Cataclysme du Dryas récent, une autre preuve

Dans de récents articles, je donnais des précisions sur l’épisode météoritique survenu voilà 12900 ans qui a laissé un formidable astroblème de 31 km de diamètre au Groenland et qui a causé tout un tas de dérèglements climatiques apportant la décimation totale et radicale de la mégafaune en Amérique. Je reliais également les inondations causées par l’apport subit d’une quantité titanesque d’eau douce dans les océans au mythe de Noé et aux autres histoires semblables à travers le monde.

Enfin, des preuves solides étayent ce que bien des gens savaient déjà, tout en fermant définitivement le clapet aux fervents détracteurs qui continuent de parler de légendes sans fondements pour éviter de perdre la face.

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Mais voilà que d’autres scientifiques en remettent. Comme c’est souvent le cas en science, une découverte en déclenche une autre, ou à tout le moins elle permet d’attirer l’attention sur d’autres études venant appuyer la même hypothèse. Et c’est exactement ce qui survient avec l’histoire que j’ai racontée dans mes récents articles sur «la comète de Noé».

Cette fois-ci, la découverte se situe dans l’hémisphère Sud, là où peu de terres peuvent accumuler des traces de cataclysmes. Cependant, il existe un site géologique au Chili qui est une des références mondiales pour étudier l’époque du Dryas récent, ce moment peu éloigné dans le temps constituant la fin et la sortie du dernier épisode glaciaire, une période s’étirant sur 1300 ans commençant justement lors de la chute de la météorite groenlandaise 12900 ans dans le passé.

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En Patagonie chilienne près de la ville d’Osorno située juste à l’ouest de la chaine volcanique, un site du nom de Pilauco a accumulé des preuves troublantes d’un cataclysme contemporain à celui du Groenland! Les couches sédimentaires datées du Dryas récent retracent un épisode d’incendies majeurs de la biomasse, de changements climatiques drastiques et d’extinctions massives.

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Ces résultats ont été publiés dans un article paru dans la revue Scientific Reports du 19 mars 2019. Il est signé par 16 scientifiques qui font état, eux aussi, de changements climatiques catastrophiques. L’article a toutefois été proposé en 2018 et il a fallu un an à la revue pour accepter de le publier et s’exécuter. Les découvertes, quant à elles, datent de plusieurs années et l’on peut croire leurs auteurs d’avoir manqué d’ardeur pour affronter la meute de vieilles barbes prêtes à les traiter d’hérétiques.

Les mêmes évidences sédimentaires que dans l’hémisphère Nord sont répertoriées, mais ce qui est surprenant est l’absence d’un cratère d’impact à proximité. On sait qu’une comète ou un astéroïde est fortement susceptible de se fragmenter lors de la traversée de l’atmosphère terrestre, causant des impacts multiples simultanés. La probabilité qu’il y ait eu plus d’un fragment à toucher terre reste élevée. On est donc en droit de s’attendre à de nouvelles découvertes.

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Dans ce cas précis, il semblerait toutefois que les conséquences de la seule chute de la météorite groenlandaise furent mondiales et pas seulement en ce qui concerne les inondations, mais également au niveau des incendies, des extinctions animales, tout comme la disparition subite d’artéfacts d’origine humaine.

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Des sphérules microscopiques déposées sur le site prouvent que des roches ont fondu lors d’un violent impact, ces sphérules sont caractéristiques de conséquences de la chute d’une météorite. Jusqu’ici, tout se tient, mais les sédiments de Pilauco possèdent une étrange particularité, ils sont anormalement riches en chrome, une anomalie absente des sites comparables d’Amérique du Nord. Par contre, les terres chiliennes environnantes regorgent de chrome, mais pour qu’il se retrouve dans les sédiments, il aurait fallu un impact météoritique régional que personne n’a encore découvert.

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Les graines et les pollens recensés dans les couches sédimentaires avant et après la rupture montrent clairement qu’un changement climatique drastique est survenu. Les températures ont réagi exactement en sens inverse de celle de l’hémisphère Nord, elles sont devenues beaucoup plus chaudes et sèches alors qu’au même moment, elles se refroidissaient et devenaient plus humides en Europe, en Asie et en Amérique du Nord à cause de l’apport massif d’eau douce froide provenant de la fonte partielle mais subite de la calotte glaciaire nordique.

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Bien qu’il reste encore plusieurs mystères à éclaircir autour de cet épisode charnière dans la vie de l’humain sur Terre, quelques pans importants de notre histoire se révèlent enfin et ils pointent tous dans une même direction. La Terre a connu des civilisations qui ont subitement disparu voilà près de 13000 ans à la suite d’un cataclysme mondial qui a causé des ravages sans précédent, dont des inondations, des incendies, des extinctions et des changements climatiques radicaux.

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Ce petit pas dans cette direction fait naitre d’autres espoirs de découvertes significatives chez ceux qui ont toujours cru que des civilisations avancées auraient peuplé la Terre autour de cette époque, les Atlantes en tête de liste. Pour ma part, les constructions mégalithiques incompréhensibles partout dans le monde sont des preuves bien suffisantes, mais leur datation pose et posera probablement toujours un certain problème.

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Quoi qu’il en soit, sans faire un mauvais jeu de mots, la glace est maintenant rompue. Nous ne reviendrons plus en arrière sur cette question. Il reste maintenant à savoir jusqu’où nous parviendrons à remonter le fil du temps et de notre histoire que plusieurs ont désespérément tenté de nous cacher.

Je prédis que les langues vont maintenant se délier, mettant en lumière des études tenues depuis toujours sous silence par peur de déplaire et de perdre les crédits de recherche. La vérité finit toujours par se faire connaitre, mais parfois nous l’attendons beaucoup trop longtemps.

Les statistiques de la comète de Noé

Cet article clôt cette série de quatre dont font partie: «La comète de Noé», «Survivre à la comète de Noé» et enfin «La saga de Noé».

Le système solaire regorge d’astéroïdes et de comètes. Si leur composition diffère, quelque chose cependant les réunit et c’est leur taille.

Les uns comme les autres ont subi deux types d’effets, l’agrégation et la dislocation. Tous ces corps tournent de manière ordonnée, leur vitesse de révolution autour du Soleil est semblable s’ils partagent la même orbite. Comme des automobiles avançant sur une autoroute, les collisions restent donc peu nombreuses, mais elles surviennent tout de même.

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Deux effets peuvent survenir lors de ces embrassades cosmiques. Si la vitesse relative entre les deux corps en collision est faible, ils auront tendance à s’agréger l’un à l’autre. Si au contraire leur vitesse différentielle est trop importante, le choc sera brutal et ils se disloqueront, créant une multitude de corps plus petits.

Ces deux phénomènes amènent une distribution des masses des astéroïdes et des comètes d’ordre logarithmique. Ne fuyez pas, je vais expliquer simplement ce terme mathématique. Une distribution logarithmique des masses signifie qu’il existe 100 fois plus d’astéroïdes de 1 mètre de diamètre que ceux de 10 mètres, ceux-ci étant 100 fois moins nombreux que ceux de 100 mètres et ces derniers 100 fois moins présents que ceux de 1 kilomètre et heureusement, les astéroïdes de 10 km de diamètre restent très rares, car ils sont 100 fois moins nombreux que ceux de 1 km.

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Il tombe plus de cent millions de cailloux célestes (météores) par jour dans l’atmosphère terrestre pour un total de cent à mille tonnes. La plupart ne sont heureusement que des poussières qui se consument entièrement durant leur chute. De 0,5 % à 5 % de cette masse totale atteint le sol. On parle alors de météorites à partir du moment où elles touchent terre.

La météorite de Chicxulub ayant décimé les dinosaures, tombée voilà 66 millions d’années, faisait approximativement 10 km de diamètre, ce qui ne survient en moyenne qu’une seule fois par 100 millions d’années. En revanche, une météorite d’un kilomètre de diamètre a une probabilité cent fois plus grande de nous frapper, soit une par million d’années. Lire mon récent article sur la «Comète de Noé» pour obtenir un exemple d’une telle collision survenue voilà 13000 ans.

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Tous ces chiffres restent spéculatifs, car nous ignorons combien la Terre a reçu de météorites depuis sa formation. Nous devons nous référer aux impacts visibles sur la Lune et sur les autres corps dont la croûte n’est pas érodée pour évaluer très grossièrement leur nombre. Les océans et l’érosion des sols ont fait disparaitre tous les astroblèmes de peu d’importance. Les seuls encore visibles, les plus importants ou les plus récents demeurent peu nombreux.

Au-delà des statistiques, des probabilités, la réalité peut s’avérer tout autre. Peu importe les événements du passé, rien n’interdit une comète de plus de 10 km de diamètre de nous visiter demain matin même si la dernière ne date que de 66 millions d’années.

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Heureusement, nous possédons aujourd’hui tout un réseau de surveillance nous permettant de repérer précocement les corps les plus dangereux. Si un monstre de cette dimension se rapprochait dangereusement de la Terre, nous l’aurions fort probablement déjà aperçu. Pour les cailloux de moindre importance, plusieurs d’entre eux réussissent à nous passer sous le nez. Ce fut le cas le 15 février 2013 lorsque dans la ville russe de Tcheliabinsk une météorite a fracassé nombre de vitres et fait tomber des murs de briques lors de son passage remarqué. Pourtant, son diamètre ne faisait que 15 mètres et sa masse d’environ 10000 tonnes. Mais à cause de sa grande vitesse, l’énergie dégagée correspondait à environ 30 bombes atomiques d’Hiroshima.

On peut se rendre compte de l’énorme potentiel destructeur de ces visiteurs de l’espace malgré leurs dimensions réduites. Minimiser l’impact sur la Nature et sur l’humain de la comète de Noé qui devait faire près d’un kilomètre de diamètre démontre l’incompréhension de ceux qui croient impossible un si grand rôle joué sur l’état de la planète entière.

La comète de Noé

Cet article compose la première partie d’un triptyque.

Les scientifiques sérieux, je parle de ceux qui se foutent de déplaire à leurs prédécesseurs trop séniles, bornés et têtus pour accepter des preuves allant à l’encontre de leur idéologie, s’entendent pour situer un événement climatologique planétaire aux environs de 13 000 ans dans le passé.

Un cataclysme aurait bouleversé de façon radicale le climat et les conditions régnant sur Terre à ce moment. Dans la foulée, un nombre incommensurable d’humains auraient péri, sans compter l’extinction subite de nombreuses espèces animales, mammouths, tigres à dents de sabre, ours à face plate, etc., la faune géante de l’époque s’est mystérieusement et radicalement éteinte.

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Les humains survivant à cet événement sans précédent ont voulu transmettre le récit de cette catastrophe exceptionnelle, mais son ampleur épouvantable dépassait l’entendement humain et sa cause véritable demeurait totalement inconnue. Pour comprendre ce qui survint voilà treize millénaires, reportons-nous à cette époque reculée.

La Terre traverse une période glaciaire, ce n’est pas sa première et ce ne sera pas sa dernière. Différentes causes astronomiques cycliques déclenchent ces épisodes où la Terre se refroidit de façon importante. Il ressort clairement des graphiques un cycle d’environ 100000 ans où la Terre passe du froid au chaud pour revenir au froid.

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Pour les fins de cet article, je n’aborderai pas les causes probables de ces périodes glaciaires, elles surviennent et voilà 12 900 ans, nous étions au cœur de l’une d’entre elles. Le niveau de l’océan se situait 120 mètres plus bas, car toute cette eau s’était accumulée sous forme de glaciers sur une grande partie de l’hémisphère nord de la planète. 2 à 3 kilomètres de glace recouvraient le Canada en entier, l’Europe jusqu’à Berlin et une bonne portion de l’Asie. Les plateaux continentaux aujourd’hui submergés se retrouvaient à l’air libre et peuplés d’on ignore combien d’humains et d’animaux.

Puis quelque chose de cataclysmique et subit est survenu. Une comète s’est écrasée sur la Terre. J’utilise le mot comète, mais le terme astéroïde pourrait aussi bien faire l’affaire, car on n’en est pas vraiment certain. Un corps céleste quelconque s’est abattu quelque part dans le Nord et a causé un ravage incommensurable.

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On aurait récemment découvert sous le glacier groenlandais Hiawatha situé à l’extrême nord-ouest de ces terres un astroblème datant de 12900 ans, prouvant hors de tout doute cette hypothèse. Une cicatrice de 31 km de diamètre et de 300 mètres de profondeur, caractéristique d’un impact avec un corps céleste, a été mise au jour par une équipe de chercheurs allemands de l’institut Alfred Wegener.

Tiens donc! Ce non vous dit-il quelque chose? N’est-ce pas ce météorologue qui a inventé l’hypothèse de la dérive des continents et qui a été la risée de la communauté des géologues durant plus de 50 ans alors qu’il avait tout bon? Hé oui! Curieux hasard!

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La forme caractéristique du terrain à cet endroit ne laisse aucun doute sur sa nature, surtout que voilà plusieurs décennies on a retrouvé une météorite non loin de là, probablement un fragment détaché de celle qui a causé la dépression ayant mesuré au minimum un kilomètre de diamètre.

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Dans cette région, la glace est très jeune et aussi très différente des autres glaces environnantes. De minuscules cailloux transportés par des cours d’eau sous-glaciaires montrent clairement des traces d’un important impact qui les ont fait fondre puis recristalliser.

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La datation du site porte encore à controverse, mais celle-ci devrait bientôt se raffiner. Selon certaines données, il n’aurait que 12900 ans, un moment charnière dans la saga humaine, car à ce moment précis, la Terre aurait vécu un subit refroidissement connu sous le nom de Dryas récent. Celui-ci proviendrait d’une importante et subite arrivée d’eau froide dans l’Atlantique-Nord qui aurait causé un dérèglement des courants marins et un gel encore plus prononcé des régions nordiques.

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Mais toute cette eau froide devait provenir d’un cataclysme et voilà comment une équipe internationale du musée d’histoire naturelle de Copenhague en a déduit l’hypothèse de la météorite tombée au Groenland et aujourd’hui confirmée par l’équipe allemande.

Et où est le lien avec Noé dans toute cette histoire? J’y arrive. Demain, vous saurez.

‘Oumuamua, le mystère s’épaissit

Je vous ai parlé à quelques reprises de cet objet spatial repéré le 19 octobre 2017 qui a été officiellement classé dans la catégorie des objets interstellaires, c’est-à-dire que sa provenance est extérieure à notre système solaire. Il est le premier de son genre à être répertorié.

Vous trouverez les liens vers mes autres articles traitant de cet objet au bas du présent texte.

Qu’il soit astéroïde ou comète, sa forme très inhabituelle de cigare dix fois plus long que large, sa métallicité très élevée et son revêtement mou de couleur rouge foncé le rendent des plus bizarre. Mais il y a plus. Des études fines de sa trajectoire viennent rajouter une couche de mystère supplémentaire à son sujet.

Lors de son passage à proximité du Soleil, ‘Oumuamua suivait sur une trajectoire hyperbolique qui le fait s’éloigner définitivement de nous. Des astronomes ont toutefois noté une augmentation supplémentaire de sa vitesse, suggérant un dégazage semblable à ce qui survient aux comètes et qui crée leur chevelure si caractéristique. Notez qu’aucune queue de gaz n’a toutefois été repérée et seule son accélération l’a été.

Ce phénomène bien connu des astronomes est censé occasionner certains changements comportementaux à l’astre. La rotation de l’objet sur lui-même devrait se modifier. Or à ce chapitre ‘Oumuamua n’a pas semblé se comporter différemment. De plus, l’astrophysicien Roman Rafikov de l’Université Cambridge conclut que les effets du dégazage auraient dû causer sa dislocation. Pourtant, notre visiteur extrasolaire est bien resté en un seul morceau.

Une théorie alternative laisse entendre que cet objet semble trop peu naturel pour ne pas être artificiel. Certains le voient donc comme une sorte de sonde spatiale envoyée par une autre civilisation. Il récolterait des informations sur les différents systèmes planétaires qu’il croiserait en chemin. Cependant, il n’émet aucune onde électromagnétique, ni pour sonder son entourage ni pour transmettre les informations recueillies au cours de son périple. Mais cette technologie équipant nos propres sondes pourrait être ringarde et remplacée à bord d’Oumuamua par quelque chose de plus performant que nous ne connaissons pas.

Objet céleste naturel atypique ou engin spatial extraterrestre ? On ne connaitra peut-être jamais la vérité à son sujet.

Référence : L-express.ca via Agence Science-Presse

 

Mes autres articles traitant de ‘Oumuamua

‘Oumuamua et la recherche d’une vérité

L’analyse des données obtenues lors de la visite de cet objet extrasolaire, aussi nommé 2017 UI, repéré le 19 octobre 2017 par le télescope Pan-STARRS1 situé à Hawaï a fait supposer à une équipe d’astronomes dirigée par Marco Micheli de l’Agence spatiale européenne (ESA) que ce bolide devait être une comète.

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Pourquoi? À cause que sa trajectoire aurait été légèrement modifiée lors de son passage au plus près du Soleil, leur laissant penser qu’un dégazage propre aux comètes aurait pu influencer son hyperbole.

Cependant, aucune perte de la sorte n’a été constatée. Cette hypothèse n’est qu’une spéculation et les calculs de cette équipe devront être contre-vérifiés. S’ils s’avèrent, les autres causes naturelles possibles des perturbations de la trajectoire d’Oumuamua restent des influences gravitationnelles non prises en considération. Il se pourrait également que sa forme très particulière, très éloignée d’une sphère puisque cet objet céleste ressemblerait à un cigare, ait causé ce comportement déviant par rapport à des calculs basés sur une rotondité de l’astre.

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L’autre hypothèse résulte d’un événement non naturel. Le bolide aurait dévié de sa trajectoire par pilotage, mais là, on tombe dans un domaine d’activités moins prisé des astronomes. De toute façon, cette déviation serait beaucoup trop légère pour le laisser penser de façon claire.

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Personnellement, j’opte pour des causes multiples puisque la simplicité est une invention de nature humaine vouée à rasséréner en tranchant grossièrement dans la vérité afin de générer des vainqueurs et des perdants. J’exclus toutefois le pilotage de mes hypothèses, mais sait-on jamais? On envoie bien des sondes au-delà de la sphère d’influence de notre Soleil. La curiosité n’est pas l’apanage de l’humain.

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Comète

L’origine grecque komê du mot comète signifie « chevelure ». C’est plutôt bien imagé. Toutefois, cette représentation féminine de la comète s’est accentuée et on a associé ces apparitions élégantes à de magnifiques princesses.

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Dans beaucoup de cultures, les comètes ont été liées à l’avènement de catastrophes naturelles, à des annonces de guerres sanglantes perdues ou au décès de rois. On vit le malheur dans la venue dans les cieux de comètes et un côté sombre aux jolies princesses. Certains ont persisté à idéaliser les blondes créatures (les pauvres !) et ont plutôt opté pour des sorcières ayant la main mise sur les beautés… fatales, car la mort et la souffrance suivaient toujours leurs apparitions.

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Évidemment, en ces temps obscurs où les prêtres se cherchaient toutes les raisons possibles, bonnes ou mauvaises, pour garder le peuple et surtout les rois en laisse, ils omettaient volontiers de faire remarquer toutes les catastrophes non prédites par ces étoiles qui fument. Quant aux malheurs, ils en trouvaient toujours un à leur associer puisque les malédictions pullulaient à ces époques et la vie des rois se déclinait dans la brièveté. Leur réputation sulfureuse a été validée aussi bien en Orient qu’en Europe qu’aux Amériques précolombiennes. Vers les années 1000, les Chinois les répertoriaient en les classant par catégories.

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En 1696, William Whiston attribua le grand Déluge au passage d’une comète à proximité de la Terre. Avant cela, la mort de Jules César aurait été annoncée par un astre chevelu.

Représenter ces serpents de feu dans la peinture ou dans la gravure se fit abondamment et son symbolisme demeura puissant pendant très longtemps. Aujourd’hui encore, les comètes fascinent certains et en inquiètent bien d’autres.

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Ces corps mi-poussiéreux mi-glacés ont été éjectés d’un réservoir en contenant des milliards appelé nuage d’Oort aux confins de notre système solaire. Des collisions ou des perturbations transforment leur orbite en une grande ellipse venant frôler le Soleil. Une supernova éclatant près de nous pourrait causer des pressions suffisamment importantes pour engendrer des pluies de comètes comme il s’en est produit durant la genèse de la Terre il y a environ 4 milliards d’années. La Lune montre encore aujourd’hui les stigmates d’un bombardement intensif survenu à cette époque lointaine. L’eau de nos océans serait en partie due aux chutes de comètes sur Terre.

Souvent perçues avec deux queues de couleurs et de directions distinctes, elles dépendent de l’éjection de poussières neutres et d’ions. Il en existe une troisième, invisible et plus longue que les précédentes, formée d’hydrogène. Il est parfois possible de voir une anti-queue qui semble se profiler en direction du Soleil plutôt que l’inverse.

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Les comètes gardent toujours une certaine part de mystère. Leur apparition ponctuelle même en plein jour et durant des semaines permet de comprendre pourquoi elles ont été si symbolisées et si craintes.

Étoile de Scholz

Du nom de son découvreur, cette étoile recensée en 2013 ou plutôt ces étoiles puisqu’elles sont deux, ont une histoire vraiment intéressante.

Ce système binaire compte deux toutes petites étoiles situées à une vingtaine d’années-lumière de nous. Ensemble, elles ne font que 15 % de la masse de notre Soleil. Elles sont situées dans la constellation de la Licorne dans le plan galactique.

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Constitué d’une naine rouge et d’une naine brune, ce duo stellaire est vieux de 3 milliards d’années. On hésite à considérer les naines brunes comme des étoiles puisque leur cœur est trop froid pour enclencher le feu nucléaire permettant de transformer l’hydrogène en hélium, mais elles parviennent à transformer d’autres éléments nécessitant des températures moins élevées comme le deutérium et le lithium. Ce sont des astres à la frontière entre des planètes géantes gazeuses et des étoiles.

Voilà 70 000 ans, le couple aurait frôlé notre système solaire, passant à seulement 0,8 année-lumière de notre Soleil. Ça représente 52 000 fois la distance Terre — Soleil.

Ouais, ce n’est quand même pas la porte d’à côté, direz-vous, mais en astronomie ça l’est puisqu’elles auraient alors pénétré dans le nuage d’Oort. C’est le réservoir des comètes potentielles de notre système solaire. En s’y frottant, elles ont déstabilisé l’orbite de plusieurs cailloux qui se sont mis à valser et à changer leur trajectoire.

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Qu’en est-il résulté ? On l’ignore. Peut-être de nouvelles comètes à venir.

Photo: lemonde.fr

Explosion d’un météore

Le 15 janvier dernier, un météore s’est invité dans notre atmosphère au-dessus de certains états du centre-nord des USA et plus particulièrement du Michigan ainsi qu’en Ontario au Canada. Il aurait explosé avant de toucher terre en créant une onde de choc et un tremblement de terre de faible amplitude. Il serait surprenant qu’on retrouve des météorites au sol. Il s’est récemment produit le même phénomène en Russie. Ce sont en soi des événements plutôt anodins même s’il existe un danger réel de bris de vitres pouvant nous causer des blessures, mais là n’est pas le vrai problème.

L’International Astronomical Union (IAU) répertorie les cailloux célestes pouvant potentiellement devenir une menace, les Potentially Hasardous Asteroids (PHA). Voici l’adresse vous permettant de voir cette liste. Par contre, les vraies menaces sont rares et actuellement, aucun des astéroïdes recensés ne représente une réelle menace pour nous. C’est-à-dire qu’aucun n’a plus de cent mètres de diamètre et en même temps une trajectoire qui l’amènera à moins 7,5 millions de km de la Terre.

Cependant, des astéroïdes non répertoriés continuent de nous pleuvoir sur la tête sans n’avoir jamais été détectés. Le plus médiatisé est certainement le météore de Tcheliabinsk qui a explosé dans le ciel de la Russie le 15 février 2013, faisant plusieurs blessés. Ainsi, la liste des 1 882 astéroïdes potentiellement dangereux actuels n’est rien à comparer à la vraie quantité rôdant au-dessus de nos têtes et risquant une incursion dans notre atmosphère.

Il s’est produit un événement de ce genre en 1908 en Russie (coudonc !) appelé « l’événement de la Toungouska ». Un astéroïde aurait explosé à haute altitude au-dessus de ce territoire, couchant d’un seul souffle soixante millions d’arbres sur une superficie de 1 200 kilomètres carrés et causant des dégâts sur plus de 30 000 kmfaisant de cet événement la pire catastrophe recensée impliquant un météore. Heureusement, ce territoire était inhabité et à ce que l’on sait il n’y eut aucune perte de vie. Le souffle de cette explosion équivaut à plusieurs centaines de fois le souffle des bombes nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki. Une telle catastrophe survenant aujourd’hui au-dessus d’une grande ville ferait des centaines de milliers de victimes.

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L’origine météorique est contestée à cause de l’absence d’astroblème et de résidus d’origine cométaire ou d’astéroïde. Plus récemment, des résidus auraient été retrouvés piégés dans la résine des arbres et dans la tourbe bien qu’aucune météorite n’ait été retrouvée au sol. Les autres possibilités impliquent des objets plus exotiques, donc bien plus hypothétiques, tels un trou noir, une boule de matière noire ou d’antimatière. Étant un adepte du rasoir d’Occam, je penche pour la raison la plus probable et la plus probante, soit un météore.

Aujourd’hui, on doit rajouter une autre possibilité qui n’existait pas en 1908, la chute d’un débris spatial.

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Ce phénomène est bien plus courant qu’il n’y parait et certaines parties de fusées conçues pour être d’une solidité à toute épreuve réussissent à tomber sur terre sans se désagréger. Sachant combien ces débris sont nombreux, attendez-vous à entendre parler régulièrement d’explosions de ce genre.

 

De faux jumeaux

La comète Shoemaker-Levy 9 est entrée en collision avec Jupiter en 1994. Lors de ce tamponnage céleste, nous avons pu voir quelque chose d’extraordinaire. Le bolide s’est fracturé en 21 parties avant de toucher Jupiter, créant à sa surface gazeuse un pointillé noir aligné sur la trajectoire initiale de la comète. Ainsi, certaines météorites n’endurent pas la pression exercée sur elles lors de leur entrée dans l’atmosphère d’une planète et se disloquent souvent en de multiples fragments.

Nous avons au Québec un bel exemple de faux jumeaux. Deux impacts qu’on pourrait croire liés, mais qui pourtant sont bien distincts. Deux lacs très rapprochés, les lacs «À l’eau claire» de diamètres 26 et 36 km, sont parfaitement visibles dans le Nord-ouest québécois aux coordonnées géographiques suivantes: «56°9′ N; 74°30′ O». L’astroblème le plus à l’ouest date d’environ 465 millions d’années alors que celui à l’est s’est formé voilà 290 millions d’années.

Un autre astroblème mérite notre attention. C’est celui du réservoir Manicouagan (photo). On aperçoit immédiatement ce superbe anneau dès qu’on pose les yeux sur une carte du Québec. Coordonnées « 51° 23′ N; 68° 42′ O ». Il est âgé de 214 millions d’années et son diamètre est de 85 km. Cet astroblème a été rempli d’eau afin d’alimenter les centrales hydroélectriques en aval. On a longtemps cru que ce dernier avait un frère jumeau, l’astroblème de Rochechouart à l’ouest de Limoges en France. De fait, à cette époque, l’océan Atlantique n’était pas encore né, ce qui plaçait la France à un jet de pierre (un peu plus, quand même!) du Québec. Mais Rochechouart «45° 50′ N; 0° 56′ E» a reçu son caillou sur la tête voilà 201 millions d’années, ce qui discrédite la thèse du jumelage. Les erreurs sur les datations sont trop faibles pour permettre d’en douter, du moins pour l’instant.