Temps tridimensionnel

Le temps, apparemment si simple à comprendre, est bien plus complexe qu’il n’y parait. Einstein a formalisé l’aspect bidimensionnel du temps avec sa théorie de la relativité restreinte. Le temps est relatif aux voyageurs les uns par rapport aux autres. Si les horloges battent la mesure régulièrement sans faillir, elles ne s’entendent pas sur un temps commun dès qu’il existe des différences de vitesses ou de champ gravitationnel entre elles.

Ce que nous appelons le temps, celui qu’on ressent, n’est qu’une composante du « Temps » einsteinien. Une fois de plus, il faut se rabattre sur le théorème de Pythagore pour comprendre le temps selon Einstein.

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Dans la figure précédente, la ligne horizontale tr représente le temps relatif entre 2 objets. La ligne verticale ti représente le temps imaginaire, la composante du temps perdu dans la différence de temps entre 2 objets qui ne se déplacent pas à la même vitesse ou qui ne partagent pas le même champ gravitationnel.

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Les différentes sommes vectorielles des 2 temps tr et ti, les lignes diagonales grises ta pour le temps absolu, restent invariables en longueur, car si tr augmente, ti diminue et vice versa. C’est ce qu’on appelle l’invariance de Lorenz. Le temps (absolu) ne varie jamais en longueur, seulement en direction.

Mais si nous poussons ce concept du temps juste un peu plus loin, plutôt que de nous restreindre à voir le temps en 2 dimensions, que se passerait-il si, dans les faits, le temps était tridimensionnel? L’invariance de Lorenz, ou si vous préférez, la somme vectorielle des 3 composantes doit cependant encore rester constante, donc d’une longueur identique, peu importe sa direction spatiale. Ce principe fait en sorte que la vitesse de la lumière c reste invariable, peu importe le référentiel.

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Lorsque tj, la troisième composante de ce Temps, vaut zéro, on retrouve la loi de la relativité restreinte. Lorsque cette composante tj n’est pas nulle, tr et ti raccourcissent pour conserver la longueur invariable du temps absolu. Une horloge ne ressent pas l’effet de cette troisième dimension temporelle, tout comme elle ne ressent pas la deuxième dimension, elle continue de battre la mesure au même rythme. Toutefois, ce nouveau vecteur temporel pourrait expliquer un phénomène astrophysique appelé le « décalage vers le rouge » de galaxies.

Puisque la vitesse de la lumière reste invariable dans tous les référentiels, si la troisième composante du temps tj a une certaine longueur, quelque chose doit avoir varié et c’est la fréquence de la lumière, autrement dit, sa couleur.

Le décalage vers le rouge observé chez les galaxies distantes, d’autant plus grand que les distances entre elles et nous sont importantes, pourrait donc dépendre de deux facteurs et non pas d’un seul. Le premier facteur est celui que nous connaissons déjà, le changement de fréquence proportionnel à la vitesse d’éloignement de ces galaxies, l’effet Doppler. Cependant une partie importante des décalages observés pourrait dépendre du troisième facteur temporel.

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Si tel était le cas, nous pourrions reléguer aux oubliettes, ou à tout le moins minimiser l’effet de la constante cosmologique, autrement dit la fameuse « énergie noire » de laquelle on ne connait rien. La nouvelle interprétation de nos observations actuelles serait que l’Univers ne serait pas en expansion aussi rapide que cela peut nous paraitre, voire à la limite sans expansion du tout.

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S’il n’était pas décédé, Fred Hoyle jubilerait. C’est celui qui, sous le coup de la dérision, a inventé le terme Big Bang pour se moquer de cette théorie qui fait aujourd’hui la quasi-unanimité chez les physiciens. Lui défendait sa propre théorie, celle de l’Univers quasi stationnaire et la troisième dimension temporelle pourrait bien lui donner raison.

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Il reste une question à laquelle il faut répondre. La longueur de cette fameuse troisième composante du temps serait due à quoi? Qu’est-ce qui la fait varier et qui influencerait la fréquence de la lumière?

Et si le temps lui-même créait la longueur de ce vecteur? On l’appellerait le « vecteur du temps qui passe ». Imaginons que plus le temps passe, plus ce troisième vecteur de temps s’allonge. Il serait en quelque sorte la mesure de l’âge de l’Univers.

En se débarrassant de cette douloureuse épine qu’est l’énigmatique, l’hypothétique, la dérangeante énergie noire en lui substituant le principe d’un temps tridimensionnel, nous attaquons la cosmologie sur de toutes nouvelles bases, car tout change, l’âge de l’Univers, ses dimensions et surtout son passé, son présent et son avenir.

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J’y reviendrai, car je sens sur vous l’effet du temps, celui que vous venez de prendre pour lire et tenter de comprendre cet article. Comme toujours, ne soyez pas timorés de commenter ou de poser des questions.

Recueil de poésie

J’ai terminé la composition d’un recueil de poésie s’intitulant Poésie sur l’amour et pire encore. Je l’ai envoyé à quelques éditeurs avec le même désintéressement général. Bon, je l’écrivais dans un article datant de l’an dernier, ma poésie n’est pas normale, ça ne me rapproche pas d’une possibilité d’intéresser un éditeur. Je m’en fous un peu, car mon plaisir d’écrire l’emporte sur celui d’être édité malgré le velours de la reconnaissance.

Les lecteurs de mon blogue ne doivent pas s’étonner du titre. Cependant, présenter mon livre ainsi, Poésie sur l’amour et pire encore, rebute certainement l’âme fleur bleue, la pensée à l’eau de rose, la blanche oie romantique, la verte feuille fragile ou la jaune corolle sensible. Mais faut-il espérer recevoir des vers luisants provenant d’un Corbot de jais qui les bouffe au diner en les accompagnant d’un ver(re de) blanc ?

Et puis… pire encore, c’est pire que quoi ? Pire que la poésie ou pire que l’amour ? Peut-être autant pire l’un que l’autre !

Mais l’amour, direz-vous, ce n’est pas « si » pire que ça ! L’amour est un beau sentiment, désirable et précieux, grandiose et porteur de bonheur.

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Foutaise ! Les amours ressemblent aux radis. Joliment rouges, vus de l’extérieur, mais incolores par en dedans. Il est préférable de les consommer à doses réduites, en petites tranches et entre deux, mieux vaut s’efforcer de les oublier. Radis et amours, mêmes défauts. Trop petits, ça prend une botte pour rassasier son homme et ça laisse un terrible arrière-goût d’amertume. Les deux se présentent sous un beau jour aguicheur en masquant leur désagréable vraie nature.

Non, je vous le dis, le titre de mon recueil de poésie se justifie amplement. Vous n’auriez qu’à lire mes textes pour vous en convaincre définitivement. Et note d’optimisme non négligeable venant d’un Corbot, avouez que ce titre annonce qu’il existe pire encore que l’amour. Voilà bien une façon de vous montrer que ma noirceur envers le rouge sentiment laisse place à une teinte quelconque de gris, raison probable de l’heureux mariage entre ces deux couleurs, le gris atténuant les prétentions criardes du rouge amour.

Oui, même si l’amour est épouvantablement détestable, il est parfois possible de trouver pire. Alors si vos amours battent de l’aile, dites-vous que moi, je bats des ailes afin de ne pas tomber… en amour.

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En volcanisme, il y a danger et danger

Aussi impressionnantes que soient les images de l’éruption du volcan Kīlauea à Hawaï, ce type de volcanisme est très gentil en comparaison avec l’autre type beaucoup plus violent.

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Effusions de lave du Kilauea

Il existe plusieurs façons de catégoriser les volcans, l’une est par sa «couleur». Le Kilauea est un volcan rouge ou effusif. C’est-à-dire que de la lave s’en écoule en jaillissant d’un ou de plusieurs cratères pour dévaler le cône et envahir les environs. Plus la lave est pauvre en silice, plus elle est liquide et plus elle s’écoule vite. Pourtant, ce volcanisme est très peu dangereux. Oui, il incendie des villas construites beaucoup trop près, détruit des routes, brûle des champs et des boisés, mais il ne fait que très peu de victimes. Ses coulées et ses effusions sont spectaculaires, mais les dégâts restent habituellement bien en deçà de ce que peut causer un incendie de forêt moyen.

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Cratère du Kīlauea – Hier

Le Kilauea est un volcan rouge tout comme le mont Erebus en Antarctique, le piton de la Fournaise à l’ile de la Réunion, le Nyiragongo en République démocratique du Congo, L’Etna en Italie. Ils sont presque tous en éruption, dont certains en permanence. Pourtant ils ne font que très peu de victimes chaque année et bien souvent, les vies fauchées sont des gens qui ont manqué à la plus primaire des prudences.

Plus la lave est siliceuse, plus elle s’écoule lentement. On serait tenté de croire que de la lave lente est moins dangereuse, pourtant, c’est le contraire. Lorsque la lave est trop lente pour s’écouler, elle forme des bouchons dans les puits qui remontent le magma vers la surface et empêchent les gaz contenus dans cette roche liquide d’être évacués. Lorsque le magma remonte vers la surface, la pression le comprimant s’amoindrit. Cette diminution de pression sur le liquide brûlant a pour effet de dégazer le magma. Le gaz libéré est principalement et de la vapeur d’eau, du dioxyde de carbone et du dioxyde de soufre. Si un bouchon de lave durcie bloque ces gaz en sous-sol, la pression interne va grimper jusqu’à ce que le bouchon de la marmite saute.

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Mont Pinatubo – Philippines 1991

On se retrouve alors avec un volcanisme gris parce qu’il n’engendre que très peu de lave, mais beaucoup de cendres, de pierres ponces et de nuées ardentes. Les volcans gris sont extrêmement dangereux, car ils explosent, détruisant tout sur des dizaines de kilomètres à la ronde. Les nuées ardentes sont des gaz et des poussières à très haute température, plusieurs centaines de degrés Celsius, qui dévalent les flancs des volcans à des centaines de kilomètres à l’heure, prenant n’importe qui par surprise. Ils brûlent les gens autant de l’intérieur lorsque les gaz sont inhalés que de l’extérieur. Les panaches de poussières que ces volcans éjectent peuvent atteindre des hauteurs de plus de 35 kilomètres d’altitude. Ces particules en suspension font parfois plusieurs fois le tour de la Terre et selon la quantité émise, elles peuvent modifier le climat global sur plus d’une année.

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Mont Agung – Bali

L’éruption du Vésuve en 79 de notre ère était une éruption plinienne caractérisée par un volcanisme gris. Le Krakatoa a explosé en 1883, c’était un volcan gris. Le mont Saint Helens est un volcan gris (1980). Le Pinatubo ayant explosé en 1991 est un volcan gris. Il a déréglé le climat de la planète entière. Le mont Thera (Stromboli) qui a balayé tout un peuple, les Minoeens, dans l’antiquité est un volcan gris. Il est en partie responsable du mythe de l’Atlantide. Le mont Agung à Bali est un volcan gris. Le Popocatepetl au Mexique est un volcan gris. Tous ces volcans ont été ou sont encore très dangereux.

Le Kīlauea n’explosera pas et son principal danger provient surtout de ses émissions de dioxyde de soufre. Sur l’ile d’Hawaï, tout près de lui vit son grand frère, le Mauna Loa, un autre volcan rouge toujours actif, mais d’une dimension de plusieurs dizaines de fois plus importantes que celles du Kīlauea.

Voici une vidéo en anglais sur l’étude du Kīlauea.

Le Mauna Loa tremble

Les iles Hawaï se sont formées par un volcanisme dit de « point chaud ». C’est une sorte de chalumeau qui fait remonter la chaleur du manteau terrestre en surface en transperçant la croûte terrestre. La dérive de la plaque continentale Pacifique fait en sorte que de nouvelles iles se sont créées, formant un chapelet d’iles.

Le Mauna Loa est un volcan en activité sur ces iles. Il vient de fortement trembler, 6,9 sur l’échelle Richter d’après mon application qui les répertorie. Ceci n’annonce rien de bon. D’ailleurs, des centaines de petites secousses se sont fait sentir depuis plusieurs jours.

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Le Mauna Loa est une montage qui, lorsque mesurée depuis sa base au fond de l’océan, fait 17 kilomètres de haut. C’est le plus haut volcan du monde. Sa superficie couvre la moitié de son ile. Il fait partie de la catégorie des volcans rouges, c’est-à-dire que sa lave pauvre en silice coule de manière fluide. Ainsi, les éruptions cataclysmiques ne font pas vraiment partie de son registre. Ce sont ses coulées de lave qui le rendent dangereux, car elles menacent les populations avoisinantes lorsqu’elles s’écoulent rapidement.

L’augmentation accrue des petites secousses et cette dernière à 6,9 sont annonciatrices d’épanchements en hausse. Bonne chance à tous les habitants se trouvant à proximité.

Photo : fineartamerica.com ;

TESS

La Nasa lance aujourd’hui dans l’espace un nouveau télescope chasseur d’exoplanètes. Du nom de Tess, le dernier-né de la Nasa va s’en prendre aux étoiles les plus proches de nous pour tenter de leur arracher leurs secrets. Ont-elles des planètes en orbite?

L’acronyme signifie Transiting Exoplanet Survey Satellite. Tess surveillera donc la baisse de luminosité produite lorsqu’une planète passe devant son étoile, une mini éclipse, en fait. Puisque dans la plupart des systèmes stellaires, les planètes orbitent dans le même plan, en découvrir une signifie la possibilité d’en découvrir plusieurs, dont celles résidant dans la zone habitable.

Contrairement à l’autre télescope dédié à cette tâche, le vieillisssant Kepler, Tess cherchera dans l’ensemble du ciel, mais visera principalement les étoiles les plus proches et de préférence les naines rouges. L’objectif avéré est de déceler de la vie extraterrestre et pour ce faire, les naines rouges, contrairement aux naines jaunes comme notre Soleil, sont stables beaucoup plus longtemps. Les spécialistes croient que cette stabilité accroit les chances de faire naitre et évoluer la vie jusqu’au stade de l’intelligence telle qu’on la connait.

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Une fois les exoplanètes détectées, Tess passera le flambeau à d’autres télescopes pour affiner les données. Le futur télescope spatial James Webb sera l’un de ceux qui poursuivra cette mission.

Ainsi, Tess cherche des planètes habitables et habitées dans notre voisinage immédiat. Ce qui suivra sera, bien entendu, l’envoi de sondes inhabitées. Mais d’ici là, il faudra améliorer nos systèmes de propulsion. Les réactions chimiques ont atteint leur maximum. Il faut équiper nos fusées de moteurs bien plus performants. Le moteur à plasma commence à donner des résultats intéressants. Sera-t-il suffisamment fiable pour bientôt embarquer des sondes à bord de fusées munies de tels moteurs? Une épopée à suivre.

Photos : Nasa

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C’est la super Lune bleue de sang.

« Super », parce que notre copine céleste est presque à son périhélie (au plus près de la Terre), donc nous la voyons plus grosse que la normale. Oui, la distance dans notre couple n’est pas constante. Parfois elle nous fait la gueule, parfois elle nous câline. « Lune bleue », car on a 2 pleines lunes ce mois-ci. En fait, ça ne veut absolument rien dire en terme astronomique, puisque la construction des mois tels que nous les connaissons relève de la mégalomanie des humains, pas d’un phénomène céleste. Et enfin, la « Lune de sang » se rapporte à sa couleur lorsque la Terre éclipse le Soleil et que la Lune se trouve à passer dans notre ombre, elle se teinte d’une couleur rouge sombre.

On dit « éclipse de Lune », mais la Lune n’est pas du tout éclipsée. C’est toujours le Soleil qui est éclipsé dans notre trip à trois puisque c’est le seul astre des trois à émettre de la lumière. Toutes les vraies éclipses sont donc des éclipses de Soleil. La différence est lorsque la Lune passe entre le Soleil et la Terre ou lorsque la Terre passe entre le Soleil et la Lune.

On devrait plutôt dire « éclipse de Soleil par la Lune » et « éclipse de Soleil par la Terre » pour être exact. Ce qu’on appelle « éclipse de Lune » est en fait une éclipse apparente de Lune, pas une vraie éclipse.

L’autre élément d’importance est la position de l’observateur. Puisque nous restons toujours sur Terre, peu importe le type d’éclipse, nous ne voyons jamais la Terre éclipser le Soleil lorsque c’est elle qui s’invite entre le Soleil et la Lune comme actuellement.

C’est pourquoi, pour plus de précision, nous devrions rajouter le corps céleste d’où l’on observe l’éclipse, car si nous étions actuellement sur Mars, nous ne verrions aucune éclipse puisque l’observateur doit se trouver dans la même ligne de visée que les deux autres corps célestes.

Ainsi, la terminologie exacte de l’éclipse actuelle devrait être « éclipse de Soleil par la Terre vue de la Lune ». Et enfin, ce que nous appelons « éclipse de Soleil » dans notre discours de tous les jours devrait se dire « éclipse de Soleil par la Lune vue de la Terre ».

Puisque les éclipses mettent toujours en jeu trois corps célestes, cette façon de nommer le type d’éclipse ne prête plus à aucune confusion. Le fait que presque tous les humains vivent sur Terre, nous éliminons le corps céleste d’où l’observation a lieu, mais dans un avenir rapproché, lorsque nous aurons colonisé Mars, cette précision deviendra importante.

Là, j’espère avoir réussi à bien vous mêler, mais ce n’était pas mon but. Si nous étions plus précis, plus rigoureux dans notre terminologie, les phénomènes s’expliqueraient mieux et se comprendraient mieux, car nous pourrions nous fier à la terminologie pour comprendre et retenir les explications puisqu’une vraie éclipse de Lune au sens astronomique du terme, ça n’existe tout simplement pas.