie d’Einstein censée résumer la façon dont le cosmos fonctionne a supplanté son auteur.

En 1920, Schwartzschild calcule une solution à ses équations qui démontre que les étoiles ont un rayon critique en dessous duquel elles se transforment en trou noir. Einstein en est horrifié et espère que la Nature possède un système de censure lui évitant de générer ces monstres. Il a tort. Puis, on lui prouve que ses équations forcent l’Univers à s’étendre ou à se contracter. Une fois encore, horripilé par ce constat, il modifie ses équations pour les amener à décrire un Univers stationnaire, conforme à sa vision. Malheureusement, l’histoire se répète, de nouveau il se trompe. L’Univers ainsi que ses propres équations refusent obstinément de se comporter comme il le veut. C’est ironique de voir que son monde ne lui a jamais appartenu, ou si peu de temps. Son bébé s’est prestement échappé de son berceau et malgré tous ses efforts pour le ramener à la maison, sa création lui a prouvé qu’on ne possède rien, même pas ses propres idées.

Morale de cette histoire vraie, ne jamais sous-estimer le pouvoir d’une idée. Une fois lancée dans l’univers, elle possède sa vie propre et ses propres amours. Alors, pensez-y avant de diffuser vos réflexions. Elles pourraient vous surprendre et il sera ensuite trop tard pour fuir votre paternité. Il vous restera à prendre un verre de vin en vous disant que vous avez fait votre gros possible, mais que force est de constater qu’elles n’en font qu’à leur tête.

Finalement, la théorie de la relativité générale et ma fille, c’est du pareil au même.

Photo: Ciel & Espace

Le Déluge – Noé et son Arche

Les Anciens racontaient des légendes aux gens de leur peuple lors de moments privilégiés. Un soir d’été. Un soir où la Lune était pleine. Un soir où la fraicheur exigeait d’allumer un feu. Un soir où on gardait certains jeunes éveillés afin qu’ils entendent pour la première fois le partiarche raconter des histoires venues d’un autre Âge.

La légende du Déluge se transmet oralement depuis la nuit des temps, bien avant l’invention de l’écriture. Cette légende comprend des faits. Le Déluge lui-même n’est pas une invention puisqu’il a réellement été vécu et subi par des gens en chair et en os. Les rescapés l’ont raconté. En contrepartie, la cause de ce dernier était loin d’être connue.

Mais raconter une histoire, aussi vraie puisse-t-elle être au niveau de ses effets, ne peut se raconter sans parler de ses causes et de ses raisons. Toutefois, celles-ci sont totalement inconnues. Un cataclysme universel est survenu et personne ne sait ni comment, ni pourquoi.

Le patricarche narrateur comprend qu’il n’a pas le droit de laisser des blancs dans son histoire, elle semblerait beaucoup moins crédible. De plus, il est censé en être le gardien. Quel gardien laisserait s’échapper autant d’informations importantes, voire essentielles ? Il n’a d’autre choix que de donner des causes et des raisons en plongeant dans le folklore, la mythologie et la théogonie de son peuple. Pour certains, une punition est infligée par un Dieu pour absoudre leurs péchés. Pour d’autres, ce sont des forces titanesques qui s’affrontent et les humains en sont des victimes collatérales. Pour d’autres encore, il s’agit de dieux mal intentionnés, acariâtres ou vengeurs. Chaque tribu perpétue ainsi un savoir basé sur des faits réels. Quant aux vraies causes et aux possibles raisons de cet événement unique en son genre, elles sont inventées par ignorance et par obligation afin de répondre à des questions légitimes qui ne peuvent en aucune façon êtres laissées sans réponses valables.

Dans le mythe de Noé, un dieu tue les humains, car ils avaient tous péché.  Il fallait toutefois expliquer pourquoi il reste toujours des humains sur Terre. Ainsi, la présence d’une famille d’humains plus vertueuse que les autres devenait nécessaire pour expliquer le repeuplement survenu plus tard. Et puisque cette histoire avait bien fonctionné avec Adam et Ève, il suffisait de la reprendre en changeant quelques paramètres.

D’autre part, il fallait également expliquer la présence des animaux. Sauver une famille d’humains de la noyade explique leur repeuplement, mais comment expliquer celle des animaux qui auraient dû tous périr noyés jusqu’au dernier ? Puisque Noé avait besoin d’un bateau pour flotter sur les eaux montantes, ce même bateau aurait pu servir à sauver des animaux de la noyade. Ainsi, Noé passa de vigneron à armateur et ensuite à gardien de zoo. De cette façon, le Déluge, ses causes et ses effets étaient tous décrits, expliqués et justifiés par un récit complet, compréhensible et respectueux des autres enseignements, tel que le devoir de bonne conduite.

Dans un contexte où les causes du Déluge ne pouvaient absolument pas être connues, il faut applaudir la façon dont nos ancêtres l’ont expliqué. Le récit est tellement bien ficelé que plusieurs continuent encore à y croire dans sa totalité et ce, après plus de cent siècles. En plaçant le Déluge dans son contexte et à son époque, en le vivant par procuration, si je puis dire, on peut comprendre comment le récit du Déluge et le mythe de Noé ont fini par ne former qu’une seule histoire. Le récit fournit l’événement bien réel. Le mythe fournit une cause plausible. Le dieu vengeur explique la raison du Déluge. Noé et sa famille expliquent le repeuplement humain survenu après l’éradication des autres humains. L’Arche donne le moyen d’évasion de Noé ainsi que celui des animaux embarqués par couples sur la même arche afin, eux aussi, de repeupler la Terre.

Il reste à expliquer comment Noé a su avant le Déluge qu’il fallait s’y préparer. Le même dieu qui fera survenir le cataclysme avise Noé de ses intentions. Il ne pouvait en être autrement. AInsi, toutes les questions obtiennent leur réponse.

Nous savons aujourd’hui que bien des humains et des animaux ont survécu à la grande flotte sans avoir eu recours à une Arche archibondée. La Terre a connu 5 extinctions de masse. Le Déluge ne compte même pas dans ce chiffre. Par contre, c’était la première fois que l’humain avait conscience d’une catastrophe d’une ampleur aussi subite et apparemment sans limites. Disons merci à Noé, à Gilgamesh et à beaucoup d’autres personnages d’avoir véhiculé cet événement sur autant de générations. Grâce à eux, le Déluge reste encore présent dans l’imaginaire des humains. Par contre, dans une légende, il faut savoir séparer les faits des mythes.

Ainsi, ceux qui cherchent l’Arche sur les pentes du mont Ararat perdent leur temps. Ils ignorent la façon dont les légendes se construisent, évoluent et sont transmises. Ceci dit, retrouver les restes d’un navire sur les pentes du mont Ararat et datant de cette époque n’aurait rien d’exceptionnel. Combien de barques et de navires se sont échoués un peu partout sur la planète lors de ce cataclysme ? Si nous les retrouvions tous, nous aurions alors des milliers d’Arches potentielles et le problème inverse. Celui de trouver la vraie. Je souhaite donc à tous ces enthousiastes beaucoup de… d’enthousiasme.

Photo: Wikipedia 

Le Déluge – la vraie cause

Nous sommes 16000 ans dans le passé. La Terre se réchauffe, la période glaciaire tire à sa fin. Le niveau des océans est 120 mètres plus bas qu’actuellement. Les glaciers ont jusqu’à 3 kilomètres d’épaisseur et recouvrent tout le Canada, le Nord des États-Unis, le Nord de l’Europe et de la Russie. À cause du poids énorme de toute cette glace, les croûtes continentales ont renfoncé de plusieurs dizaines de mètres dans le manteau terrestre, mais beaucoup moins que la baisse du niveau des mers. Maintenant, les glaciers fondent à vue d’œil. Une partie de l’eau de fonte ne peut s’échapper pour rejoindre les océans. Elle reste piégée dans des cuvettes qu’offrent la topologie de certains milieux comme le Bouclier canadien et les grandes prairies américaines et canadiennes.

À cause du niveau très bas des océans à cette époque, la mer Méditerranée est beaucoup plus petite et serait même coupée de l’océan Atlantique. La mer Noire est un lac plutôt qu’une mer. Les Iles britanniques sont rattachées au reste du continent européen et croule encore en partie sous le poids de la calotte polaire.

Les glaciers continuent de fondre. Là où l’eau peut rejoindre les océans, leur niveau croît, mais suffisamment lentement pour permettre aux populations riveraines de déplacer leurs campements. Évidemment, comme aujourd’hui, une bonne partie de l’humanité vit à proximité des mers. Une catastrophe se prépare.

Tout à coup, l’immense réservoir ayant accumulé une quantité phénoménale d’eau douce brise ses entraves. L’eau à la surface de la plaque continentale nord-américaine se déverse subitement via la baie d’Hudson, le Québec jusque dans l’océan Arctique et rejoint l’océan Atlantique et la mer du Nord. Les becs verseurs des cuvettes s’agrandissent, permettant à encore plus d’eau de rejoindre subitement les mers. Le niveau des océans grimpe en flèche. Des vagues gigantesques se forment, passent par-dessus certains goulots et les détruisent. La première vague, un mur d’eau atteint la mer Méditerranée qui voit son niveau d’eau augmenter à une vitesse folle. Beaucoup de riverains restent piégés sur des nouvelles iles qui, hier encore, étaient très bien rattachées aux continents. Tous périront dans les instants qui suivent. D’autres, plus chanceux, réussiront à se réfugier en hauteur et regardent impuissants la mer monter sans fin en engloutissant tout.

Le déferlement d’eau se poursuit et même s’accélère. Les vagues de dizaines de mètres envahissent la Méditerranée qui atteint un seuil si élevé qu’elle déborde dans ce qui est en train de devenir la mer Noire. Cette fois encore, le bec verseur s’élargit et une chute d’eau absolument colossale se forme. Les populations vivant sur les rives de la mer Noire sont condamnées. Le principe des vases communiquants se poursuit et crée ce qui est appelé aujourd’hui le détroit du Bosphore. Le Déluge a bien eu lieu et une bonne partie de la population de ces régions a disparu sous les eaux.

Ailleurs dans le monde, des catastrophes semblables se produisent puisque le niveau des océans augmente partout sur la planète. La soudaineté de l’événement est si importante que beaucoup de gens n’en réchappent pas, victimes de tsunamis délirants.

Oui, c’est très possible qu’un Déluge planétaire et soudain soit survenu à cette époque, à l’époque où l’écriture n’existait pas encore, mais où la capacité de raconter, elle, était bien présente. Cet événement totalement hors du commun devait être connu des générations futures et c’est ainsi que la légende du grand Déluge a pris forme chez tous les peuples témoins de ce grand déversement. La pluie a probablement peu été en cause dans ce cataclysme. Le vrai coupable est la fonte de la calotte glaciaire, mais surtout l’accumulation de toute cette eau jusqu’à son déversement subit. Il faut se l’imaginer pour comprendre que nous aussi nous relaterions ce fait extraordinaire durant des millénaires. Et même si un jour beaucoup de gens en doutaient, la mémoire des humains chercherait à tout prix à poursuivre sa mission de relater cet événement absolument inimaginable au-delà des amnésies collectives.

Bon, ceci étant dit, Noé et son arche là-dedans ? Lire la suite.

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