Des vœux et des prédictions

Tout d’abord, mes vœux pour 2018. Je souhaite au monde entier une prise en main sans équivoque de solutions concrètes permettant d’amoindrir les bouleversements climatiques. C’est mon vœu, car on a bien le droit de rêver. Ce n’est pas une prédiction, car je crois son avènement impossible.

Bon. Qu’est-il advenu de mes prédictions de 2017 ? Ce sera mon bilan de fin d’année.

J’avais prédit que le club de hockey Les Canadiens ferait des séries courtes et c’est exactement ce qui s’est produit avec son élimination dès le premier tour des séries éliminatoires. Bravo, Mathis, tu reçois 100 % pour celle-ci. Le hockey au Québec, c’est pire qu’une religion. Qu’on le veuille ou non, il façonne le Québec comme aucun autre sujet d’intérêt. Pour ma part, je m’en contrefiche, mais ignorer notre club de hockey, c’est pire que contracter la lèpre. Alors, faire une prédiction sur ce sujet très sensible m’immunise contre le bannissement social et probablement même contre l’exil. Heureusement, la peine de mort a été abolie. Quand je vous dis qu’au Québec on ne niaise pas avec le hockey, c’est un euphémisme. Vous retrouverez donc ma prédiction pour 2018 un peu plus loin dans le texte.

J’avais aussi prédit la confirmation de l’existence de vie extraterrestre et à ce chapitre, j’ai presque eu raison lorsque le Pentagone a rendu publique en fin d’année la vidéo d’un ovni poursuivi par un avion de chasse. De plus, le pilote de cet avion a ensuite été interviewé, confirmant que cette vidéo était authentique. L’objet ne possédait ni ailes ni moteur apparent et pourtant, il se maintenait parfaitement dans les airs et a ensuite disparu à une vitesse bien au-delà de celles atteintes par des aéronefs de conception humaine.

On a également eu droit à la visite d’un objet allongé très étrange nommé `Oumuamua qui a frôlé la Terre et qui provenait de l’extérieur de notre système solaire. Ne ressemblant en rien à un astéroïde, une nature potentiellement artificielle a été évoquée par de nombreux scientifiques.

À cause de ces deux événements jamais survenus auparavant, je me donne la note de 50 % pour cette prédiction presque réalisée.

J’avais prédit que Trump se ferait démettre de ses fonctions, démissionnerait ou serait mis hors d’état de nuire s’il parvenait à se faire élire. Sur ce thème, j’obtiens 0 %, mais je reprends cette prédiction pour cette année. Oui, c’est ainsi que procèdent les grands prophètes. À force de toujours reprendre les mêmes prédictions d’année en année, elles finissent bien souvent par se réaliser. Ce n’est qu’une question de patience. De toute façon, les grands prophètes ont tous le même don, celui de faire oublier leurs prédictions non réalisées, mais de faire tout un chahut avec celles qui ont fini par s’avérer. Désirant moi aussi devenir un grand prophète, je leur pique leurs meilleurs trucs.

Et nous voilà en 2018. Je vais immédiatement me débarrasser de ma prédiction concernant le club de hockey Les Canadiens. Cette année, le club ne se rendra même pas en séries éliminatoires. Bon, c’est fini, on n’en reparle plus. Et surtout, ne me crucifiez pas comme le fut un autre grand prophète né en l’an 1 qui avait prédit qu’un messie viendrait nous sauver. Il jouait avec des dés pipés puisque c’était lui, apparemment, le fameux messie en question. Il y a des maudites limites à me considérer comme un vrai prophète ! Je n’y peux rien si l’équipe est pourrie, gangrenée, composée de tire-au-flanc et d’une équipe de repêchage incapable de faire la différence entre un joueur de hockey et une truite. Prédire une coupe Stanley à cette équipe, c’est comme prédire que le Soleil se lèvera à l’ouest pour se coucher à l’est. En tant que prophète, je ne peux pas dépasser ce niveau d’absurdité juste pour mousser ma popularité.

Oui, je sais, ma position est ambiguë. Est-ce que je veux ou pas devenir un vrai prophète ? Je dirais que je veux même devenir un très grand prophète, mais avec une tête toujours vissée sur ses épaules. Vous voyez le genre ? Faire beaucoup de fric de mon vivant et vivre suffisamment vieux pour tout le dépenser avec des filles sexy. Quoi ? C’est le vœu de tous les prophètes. Vous les preniez pour qui ? Des angelots ? Des saints ? Pfff ! À quoi ça sert d’être prophète sinon à convaincre les femmes d’acquiescer à mes avances en les convainquant qu’un prophète connait mieux leurs intentions qu’elles même ?

Pour les autres prédictions, je reprends intégralement les deux de l’an passé. Trump qui ne finit pas son premier mandat et la confirmation de vie extraterrestre sous n’importe quelle forme, soit bactérienne, primitive, évoluée ou carrément beaucoup plus évoluée que l’humain.

Et enfin une toute dernière prédiction inédite. Je prédis un cataclysme majeur durant l’année 2018. Un tremblement de terre hors du commun ou la colère phénoménale d’un volcan ou un tsunami dévastateur ou un mélange de tout cela. Le dérèglement climatique possède des effets insoupçonnés et inattendus – pas pour tout le monde, certains scientifiques les avaient prévus – sur les volcans et le relâchement des tensions des croûtes continentales.

J’en ai déjà parlé, le super volcan souterrain du parc de Yellowstone risque à tout moment de se fâcher. Ce serait un cataclysme planétaire comme l’homme n’en a jamais connu. Mais il existe beaucoup d’autres volcans qui pourraient être amenés à déclencher un hiver pouvant durer plusieurs années.

Quant au tsunami, il pourrait émaner d’un séisme majeur comme cela s’est produit en 2004, mais également d’un décrochement et d’un glissement soudain d’une montagne qui s’échouerait dans l’océan. À ce sujet, le volcan Cumbre Vieja à La Palma menace de générer un tsunami de 500 mètres de hauteur qui ravagerait la totalité de la côte est des deux Amériques si jamais la montagne qui l’héberge venait à se rompre et à glisser dans l’océan Atlantique. Et de fait, la montagne montre une fissure démentielle qui grandit sans cesse. Un jour, cette montagne finira par se scinder, c’est certain. Seuls la date et le nombre de victimes restent à être écrits dans le grand livre des cataclysmes les plus meurtriers.

Je rajoute aux catastrophes la chute d’une météorite. Même si on répertorie la plupart des menaces potentielles depuis quelques années, certains bolides spatiaux ayant touché terre nous sont déjà passés sous le nez. Ça pourrait très bien se reproduire avec un objet ayant déjà été détecté ou pas. Quatre facteurs rentrent en ligne de compte pour qualifier l’importance de la chute d’une météorite. Sa masse, sa vitesse, son angle d’attaque, ainsi que l’endroit où il touche terre.

Ce ne sont là que quelques exemples et j’ai même failli omettre le duel de cons entre les dirigeants de la Corée du Nord et des USA. Ma prédiction n’est pas rattachée à eux seuls, mais à tout autre cataclysme d’envergure rarement atteinte. Il ne faut pas toujours rattacher un nombre de victimes ou le coût engendré par une catastrophe à son importance. Un séisme de magnitude 9,5 ne s’est produit qu’une seule fois de mémoire d’homme. Aucun n’a atteint une plus grande magnitude.

Et voilà les prédictions du Corbot pour cette année 2018. Portez-vous bien, mais ne prenez pas de risque, inscrivez immédiatement mon nom dans votre testament comme héritier de vos biens. On ignore quand le destin nous frappera. Sauf mon grand-oncle qui savait exactement quand il partirait, à la minute précise, même. Le juge le lui avait dit.

RuSmEu

Certaines personnes soutenant avoir été enlevées par des extraterrestres se sont souvent retrouvées avec des petites incrustations sous-cutanées qu’ils relient temporellement à leur «abduction». Cet anglicisme ne possède pas le sens d’«enlèvement» en français, mais il est récurrent dans le vocabulaire des ovnistes.

Une chirurgie mineure leur a permis d’extraire ce qui ressemble à de minuscules cailloux métalliques. Cependant, la chair s’était fortement liée à ceux-ci, occasionnant l’obligation d’en retrancher une certaine quantité autour du caillou. On peut donc affirmer que les implants ont la propriété d’être biocompatibles. Jusqu’ici, c’est un peu bizarre, car les incrustations minérales que l’on rencontre normalement ne se lient jamais aussi bien aux tissus charnels à moins d’être en titane.

Une analyse de leur composition chimique a été exécutée afin de vérifier leur teneur. Et c’est là que la bizarrerie reprend. Le titane en est absent. Par contre, on retrouve du ruthénium (44 Ru), du samarium (62 Sm) et de l’europium (63 Eu). Eh non, l’europium n’est pas de l’opium venant d’Europe. Vous constatez, comme moi, que ces trois éléments chimiques ne sont pas ceux qu’on retrouve couramment dans notre assiette ou sur notre établi, une exception, à l’occasion, dans des mots croisés.

De fait, ils sont tous les trois très rares à la surface de la Terre. Le ruthénium est souvent allié à de l’iridium. Ces deux éléments se retrouvent habituellement dans des météorites. Quant au samarium et à l’europium, deux lanthanides créés au moment de l’explosion de supernovæ, ils se retrouvent, eux aussi, dans des météorites.

Mais que font ces gens avec des morceaux métalliques aussi étranges dans leur organisme? Ils n’ont tout de même pas été mordus par une météorite colérique! Faut-il alors prendre leur histoire d’abduction au sérieux?

Lorsqu’il étudie certains animaux, on sait que l’humain en échantillonne une certaine quantité pour les équiper d’une bague ou d’une balise afin de les repérer plus facilement et de suivre leur périple avec précision. Les extraterrestres font-ils de même avec nous? Ce serait très logique et compréhensible. Si c’est le cas, on est loin de comprendre la technologie utilisée dans ces implants.

Chose certaine, toutes les créatures vivant dans notre univers sont obligées d’utiliser les mêmes 118 éléments chimiques que nous connaissons. Ce qui change, c’est la façon de les utiliser. Voilà moins de cent ans, on ne connaissait nullement l’usage qu’on pouvait faire de certains éléments chimiques qu’on utilise aujourd’hui fréquemment dans les circuits intégrés. Si les extraterrestres nous avaient équipés à l’époque de tels dispositifs, nous n’aurions reconnu qu’un grain de sable.

Alors que dire de ces étranges implants? Force est de constater qu’il est impossible que des gens se soient intentionnellement ou involontairement planté ce genre de caillou ayant cette composition chimique sous la peau. Ce qui semble plutôt improbable, c’est que ce soit d’origine extraterrestre. Mais comme dirait Sherlock Holmes: «Quand on a éliminé l’impossible, ce qui reste, aussi improbable soit-il, se doit d’être la vérité».

Astroblème astronomique

Les astroblèmes non confirmés, mais qui pourraient le devenir un jour sont nombreux au Québec. L’âge vénérable de cette croûte continentale permet de remonter très loin dans le temps, aux débuts mêmes de la formation de ce continent. Cependant, cette vieillesse a fait en sorte que les preuves ont eu beaucoup de temps pour disparaitre.

La côte est de la baie d’Hudson possède une vaste échancrure en arc de cercle parfait. Si c’est bien un astroblème, il ferait plus de 500 km de diamètre, ce qui ferait de lui, et de loin, la plus grande de toutes les blessures laissées par les météorites.

Les scientifiques n’ont pas réussi à ce jour à prouver hors de tout doute que c’en est un. Pour ma part, je ne crois pas que la nature peut créer ce genre de portion de cercle aussi grand et aussi parfait sans que ce soit lié à une météorite géante. On peut même voir des iles au large qui correspondraient au piton central. S’il manque des preuves géologiques, c’est peut-être dû à son âge et à ses dimensions exceptionnelles. C’est tout de même étrange que la baie d’Hudson se trouve en plein centre du Bouclier canadien et que son sous-sol ne soit pas constitué des mêmes roches que tout le reste aux alentours.

Dans l’article «Vieux, solide et trempe», je faisais état de la découverte récente des roches les plus vieilles de la Planète, soit 4,3 milliards d’années, au Québec. Elles ont justement été trouvées sur la rive est de la baie d’Hudson, à Inukjuak, directement sur l’arc de cercle de cet hypothétique astroblème.

Le double satellite Grace (Gravity recovey climate experiment) a également prouvé que la baie d’Hudson possède une importante anomalie gravitationnelle. Ces résultats signifient qu’à cet endroit précis, la densité et/ou l’épaisseur de la croûte terrestre sont différentes du reste du continent. On peut dire que ça fait beaucoup d’anomalies ou d’étrangetés pour un seul et même lieu.

Notez sur la photo les deux astroblèmes non jumeaux dont je parlais dans l’article précédent, ceux des lacs À l’eau claire.

De faux jumeaux

La comète Shoemaker-Levy 9 est entrée en collision avec Jupiter en 1994. Lors de ce tamponnage céleste, nous avons pu voir quelque chose d’extraordinaire. Le bolide s’est fracturé en 21 parties avant de toucher Jupiter, créant à sa surface gazeuse un pointillé noir aligné sur la trajectoire initiale de la comète. Ainsi, certaines météorites n’endurent pas la pression exercée sur elles lors de leur entrée dans l’atmosphère d’une planète et se disloquent souvent en de multiples fragments.

Nous avons au Québec un bel exemple de faux jumeaux. Deux impacts qu’on pourrait croire liés, mais qui pourtant sont bien distincts. Deux lacs très rapprochés, les lacs «À l’eau claire» de diamètres 26 et 36 km, sont parfaitement visibles dans le Nord-ouest québécois aux coordonnées géographiques suivantes: «56°9′ N; 74°30′ O». L’astroblème le plus à l’ouest date d’environ 465 millions d’années alors que celui à l’est s’est formé voilà 290 millions d’années.

Un autre astroblème mérite notre attention. C’est celui du réservoir Manicouagan (photo). On aperçoit immédiatement ce superbe anneau dès qu’on pose les yeux sur une carte du Québec. Coordonnées « 51° 23′ N; 68° 42′ O ». Il est âgé de 214 millions d’années et son diamètre est de 85 km. Cet astroblème a été rempli d’eau afin d’alimenter les centrales hydroélectriques en aval. On a longtemps cru que ce dernier avait un frère jumeau, l’astroblème de Rochechouart à l’ouest de Limoges en France. De fait, à cette époque, l’océan Atlantique n’était pas encore né, ce qui plaçait la France à un jet de pierre (un peu plus, quand même!) du Québec. Mais Rochechouart «45° 50′ N; 0° 56′ E» a reçu son caillou sur la tête voilà 201 millions d’années, ce qui discrédite la thèse du jumelage. Les erreurs sur les datations sont trop faibles pour permettre d’en douter, du moins pour l’instant.

Astroblèmes

Le mot « astroblème » désigne depuis 1960 le résultat de l’écrasement d’un corps au sol. Il remplace les expressions « cratère d’impact, cratère météorique, cratère terrestre, cratère lunaire et cratère de bombe ». Je comprends mal qu’il remplace « cratère de bombe » puisque la racine grecque « astron » signifiant « astre » ne peut vraiment pas s’appliquer à une grenade ou à une bombe. Mais le français est ainsi fait. On comprend bien, par contre, que le mot « cratère » soit inapproprié pour désigner ces blessures (blêma) causées par des météorites et même des bombes puisqu’il vient jeter un doute sur leur nature réelle.

Moins de 200 astroblèmes ont été confirmés jusqu’à maintenant. Simplement en comparant les faces de la Lune ou de Mercure avec celle de la Terre, on s’aperçoit d’un déficit évident. Il devrait en avoir plusieurs dizaines de milliers. Mais la Terre est géologiquement active, elle gèle et dégèle régulièrement, elle s’érode et sa surface est cachée à 70 % sous l’eau. Tous ces facteurs réunis contribuent à camoufler les astroblèmes si ce n’est pour les faire disparaitre définitivement. Qui plus est, certains hypothétiques astroblèmes posent… problème, les preuves géologiques ayant probablement disparu depuis leur formation. Et sans preuve formelle, point de statut.

Le plus vieil astroblème répertorié serait celui de Maniitsoq au Groenland et serait âgé de 3 milliards d’années. Le plus vaste se nomme Vredefort, il se trouve en Afrique du Sud. Il fait 300 kilomètres de diamètre. Une règle simple permet de connaitre approximativement la dimension de la météorite d’origine en divisant le diamètre de son astroblème par 10. Ce monstre aurait donc fait environ 30 kilomètres de diamètre. Ça fait froid dans le dos. Heureusement, cette collision céleste est survenue au moment où la Terre était jeune et ne comportait que de la vie primitive.

Je faisais remarquer dans un article précédent que le Bouclier canadien est probablement le territoire le plus âgé de la Planète. On devrait donc y voir plusieurs astroblèmes et c’est effectivement le cas, malgré plusieurs épisodes de forte érosion causée par les glaciers durant les périodes glaciaires répétitives. L’astroblème de Sudbury en Ontario est le deuxième plus grand jamais recensé, il s’étire sur 250 km. Malgré une apparence en surface quasiment effacée, le bassin Sudbury s’est qualifié grâce aux affleurements de nickel et de roches ignées en forme d’ovales concentriques (photo). La catastrophe serait survenue voilà 1,85 milliard d’années.

Dans de prochains articles, je détaillerai certains astroblèmes particulièrement intéressants situés en territoire québécois.

Utérus et société.

Y a-t-il un avantage évolutif à être vivipare plutôt qu’ovipare ? Si on se pose la question en regardant le passé, on serait porté à croire que l’utérus a supplanté l’œuf. Fait indéniable, les dinosaures ont disparu alors que les mammifères, eux, ont prospéré depuis qu’un mont Everest filant à 30 000 kilomètres à l’heure est tombé sur la Terre voilà 66 millions d’années.

Pragmatiquement, l’utérus a un sérieux avantage durant la première partie de la gestation. Un œuf se fait voler puis manger par une foule de prédateurs cherchant une prise facile. Suffit que maman et papa soient suffisamment éloignés du nid. Puisque papa préfère se taper une autre milf que de surveiller de futurs rejetons et que maman est bien obligée d’aller bouffer d’autres ovipares, les œufs restent souvent sans défense. Tandis qu’un utérus garde le ou les bébés avec sa mère lorsqu’elle part se nourrir. Alors les affamés n’ont qu’à bien se tenir puisque être chapardeur ne suffit plus. Ça prend maintenant des qualités de chasseur carnivore et être équipé conséquemment pour affronter une future maman bien déterminée à rendre son embryon à terme.

Mais une mère en fin de gestation, alourdie par le poids de ses bébés, devient plus vulnérable. Ensuite, pour aider à mettre bas, certains placentaires mettent au monde des bébés passablement immatures. C’est le cas de l’humain dont la position verticale a eu pour effet de rétrécir le bassin. Ses rejetons vivent donc longtemps aux crochets de leur mère, ce qui a tendance à créer un environnement fragilisé pendant aussi longtemps que ses bébés restent dépendants.

Pour solutionner le problème de fragilisation des mères et de ses rejetons, les placentaires n’ont pas eu d’autre choix que de créer des sociétés permettant aux petits et à leur mère d’être protégés par d’autres membres de leur communauté. Ainsi, de nécessité en nécessité, les sociétés ont évolué et se sont renforcées, permettant aux petits de grandir à l’abri des prédateurs.

Les œufs par contre ont une hygiène naturelle. Ces coquilles renferment le garde-manger des petits pour toute la durée de la couvaison et quand ils en sortent, la maman est en possession de tous ses moyens. Au contraire, la maman placentaire doit bien souvent recouvrer les forces après avoir passé un temps relativement long à supporter la dernière phase de sa grossesse et surtout l’accouchement.

Ainsi, la viviparité humaine a exigé la création de sociétés, ce qui a permis la spécialisation de ses individus et par le fait même, la croissance de ces groupes dont chaque membre est dépendant de l’ensemble. L’obligation de sédentarité occasionnelle ou permanente a par la suite engendré l’agriculture et l’élevage qui ont accru les besoins de recourir à des métiers spécialisés et par conséquent, notre dépendance mutuelle.

Aurions-nous pu évoluer jusqu’à notre état actuel si nous étions restés ovipares ? Il faudrait connaitre tout un tas de sociétés extraterrestres pour en tirer une conclusion en ce sens, ce qui nous échappe encore. Cependant, le succès d’une recette n’interdit pas d’en avoir plus d’une qui puisse fonctionner. Surtout que notre viviparité a exigé une modification génétique majeure de notre système immunitaire. Un corps étranger est censé être repéré, tué puis évacué par notre organisme. Les mères ont donc vu leur ADN modifié pour permettre la conservation intra-utérine de certains aliens que sont leurs bébés. C’est un changement majeur, car dans un certain sens, il nous affaiblit face à d’autres corps étrangers dangereux, ce que l’oviparité permet d’éviter totalement.

Il est toutefois certain que je ne serais pas en train d’écrire sur un ordinateur si chacun de nous étions restés des chasseurs-cueilleurs. Cela a nécessité des millions, voire des milliards d’individus surspécialisés pour en arriver à inventer et fabriquer ces outils de haute technologie. Des gens qui, bien au-delà de leur maturité sexuelle, sont restés improductifs pour la société jusque dans la vingtaine avancée (et bien plus dans certains cas).

Ainsi, l’utérus et la chute d’une météorite géante ont favorisé l’apparition d’un grand primate un peu plus malin que la moyenne. Un animal qui finira par acquérir la connaissance nécessaire pour faire disparaitre toute forme de vie plus évoluée que les bactéries.