Serons-nous envahis sous peu ?

Pourquoi les extraterrestres ne nous envahissent-ils pas? Nous avons une planète extraordinaire et nous leur démontrons que nous sommes absolument incapables d’en prendre soin. C’est fantastique! Toutes les conditions sont réunies pour se faire irrémédiablement évincer. Exit du paradis terrestre! Étrange comment certaines écritures millénaires décrivent le certain passé alors qu’ils pourraient parfaitement correspondre au futur, un futur proche.

Nuclear-Explosion-HD-1024x640-1728x800_c

Nous nous retrouvons une fois de plus à la limite de nos folies. Ce fut le cas durant les années soixante où les bombes nucléaires faisaient planer la menace réaliste d’une élimination radicale et instantanée de l’espèce humaine. Si j’avais fait partie d’une civilisation extraterrestre à cette époque, je me serais empressé d’activer la guerre totale par la ruse afin de m’emparer de la Terre une fois exempte de son pire fléau. C’était certes le moment le plus propice et réaliser ce coup d’État pour des entités venant des confins du cosmos ne devait pas poser de grands défis.

Or, à l’évidence, ce scénario ne s’est pas matérialisé et l’humain continue sa détérioration systématique du milieu qui l’a vu naitre. Mais si l’envahisseur s’est autrefois tenu à carreau, le fera-t-il une seconde fois? Oui, je sais, je postule leur existence. Ce n’est qu’une question statistique. Il est mathématiquement quasi impossible qu’ils n’existent pas. Il y a trop d’exoplanètes beaucoup plus vieilles et possédant de meilleures conditions de vie que la Terre pour croire que les extraterrestres ne sont qu’imaginaires. Et si certains peuples ont vécu des millions d’années plus que nous, il est raisonnable de penser que leurs connaissances et leurs technologies se situent bien au-delà des nôtres.

Thanos-halloween

Il est donc logique d’imaginer une grande quantité de peuples extraterrestres en train de nous observer, nous et plusieurs autres espèces scientifiquement évolutives comparables. Ils savent donc à quoi s’attendre d’un peuple belliqueux tel que le nôtre. Nous n’avons probablement pas encore touché le fond du baril galactique sinon les extraterrestres se seraient ouvertement manifestés. Tout comme dans Star Trek, leur directive (primordiale) les empêche peut-être d’agir et d’interagir. Si nous sommes voués à nous détruire, ils attendent probablement que nous le fassions par nos propres moyens sans qu’aucune société extraterrestre intervienne dans un sens ou dans l’autre.

Donc, la Terre ne sera probablement pas envahie par une horde d’étrangers avant que nous ayons pris le soin de nous effacer en quasi-totalité. Nous pouvons dormir sur nos deux oreilles, la cohabitation n’aura probablement jamais lieu. Ils n’envahiront pas la Terre avec des humains au sommet.

Il est possible toutefois qu’une petite partie de notre population survive à l’apocalypse et que les futurs maitres de la Terre l’épargne en cloisonnant les individus dans un lieu duquel ils ne s’échapperont pas. Y voir un zoo, récompense bien connue des humains pour leur faune en voie d’extinction.

150114_r02fc_rci-ours-polaire_sn635

Méritons-nous toujours la Terre? En tant qu’espèce dominatrice et hégémonique, nous devrions prendre tous les moyens possibles pour la bichonner. Puisque nos actes vont dans une direction diamétralement opposée, je considère que nous n’en sommes absolument pas dignes.

On connaitra bientôt les répercussions de nos actions et inactions. Entretemps, rien ne nous empêche de les imaginer. J’y consacre beaucoup de temps et dans tous les cas je ne parviens pas à voir l’humain s’en tirer à bon compte. Sois je manque cruellement d’imagination, soit je suis trop réaliste pour inventer des histoires abracadabrantes censées remonter le moral. Entre les deux suppositions, je connais la réponse.

Kawah Ijen, paradis vert, enfer bleu et jaune

En javanais, le nom de cet endroit très particulier signifie cratère Vert. On l’aura deviné, il s’agit d’un volcan situé sur l’ile de Java. Pour plus de précision, on parle du volcan Ijen qui se trouve à l’extrémité est de cette immense ile indonésienne formée par la subduction de la plaque tectonique australienne sous l’eurasienne. Kawah Ijen n’est que l’un des multiples cratères formés depuis l’explosion titanesque de la caldeira de Kendeng survenue voilà 50000 ans qui a totalement détruit son sommet de 3500 m pour ne laisser qu’une cuvette d’où émergent aujourd’hui quatre bouches fumantes distinctes.

K-I.jpg

Le qualificatif vert provient de la couleur sublime de son lac sis au fond de la caldeira. Ce plan d’eau est juché à une altitude de 2200 m et fait environ 900 x 600 m. Il possède l’étonnante particularité d’être le plus acide de tous les lacs de la planète avec un pH de 0,2.

Le monstre éruptif est toujours en activité et est classé parmi les volcans gris, c’est-à-dire qu’il est de nature explosive, mais actuellement peu inquiétante avec un indice VEI de 1 ou 2. Les lèvres du cratère atteignent une altitude de 2800 m.

blue-fires-ijen-java

Les touristes viennent spécifiquement visiter l’intérieur du cratère pour effectuer une virée de nuit où ils peuvent admirer des brasiers bleus, combustions du dioxyde de soufre (SO2) s’échappant du volcan. Le jour, le spectacle féérique de cet enfer bleu relativement contrôlé devient invisible.

ijen-730x482

Les fumeroles rejettent d’importantes quantités de SO2 près d’une des rives du lac, forment une solfatare, un dépôt de soufre pur au jaune caractéristique. Malgré la toxicité élevée de ce gaz et sa grande irritabilité cutanée, une armée de travailleurs javanais vient quotidiennement prélever de gros blocs de soufre qu’ils chargent dans deux paniers reliés par une planche. Ils grimpent les pentes abruptes de la cuvette du volcan avec leur lourd chargement avant de redescendre la montagne vers leur village.

_6204125342

Ce travail de paria leur brûle les poumons et la peau pour en ne leur laissant que des broutilles avec lesquelles ils parviennent à peine à nourrir leur famille. Certains réussissent à économiser durant de longues années afin de se payer un chariot pour se décharger de leur précieux soufre lors du trajet de retour. 75 malheureux euros et la plupart des travailleurs sont incapables de parvenir à se le procurer. Il faudrait qu’ils commencent par porter un masque à gaz et là encore, c’est trop cher pour leurs moyens. Un simple foulard leur sert de protection rudimentaire, pour ne pas dire futile.

Une âme charitable a voulu lever des fonds pour leur permettre de se procurer les équipements de protection et de travail plus adéquats. Elle a dû faire avorter son projet, car la mafia locale aurait détourné tous les dons à leurs profits.

main_image_7878

Une des seules solutions envisageables reste probablement de donner directement de l’argent aux travailleurs lorsque nous allons visiter ce lieu très particulier. En main propre et en monnaie locale uniquement, le risque reste qu’ils s’en servent pour subvenir à d’autres besoins plus pressants et qu’ils continuent de négliger leur santé et sécurité au travail.

Ijen-2

Aucune solution n’est simple sans une intervention gouvernementale exigeant des compagnies achetant le soufre de ces travailleurs qu’ils les payent mieux. Les autorités pourraient également mettre une coop sur pied ou permettre un syndicat légal et que ces organismes veillent aux conditions des travailleurs.

Inutile de chercher très loin pourquoi rien n’est fait pour leur venir en aide.

Sulfur_mining_in_Kawah_Ijen_-_Indonesia_-_20110608.jpg

 

 

Un bon vendeur

Cette histoire m’a été racontée alors que je travaillais dans la vente à l’occasion d’un week-end consacré aux futures stratégies de vente.

Un bougre arrive devant saint Pierre qui lui fait visiter le paradis. Nuages, musique classique, angelots, voix célestes, vertus, paix et tranquillité. Mais avant d’y entrer, saint Pierre l’oblige à visiter l’enfer en guise de pénitence pour la rémission de ses péchés. L’homme choisira ensuite l’endroit qu’il préfère.

Arrivé aux portes de l’enfer, Satan l’invite à entrer. Il ouvre des portes les unes après les autres et ne voit qu’orgies, drogues, alcools, festins de toutes sortes, le tout sur des airs de musique rock à tue-tête.

De retour au paradis pour annoncer sa décision, l’homme avise saint Pierre qu’il préfère l’enfer. Saint Pierre fait une moue et accepte son choix.

L’homme revient en enfer et Satan l’attrape par le bras sans mot dire. Il ouvre une porte et projette violemment le nouvel arrivé sur le sol. L’homme regarde ce qui s’y passe autour de lui pour ne voir que des gens en train de se faire brûler, écarteler, dépecer, mutiler.

Au moment d’être attaché à une table de torture, l’homme crie à l’attention de Satan « ce n’est pas ce que tu m’as montré quand je suis venu te visiter ».

Et Satan de lui répondre : « à ce moment tu étais un prospect, maintenant tu es un client ».

Évidemment, cela avait pour but de nous inciter à éviter la représentation mensongère et non à la promouvoir, quitte parfois à laisser un client se perdre aux mains d’un vendeur malhonnête.

Adieu, chère petite sœur

Vient un jour où nos parents nous quittent. On pleure, bien évidemment, puisque l’amour est grand et la perte est immense. Cependant, ce deuil fait partie de l’ordre des choses de la vie. Alors on s’y attend, on l’imagine, on l’appréhende. Mais un jour, voilà que s’éteint le premier de nos frères ou sœurs. Cet événement nous rapproche bien plus de notre propre finitude. Aujourd’hui, ma petite sœur Nicole est rappelée vers son Créateur. Entre nous, c’est beaucoup de complicités. On se ressemble tellement sur certains points ! Par contre, bien des choses nous distinguent sans équivoque. Parmi ces différences, la foi. Elle est une fervente croyante, moi, si peu, ou pas du tout.

Aujourd’hui, elle touche la Vérité alors que moi, je reste ici-bas avec mes doutes. Je doute à cause d’elle. Comment peut-elle avoir tort alors que sa foi est si grande ! Sa foi est ancrée tellement profondément tandis que la mienne n’est même pas une ombre vacillante sur le mur de mes angoisses. Ma petite sœur est de douze ans mon ainée. Elle s’éteint, légère comme une brindille. Le mauvais mal, comme on l’appelait autrefois. Celui qui nous ronge et qui sape le corps par en dedans. Aujourd’hui encore, elle m’a donné une dernière leçon d’existence. Ça lui va bien, puisqu’elle est une institutrice dans l’âme, une pédagogue volontaire et inspirée. Oui, une leçon de ténacité, de courage et d’amour. Dans la dédicace de mon livre, je lui écrivais comment elle pense tellement plus aux autres qu’à elle-même. Toujours à se questionner, toujours inquiète pour tous ceux qu’elle connait. C’est le karma des personnes intelligentes vouées à supporter leurs qualités jusqu’à la toute fin. C’est ce qu’elle a fait jusqu’à son dernier souffle. Elle a refusé de partir avant que je vienne la voir une dernière fois.

Les prochains jours seront consacrés à préparer ses obsèques. C’est une façon de côtoyer la mort en la rendant palpable. Je connais le deuil à bien des niveaux. Je sais qu’il ne soulage pas, même lorsqu’il libère. C’est toutefois le moment des adieux, la réalité crue et implacable de toute vie biologique, dont la nôtre. C’est aussi le moment que je prendrai pour dire à mes trois autres sœurs combien je les aime. Mais aujourd’hui et par-dessus tout, je t’aime, Nicole.

S’il existe bel et bien, alors à n’en pas douter, le Paradis t’accueillera à bras ouverts, car tu le mérites tellement ! À la porte, présente simplement ta feuille de route, nul besoin d’un meilleur ambassadeur. Peut-être ne partageai-je pas ta foi puisque cette capacité, à l’évidence, n’est pas donnée à tous. Toutefois, je crois en toi. Une grandeur d’âme comme la tienne ne s’éteint pas si brusquement. La preuve, beaucoup de tes anciens élèves vivront éternellement avec les richesses que tu leur as si brillamment transmises au cours de ta carrière. Et celles-ci seront par la suite relayées à leurs enfants et petits-enfants comme autant de trésors inestimables, même s’ils sont si souvent, malheureusement, mésestimés.

Je me souviens de toi, je me souviendrai de toi. Pour toujours dans mon cœur. Adieu, Nicole, chère et tendre petite sœur.

Lire la suite « Adieu, chère petite sœur »